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Le triomphe de la force molle

Publie le mercredi 6 décembre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

“Ordre juste” contre “rupture tranquille”, Ségo contre Sarko... La bataille syntaxique fait rage, malmène le sens des mots et surtout le bon sens tout court...

En ces temps de casting électoral et de marketing politique, les fils de pub sont à l’œuvre qui tentent d’imiter les rares traits de génie du dernier quart de siècle en matière de propagande. Mais si Séguéla avait su vendre un Mitterrand politiquement faisandé à l’opinion de 1981, c’est en grande partie grâce à l’allergie au Giscard que développait une part appréciable de l’électorat “jeune”, sans parler des coups de Jarnac du voltigeur Chirac... Alors, le Mitterrand de l’observatoire et de la francisque importait peu, on ne voulait ni voir ni savoir. D’où le succès apparent de “La force tranquille”, avatar modernisé du “Travail, famille, patrie” du Maréchal.

Par les temps qui courent, au vu de la production des “nominés” du PS et de l’UMP, il est évident que la classe politico-médiatique française couve une crise syntaxique dont la gravité n’a d’égale que l’ataraxie hallucinée des prétendants à l’Elysée. Marie-Ségolène Royal qui joue sur le registre mystico-conservateur, use de paraboles presque bibliques, ce qui est un comble pour une camarade socialiste. Elle appelle le peuple à gravir avec elle la montagne, tous derrière et elle devant, dans son tailleur blanc, incarnation autoproclamée de “l’ordre juste”. Une notion qui sent l’ancien régime et le matriarcat de droit divin, la négation du progrès et la savonette à vilains.

Son plus grand défaut est de n’être point femme...

Quant à l’autre flandrin, apôtre de la “rupture”, ses conseillers en communication qui craignent de le voir taxé d’agité, n’ont rien trouvé de mieux que d’accoler le qualificatif “tranquille” - on ne peut plus éculé et diablement connoté - au substantif “rupture”, créant ainsi l’oxymoron ultime, vide de sens. Il en faudra plus pour gommer les tics du matamore de l’UMP, spécialiste en nettoyage sous pression... Mais le plus désolant, dans cette histoire, se situe au-delà des mots et de leur sens, dans le prêt à penser d’un manichéisme de convention, instillé par les médias dominants et leurs prophètes cathodiques. Marie-Ségo, la dame blanche de la démocratie participative et des tribunaux populaires (Ndlr : Brrrr !!!!), incarnerait le bon côté de la force molle, quand Sarko en serait le côté sombre...

Et la raison dans tout ça ? Peu importe ! On ne va tout de même pas em... le citoyen pour si peu. L’une présente l’avantage de se déclarer “Pour” ce que pensent les Français, quoi qu’ils pensent ; et d’ailleurs on s’en fout de ce qu’ils pensent, sinon comment pourrait-on être d’accord avec eux par avance. L’autre par a priori inversé, serait “Contre” tout ce pour quoi les Français sont “Pour”, l’égalité, la tolérance, la jeunesse, la fraternité, la sieste et tout le reste...Il y a d’ailleurs des “pipoles” et un footballeur pour en attester. Qu’importe si le candidat UMP affirme tout le contraire. Dans ce modèle politiquement correct, Sarko est aussi nécessaire à Ségo que la lune l’est au soleil, l’ombre à la lumière... Mais force est de constater que le fils spirituel de Balladur, dans cette comédie de boulevard, joue les mauvais rôles et qu’aujourd’hui, son plus grand défaut est de n’être point femme...

Las, Marie-Ségo, en dépit de sa naissance, d’un rictus souriant, tout frais émoulu de chez l’orthodontiste, ne se lasse pas de saboter le boulot de ses multiples porte-parole et flingue un coup les profs qu’elle mettrait volontiers au boulot 35 heures à donf, puis libanise sa stature internationale en aquiessant aux délires racistes d’un député du Hezbollah. Et le fait qu’elle n’ait pas bien compris ce à quoi elle apportait son suffrage n’arrange en rien son cas. Comme quoi il est plus facile de vendre de la lessive ou des yaourts que des présidentiables.

Philippe Le Claire

http://www.clicanoo.com/article.php...

Messages

  • « en aquiessant aux délires racistes d’un député du Hezbollah. »

    > affirmation ridicule donc contre-productive.

    « ce à quoi elle apportait son suffrage »

    > affirmation ridicule donc contre-productive.

    Vous voulez faire passer les anti-royalistes pour des imbéciles, ou quoi ?

  • Vous pourriez donner la tenuer du texte du "délires racistes d’un député du Hezbollah".

    Cela permettrait de se faire un avis non déformé par l’interprétation de ceux qui écrive sur le sujet.

    Sans cela, ce genre de critique est totalement infondé, n’en déplaise à ceux qui prennent comme argent comptant tout ce qui vient des médias.

    Après quelques recherche sur internet et ailleurs, on peut se rendre compte que plusieurs version du texte cohexiste.

    Et si l’une des verions parait condamnable, l’autre ne porte pas forcemment à ce genre de critique.

    Pitchounet