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Le tiers-monde bien démuni face au virus de la grippe A

Publie le mardi 21 juillet 2009 par Open-Publishing

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti, il y a quelques jours, que le virus de la grippe A est en train de se propager à un « rythme foudroyant ». L’alerte ainsi faite a valeur d’invite aux Etats de la planète à se préparer au développement d’une pandémie qui va toucher beaucoup plus de monde qu’on a pu l’imaginer.

Aussitôt la sonnette d’alarme tirée par l’OMS, les pays développés ont renforcé leurs dispositifs de lutte contre la propagation de la maladie chez eux et anticipé en passant commande d’achat de quantitatifs en vaccins et médicaments destinés à son traitement. Ce sont encore une fois les pays du Sud qui risquent de faire les frais les plus lourds avec cette pandémie annoncée, car ils ne disposent ni des capacités sanitaires dont disposent ceux du Nord, ni des moyens financiers pour faire des achats massifs de doses de vaccins.

La question se pose alors de savoir si la pandémie va être combattue collectivement et solidairement par la communauté internationale, ou par le chacun-pour-soi qui est souvent de mise en ce monde. Il y a déjà qu’en se ruant à faire des commandes en vaccins plus importantes pour s’assurer des stocks suffisants, les pays développés risquent de provoquer la saturation des capacités des laboratoires pharmaceutiques producteurs à satisfaire les demandes ainsi exprimées.

Dans une telle situation, l’on est en droit de s’inquiéter de savoir si les Etats du Sud ne vont pas se heurter au mur de la « priorité » que ces laboratoires pourraient appliquer aux commandes qui leur sont faites par les pays développés, et surtout si le gonflement des besoins en vaccins qui vont s’exprimer ne provoquera pas une spéculation sur les prix de ceux-ci et les rendra ainsi inaccessibles autant que nécessaires pour les pays du Sud, dont les moyens financiers sont dérisoires. Au cas où la pandémie prendrait les proportions que craint l’OMS, seule une entraide internationale sera en mesure d’en atténuer les conséquences planétaires et surtout dans le tiers-monde démuni.

Pour ce qui concerne notre pays, il semble que les autorités sanitaires ont arrêté des mesures qu’elles adaptent au degré d’évolution de la pandémie tel que les instances internationales de veille l’estiment d’un moment à l’autre. A les en croire, elles ont même anticipé en passant déjà commande de 65 millions de vaccins.

Il faudrait maintenant que le dispositif qu’elles ont mis en place pour gérer l’éventualité où le pays pourrait être sévèrement touché par la pandémie, soit renforcé pour inclure, comme vient de décider la France pour le sien, l’ensemble du corps médical national. C’est-à-dire qu’il faut impliquer tout ce corps, et dans sa partie publique et dans celle du privé dans la lutte contre la propagation de la grippe A et la prise en charge des potentiels malades du fait de celle-ci.

Il serait catastrophique pour la crédibilité de l’Etat si, après que les autorités sanitaires ont prodigué l’assurance d’avoir pris toutes les précautions indispensables, les citoyens constatent qu’il n’en est rien dès que le nombre de personnes dans le pays affectées par cette grippe A s’élèvera, comme prédit, dans les mois à venir.

Kharroubi Habib

Source : http://topactu.net/sante/le-tiers-m...