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Les “Pluies d’été” israéliennes continuent de tomber sur les cités, les villes et villages de la Bande de Gaza

Publie le mercredi 16 août 2006 par Open-Publishing
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de Rami Almeghari

Tout à fait à l’est de la ville de Rafah, dans la partie la plus au sud de la Bande de Gaza, se trouvent le village de Shouka et ses 14 000 habitants. Aller jusqu’à ce village la nuit est difficile pour des étrangers, les chauffeurs de taxi refusent d’emmener les gens à cet endroit.

Il faisait presque nuit quand le conducteur m’a déposé à l’endroit le plus proche, route de Salah Eldin, à l’est de Rafah. Je suis descendu du taxi, cherchant mon autre chauffeur, Awni, un habitant de Shouka qui en connaît chaque recoin ; nous sommes partis par les routes poussiéreuses au milieu des arbres.

Des tuyaux d’alimentation d’eau pour les serres, des brisques éparses et des arbres coupés jalonnaient la route conduisant chez le maire du village, Mansour Braika. Mais nous avons réussi à arriver jusqu’à sa maison et l’avons questionné sur l’invasion de Shouka par l’armée d’occupation israélienne durant tout le mois dernier, jusqu’à ce que l’armée quitte finalement le village, le 2 août.

« Le silence, et les fermes ravagées, et les maisons détruites, sont les particularités, principalement, de notre petit village, depuis que les forces israéliennes sont parties, il y a dix jours. »

Le maire Mansour a précisé que « pendant plus de 40 jours, le secteur rural de Shouka avait subi les attaques israéliennes, les tanks tiraient des obus jour et nuit sur les maisons des gens et sur les fermes. »

« Les dégâts sont immenses ; 129 serres ont été détruites, 58 maisons démolies, pendant que beaucoup d’habitants du village ont dû évacuer les abris sûrs des écoles de l’UNRWA (United Nations Refugee and Works Agency). Les canalisations d’eau du village ont été complètement détruites. Shouka est un village traumatisé » confirme le maire Mansour.

Il réfute les allégations israéliennes selon lesquelles le village aurait servi de base de lancements des roquettes artisanales sur le territoire israélien : « Nous sommes une région rurale où les familles sont liées par des rapports tribaux ; aucun étranger ne peut entrer la nuit ici ; par conséquent, nous réfutons les accusations israéliennes que ce coin aurait servi à des lancements de roquettes. Les fermiers ici protègent leur gagne-pain. Nous n’avons aucun étranger dans le village - résistants, voleurs ou qui que ce soit. »

Toufic Albraikat, un fermier du village de 26 ans, évoque les destruction qu’il a subies : « 2 000 mètres carré de serres, plus de 4 000 mètres carré de culture d’ail avec irrigation électronique, plus 9 moutons et 2 000 briques, de même qu’une barrière de barbelé qui entourait mes terres, tout cela a été détruit par les tanks israéliens. »

Puis nous avons quitté le village pour prendre la route du principal hôpital de Rafah, Abu Yousef Alnajjar, où le docteur Ali Mousa, le directeur de l’hôpital, attendait pour nous parler des pertes humaines du village de Shouka, durant la dernière attaque israélienne.

« La dernière incursion sur Shouka par l’armée israélienne a fait 17 morts et 50 blessés. Environ 25 % des morts et des blessés sont des enfants de moins de 15 ans. Nous avons découvert que dans cette attaque les Israéliens avaient utilisé une nouvelle arme, la plupart et même tous les morts reçus à l’hôpital avaient été touchés par des missiles et les obus des chars. Des parties du corps étaient séparées, les corps étaient couverts de brûlures. L’état de 15 des blessés était critique, chacun ayant eu au moins un membre d’amputé. »

« Nous n’avions jamais vu ce type de blessures durant ces six dernières années de conflit ouvert. Ici, nous n’avons pas les moyens de diagnostiquer la nature de ces blessures en raison du manque sérieux de centres médicaux spécialisés, mais nous sommes sûrs qu’il s’agit d’une arme illicite. Par conséquent, nous lançons un appel aux institutions internationales et aux Nations unies pour que soit examiné ce type d’arme, utilisé pour la première fois en Palestine. »

Dans la ville de Gaza, le jour suivant, Silvia Pevetti, du bureau de l’Organisation mondiale de la Santé de Gaza, nous a dit que son organisation était en train de rassembler les informations sur la question des armes interdites suite à une requête officielle du gouvernement palestinien, mais qu’aucun rapport n’avait été encore publié.

Graciela Lopez, directrice intérimaire de la sub-délégation du Comité international de la Croix Rouge dit : « Généralement, nous sommes ici pour rappeler aux parties en guerre leurs obligations issues de la loi humanitaire internationale à respecter, à tout instant, les populations civiles et à faire toutes les distinctions possibles entre les personnes directement engagées dans les hostilités et la population civile. »

Interrogée sur l’usage possible par Israël d’armes illicites contre la population palestinienne à Gaza, Lopez a maintenu : « Nous sommes en contact avec les hôpitaux et avec les organisations du Croissant Rouge travaillant sur les questions médicales, nous avons le souci de donner suite à ces allégations sur l’emploi d’un nouveau type d’armes. A ce moment, nous ne pouvons pas confirmer cet usage d’un type particulier d’une nouvelle arme. Nous suivons la situation et prenons ces accusations au sérieux. »

Selon les rapports du ministre de la Santé palestinien, depuis que l’agression, nom de code « Pluies d’été », a commencé le 26 juin, l’armée d’occupation israélienne a tué 203 Palestiniens, dont 58 enfants et 25 femmes, en a blessé 783 dont 281 enfants et 86 femmes. 72 de ces blessés ont eu des membres amputés.

Voir aussi notamment l’article : "Liban et à Gaza commission internationale sur les armes nouvelles", d’Angelo Baracca, Paola Manduca, Monica Zoppe, publié le lundi 14 août 2006.

dimanche 13 août 2006 - http://www.imemc.org/content/view/2...

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=3367

Messages

  • pourquoi continuer à évoquer les bombardements en Palestine, c’est quoi la Palestine ?, le Liban est dégagé des chars israéliens, donc c’est l’essentiel, les palestiniens qu’ils se noient, j’en ai assez de cette situation, mobilisation pour la liberté du Liban certes je ne nie pas la gravité de la situation, mais enfin les israéliens continuent de piloner Gaza, des blessés graves à Bi’lin je n’ai pas de lucarne à blaireaux mais je suppute qu’aucune de vos chaînes de fait de reportages sur la misère des palestiniens à Gaza, ils n’ont tjs pas eau, de vivres, de soins alors reconstruisez le Liban avec les entreprises françaises, américaines, continuez tous à cirer les pompes d’Israël. Je suis très en colère .
    Qui lira cet excellent article d’Almhegari ? nous les accrocs à Bellaciao, mais les autres continueront de chialer sur le sorts des israéliens, j’espère que la plainte contre Peretz va aboutir, mais je n’y croie pas beaucoup, bon je cesse car même écrire cela ne sert plus à rien. Je suis désespérée, je m’enferme ma coquille pour la journée.

    Mamy Sam