Accueil > Les communistes veulent M.-G. Buffet et l’unité

Les communistes veulent M.-G. Buffet et l’unité

Publie le mardi 19 décembre 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

de Olivier Mayer

PCF . Le Conseil national propose de confirmer la candidature de la responsable communiste dans le processus unitaire. Le choix sera soumis au vote de tous les adhérents mercredi.

Le Conseil national du PCF a décidé l’organisation d’un vote des communistes mercredi prochain 20 décembre. Ils devront se déterminer sur deux options possibles : celle du CN lui-même, qui est de maintenir la proposition de candidature de Marie-George Buffet, « le choix le plus partagé par les collectifs ». Ou celle de retirer cette candidature pour en rechercher une autre. La décision de consulter les communistes avait été proposée dès l’ouverture du Conseil national par Michel Laurent. Les termes de la consultation et l’option choisie par la direction du PCF ont été formulés après deux jours d’un débat au terme duquel le Parti communiste affirme « sa volonté de poursuivre la construction d’un rassemblement antilibéral » et réitère les propositions qu’avaient formulées Marie-George Buffet pour une candidature et une campagne collectives. Celle notamment de se mettre en congé de ses responsabilités à la direction du PCF.

L’envie de trouver des solutions

Dès le dimanche 10 décembre après le blocage de la réunion de Saint-Ouen, la direction du PCF avait voulu prendre le pouls du parti en appelant les communistes à se réunir en assemblées générales dans les sections ou les départements. Les membres du Conseil national ont donc fait « remonter » ce qui s’y est dit. « Colère », « amertume », « déception », « gâchis », « impasse », « déni de démocratie », pour la plupart, les intervenants ont imputé le « blocage » au refus des organisations et sensibilités politiques qui composent le rassemblement de prendre en compte l’expression majoritaire des collectifs. Mais avant tout, c’est « la recherche, l’écoute et la responsabilité qui ont marqué ces réunions, affirme Amadou Deme, responsable dans l’Essonne. Avec l’envie de trouver des solutions où soient préservées à la fois l’unité du parti et la formidable aventure des collectifs qu’on veut poursuivre ». Même si la position de se tourner vers les collectifs pour confirmer le choix de Marie-George Buffet s’affirme largement majoritaire dans les fédérations - elle semble se dégager dans les deux tiers des fédérations, avait indiqué Michel Laurent dans son rapport -, plusieurs intervenants font état d’un « parti partagé ». « Personnellement, j’évolue dans un sens comme dans l’autre », précise le responsable de l’Essonne. Brigitte Dareau, des Hauts-de-Seine, remarque que les mêmes communistes expriment à la fois leur certitude dans le choix de Marie-George Buffet et leurs doutes sur la possibilité dans ces conditions de préserver le rassemblement.

Lever les obstacles au blocage

Les divergences sur la - stratégie décidée lors du 33e congrès ne sont pas effacées. « Il ne faut pas me demander de voir dans la situation la confirmation de nos choix du congrès, affirme Nicolas Marchand. La situation dangereuse dans laquelle on nous a conduits devra nous amener à une future évaluation critique, même si ce n’est pas à l’ordre du jour d’aujourd’hui », précise-t-il en se déclarant favorable au maintien de Marie-George Buffet. Michel Rica, de la Loire-Atlantique, estime de son côté que « le parti a la responsabilité du blocage parce qu’il a accepté le double consensus ». Dans l’ensemble, pour autant, les communistes se disent « attachés au bien-fondé de leur démarche unitaire », comme l’affirme Jean-Louis Le Moing, du comité exécutif. Pour lui, « cette démarche est désormais consubstantielle de - l’engagement communiste ». C’est donc en ce sens que les communistes ont cherché comment lever les obstacles au blocage. Beaucoup ont rappelé que le choix de Marie-George Buffet est lié à l’ambition majoritaire du rassemblement pour changer la donne à gauche. « Le blocage porte moins sur la candidature que sur la stratégie et l’ambition du rassemblement », explique Patrice Voir, de l’Isère. « Si nous en rabattions là-dessus pour jouer le rassemblement à tout prix, ce serait l’échec assuré », insiste-t-il. De nombreux intervenants lient aujourd’hui cette ambition à l’urgence de faire entrer la gauche antilibérale en campagne. Et au-delà du blocage actuel, beaucoup soulignent les acquis du processus entrepris pour réussir cette entrée en campagne.

Personne, parmi les intervenants au Conseil national, n’a proposé de se retirer du processus unitaire. Et comme l’a fait Marie-George Buffet (voir ci-contre), de nombreuses interventions ont affirmé la volonté de poursuivre avec les collectifs. Alors, comment aller de l’avant ? Le maintien de la candidature de Marie-George Buffet est, pour Pierre Zarka, « une mauvaise action à l’égard du peuple et du rassemblement et un suicide à l’égard du parti ». « Sommes-nous obligés d’avoir un candidat communiste pour jouer notre rôle ? », insiste Isabelle Lorand. Mais la plupart des intervenants témoignent à partir des réunions de collectifs et dées de communistes que ni Yves Salesse, ni Clémentine Autain ne peuvent faire consensus. Des responsables communistes estiment par contre, comme François Jacquard, de l’Ardèche, que « sans nouvelle offre, nous choisissons la rupture », ou André Greder, du Tarn-et-Garonne, qu’« il faut se saisir de la proposition faite d’une autre candidature issue du Parti communiste ». Jean-Marie Doussin, de Seine-Saint-Denis, et d’autres évoquent la proposition d’une candidature de Francis Wurtz. « Je ne suis candidat à rien et je soutiens la candidature de Marie-George depuis le début », affirme l’eurodéputé, qui appelle à ce que le choix relève d’un débat politique de fond. Samedi matin, le quotidien Libération écrivait que cette proposition avait été testée par la direction du PCF et qu’elle avait « fait un flop », ce que dément Jean-François Gau. Ce dernier considère qu’elle constituerait « une fausse fenêtre qui complique plutôt qu’elle ne facilite. Ce serait ouvrir la possibilité d’une nouvelle candidature d’en haut et déclencher une discussion d’état-major, hors de toute maîtrise démocratique, qui aurait toutes les chances de déboucher sur les mêmes blocages ». Plusieurs intervenants ont émis les mêmes réserves sur la proposition, de même que Marie-George Buffet qui a précisé cependant que « cette solution n’était pas à repousser d’emblée ». Christian Martin, de la Sarthe, demandait si la direction avait été saisie officiellement d’une telle proposition. « Hors de la formule très générale figurant dans le procès-verbal adopté à - - - Saint-Ouen, je n’ai été saisie - d’aucune proposition nominative de nos partenaires »,

lui répondait Marie-George - Buffet. Patrice Cohen-Séat a - affirmé que si, lundi, lors de la réunion des organisations politiques du rassemblement, ou mardi, lors de la réunion du collectif national, « des propositions nouvelles, des faits nouveaux créaient une situation nouvelle avérée, les communistes en seraient immédiatement informés et le Conseil national réuni à nouveau ».

C’est sur la base de cette discussion que le Conseil national a finalement adopté le bulletin de vote (116 pour, 25 contre, 15 abstentions, 2 refus de vote) qui sera soumis mercredi aux communistes dans toute la France. Avec désormais l’objectif des communistes d’aboutir vite. Pour l’essentiel des intervenants, il y a maintenant - urgence à engager la campagne. « Le paysage de la campagne présidentielle est presque installé, sans représentant de la gauche antilibérale », affirme Michel Laurent. Et pour Olivier Dartigolles, « chaque jour qui passe est un jour de trop ».

http://www.humanite.fr/journal/2006-12-18/2006-12-18-842388

Messages

  • « Il ne faut pas me demander de voir dans la situation la confirmation de nos choix du congrès, affirme Nicolas Marchand. La situation dangereuse dans laquelle on nous a conduits devra nous amener à une future évaluation critique, même si ce n’est pas à l’ordre du jour d’aujourd’hui », précise-t-il en se déclarant favorable au maintien de Marie-George Buffet.

    Nicolas Marchand soutient tellement MGB qu’il lui promet une belle empoignade au lendemain des élections ?

    gib

  • Ce qui a fait l’âme des collectifs du "non", devenus par la suite collectifs anti-libéraux c’était la diversité de ses militants. De cette richesse il ressort que NUL NE PEUT S’APPROPRIER la victoire du non au référendum. Chez nous il y avait beaucoup plus de militants"non encartés" que de militants du PC. Nous savons donc d’expérience que c’est la reconnaissance de cette diversité qui a permis à chacun de s’engager. Madame Buffet va adouber ses militants demain. Elle sortira gagnante pour le parti communiste. De la à représenter les collectifs il en faut beaucoup plus.
    Si le nom collectif plait tant ils peuvent se l’approprier mais la richesse était ce qu’il y avait dedans et la voyez-vous au bout de ce long chemin d’intox,la coquille sera vide. Et nous sommes beaucoup a être effarés du visage révélé par les militants communistes.Si au départ
    il n’y avait aucun préjugé à leur égard la mauvaise foi qui s’est manifestée depuis a pour longtemps enterré un possible chemin commun. France

  • En maintenant sa candidature, MGB va devoir faire une campagne "PCF" à l’ancienne.

    Les intégristes du parti vont relever la tête et lui demander des comptes après la campagne, qui sera catastrophique, et ne parlons pas des législatives !

    A s’arc-bouter sur la candidature, à refuser le consensus, la direction du parti ferme les portes de l’ouverture et gaspille le capital confiance qu’il commençait à retrouver !

    • Visiblement la démocratie tu n’en a rien à foutre c’est la cadet de tes soucis - MGB ne peux retirer sa candidature, que cela te face plaisir ou NON Ce pouvoir de fait ne lui appartient pas elle est entre les mains de l’ensemble des communistes - Point barre - On hurle à la démocratie et même participative et on viens nous proposer d’en violer les règles fondamentales Bernard Trannoy PCF Gironde

    • Donc l’avenir est dans les mains de seuls communistes qui essaient de s’aproprier les collectifs ? Changer les règles du jeu en cours de route ça s’appelle tricher ! le pc ne représentera que lui même sacrifaint la gauche de gauche à une vaine tentative de préservation de son appareil

  • A propos de wurtz :

    ... De plus, Francis Wurtz, présent à la fête du parti communiste de Lézan, en juin dernier, où nous étions présents en tant que représentants du collectif du 29 mai, a déclaré, lors d’un meeting, et en guise de conclusion « nous ne ferons rien sans le parti socialiste ». Il n’a pas dit : sans les électeurs socialistes, mais bien « sans le parti socialiste ». Quel merveilleux candidat pour servir la gauche « anti-libérale » !

    (cf http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/article.php3?id_article=923 )

    Sans commentaires.
    Hélias.

  • C’st pas vraiment l’actualité :

    ......Patrice Cohen-Séat a - affirmé que si, lundi, lors de la réunion des organisations politiques du rassemblement, ou mardi, lors de la réunion du collectif national, « des propositions nouvelles, des faits nouveaux créaient une situation nouvelle avérée, les communistes en seraient immédiatement informés et le Conseil national réuni à nouveau ».....

    Juste pour dire que cet article date d’hier...Mais qu’il n’a été publié sur le site de l’huma que ce matin.
    Cordialement
    Bénédictine

  • On peut avoir les deux si on accepte la présence de MGB (là dessus tout le monde est d’accord) et un autre nom sur le bulletin.

    Donc, tout va bien camarades !
    Non ?