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Les Faux-Monnayeurs

Publie le dimanche 26 octobre 2008 par Open-Publishing

Par Nos Libertés

Il n’y a pas de problème de la monnaie. L’or et les chèques suffisent à le résoudre. Il y a un problème de la fausse monnaie, la monnaie signée par des faux-monnayeurs ayant pour garantie de la fausse monnaie signée par d’autres faux-monnayeurs, tous se prétendant banquiers. Hormis en Suisse, il n’y a quasiment plus de banquiers, il n’y a que des faux-monnayeurs. Le métier de banquier, celui qui conserve votre argent au chaud, plus discrètement encore qu’un notaire, a complètement disparu. Les banquiers sont devenus des trafiquants de fausse monnaie, sauf en Suisse.

Les Suisses regardent la crise financière de loin, car ils ont de vrais banquiers, dont la discrétion est une honte selon l’Europe des faux-monnayeurs. Les Suisses ont été prudents, ils ne sont pas entrés dans l’Europe de la fausse monnaie, tout comme les British. En finance, on ne les dupe pas. Si l’euro survit à la nouvelle crise mondiale, il aura fait ses preuves. Mais gare à la fausse manœuvre, la livre et le dollar alliés contre l’euro.

Nous entrons dans une zone de turbulence quand les banquiers se révèlent aux yeux de tous faux-monnayeur : leur tiroir-caisse est rempli des dettes d’insolvables ! On cherche les dollars à la loupe. Ils sont passés dans les fonds de pension qui ont vendu à temps leur stock de créances pourries.

Le capital est devenu flottant, le cash est le meilleur investissement et plus personne ne veut prêter autre chose que des créances pourries. Les créances pourries viennent du peuple, qu’elles retournent au peuple, disent les aristocrates de la finance. Faire payer ses dettes au peuple et celles des banques à l’inflation est la logique de l’aristocratie de la haute finance.

Ce ne sont pas les solutions à la crise qui manquent. L’une, fort simple, est de décider d’évaluer forfaitairement toute dette pourrie à la moitié de sa valeur nominale. La banque centrale la reprend à cette valeur et le débiteur voit sa dette réduite de moitié. Chacun dispose du moyen de calculer sur une valeur conventionnelle, sans avoir besoin de recourir au marché.

Cette solution consiste à :

- réduire de moitié la dette du peuple vis à vis de la banque

- réduire de moitié les pertes de la banque privée

- faire financer cette opération nulle, par la banque centrale : la banque centrale rachète les créances à leur valeur actualisée divisée par deux.

On voit que faire racheter par l’État des créances sur le peuple, avec l’argent du peuple, est une escroquerie, car ces créances doivent être achetées par la banque centrale et leur valeur divisée par deux. Le peuple n’a rien à voir dans cette histoire, même si les dettes du banquier sont dues à des défauts populaires de paiement. L’impôt revêt, dans ces conditions, le caractère d’une extorsion de fonds : nous sommes dans une économie pénale si le peuple doit payer sous formes d’impôts les dettes des banquiers.

Le problème doit être réglé dans le monde de l’épargne. L’État peut lancer un emprunt auquel chacun est libre de souscrire plutôt que de lever des impôts. Emprunter pour acheter des dettes est un acte économiquement plus logique que l’extorsion de fonds aux endettés et leurs amis pour rembourser les prêteurs. Cette solution circonscrit les dégâts au monde de l’épargne. Les banques saines elles-mêmes souscriront à cet emprunt.

Il y en a d’autres plus radicales, si nos gouvernements ne suivent pas cette démarche. C’est de considérer qu’une signature en vaut une autre, que la fausse monnaie signée d’un citoyen vaut autant que celle du président de la banque centrale, ce qui aboutit à l’annulation totale des dettes du peuple à l’égard des banques, d’où faillites de celles-ci.

Un transfert s’opère des dettes du peuple en celles de la banque. Les banques en faillite sont rachetées alors, grâce à un emprunt auprès de la banque centrale. La transaction s’opère au prix du marché, qui valorise bas les valeurs bancaires, donc l’orthodoxie est satisfaite, il n’y a pas spoliation.

L’annulation des dettes du peuple auprès de la banque est-elle spoliatrice ? Premièrement, elle ne l’est pas plus que lorsque les banquiers refusèrent de changer les dollars contre de l’or.

L’or fut volé et seules des créances bancaires non gagées sur l’or circulèrent alors. Une signature fut détachée de sa garantie et les banques eurent les mains libres de faux monnayer. Deuxièmement, les banques aujourd’hui ne prêtent presque plus, elles ne se prêtent même plus entre elles. Elles gardent l’argent dans leur poche, ne prêtant donc pas pour rééchelonner l’emprunt difficile à rembourser. On ne doit pas confier son argent à une banque qui ne prête plus.

Si nous voulons échapper au tsunami de pauvreté que nous préparent les aristocrates de la finance, il faut retirer son argent des banques pour faire couler les usuriers qui étranglent le peuple et veulent le cribler de nouvelles dettes.

C’est à ce discours que je m’attendais de la part du grand économiste français qui inspire nos gouvernements. Mais de qui a t-il suivi les cours ? Mon maître fut Maurice Allais, prix Nobel d’Économie. Chacun a les maîtres et les élèves qu’il mérite. Retirons nos dépôts pour ne les replacer qu’après annulation des dettes du peuple à la banque.

C’est une solution apocalyptique, mais tout à fait possible, conforme à l’intérêt du peuple américain. Ce n’est pas d’une révolution anticapitaliste dont nous avons besoin, mais d’une révolution anti-financière. Les capitalistes sont des entrepreneurs, les banquiers sont des parasites.

La nationalisation des banques :

Si elle avait pu être imposée en 1929, elle aurait aussitôt fait triompher le communisme aux USA. Elle devint possible après la disparition de l’URSS pour constituer un élément de la construction capitalo-sovieto-nazie que l’Occident hérite de son XXe siècle.

Aux yeux d’un Vieil Américain attaché à la lettre à la Constitution des États-Unis, la nationalisation des banques est une illustration de la soviétisation de la société capitaliste, avec la disparition simultanée de la liberté et de la responsabilité individuelle. On empêche le Vieil Américain de posséder une arme et on laisse les armes de la finance à une élite soviétisée ! C’est là le point de vue de nombreux Américains, ceux qui sont opposés à la formation d’un gouvernement mondial.

Le gouvernement mondial, auquel participent les eurocrates, voit dans la crise financière l’occasion d’établir plus puissamment son pouvoir par la création de règles internationales sous l’égide du FMI.

L’Allemagne, méfiante envers un gouvernement mondial, préfère le partage d’une boîte à l’outil à un nouveau Bretton Woods créant un gouvernement mondial de la finance, projet de Jacques Attali.

Attali nous a révélé le fond de sa pensée : le gouvernement mondial fera payer les contribuables, le cow-boy devra éponger les dettes des banquiers du Far West financier mondialisé.

La prise du pouvoir par la Commission Européenne sur le Continent a montré aux mondocrates le chemin à suivre vers le pouvoir : devenir les notaires, puis les dictateurs des accords de régulation monétaire d’un nouveau Bretton-Woods, idée française.

Le président français est tout acquis aux ambitions des maîtres du monde, définies lors d’un nouveau Bretton Woods, Jacques Attali et le FMI également. La « lutte contre la crise financière » va nourrir de nouveaux improductifs et appauvrir encore plus la planète. Celle-ci a besoin de plus de liberté et plus de responsabilité et non d’un gouvernement mondial où siégeraient la CIA et l’OMS au titre de la « lutte contre les drogues et le tabac ».

Assez de ces « luttes contre » internationales, ruineuses et inutiles, qui ne servent qu’à entretenir une bureaucratie exaltée ou corrompue, commencent à se dire certains aux USA.

La nationalisation temporaire des banques constituera un outil du gouvernement mondial de la finance pour réguler les crises. C’est pourquoi la Grande Bretagne, maître d’œuvre du projet de gouvernement mondial, l’a mise en avant, mais n’y consacre qu’une somme de 10 % en comparaison du montant des garanties de prêts interbancaire.

La garantie des prêts interbancaires :

L’État garantit à toute banque que, si elle fait faillite elle sera sauvée par le Trésor public, qui paiera ses dettes à sa place. Or les banques ne l’ont collectivement nullement demandé.

Par exemple, la Barclays tourne le dos à cette proposition, préférant s’adresser à ses seuls actionnaires afin d’accroître ses fonds propres. Elle a le comportement d’une vieille banque américaine : soyons responsable pour rester libre, ainsi le gouvernement ne se mêlera pas de nos affaires.

La monnaie, beaucoup veulent nous le faire oublier, n’est plus de la monnaie or, mais de la monnaie signature, qui ne tient sa valeur que de son acceptation par l’État en paiement des impôts, par les vendeurs et par les créanciers.

La banque ne détient plus aucun bien réel, hormis les sommes déposées chez elle pour plus ou moins longtemps, qui sont les produits du travail. C’est là son seul trésor.

Or, la banque n’existe que pour rendre service à l’économie et n’a pas le droit de grève à l’égard de l’économie, comme par le gel des crédits à l’économie, tant que les crédits interbancaires ne sont pas dégelés. 

Son obligation de service lui impose de dégeler en premier les crédits à l’économie, et ensuite, les crédits interbancaires. Il est douteux qu’elle procède ainsi, car, dans la finance, c’est chacun pour soi.

L’argent frais servira à racheter les créances les moins douteuses, de bonne signature. L’économie réelle continuera d’attendre aux guichets des prêts hypothétiques. Le service rendu par la banque a l’économie devient négatif quand la banque fait la grève du prêt.

Cette garantie des prêts interbancaires lèse le cautionneur étatique, car elle offre une assurance à tous gratuitement, alors même que certains rejettent cette assurance. L’assuré n’aura à payer qu’après le désastre, au prix de l’argent emprunté.

Il s’agit d’un produit financier particulier, emprunté à des modèles classiques : la caution et l’assurance. Mais bien particulier, car dans les modèles classiques, le cautionneur et l’assureur interviennent contractuellement avant le désastre.

Une police d’assurance ne doit pas être conclue après le désastre, en prenant la forme d’un prêt. Ce produit financier est très en défaveur du garant, dont la rémunération du risque est nettement insuffisante.

Toutes les banques doivent souscrire à cette garantie et commencer à payer tout de suite leur police d’assurance, dont le montant est fort cher au prix du marché. « Je vous assure tous, mais vous me payez tous et au prix fort » doit dire le représentant des Contribuables.

« Si vous êtes libres de refuser, nous sommes libres de retirer nos dépôts à vue ». Comme on parle gentiment aux banques, elles s’exécutent gentiment. On imagine le genre de discours qu’aurait tenu de Gaulle à l’intention des gens de la Corbeille, qu’il avait en horreur. « Messieurs, si je dis aux Français de retirer leur argent, comme j’ai retiré l’or des USA, vous pourrez tous vous tirer une balle dans la tête. On appliquera un taux de 5 % à la garantie de l’État, je suis bon prince. Rompez. »

Les banques ne sont pas politiquement, à l’heure actuelle, en position de discuter le dictat du prince.

Le gouvernement mondial, appartenant à la même mafia que les banques centrales, pourrait profiter du précédent de l’attribution d’une telle garantie.

Mais le gouvernement mondial vendrait cette garantie beaucoup plus chère, à son prix du marché, de manière à s’assurer des revenus financiers indépendamment du peuple.

Le gouvernement mondial devient l’assureur de la finance et vit de la même façon qu’une compagnie d’assurance. Son instrument pour agir sur les marchés boursiers est constitué des fonds de pension américains.

Sa force de frappe est ainsi supérieure à celle du FMI, qui devient l’un de ses instruments.

Le capitalo-soviétisme utilise la bureaucratie internationale pour tisser sa toile d’araignée : OMC, OMS, FMI, FAO, Codex Alimentarius, Commission Européenne, etc. Il emploie la doctrine de Marx au profit d’une élite mondiale exploitant les Terriens.

Pour l’instant, il ne s’agit que de faire admettre au bon peuple la nécessité d’introduire une dose modérée de soviétisme dans la finance.

La gauche ne peut qu’acclamer la mise en œuvre de son programme ! La droite ne peut qu’acclamer la défense des intérêts des plus riches ! La crise financière est un boulevard qui s’ouvre pour le gouvernement mondial de la finance, c’est-à-dire de tout.

Le seul grain de sable serait le retrait massif des fonds des banques, c’est là l’angoisse qui étreint et broie le cœur du gouvernement mondial. C’est un droit imprescriptible de chacun d’avoir, dans la tourmente financière, son argent dans sa poche et ne le confier à personne d’autre.

En économie politique, ce droit est également un devoir, car c’est le seul moyen accessible au peuple pour faire chuter le gouvernement mondial par les financiers.

C’est ce que le FMI et l’Europe s’évertuent à nous faire oublier, et tous les journalistes leur emboîtent le pas. L’élite veut régler la crise avec un produit dérivé d’assurance des risques sous vendu.

En mettant notre cash dans notre poche, nous provoquons l’évaluation par le marché, automate économique, de la véritable valeur du cadeau fait aux banques : nous rassurer.

C’est de notre confiance qu’ils ont besoin, ils le savent tous, et tremblent pour cela. Le reste est de la poudre aux yeux.

Bernard de Aldecoa

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