Accueil > Les anars sortent du noir
Leurs pratiques se sont diffusées lors du mouvement social.
Le drapeau noir flotte de nouveau sur la marmite sociale. Même la droite s’est aperçue que les anarchistes sont de retour. Ainsi le 10 juin, en meeting à Asnières (Hauts-de-Seine), en plein « Sarkoland », Jean-Pierre Raffarin brocarde « l’extrême gauche qui engendre des situations de tensions ». Dix jours plus tard, devant le premier conseil national de l’UMP, son président, Alain Juppé, dénonce la collusion d’« idéologies dépassées : un peu de trotskisme, un peu de marxisme, un peu de soixante-huitardisme »...
Derrière l’amalgame, une crainte : celle que « la rue gouverne ». En attendant, elle a débattu, brocardé, manifesté et fait le coup de poing. Le 3 juin, à la République à Paris, le service d’ordre de la CGT empêche des militants de la Fédération anarchiste d’arrimer leur banderole à du mobilier urbain. Le 12 à la Concorde, des militants libertaires non organisés foncent contre les forces de l’ordre, postées devant l’Assemblée nationale. D’autres, sans que l’action n’ait été programmée, se réfugient à l’Opéra-Garnier et interrompent une représentation. Dans les assemblées générales d’établissements scolaires, ce sont souvent les militants libertaires qui mènent le bal. A la Poste, chez les cheminots, des anarcho-syndicalistes tentent de convaincre leurs camarades d’oser « la grève générale ». Et, même début juin, à Annemasse (Haute-Savoie), en marge du G8, ils empêchent le Parti socialiste devenu à la fois symbole du pouvoir et, selon eux, représentant du libéralisme de tenir une réunion.