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Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène
Publie le lundi 19 juillet 2010 par Open-Publishing4 commentaires
Les comptes de la société qui gère pour 436 millions d’euros de titres de placement de Liliane Bettencourt révèlent qu’il s’agit d’une pure machine à spéculer. L’épouse du ministre Éric Woerth était chargée, jusqu’à sa démission récente, de placer l’argent notamment dans les fameux « hedge funds ».
Beaucoup de questions se posent à la lecture des comptes de la société Clymène, que nous nous sommes procurés. Il apparaît clairement que cette holding, dont le directeur général est Patrice de Maistre et Liliane Bettencourt la présidente, a pour unique fonction de spéculer sur les marchés financiers, de faire de l’argent avec l’argent. Clymène, domiciliée à Neuilly, non loin de la résidence de la milliardaire, dispose d’un portefeuille de titres de placement évalué au bilan à 436 millions d’euros.
Des actifs « pourris »
Dans quoi ce pactole est-il placé ? Ni les rapports des commissaires aux comptes du cabinet britannique PricewatherhouseCoopers, ni le rapport d’activité signé par Liliane Bettencourt elle-même ne le précisent, mais ils lèvent un coin du voile. Dans la partie consacrée aux « principes et méthodes comptables », il est indiqué que des placements dans des fonds de private equity (capital-investissement) et de hedge funds (fonds spéculatifs) à haut rendement mais très risqués sont effectués. Dans quelles proportions ? Cela, on ne le sait pas. On peut seulement remarquer que l’importance des pertes affichées par Clymène en 2008 donne à penser que la société disposait d’importants actifs « pourris » à caractère spéculatif. Toutes les hypothèses sont permises et l’on peut même se demander, par exemple, si en 2009 la société n’a pas spéculé contre les titres de dette publique européenne, grecque notamment. Au total, les placements effectués ont permis cette année-là de dégager un résultat net de 20 millions d’euros contre une perte de 66 millions d’euros en 2008. Justement la fonction de Florence Woerth, embauchée chez Clymène en novembre 2007 par Patrice de Maistre à la demande d’Éric Woerth, l’actuel ministre du Travail, était de concourir à organiser ces placements afin d’en tirer le plus grand profit pour les intérêts de la fortune de Liliane Bettencourt.
Autre aspect notable qui ressort des comptes, c’est l’importance des salaires versés. En 2008, les rémunérations brutes des cinq salariés de l’entreprise se sont élevées à 1,5 million d’euros, soit une moyenne par personne de 300 000 euros par an et de 25 000 euros par mois. En 2009, la masse salariale versée a reculé, tombant à 462 346 euros, une chute qui s’explique probablement par une réduction de l’effectif de la société, effectif qui, cette année-là, n’a pas été précisé.
Une vraie vache à fric
Clymène cependant n’est qu’une dépendance réduite de l’empire Bettencourt. Elle est la filiale d’une société bien plus importante : Téthys. Cette holding, domiciliée dans le 8e arrondissement de Paris, également dirigée par Patrice de Maistre, assisté cependant par Jean-Pierre Meyers, mari de Françoise Bettencourt, la fille des Bettencourt, rassemble les titres de participation de Liliane et Françoise Bettencourt au sein du numéro 1 mondial des cosmétiques, L’Oréal. Téthys, c’est en 2009 1,1 milliard d’euros de titres de participation, 118,5 millions d’euros de valeurs mobilières de placement, aucune dette financière, 2,3 millions d’euros de salaires bruts annuels versés à trois salariés.
Depuis cinq ans, Téthys a dégagé plus de 700 millions d’euros de bénéfices : 86 en 2004, 112 en 2006, 145 en 2007, 192 en 2008, 180 millions d’euros en 2009. La société est une vraie vache à fric. Elle n’a pourtant aucune activité, son chiffre d’affaires dépasse à peine les 300 000 euros, tout est tiré de la finance : 267 millions d’euros de produits financiers de participation, 4 millions d’euros d’intérêts sur les prêts accordés à Clymène, près de 10 millions d’euros de gains de change et 485 000 euros de produits de cessions de titres de placement, soit un total de 281,5 millions d’euros de produits financiers ! D’où vient cette manne ? 267 millions d’euros sont des dividendes versés en rémunération de parts du capital de L’Oréal possédées par la famille Bettencourt au titre de l’exercice 2008. Téthys SAS contrôle 18,2 % du capital de la multinationale. En effet, plus de 90 % du patrimoine réel réévalué de la société est constitué de ces titres. Une précision encore, le montant des jetons de présence que se sont votés les membres du conseil de surveillance pour 2010 est de 71 000 euros. Une bonne année tout de même !
L’examen des comptes officiels de Clymène et de Téthys confirme une chose très importante quant au rôle joué par Florence Woerth dans la nébuleuse Bettencourt : contrairement à ce qui a été affirmé, déclaré, imprimé, sa fonction jusqu’à sa démission récente et forcée n’a pas consisté à gérer d’une façon générale la fortune de Liliane Bettencourt. Son rôle était plus précis. Il s’agissait pour elle de faire fructifier ce capital par tous les moyens offerts par les marchés financiers. En bon français, cela s’appelle de la spéculation sur titres.
Pierre Ivorra
Messages
1. Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène, 19 juillet 2010, 18:53, par Claude Deloume
Rien de nouveau là-dedans.
Sauf que, présenté comme ça (comme d’ailleurs la quasi -totalité des médias le présentent ) eh ben, tu penses qu’il s’agit d’une affaire exceptionnelle et qu’elle n’a rien (ou si peu) à voir avec le Capitalisme alors qu’elle n’en est qu’un rouage, même pas un épiphénomène.
Or personne ne parle de tout le système bancaire, financier, industriel et... judiciaire qui ne fonctionne que comme ça.
Se poserait alors la question, par exemple, de la propriété des moyens de production, de la démocratie...
Mais, là, non, on laisse brûler le bois qui va peut-être servir de contrefeu.
2. Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène, 19 juillet 2010, 21:09
ET oui ! c’est comme ça !!Tout le système fonctione ainsi ! Le capital est investi pour produire des capitaux et n’est pas investi dans le système de production(l’industrie,l’agriculture,la recherche,la technologie etc...
C’est tout l’appareil financier que est pourri ! Le système de production ne marche pas ! Tout n’est rien d’autre que SPECULATION ! Bientôt tout cela explosera et les milliers de victimes seront des nôtres !
3. Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène, 20 juillet 2010, 09:52
Parmi les victimes, les 800 000 chômeurs fins de droits auxquels le généreux gouvernement Sarkozy-Bettencourt alloue 300 euros par mois ! Hélas, nombre d’entre eux s’imaginent être capitalistes et en défendent les valeurs - l’absence de valeur. Ah, lumpen, quand tu nous tiens !
4. Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène, 20 juillet 2010, 10:46
Aurons-nous enfin les mêmes investigations sur toutes les fondations ( Bolloré, Pinault, Renault etc.....) des multinationales, les véritables maîtres du monde avant début septembre....et pourquoi pas pour le 4 août ( abolition des privilèges ).....
A voir impérativement pour tous ceux qui doutent encore ( nos responsables syndicaux en particulier ) : L’encerclement : La démocratie dans les rets du néolibéralisme Richard Brouillette
Déréglementer, réduire la taille de l’Etat, privatiser, limiter l’inflation plutôt que le chômage, bref, financiariser et dépolitiser l’économie : les différents dogmes de cette pensée prêt-à-porter sont bien connus. Et s’ils s’immiscent lentement dans nos consciences c’est qu’ils sont diffusés à travers un vaste et inextricable réseau de propagande.
Tout le système de propagande de l’Elysée n’est -il pas entre les mains de Bolloré, l’ami fidèle de notre roi ? L’empire Bolloré, la cheville ouvrière de la Françafrique avec Aréva et Bouygues !!!!!
Et les salariés de Général Motors qui votent pour travailler plus ....et crever au boulot ! Mais, au fait, la CFDT n’a -t’elle pas voté l’allongement des cotisations jusqu’à 62 ans à son dernier congrès ?
Le mot d’ordre de l’intersyndicale est-il le retrait pur et simple de cette réforme ?
Le livre des vacances : Le conseil national de la Résistance.