Les affrontements font rage à Gaza-ville. Un porte parole du hamas parle d’un holocauste en cours..

Au dixième jour de l’opération "Plomb durci" , les attaques des troupes israéliennes contre le Hamas ont encore gagné en intensité après que des chars appuyés par des hélicoptères sont entrés samedi dans la bande de Gaza . Retrouvez point par point les événements marquants du lundi 5 janvier.

Les efforts diplomatiques continuent. Le président français Nicolas Sarkozy affirme aux côtés du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah qu’il dira aux dirigeants israéliens que "les violences doivent cesser" dans la bande de Gaza. Le chef de l’État français accuse le mouvement islamiste Hamas d’avoir agi "de façon irresponsable et impardonnable" en décidant de ne pas renouveler la trêve et en reprenant les tirs de roquettes contre Israël. Aussitôt, le Hamas réagit, dénonçant la "partialité totale" en faveur d’Israël de Nicolas Sarkozy. Ces déclarations traduisent "une partialité totale envers l’occupant (israélien) et un appel franc à la poursuite de l’holocauste en cours à Gaza", souligne le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum.

Combats dans la ville de Gaza. De très violents combats se déroulent dans la soirée dans plusieurs quartiers de Gaza-ville entre l’armée israélienne et des combattants palestiniens. Les affrontements ont lieu dans les quartiers de Choujaïya, de Zeitoun, dans l’est de la ville. En appui, l’artillerie israélienne pilonne massivement plusieurs positions palestiniennes dans ces deux secteurs, où des hélicoptères mènent des attaques aériennes.

Bush conforte Israël. Le président américain George W. Bush dit "comprendre" le désir d’Israël de se défendre et estime que tout cessez-le-feu devait comporter des conditions pour empêcher le Hamas de lancer des roquettes sur Israël.

Urgence humanitaire . Le Secours populaire français (SPF) lance un "dramatique appel" pour rassembler des fonds destinés à aider les populations civiles de Gaza et des environs, victimes de la guerre. Cet appel, auquel se sont jointes les associations des médecins palestiniens et israéliens pour les droits de l’homme, Palestinian Medical relief Society (PMRS) et Physicians israelian for Human Rights (PHR), affirme qu’il est "urgent et essentiel que la solidarité s’intensifie et qu’elle parvienne sur place, ce qu’une première mission du SPF va réaliser concrètement, quelle que soit la difficulté de mise en oeuvre".

Pas de cessez-le-feu, mais une longue bataille. Il n’y aura pas de cessez-le-feu annoncé lundi. Tzipi Livni réaffirme le droit d’Israël à se défendre : "Israël a agi d’une façon qui était nécessaire." "Il s’agissait de changer la donne pour le Hamas qui ciblait jusque-là Israël comme il le voulait. (...) Israël va riposter, va répliquer (...) C’est une longue bataille contre le terrorisme", déclare la ministre israélienne des Affaires étrangères, ajoutant comprendre l’empressement de la communauté internationale qui attend un retour au calme. "C’est aussi ce que nous voulons", dit-elle, précisant qu’Israël prend par ailleurs "toutes les mesures nécessaires pour éviter les pertes civiles" à Gaza. Selon Tzipi Livni, Israël n’a "rien contre les Palestiniens", mais "le Hamas est un obstacle à la paix". Cela n’empêche pas les États arabes de vouloir proposer un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l’Onu afin d’obtenir un cessez-le-feu durable à Gaza, annonce à New York le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki.

Les bombardements s’intensifient. L’aviation israélienne a attaqué 130 objectifs dans la bande de Gaza durant la nuit de dimanche à lundi. Ces bombardements, qui auraient causé la mort d’au moins 5 enfants palestiniens, ont notamment visé une mosquée à Jabaliya, où étaient entreposés des armements, ainsi que des maisons abritant des caches d’armes, des véhicules transportant des lance-roquettes et des hommes armés. Gaza se retrouve coupée en deux, privant ainsi les combattants du Hamas qui s’y trouvent d’éventuels ravitaillements en armes et munitions. Les tirs de roquettes du Hamas n’en continuent pas moins à frapper le territoire israélien. 27 roquettes ont été lancées depuis dimanche soir sur Israël, faisant deux blessés légers, indique la police israélienne. Les villes d’Ashkelon, Sderot et Beer-Sheva ont été visées lundi.

Détermination. Le plus influent chef du Hamas à Gaza, Mahmoud al-Zahar, promet la "victoire" de son mouvement face à Israël, lors de sa première intervention télévisée depuis le début de l’offensive israélienne. "La victoire arrive, grâce à Dieu", soutient-il sur la chaîne de télévision du mouvement islamiste, Al-Aqsa.

Les pertes humaines s’alourdissent. Au moins 512 Palestiniens, dont 70 dans la nuit de samedi, ont jusqu’ici péri dans les attaques israéliennes, d’après le bilan des services d’urgence palestiniens. 87 enfants seraient décédés. Lundi vers 18 heures, les services d’urgence palestiniens évoquent même cinquante nouvelles victimes des tirs israéliens pour la seule journée de lundi. Côté israélien, un soldat, Dvir Emmanueloff (photo ci-contre), a été tué et 45 ont été blessés, dont 3 grièvement. Interrogé à la radio militaire, le porte-parole en chef de l’armée israélienne, le général Avi Benayahou, affirme que "le Hamas a subi de très fortes pertes" et que "de nombreux combattants illégaux ont été capturés". L’armée parle de plusieurs dizaines de personnes arrêtées.

Une opportunité pour le Hezbollah. Le chef du Mossad (contre-espionnage israélien) Amos Yadlin met en garde contre une attaque du Hezbollah chiite libanais à la frontière israélo-libanaise. De hauts responsables militaires israéliens écartent la possibilité d’une provocation directe du mouvement, estimant que des organisations armées palestiniennes au Liban pourraient, en revanche, entrer en action.

Le Hamas envoie une délégation en Égypte. Le mouvement islamiste palestinien va dépêcher ce lundi une délégation en Égypte, à l’invitation du Caire, pour discuter de la guerre en cours avec Israël, rapporte Al-Jazira. La chaîne de télévision qatarie ne donne pas plus de précisions sur l’objet de ce rendez-vous, outre le fait qu’il portera sur l’offensive lancée par l’armée israélienne. Al-Jazira ne précise pas non plus si la délégation arrivera de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste, ou de Damas, où vit notamment le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal.

http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-01-07/retrouvez-les-evenements-du-lundi-5-janvier-a-gaza/924/0/304204