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de Patrick Apel-Muller
La plupart des candidats à l’élection présidentielle semblent pris de vertige devant le débat majeur aux yeux des Français : quelle sera demain la politique sociale ? Cinq ans plus tôt, dans une étonnante synergie, médias et dirigeants de droite avaient martelé le thème de l’insécurité. Cédant à ce pilonnage, Lionel Jospin avait relégué au second plan les aspirations des électeurs de gauche. Mal lui en prit et Le Pen en fit son profit. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy tente de renouveler l’opération, en fuyant la controverse sur les ravages qui accompagneraient sa politique libérale pour lui substituer une opposition malsaine entre identité nationale et immigration. Faut-il l’accompagner sur ce terrain, même drapé dans les plis du drapeau tricolore, ou bien dévoiler les vraies divisions, celles qui opposent la voracité brute des multinationales et l’intérêt général, le détournement des profits vers les dividendes et l’urgence des besoins sociaux ?
L’actualité insiste, pourtant. Depuis plusieurs semaines des centaines d’ouvriers de Citroën-PSA d’Aulnay sont en grève pour des augmentations de salaires, malgré la direction qui viole le droit de grève en recrutant des intérimaires. Plus de la moitié des salariés gagnent moins de 1 315 euros par mois, depuis sept ans, les fonctionnaires perdent du pouvoir d’achat... La proposition de porter le SMIC à 1 500 euros - tout de suite et non dans cinq ans comme le diffère Ségolène Royal - est possible, nécessaire et devrait constituer le fer de lance de la gauche. Les guichetiers du célèbre bureau de poste du Louvre, le seul à rester ouvert 24 heures sur 24, ont majoritairement cessé le travail hier à l’appel de la CGT. La direction veut supprimer 30 emplois sur 109, alors que les files d’attente aux guichets parisiens sont parmi les plus longues. Un service public parmi d’autres - les hôpitaux étranglés par les pénuries ou l’éducation où des milliers de postes d’enseignants doivent être liquidés - sapé par les baisses d’impôts réservées aux plus riches. Faut-il donc se soumettre aux privatisations en chaîne réclamées par Bruxelles et le MEDEF, ou bien faire de l’intérêt général la règle impérative ?
À Châteaudun, les portes de l’usine Flextronics étaient bloquées hier. La direction d’Alcatel-Lucent, principal client de l’usine, ne se contente plus des 80 suppressions d’emplois annoncées et veut corser l’addition. Le groupe de télécommunication veut chercher ailleurs une main-d’oeuvre à bas coût. Le gouvernement ne juge-t-il pas inévitables les délocalisations ? La droite ne laisse-t-elle pas couler la saignée de la désindustrialisation au nom de « la liberté d’entreprise » ? Ne faut-il pas quitter les acrobaties sémantiques autour de « la valeur travail » pour relever la valeur du travail et afin qu’il cesse d’être sacrifié au capital ?
Alors que Nicolas Sarkozy et François Bayrou prônent le report de l’âge de la retraite et l’augmentation des cotisations des salariés, Ségolène Royal propose de faire rentrer le loup des fonds de pensions dans le système. La fin du film est pourtant toujours la même et les retraités en font les frais. Une majorité de Français, inquiète de la précarité qui menace l’avenir des enfants, craint désormais pour son futur proche. Sont-ils prêts à payer cinq ou sept ans de leur vie parce que les gouvernants refusent que les profits financiers soient taxés à la hauteur des salaires ? Le débat ainsi posé ne ferait guère l’affaire des candidats chouchoutés par le MEDEF. Enfin, le remplacement, annoncé par le candidat UMP, du CDI par un « contrat unique », apparaît pour ce qu’il est : un CPE pour tous, jeunes ou moins jeunes.
À quatre semaines du premier tour, il est impératif de replacer le débat électoral sur le terrain social. C’est la chance de la gauche. C’est l’apport précieux du bulletin de vote Marie-George Buffet.
http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-03-28/2007-03-28-848570
Messages
1. Le vertige social, 29 mars 2007, 12:14
Les électeurs vraiment de gauche n’attendent pas après des levées de drapeaux mais attendent du SOCIAL !
Ca ne donne pas envie de voter PS au 2ème tour !
Actuellement, la Ségo, elle marche à côté de ses pompes…. On ne vit pas dans le même monde !
1. Le vertige social, 29 mars 2007, 13:15
Ce n’est pas Royal, le problème, c’est le programme du PS. C’est pour ça qu’il faut être totalement indépendant du PS et rassembler une opposition de gauche au PS, comme le propose Besancenot.
2. Le vertige social, 29 mars 2007, 16:45
besancenot est une impasse. QU’ont fait les trotzkistres de leurs 10 pour 100 de 2002 ? Ils n’ont même pas pu déplacer une virgule d’un texte ministeriel. Dans les cercles du pouvoir tout le monde rigole lorsqu’on parle d’eux, ce sont des dompteurs d’ours en peluche.Alors ils se replient sur le mouvement social. Mais celui ci n’est que défensif, il ne peut au mieux obtenir qu’un sursit. Le cpe reviendra avec sarkozy et sarkozy reviendra d’autant plus facilement que les sectateurs de l’extreme gauche continueront à tirer sur la gauche. Il n’y a aucune perspective de ce coté là. C’est un piége. Quiconque fait de la politique, en démocratie doit poser sérieusement le probleme des alliances, faute de quoi il fait le jeu de ceux qu’il prétend combattre.Y a t’il quelqu’un de lucide pour croire une seconde que l’extreme gauche a un avenir en france ?
3. Le vertige social, 29 mars 2007, 18:16
Non, il n’y a que des abrutis comme moi (mais je sais quand même écrire « trotskiste » sans faute).
Pour redevenir sérieux : même si je me bats dans ce sens, je n’ai aucune certitude quant à l’avenir de ce qu’on appelle l’extrême-gauche en France. Mais je me demande si nous sommes les seuls à devoir nous inquièter sur notre avenir...
4. Le vertige social, 29 mars 2007, 22:22
il serait bien qu´on fasse enfin le parti de la gauche europeenne, meme un anarcho comme moi est encarte ! rever c´est bien combattre c ´est mieux, celui qui combat peut perdre celui qui ne combat pas a deja perdu. ok je combat sans violence, je combat dans ce parti avec les socialistes (en francais quelqu´un pour le socialisme ) et les coco . toujours aller avec ceux qui veulent vers la gauche, avant en allemagne il y a 3 ans on avait 2 oui 2 DEPUTES , alors en s´alliant toute la gauche on a 55 deputes , et la droite et le ps commence a savoir que nous sommes la et on a dans les sondages entre 10 et 12% avant 0,5 % alors ils s´ent foutent des anarchistes des communistes des socialistes des ex-ps des ex-ump ; par contre comme nous sommes tous dans le nouveau parti LA GAUCHE (il faut etre au moins a gauche du ps et etre antiliberal etre pluriel accepter d´autres idees, ne pas etre stalinien) BIEN A VOUS jean-francois d
2. Le vertige social, 31 mars 2007, 13:09
Une véritable politique social durable ne peut s’appuyer que sur la gestion des entreprises par les salariés dynamisants l’appareil productif en supprimant le chômage.Nous voyons bien que le capitalisme mondialisé n’a que faire des luttes sociales,laissant le gouvernement donner des indemnités de licenciements ou des pré-retraites sur le dos des contribuables .Ainsi petit à petit nos entreprises ferment ou se délocalisent entrainant une pauvreté accélérée pour les habitants des territoires hexagonaux en pleine déconfiture industrielle.La France devient dépendant de l’extérieur pour satisfaire ses besoins de toutes sortes.L’europe de Bruxelles nous demande simplement de développer le tourisme pour satisfaire le repos des européens tout au long de l’année.Nous devons accepter d’être la colonie de vacances mondiale et transformer tous nos emplois en service à la personne si chère à Monsieur Borloo.
Devant cette politique maastrichtienne une seule réponse la prise du pouvoir des entreprises par les travailleurs.MGB doit lancer cette idée très vite pour mobiliser le monde du travail car il ne faut rien attendre du PS qui gèrera le capital avec une dose homéopathique de social .La destruction de l’état Bourgeois est aussi une nécessité pour enlever toute entrave à la mise en place d’une 6ème république ouvrant la voie au Socialisme du 21ème siècle en mobilisant le peuple dans toutes ses sensibilités et diversités .La dure réalité de la politique du capital actuel entraine de facto une riposte des travailleurs à la hauteur de l’enjeu pour le battre définitivement.
Sommes-nous capables aujourd’hui d’enclancher ce processus révolutionnaire pour changer la donne comme le dit MGB ? Le peuple nous y pousse malgré ses interrogations et ses inquiètudes.Il ne peut y avoir une "politique sociale durable" sans abattre le capitalisme et son état bourgeois ........................
Bernard SARTON,section d’Aubagne