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Le vrai problème du rassemblement : les orgas n’ont jamais été d’accord sur la stratégie !

Publie le jeudi 21 décembre 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Voici un CR du CIUN de mardi soir par la délégation du PCF (qui n’a pas été démenti) :

"Le Collectif national a d’abord été informé des conclusions de la réunion des organisations et sensibilités politiques qui s’était tenue le lundi matin. Cette réunion n’a débouché sur aucun consensus, sur aucune des options mises en débat pour débloquer la situation. Lors de cette réunion, puisque le nom de Francis Wurtz était évoqué, la délégation du PCF a demandé aux différentes composantes si elles pouvaient conclure un accord politique pour une candidature commune sur cette proposition. Il lui a été répondu, par certains, que ce n’était pas possible et, par d’autres, que cela permettrait de « rouvrir le débat ».

La même idée était portée par un communiqué commun de plusieurs composantes politiques (Convergence citoyenne, courant unitaire de la LCR, Gauche républicaine, MARS) rendu public le lundi après-midi : « La plupart d’entre nous ont souligné qu’une telle proposition (Francis Wurtz) serait de nature à rouvrir la discussion au sein du Collectif national d’initiative… Il y a là une option nouvelle qui pourrait être soumise au débat. »

Dès le début de la réunion du Collectif national, nous avons donc fait état des décisions du Conseil national : le PCF veut tout faire pour parvenir à un accord politique incluant la candidature à l’élection présidentielle. Nous considérons que la recherche d’un tel accord doit pouvoir se faire à partir de la proposition la plus partagée par les collectifs locaux : celle de Marie-George Buffet. Mais s’il apparaissait qu’une proposition nouvelle permettait de conclure un accord, il faudrait la soumettre aux collectifs et aux communistes, consultés mercredi.

Nous avons donc demandé à chacun de préciser clairement sa position : est-ce qu’un accord politique peut se conclure sur le nom de Francis Wurtz ?

Il s’est ensuivi une discussion parfois confuse d’où il ressort les faits suivants :

* La Gauche républicaine et le MARS ont répondu oui.
* Les Alternatifs ont indiqué qu’ils n’avaient pas de mandat pour répondre. Un de leurs représentants, Jean-Jacques Boislaroussie, a indiqué qu’il serait pour ; un autre, Roland Mérieux, contre.
* Convergence citoyenne et le courant unitaire de la LCR ont indiqué que la question était posée au PCF : fait-il ou non cette proposition ? Pour eux, ce n’est qu’à partir du moment où le PCF déciderait de proposer officiellement une autre hypothèse que Marie-George Buffet (ce qui impliquerait pour Convergence un retrait de cette candidature) que le débat pourrait se rouvrir. Cela permettrait de mettre en discussion la candidature de Francis Wurtz avec celles de Clémentine Autain, d’Yves Salesse et de Claude Debons.
* Alter Ekolo, les Objecteurs de croissance et PRS ont indiqué qu’ils ne pourraient pas accepter la candidature de Francis Wurtz.

Par ailleurs, Yves Salesse a proposé que le Collectif national soumette aux collectifs locaux une liste de noms qui ne suscitent aucune opposition d’aucune composante en demandant qu’on vérifie s’il en est ainsi pour Clémentine Autain, Claude Debons, lui-même et, éventuellement, Francis Wurtz.

Nous avons donc constaté, à trois reprises, en reprenant les réponses des uns et des autres, que l’hypothèse d’une candidature de Francis Wurtz n’ouvre pas la possibilité d’un accord politique sur une candidature commune. Nous avons répété que, si c’était le cas, le Conseil national serait immédiatement saisi de cette perspective et d’une modification éventuelle de la question posée aux communistes ce mercredi. Mais la discussion du Collectif national n’a pas apporté d’éléments pouvant modifier ce constat.

Une participante a demandé à chaque composante autre que le PCF de répondre clairement, par oui ou par non, si la proposition de Francis Wurtz aurait leur accord – sans succès. La possibilité même de rouvrir le débat avec cette hypothèse a été contestée. Eric Coquerel a proposé de mettre aux voix une motion en ce sens : plusieurs intervenants ont indiqué qu’il était impossible de rouvrir le débat dans les collectifs locaux avec cette proposition tant que celle-ci ne serait pas faite officiellement par le PCF. Les Alternatifs ont constaté qu’il n’y avait pas en l’état une majorité de composantes pour rouvrir le débat autour de cette proposition.

Dans la nuit, Clémentine Autain (absente hier soir), Patrick Braouezec, Claude Debons et Yves Salesse ont publié un texte qui tire « des débats de la réunion du Collectif national » la conclusion que « la candidature de Francis Wurtz constitue un compromis qui pourrait faire consensus » et soumet cette proposition aux collectifs locaux. On peut bien sûr jouer sur les mots et le conditionnel : « pourrait faire consensus »… Mais tout le monde comprend, à la lecture de ce texte, que la proposition de Francis Wurtz serait porteuse d’un accord permettant de déboucher sur une candidature commune. Ce n’est pas ce qui ressort des débats du Collectif national et des prises de position de ses différentes composantes qui, pour six sur huit d’entre elles, n’ont pas répondu que cette proposition leur permettait de conclure cet accord.

À un moment de la discussion, Claude Debons a déclaré que la difficulté provenait en fait de conceptions différentes du rassemblement et de son avenir. Pour lui, la « situation mondiale » conduit à ce que le communisme ne peut plus prétendre être l’élément moteur du mouvement de transformation. Une recomposition d’ensemble est indispensable. Plusieurs participants ont fait part de leur accord avec cette conception, certains appelant au « dépassement » des « appareils ». PRS a indiqué que c’est précisément cette question d’une nouvelle construction politique à gauche, du type du Linkspartei, à laquelle est liée la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui les conduit, puisque cette proposition ne fait pas consensus, à ne plus participer au rassemblement.

Nous avons, très brièvement, indiqué que le projet du PCF n’est pas ou n’est plus de « diriger » les forces populaires. Surtout, puisque apparemment c’est sur la perspective d’une « recomposition » à gauche et de son rapport avec le PCF que « bute » la candidature de Marie-George Buffet, nous avons regretté cette question n’ait jamais été évoquée pour telle auparavant – et notamment pas dans les décisions qui fondent le projet d’une gauche antilibérale : ni dans l’appel initial, ni dans le texte « Ambition-stratégie-candidatures » du 10 septembre..

En conclusion, nous avons demandé que soit examiné comment préserver ce que nous construisons ensemble si un accord politique pour l’élection présidentielle n’était pas trouvé.

Patrice Cohen-Séat, Brigitte Dionnet, Jean-François Gau, Elisabeth Gauthier"

On constate que les différentes organisations n’ont pas toutes la même chose en tête, et ce depuis le début. dommage qu’on en n’ait pas parlé avant, cela aurait évité bien des frictions.

Depuis, les communistes ont été reconsultés, et ont confirmé à 80% (à peu près, les chiffres définitifs ne sont pas encore sortis) qu’ils maintenaient la candidature de Buffet pour porter le rassemblement antilibéral à l’élection présidentielle.

Alors on fait quoi ?

Messages

  • 1) Ce compte-rendu de la réunion est, si j’en crois ce que des participants m’en ont dit, pétri de contrevérités.

    2) L’hypothèse d’une candidature de Francis Wurtz n’a pas été lancée par les partenaires du PCF dans cette histoire, mais à la suite d’une sonde lancée dans cette direction par des dirigeants du parti. Dans quel but ? c’est à eux qu’il faudrait le demander...

  • c’est dur à dire, mais j’ai le sentiment de temps perdu à vous lire.
    Ce serait complètement injuste d’écrire cela s’il n’y avait ce :
    "à la base et dans l’action" (pas : sans la base et avant l’action)
    ancré quelque part dans un coin de vos mémoires.
    Les recompositions moléculaires, les décantations prennent du temps,
    temps qui n’est pas synchrone avec les pires réponses planétaires
    qui aient jamais existé, et des outils de communication à distance
    qui permettent à vos propos d’être lus à Oaxaca au moment où
    ils sont mis en ligne... Ce décalage dans les préoccupations est-t-il
    compensable ?
    Comment répondre autrement que "moralement" ou par une "fausse promesse"
    "main land qui chante le lendemain" ?
    Il est temps de se mêler des "petites affaires" par lesquelles l’ennemi de
    toujours a regagné dans nos vies quotidiennes le terrain qu’il avait perdu.
    Il devient indispensable que vous communiquiez en d’autres langues
    ces mêmes propos que vous tenez, et ayiez de l’indulgence pour les
    réponses, les commentaires et les suggestions que vous lirez quant à
    "construire un rapport de forces utile à l’humanité en 2007", mener
    des "escarmouches de queue de comète", être dans un mouvement
    ou à contre-courant d’un mouvement, emportés par un mouvement,
    mais jamais "casser un mouvement" en 2007 !
    Le mieux à faire que j’aie trouvé pour me débarrasser de cette attente, écoute,
    attention accaparée en quasi pure perte, constituée en gangue moite de tabac
    froid sur ma peau et en cerceau-étau autour de mes tempes, c’est d’aller
    danser ; de jeter "tout ça" aux quatre vents et arrivera ce qui arrivera...
    Restez libres et ouverts mentalement.

    Merci de vous avoir lu.

    Boudjemaa.

  • Il est dans la nature des organisations quelles soient opposées à une pérspéctive qui implique leur disparition, ’’si’’ une gauche anti-liberale montrait sa capacité à être majoritaire que resterait-il du PC,de la LCR, et de LO ? ;

    S.Dedalus.

    • En réalité, des organisations comme le PCF ou les Verts, voire la « gauche socialiste », s’étaient rapprochées d’une certaine « extrême gauche » après la débâcle électorale de 2002. Suite logique d’un processus amorcé dès 1998-1989, lorsque la politique du gouvernement de « gauche plurielle » a commencé à susciter un mécontentement croissant, et qu’il est devenu impératif de « ne pas perdre de vue » les militants qui prenaient leurs distances. La volonté de récupération avait toujours été évidente. Mais avec la mise en orbite supermédiatisée de Ségolène Royal, les intérêts de carrière des appareils de ces partis pointent à nouveau vers une alliance sans fissure avec la direction du Parti socialiste afin de pouvoir accéder à ministères et administrations, de bénéficier de cette alliance lors des élections législatives et par la suite... Ce qu’un article d’Indymédia a appelé le buffet royal. Il ne pouvait pas en être autrement. Les tondus seront, comme d’habitude, les citoyens confrontés au « choix » entre une énième alternance, dont au fond ils n’attendent plus rien, et la continuité d’une majorité, dont la politique les a également laminés

  • Bonjour à tous,

    nous avons regretté cette question n’ait jamais été évoquée pour telle auparavant – et notamment pas dans les décisions qui fondent le projet d’une gauche antilibérale

    Vous avez peut-être oublié aussi en affirmant cette phrase que des copains et copines de la LCR et de José Bové avaient déjà pointés du doigt ces points de friction et que c’est le PCF qui a botté en touche. je pense que certains ont la mémoire courte, donc ou se trouve le regret du PC, certainement pas dans ce dernier vote. Ce vote est d’une maladresse digne de mauvaise foi. Ce n’est pas au bureau national du PC de résoudre les problèmes du Conseil National des Collectifs sinon que de vouloir faire une OPA dessus et d’asseoir son hégémonie. Par contre, c’était aux militants et militantes du PC et d’ailleurs de résoudre ce problème.

    Alors, on fait quoi ?
    D’abord et moi je ne reviendrais pas sur le sens historique de ce rassemblement qui se résumera à un mot sur un cahier d’histoire : le temps historique ne se mesure pas au temps militant. Je ne reviendrait pas non plus sur les causes, les responsabilités et les arguments, tout le monde est déjà au courant. Je ne ferai pas non plus de pronostic parce que tout simplement ça m’énerve et qu’on s’éloigne du sujet, c’est à dire la sauvegarde du cadre unitaire.
    On aurai aimé un coup d’accélérateur. On a eu le droit à un coup de semonce, ça ne veut pas dire que tout est fini. Certes, la présidence se fera autour de MGB et du PC et c’est dommage. Marie-George Buffet est une personne entière et sincère (j’ai beaucoup d’estime pour la personne) mais le sigle MGB dépasse largement le cadre de sa personne, je l’ai déjà dit dans ce forum et je le répète.

    Alors on continue avec un préalable : on discute des conditions d’existence ce mouvement et particulièrement de ce qui fâche.
    Et surtout, il faut impérativement que la direction du PC n’engage aucun de ses futures élus dans des accords avec le PS et dans le dos du rassemblement comme on peut déjà trouvé de tristes exemples. Avec un pied dans le PS et un pied dans le mouvement social, combien de temps le PC tant au niveau local que national va jouer à l’équilibriste. Ce que joue le PS en divisant le mouvement social est l’anéantissement des forces politiques « révolutionnaires de transformation » et bien sûr le PC. Le danger du bipartisme tel que Royal et Sarko le mettent en place, ce sont les forces les plus réactionnaires qui se confondront dans leur propre rang. Et qu’arrivera-t-il (comme déjà ça se dessine) si ces forces prennent le pouvoir dans l’un des 2 partis quand ……

    Pour moi, la force de la gauche de la transformation sociale (je me garde bien d’utiliser anti-libéral car d’autres partis douteux en font largement référence) permettrai d’avoir une force d’interposition radicale sur le flanc du PS libéral et moralisateur. Ce PS qui se dit de gauche devrait alors rendre des comptes sur nombre de propositions qui s’appuient sur ce qu’on appelle aujourd’hui les lois du marchés et l’ordre juste.

    On ne peut pas oublié et c’est tant mieux (car on bosse localement avec les copains et copines du PC) que la fonction organique du PC est présente partout : mairie, conseil général et régional, un groupe parlementaire. Mais les copains et copines du PC doivent aussi comprendre qu’il doivent faire son histoire avec les autres composantes du mouvement social.

    On s’en fout des leadership et des querelles d’appareils, ce qu’il faut c’est bougé les lignes pour ne pas décevoir ceux qui rêvent d’avoir un quotidien plus tranquilles, supprimer tous ce qui est nauséabonds.

    Christophe

    • Faire avec les autres composantes du mouvement social ?mais on a essayé et on est tombés dans une usine à gaz.

      Maintenant on va faire avec tous les salariés les travailleurs,on va porter ce programme que tous vous avez oubliés,comme vous avez oublié pour vous vouliez vous réunir:les ouvriers les employés,les rmistes,ceux qui n’ont plus de droit,qui n’en peuvent plus de soufrir de ce systéme.

      Nous allons porter les 125 propositions,nous allons les faire vivre,dans les usines,les bureaux,les quartiers et avec les salariés les enrichir.

      Il se peut fors bien que dans quelques mois certains soit au pied du mur.Et qu’ils se déterminent,non pas avec de la politique politicienne,mais par rapport à ceux qui souffrent et qui veulent que ça change.

      Jean Claude des Landes

      militant PCF

    • En réalité, des organisations comme le PCF ou les Verts, voire la « gauche socialiste », s’étaient rapprochées d’une certaine « extrême gauche » après la débâcle électorale de 2002. Suite logique d’un processus amorcé dès 1998-1989, lorsque la politique du gouvernement de « gauche plurielle » a commencé à susciter un mécontentement croissant, et qu’il est devenu impératif de « ne pas perdre de vue » les militants qui prenaient leurs distances. La volonté de récupération avait toujours été évidente. Mais avec la mise en orbite supermédiatisée de Ségolène Royal, les intérêts de carrière des appareils de ces partis pointent à nouveau vers une alliance sans fissure avec la direction du Parti socialiste afin de pouvoir accéder à ministères et administrations, de bénéficier de cette alliance lors des élections législatives et par la suite... Ce qu’un article d’Indymédia a appelé le buffet royal. Il ne pouvait pas en être autrement. Les tondus seront, comme d’habitude, les citoyens confrontés au « choix » entre une énième alternance, dont au fond ils n’attendent plus rien, et la continuité d’une majorité, dont la politique les a également laminés.

      Enfin, à l’égard des empêcheurs de tourner en rond dans cette démocratie-fiction, le bunker des cinq cents signatures risque de s’avérer un excellent cordon sanitaire. Les élections ne sont tout de même pas faites pour que les citoyens puissent exprimer ce qu’ils pensent vraiment...