Accueil > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris.
Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris.
Publie le jeudi 16 mars 2006 par Open-Publishing13 commentaires

RDV pour le Collectif Bellaciao face à la Mairie du 13ème, Paris 14H
traduit de l’italien par karl&rosa
Que se passe-t-il ? Qui décide pour qui ? Mouvements en commun- précaires et étudiants européens se rebellent !
"Je prends mes désirs pour la réalité car je crois dans la réalité de mes désirs" Pour nous matérialistes incurables, le ’68 de la Sorbonne est un passé chargé d’actualité, "une machine de guerre".
Il ne s’agit pas d’un souvenir romantique et apprivoisé pour neutraliser doucement la force de ces jours. La précarité nous indigne et nous fait bouger : c’est ça qu’on pense de la joie de la Sorbonne et de toutes les universités françaises occupées la semaine dernière. Un symbole qui devient chair, qui produit une nouvelle résistance.
La précarité nous indigne et c’est pour ça que pendant 1 mois et plus, les universités italiennes ont été occupées l’automne dernier. On est solidaires avec nos « collègues de malheur » français et on pense que l’automne des précaires et étudiants italiens c’est le printemps inattendu des précaires et étudiants français.
Le temps dans lequel on vit, c’est le temps des conflits européens, de l’apparition du travail intelligent et créatif, de l’ intermittence sans tutelles, piégée par le chantage. Nous sommes nous aussi de la Sorbonne occupée, vous étiez vous aussi de la Sapienza (Université de Rome) occupée ! La police qui vient de vous évacuer c’est la même que celle qui nous a tapé dessus à froid le 25 octobre à Rome, c’est la même que celle des matraques qui frappent sur les épaules et sur les corps généreux des rebelles. "Oh gentilshommes la vie est brève ...
Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois " (Shakespeare). La conscience de ce temps du conflit nous apporte à être rapides, à courir à travers les frontières, à envahir les zones rouges, à considérer toutes les barrières qu’on nous impose comme des frontières extensibles et surchargées de nouvelles possibilités.
C’est pour ça que des étudiants et des précaires des facs en lutte italiennes sont en train d’arriver à Paris. Parce que il n’existe plus d’espace national de l’exploitation et parce que les frontières nationales n’ont jamais contenu nos désirs. On est dans la commune envie d’occuper les facs et de récupérer nos temps. On est tous et toutes indignés contre la précarité et une législation du travail qui nous veut pauvres et sans perspectives. On est tous et toutes dans l’envie de récupérer les rues et le langage créatif et riche de la proteste, des rêves, de la rupture.
Les réformes de l’ Université et du travail nous ont donné déqualification et précarité, elles nous ont donné perte de sens, banalité et hystérie productiviste. Nos voyages et nos occupations transforment la résistance en résistance commune, dans les différences, qu’on croit être réductibles, dans les différences qui produisent beaucoup d’éléments communs dans le même conflit. Chaque fois que les universités et les étudiantes > recommencent à lutter les médias nous imposent le "standard de prestation" : "il s’agira d’un nouveau ’68 ? Sûrement il s’agit du ’68 à nouveau !
Cela semblait un nouveau ’68 , mais.." Conneries ! Pour eux le temps est homogène et le ’68 est une idée régulatrice qui transforme les choses, les plus complexes en choses simples, romantiques qui peuvent être plus à leur portée. Nous croyons que le temps est plein de discontinuité et que le conflit est plein de joie.
Nous croyons qu’on peut cueillir du passé ce qui est encore dense d’actualité et de puissance : comme le « bond du tigre » dirait-il le philosophe. Le ’68 a ouvert à la nouveauté du travail intellectuel et de la globalisation. Le processus aujourd’hui s’est accompli. On peut jeter l’escalier, il s’agit de nous plonger dans la nouveauté irréductible de ces luttes européennes.
Les luttes des précaires, les luttes des étudiants, contre le CPE et ce qui lui ressemble. Tous ensemble ! Mars 2006 Le facs rebelles (Roma, Padova, Venezia, Bologna, Torino, Milano). vers Paris.
Messages
1. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 13:58
C’est magnifique que nos amis Italiens viennent soutenir la lutte !
L’internationale des travailleurs se met en marche ! D’autres militants venant de Belgique soutiennent aussi notre lutte.
je ne sais comment vous remercier
Vive l’INTERNATIONALE !
Patrice Bardet, militant CGT
patrice Bardet@yahoo.fr
2. Viva l’Italia, 16 mars 2006, 14:22
Vi amo amici italiani !
Raskolnikov
3. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 14:57
Merci pour ce texte plein d’intelligence !
Ce mouvement, est comparé voire assimilé à 68 et à 86 par la machine médiatico-gouvernementale a ainsi l’impression illusoire d’être en face de quelque chose de connu et donc de quelque chose de surmontable à force de répression.
OR, notre mouvement est FONCIEREMENT et FORCEMENT NEUF .
Bon maintenant, en avant toutes vers la place d’Italie (est-ce un signe, amis italiens ?) !
Une sorbonnarde en grève.
4. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 15:40
Benvenuto e grazie fratelli e sorelle italiani !
Esteban
1. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 18:19
Molte grazie alle Italiane ed agli italiani della loro solidarietà.
Esse e possono anche contare sulla nostra solidarietà. La lotta
antifasciste è internazionale !
Bilba.
2. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 18:21
Trad : Merci beaucoup aux Italiennes et aux Italiens de leur solidarité. Elles et ils peuvent aussi compter sur notre solidarité. La lutte antifasciste est internationale !
Bilba.
3. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 20:42
Ouais, et comme d’hab, les amis du collectif Bellaciao tenaient dignement la banderole sur le parcours de la manif. Bravo aussi.
Au fait, t’étais passé où Esteban ? occupé, je suppose avec nos potes italiens ?
Le combat continue.
Alain à l’Ocséna.
4. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 19 mars 2006, 15:53
Cher Alain je n’ai pu malheureusement les accueillir avec l’accolade que nos soeurs et frères italiens méritent, j’étais aux mêmes moments à 800 km d’eux.
À mes ami(e)s italien(ne)s le 16
À mes ami(e)s italien(ne)s le 18
À mes OCSENArques préféré(e)s
FRATERNIDAD MUNDIAL
Esteban
5. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 16 mars 2006, 21:51
Merci l’Italie...
Rarement mouvements secouant des universités et des lycées furent aussi précisemment sociaux, furent aussi en relation avec le futur sort de travailleurs de la jeunesse, avec le sort des travailleurs, en France du moins.
Car il faut se rendre à l’evidence, la jeunesse ne se bat pas là contre une énieme reforme liberale de l’université, mais elle lutte face à une attaque contre les travailleurs.
Ca signifie que l’immense majorité des étudiants et des lyceens s’assimile à son sort de futurs travailleurs
Et ça c’est une nouveauté.
Et il faut bien quelque part réflechir et prendre du recul sur cette évolution et la mettre en relation avec d’autres agressions menées contre d’autres couches sociales.
Je note particulierement que l’ultra-liberalisme déchaîné s’est attaqué depuis quelques années, avec une force considérable, au delà des travailleurs de base, aux fonctionnaires (dont une partie formait avant une colonne vertebrale du soutien à l’ordre bourgeois), aux cadres (hummmm HP et le "moins cher" des ingénieurs du tiers monde....), aux paysans et d’autres couches sociales (notemment celles, parmi les professions liberales et independantes, qui n’ont pas compris que la libéralisation des services pouvait aussi les concerner).
L’agression globale ultra-libérale explose une à une toutes les couches de la société, les forces déchaînées des grands groupes financiers et industriels, avec leurs larbins locaux nationaux, du Duccillon aux Villepins et Sarkos asociaux, ne se sentent plus obligées à aucune alliance avec des couches sociales quelconques.
Il est frappant de se rendre compte que la fuite en avant liberale conduit une certaine pensée politique ultra-liberale à agir comme si la bourgeoisie se suffisait à elle-seule et qu’elle n’avait plus besoin d’alliances.
Cette tendance est d’autant plus importante que les grands groupes financiers et industriels se sentent de moins en moins concernés par leurs liens aux territoires qui les ont vu naître et estiment qu’ils suffit d’appliquer les règles du moins-disant social, du moins-disant fiscal, du mieux-disant cadeaux, du mieux-disant réglementaire comme uniques moyens de conserver leurs pouvoirs.
La grande nouveauté est là...
Ca frappe tous azimuths....
La bourgeoisie ne se sent plus tenue par quoi que ce soit.
De nouvelles possibilités, de nouvelles alliances s’offrent à ceux qui veulent une société plus humaine, débarassés du despotisme et de la violence économique du capitalisme...
Ces alliances necessitent l’expulsion des interets des grands groupes économiques des forces de gauche.
Elles permettent également de s’adresser aux travailleurs et aux jeunes des autres pays afin qu’au travers de demonstrations (symboliques dans un premier temps) mobilisatrices apparaisse une grande opposition européenne qui commence à parler d’une voie pour faire refluer les politiques ultra-liberales et de contraindre les capitalistes à reculer.
De grandes manifs contre la précarité, sur les frontières ou en des lieux éminemment symboliques (pourquoi pas le plateau du Larzac) , rassemblant des masses considérables d’européens, me semblent maintenant possibles.
Copas
1. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 17 mars 2006, 09:49
Vive LA COMMUNE qui était internationaliste, je me rappelle aussi que GARIBALDI fut un élu de Bordeaux et que les ancêtres de Juppé l’ont invalidé. Tous ensemble, à Paris, à Rome, à Madrid, à Lisbonne : NO PASSARAN !
2. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 17 mars 2006, 22:35
Et Garibaldi était niçois....
3. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 18 mars 2006, 06:42
Annexé par la France
4. > Les Italiens rejoignent les luttes ! Les Italiens arrivent sur Paris., 18 mars 2006, 19:05
Le comté de Nice a été au cours du temps propriétés successives de nombreuses puissances.
Et il est devenu français avant la (re)-unification de l’Italie.
Cette démarche fut éffectuée en 1793 par un vote de la population, en ralliement à la révolution française quelques années avant la naissance de Garibaldi.
Par la suite il fut échangé, pris et repris , vendu et occuppé successivement,...
Pour le plus grand malheur de ses populations qui perdirent ainsi la maîtrise momentanée de leur destin qu’elles eurent en 1793.
Et l’attachement originel à la révolution française ne fut pas l’attachement à l’empire ou la France en particulier mais un attachement à la révolution et ses espérances.
Plus tard Nice fut à nouveau échangée et rééchangée suivant les heurts et malheurs des puissances européennes.
En 1871, le comté de Nice désira acceder à l’independance (Garibaldi fut un des élus independantistes ) , il fut occuppé agressivement par de nombreuses troupes françaises qui briserent cette espérance et imposerent une occupation à caractère colonial.
Il n’est pas anodin que la violence des Versaillais se fit également contre Nice et contre Garibaldi qui dût s’exiler :
"Je ne reconnais à aucun pouvoir sur terre le droit d’aliéner la nationalité d’un peuple indépendant et je proteste contre la violence faite à Nice avec la corruption et la force brutale en me réservant pour moi et mes concitoyens le droit de revendiquer mon pays natal, pour que le droits des gens ne soit pas une vaine parole".
Le cheminement de Garibaldi fut le long cheminement de la liberté des deux côtés des Alpes, des combats perdus et gagnés par des forces qui s’attachaient à la liberté, à la démocratie et un idéal révolutionnaire.
Garibaldi est une grande figure en Italie, mais il est également un combattant européen très important, pour la liberté.
Copas