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Leçon d’éloquence par un maitre du genre ; François Fillon...
Publie le jeudi 11 octobre 2007 par Open-PublishingSamedi dernier, lors du conseil national de l’UMP, à la Maison de la Mutualité, François Fillon avait déploré que les polémiques sur l’amendement ADN aient "grossi jusqu’au ridicule un détail", "masquant l’essentiel" du projet de loi sur la maîtrise de l’immigration. Ces paroles malheureuses attendaient un certain mea culpa d’une France choquée par une telle paraphrase des propos de 1987, pour lesquels le Pen fut condamné.
Seulement, Fillon ne se corrige pas, il use de mauvaise foi et invoque l’esprit polémique de ses détracteurs. Seulement, s’il les regarde un peu, après de tels propos, ceux-ci ne se situent plus forcément, du moins uniquement à gauche. A droite, bien des personnes ne peuvent cautionner cette péroraison.
« J’ai eu « l’inconvenance suprême » d’user du mot ’détail’ pour qualifier l’amendement de Thierry Mariani. Que n’avais-je dit ?! », a-t-il tenté de se justifier lors de cette Convention des réformateurs de l’UMP. Il s’obstine cependant et se débat dans sa fange , sans constater qu’il n’est jamais suivi que par des partisans à l’esprit réducteur, béats devant un premier ministre comme ils le seraient devant n’importe qui, pourvu qu’il fût nommé par sarkozy :
« Ce parallèle n’est pas seulement ridicule, il est honteux. Placer au même niveau un test ADN volontaire et encadré par un juge et les chambres à gaz est déshonorant. C’est une injure pour ceux qui ont connu les camps de la mort, et c’est une injure à l’intelligence »
Il n’hésite pas à qualifier la polémique de honteuse, il se permet même de donner des leçons d’intelligence comme s’il n’avait jamais connu ces propos haineux de son ami du Front national. Il est de plus assez indécent de parler d’intelligence quand l’éloquence a atteint un tel plancher.
Il ose toutefois ajouter :
« Je dénonce la ’police des mots, dont parlait déjà George Orwell, qui prétend savoir ce qu’il faut dire, quand il faut le dire et comment il faut le dire…" Mais que voudrait cet homme ? Une police de censure ? Qu’il se censure lui-même, qu’il fasse tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de l’ouvrir !
Il conclut :
"Je ne crois pas que la gauche qui a assisté passivement à la montée de l’extrême droite dans les années 80 et qui a provoqué le 21 avril 2002 puisse vraiment donner des leçons." Voilà qui est un intéressant, les propos de le Pen et les siens sont dus à la gauche. Ce doit être symptomatique de l’argumentaire du mouvement « républicain », à savoir la recherche du bouc émissaire. Dans ce cas, il ne s’agit ni du chômeur fraudeur, ni du musulman, ni de la racaille, ni de l’Africain, il s’agit de l’homme de gauche. Quelle plaidoirie !
A l’écouter, je me dis que Fillon est peut-être passé à côté d’une grande carrière d’avocat, tout comme notre cher président…
Joël Heirman