Accueil > Les chômeurs iront au tribunal
Ils étaient une cinquantaine hier pour se préparer à attaquer l’Unedic
en justice
Les privés d’emploi ont déjà mobilisé à Saint-Nazaire. Ils pourraient
être encore plus nombreux dans les prochains jours.
Les chômeurs nazairiens en fin de droit préparent leur action en justice
contre l’assurance-chômage sur l’exemple de leur homologue marseillais
qui présentent leur dossier aujourd’hui. Une cinquantaine d’entre eux
ont assisté hier à la première réunion de préparation dans les locaux de
la CGT. Avec beaucoup d’espoir.
Le collectif des privés d’emploi nazairien a marqué un premier point.
Celui de mobiliser largement. Ils étaient hier plus nombreux qu’à
Marseille ou trente-sept chômeurs ont lancé l’idée de poursuites contre
l’assurance-chômage (Unedic). Depuis cette initiative, les collectifs de
« privés d’emploi » se multiplient en France. Une centaine d’actions
sont en préparation.
Hier, dans la salle de la CGT, à l’initiative de la première réunion, se
sont massés des hommes, des femmes, des jeunes, des anciens salariés
proches de la retraite, des ex-cadres ou des ouvriers. Tous sont
chômeurs de longue durée et en fin de droit. La plupart ne touchent plus
les indemnités qui leur avaient été octroyées lors de la signature de
leur Plan d’aide au retour à l’emploi (Pare). « C’est la remise en cause
unilatérale du contrat passé avec l’Unedic que nous combattons »,
explique Isabelle Laussine, qui mène le collectif. Une décision très
contestée qui touche les personnes déjà en précarité quel que soit leur
âge. « J’ai entendu les médias dire que les plus de 50 ans n’étaient pas
touchés. C’est faux. Quand on avait 49 ans à la signature du Pare, on
est concernés », insiste un cadre au chômage.
5 084 chômeurs touchés
L’heure est à la préparation de cette action inédite. La CGT se chargera
de collecter les dossiers. En échange de cette mise en commun des
plaintes, le syndicat demande une simple adhésion au tarif d’un euro par
mois. « Pas de problème, c’est la moindre des choses », estiment les
chômeurs qui ont reçu hier les conseils qui leur permettront de
constituer leur dossier. Le but est d’aller vite et de mener l’action en
justice avant l’été. « Nous demanderons l’argent des Assedic que nous
aurions dû avoir, mais aussi des dommages et intérêts : 5 000 € par
personnes », explique Isabelle Laussine.
Selon les chiffres officiels, 180 000 personnes en France sont touchées
par la réduction de la durée des indemnités. A Saint-Nazaire, 5 084
chômeurs sous le coup de cette réforme, ne touchent plus leurs droits
depuis le 31 décembre dernier « et il y en aura beaucoup d’autres dans
les mois à venir, prévoit un salarié de l’ANPE. Cette modification du
contrat avait pour but de forcer les chômeurs à retrouver du travail.
Mais en ce moment, il n’y en a pas de travail ».
Frédéric SALLE.