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Les coupables, les "brebis galeuses" sont présidentiables ! SarkoLePenPdV

Publie le mardi 27 mars 2007 par Open-Publishing

"La Voix du Nord" 27.03.07

SOUTIEN
MOBILISATION ET INDIGNATION A VILLERS-AU-BOIS (Pas de Calais) APRES LES ACTES RACISTES DU WEEK-END

Après le choc et la consternation, l’heure était à la mobilisation hier à Villers-au-Bois, près d’Arras, où trois cents personnes étaient rassemblées après qu’une famille d’origine béninoise a été la cible de jets de cocktails incendiaires et de tags nazis.
« Nous sommes bien intégrés, nous resterons à Villers-au-Bois. » Calme dans le propos mais ferme dans le discours, Thierry Zanfonhouede, médecin urgentiste arrageois d’origine béninoise, a tenu à rassurer les quelque trois cents personnes venues le soutenir, lui et sa famille, après les actes racistes perpétrés samedi contre sa maison.

Vers 4 h du matin, plusieurs individus avaient cadenassé la grille de sa propriété avant d’y jeter deux cocktails incendiaires par dessus le mur d’entrée, tagué lui-même d’inscriptions nazies. L’un des deux projectiles, qui n’a pas pris feu, doit être étudié de près par la cellule d’investigation criminelle d’Arras.

S. COGEZ
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"Nord éclair" 27.03.07

VILLERS-AU-BOIS ( Pas de Calais )
APRES LA HONTE, LA SOLIDARITE

C’est presque l’équivalent de la population de ce village de 500 âmes qui est venu apporter son soutien, hier soir , à la famille Zanfonhouede, victime d’un racisme pas si ordinaire.

Une fleur, un geste, un mot. Plusieurs centaines d’anonymes du village ou des environs sont venus témoigner de leur soutien à Thierry Zanfonhouede. D’origine béninoise, ce médecin urgentiste à l’hôpital d’Arras était de garde, dans la nuit de vendredi à samedi, quand sa maison a été la cible d’"attaques" à caractère raciste, des tags invitant sa famille à quitter la France, mais pas seulement.
"Les inscriptions sur la façade sont choquantes, mais ce qui est encore plus grave, c’est la grille cadenassée et la projection de cocktails molotov dans le jardin".
Parlant d’"intention criminelle", le procureur d’Arras, Jean-Pierre Valensi, a saisi la gendarmerie pour mettre la main sur le ou les coupables.
C’est en tout cas ce qu’espèrent du fond du coeur les victimes.

"Nous avons d’abord été émus. Maintenant, nous sommes en colère. Ce n’est pas tolérable. Mon histoire personnelle avec la France est ancienne. Mon grand-père est arrivé à 20 ans. Mon père est né en France. Il chante la Marseillaise, mais ne connaît pas l’hymne béninois".

Thierry Zanfonhouede et son épouse ont choisi de ne pas nettoyer leur façade pour interpeller un maximum d’habitants. Sensibles à leur sort, ils ont répondu massivement à l’appel à la solidarité de Thérèse, institutrice à la retraite et voisine du couple. "Ils ont besoin de notre soutien. Ce sont des gens gentils avec tout le monde. C’est affreux de leur faire ça. Où on s’en va ?", se désole Françoise, 62 ans.

Hervé est plus sarcastique. "Dommage, la médecine ne soigne pas encore les cons Notre voisin sauve des vies tous les jours. Nous lui devons beaucoup de respect".
Jean-Pierre Blancart, le maire socialiste de Villers-au-Bois est en parti soulagé par l’ampleur de la mobilisation. C’est la belle réaction d’un village trop vite estampillé "facho". Mais, il le serait totalement si les coupables étaient arrêtés. "On a toujours des brebis galeuses qui nous mettent la honte. Chacun ici aspire à vivre en bonne intelligence avec son voisin, dans le respect des lois de la République et des Droits de l’homme. Que celui qui n’y aspire pas soit condamné", s’agace l’élu.
Les bras chargés se fleurs, Agnès Zanfonhouede n’a qu’un seul mot à la bouche : "merci".

Commentaires / ILS ONT DIT

MARIE-ANDREE, village voisin de Carency : "J’ai adopté une petite fille d’origine malgache, Francia, qui a déjà été confrontée au racisme à l’école. Je me sens donc d’autant plus concernée. Ce n’est plus possible de voir des choses pareilles. Tout le monde a sa sa place sur Terre.

SERGE, 45 ans, Villers-auBois : " Je suis là pour dénoncer la bêtise humaine. C’est de l’agressivité gratuite, inadmissible, d’autant plus dans un village paisible comme Villers, où il fait bon vivre. Il faut dire stop."

SANDRINE ET NORDINE : "On a l’habitude des regards déplacés sur notre couple. On retrouve souvent des injures racistes tracées sur les carreaux de la voiture, quand ils sont sales. Alors ce qui arrive à cette famille nous touche énormément"

GAËLLE CARON - gaelle.caron@nordeclair.fr