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Les délégués au congrès du MJCF réintroduisent l’objectif du « socialisme » dans leur résolution

Publie le samedi 17 avril 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Les délégués au congrès du MJCF réintroduisent l’objectif du « socialisme » dans leur résolution

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Les Jeunesses communistes tiennent leur congrès à Gennevilliers du 15 au 18 avril 2010. Dans leur séance du 16 avril, leurs délégués ont adopté un amendement au texte de résolution, d’une très grande importance, pour le MJCF comme pour le PCF.

En voici le texte :

« Nous voulons ouvrir une phase transitoire nous permettant de dépasser le système d’exploitation de l’Homme par l’Homme et de construire les bases économiques, sociales et politiques d’une société d’émancipation individuelle et collective. Pour cela, le monde du travail doit devenir la classe dominante, c’est ce que nous nommons le socialisme du 21ème siècle ».

Le rétablissement de l’objectif du socialisme est en discussion depuis plusieurs congrès dans la JC. Les fédérations qui ont porté cet amendement ont obtenu, cette fois, un vote très majoritaire des délégués. C’est une avancée considérable.

Certes la notion de « socialisme du 21ème siècle » relativise le sens théorique et peut ressembler à l’expression galvaudée reprise par certains opportunistes sans complexe, comme JL Mélenchon.

Mais, nos jeunes camarades la précisent en insistant sur la place du « monde du travail », autrement dit de la classe ouvrière. Ailleurs dans le texte est aussi rappelée la nécessité de l’appropriation publique et sociale des principaux moyens de production et d’échange.

Enfin, ce qu’ils dénomment « phase transitoire » ramène à un objectif concret et immédiat de rupture, à une perspective de ruptures.

Mesurons ce que cet amendement représente, surtout venant de la jeunesse, comme désaveu de la ligne d’abandon de la direction du PCF (et du MJCF) conduite depuis tant d’années.

Au 29ème congrès en 1997, juste avant la collaboration avec Jospin, elle supprimait le projet socialiste et la référence au rôle de la classe ouvrière.

Au 30ème congrès à Martigues en 2000, elle introduisait la notion fumeuse et lointaine de « visée communiste », cachant l’abandon de la perspective révolutionnaire contre le capitalisme.

En septembre 2009, dans l’édito du supplément « communistes » de l’Huma, le membre de l’exécutif, Francis Parny a dénommé de la dernière étape du reniement. Il a parlé de projet « altercapitaliste ». C’est plus clair encore que dans la bouche de ceux qui évoquent un « post-capitalisme » où l’on attendrait que le capitalisme tombe comme un fruit mûr. En fait, ces dirigeants avouent leur adhésion à un système qu’ils proposent juste d’accommoder.

Ces reniements expliquent le reste : la casse de l’organisation du parti, les compromissions avec les gérants loyaux du capital dans les institutions, le cantonnement à un rôle protestataire derrière des élus, et l’effondrement organisé de l’influence communiste dans les entreprises et l’ensemble du pays.

Une génération nouvelle donne un signal à des dizaines de milliers de communistes et de salariés : refaisons du PCF, du MJCF les organisations communistes dont les travailleurs ont besoin pour lutter, faire reculer et abattre le capitalisme !

Même si cela doit prendre encore un peu de temps et d’efforts !

Messages

  • Ouf !!! Enfin !!!

    Je n’avais pas bu de champagne en 1981 !

    ça ne fera pas tout tout seul mais ça fait plusieurs congrés et encore en réunion publique pour les dernières régionales en présence de Boulanger j’avais demandé si le mot socialisme était devenu un gros mot ?

    Un coco sous les pins !

  • Il ne reste plus qu’à définir ce qu’on entends par socialisme...

    Encore un effort...

    Perso, pour moi c’est d’abord le pouvoir réel des travailleurs , c’est à dire d’une classe qui se libère elle-même.

    Et pas des politiciens éclairés qui font des mesures sociales (éventuellement).

    Sans objectif d’un pouvoir des travailleurs, point de socialisme si ce n’est d’oublier que l’histoire est régie pour l’essentiel par la lutte des classes.

    En précisant que le socialisme passe par le pouvoir des travailleurs, il nous faut bien en préciser un peu les termes et d’explorer les stratégies possibles pour arriver au pouvoir des travailleurs (sinon on laisse chemin libre aux expropriations de la classe populaire par des nomenclaturas qui ne finissent par rêver qu’à devenir bourgeoisies).

    C’est comme la question du communisme, de le remettre dans le champ sans en préciser les termes relève de la bouffonerie.

    Bien donc, comment arriver au pouvoir des travailleurs ?

    Sans forcement en définir au détail tous les chemins particuliers, il y a quand même des grandes lignes à déterminer et en même temps une mise en œuvre de tactiques afférentes qui nous en rapprochent . Sinon c’est comme le paradis des Chrétiens, on n’y goute jamais, c’est une construction fumeuse qui a pour certitude de maintenir l’enfer du réel.

    Une forme organisée de pouvoir n’apparait pas casquée et bottés, construction pourléchée et finie, dans l’histoire , sans s’être construite d’abord dans des efficacités intermédiaires . Ou, autrement dit, le pouvoir des travailleurs ne se construira pas sans des outils organisationnels de cette classe, réellement contrôlés par cette classe, qui se construiront d’abord dans la lutte contre la classe bourgeoise, les batailles du quotidien.

    Cette lutte n’est pas désincarnée, elle est d’abord celle des prolétaires sur les lieux de reproduction de la puissance de la classe dominante.

    Mais elle porte des interrogations organisationnelles sous peine de rester abstraction encore une fois et de laisser la place à ceux qui parasitent sans cesse les batailles en en confisquant aux travailleurs la direction.

    Autrement dit, j’invite les jeunes du MJC à plus se tourner vers la construction des organisations de lutte de classe de la classe populaire qui seules permettent de changer au réel la société , plutôt que de considérer comme égales, voir supérieures de fait, les batailles pour gagner des places dans les institutions.

    Ou, autrement dit, la bataille dans les institutions ne peut se concevoir sans que l’essentiel soit assuré et bénéficie de 95% de l’effort, c’est à dire la construction des organes de démocratie prolétarienne .

    Et donc le renforcement des sections syndicales , la résolution des problèmes de division entre factions syndicales, la construction d’une démocratie dans les luttes qui avance par les assemblées générales décisionnelles (déjà largement développées ces 15 dernières années) , des comités de grève élus, et des formes de coordinations démocratiques des batailles qui permettent d’éviter que la centralisation nécessaire des batailles ne soit confisquée par des factions diviseuses.

    Ce retour à la classe peut éclairer une partie du chemin vers le socialisme, il peut avoir des objectifs concrets qui déblayent le chemin.

    Rajouter "XXIeme siècle" à l’appellation de socialisme ne résout aucun des problèmes qui existent de définition de l’objectif et des moyens qu’on se donne pour y arriver.

    Une certaine façon de parler de socialisme et de communisme , fumeuse, nous en écarte profondément.

    Parler de socialisation des moyens de production, d’abolition de la propriété, c’est totalement insuffisant si on n’indique pas qui prend ces décisions, au travers de quelles formes d’organisation de la société et au travers de quels combats.