Accueil > Les empêcher de nuire !
La mise en scène médiatique des frasques du président ne fera pas oublier la baisse accélérée du pouvoir d’achat des travailleurs. D’autant moins que le luxe des escapades de Sarkozy, jet privé, yacht et suites dans des palaces, souligne le fossé entre le monde qu’il représente, celui de ses riches amis et protecteurs, et les classes populaires poussées vers la pauvreté.
Les travailleurs sont étouffés des deux côtés : leurs salaires sont bloqués alors que tout augmente, les prix de la nourriture, de l’essence, les loyers, les prélèvements comme les franchises médicales. Ce ne sont plus seulement les catégories les plus vulnérables, chômeurs, retraités, qui s’enfoncent dans la misère, c’est tout le monde du travail qui s’appauvrit.
Et la ministre de l’Économie de donner ce conseil : « Soyez des consommateurs avisés » ! Comme si les familles ouvrières n’étaient pas obligées, déjà, de rogner sur toutes les dépenses, non seulement les loisirs ou les vacances, mais aussi les vêtements ou la nourriture. Cela vaut le « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! » de la reine Marie-Antoinette, peu de temps avant qu’éclate la Révolution qui a balayé la reine comme toute la monarchie.
Cette semaine doivent s’achever les négociations entre le patronat et les confédérations syndicales au sujet de ce qu’ils appellent « la modernisation du marché du travail ». En fait de modernisation, il s’agit de donner aux patrons le droit d’embaucher et de licencier sans contrainte et de supprimer pratiquement l’horaire légal de travail. Aussi férues qu’elles soient de négociations et d’accords, il n’est pas dit que les confédérations syndicales acceptent de signer ce qui sera un alignement pur et simple sur les positions du patronat. Le gouvernement a annoncé par avance que si « les partenaires sociaux » ne parviennent pas à un accord, il fera une loi pour en imposer le contenu. En somme : ou vous acceptez les positions patronales, ou on vous les imposera !
Ce que le gouvernement veut imposer surtout, c’est que disparaissent progressivement toutes les lois sociales, toutes les conventions collectives, pour que le monde du travail se retrouve divisé, fragmenté face aux patrons, entreprise par entreprise, voire pour que chaque travailleur soit livré individuellement à l’arbitraire patronal.
Mais, dans leur volonté de rendre les CDI aussi précaires que les contrats précaires, d’égaliser par le bas, le gouvernement et le grand patronat sont en train d’asséner la démonstration que les protections légales sont illusoires et, surtout, que tous les travailleurs sont dans la même situation.
C’est l’avidité du grand patronat qui finira par déclencher une explosion sociale, et ce sont les mesures gouvernementales qui montreront que tous les travailleurs subissent les mêmes attaques et que, pour être efficace, la lutte devra être collective.
Il ne faudra pas oublier, alors, que derrière les hommes de spectacle qui nous gouvernent, le véritable pouvoir c’est le patronat, et que c’est à ce pouvoir-là qu’il faut s’attaquer.
L’objectif fondamental des grandes luttes à venir devra être de contester au patronat son pouvoir absolu sur les entreprises et sur l’économie. Cela signifie soumettre le fonctionnement des entreprises, des banques, des chaînes de distribution, au contrôle collectif des travailleurs et de la population. Il faut imposer le contrôle sur les comptes des entreprises afin de pouvoir dévoiler les véritables raisons des décisions qui, comme une fermeture d’entreprise, une délocalisation, un licenciement collectif, affectent les conditions d’existence de toute la population. Dévoiler que ce ne sont pas des lois économiques impersonnelles qui font augmenter les prix, mais la volonté des patrons de faire plus de profit avec moins de travailleurs et en grugeant les consommateurs.
Le grand patronat, les financiers, les riches, pour s’enrichir toujours plus, poussent toute la société vers la catastrophe. Il faut les en empêcher !
Arlette LAGUILLER
Éditorial des bulletins d’entreprise du 7 janvier
Messages
1. Les empêcher de nuire ! , 18 janvier 2008, 19:40, par JP
Tu as raison Arlette mais ta confédération syndicale vient de signer exactement le contraire de ce que tu préconise.C’est dure à vivre
être à FO et se dire révolutionnaire. JP
1. Les empêcher de nuire ! , 18 janvier 2008, 22:50
Salut JP,l’ARLETTE depuis des années se lève en trépignant et hurle à qui veux l’entendre : LA REVOLUTIIIIIOOOONN !
Militante à FO qui signe des accords avec le patronat qu’elle fustige dans ses discours,c’est ce qu’on appelle le double language,et ça fait des décennies que nous assistons à cette contradiction lamentable,mais très caculée de sa part.
Fraternellement LE REBOURSIER
2. Les empêcher de nuire ! , 19 janvier 2008, 10:45, par Copas
La direction de la CGT aussi signe des accords avec le patronat !
Il ne faut pas se faire plus cons qu’on n’est ! On sait bien que LO ne partage pas l’orientation de la direction de FO. Tout comme beaucoup de militants communistes pour qui ce n’est pas leur truc de faire des mamours avec Sarko même si le dirigeant de la CGT, TCIste, en fait lui.
Oui comme beaucoup de militants révolutionnaires depuis des dizaines d’années sont à la CGT alors que la direction de ce syndicat organise la débâcle (avec d’autres) car ne sait plus comment se constitue un rapport de force et n’agit plus que comme appareil bureaucratique .
On ne doit pas confondre les militants, souvent très corrects, avec la direction de leurs syndicats. Tout le monde sait que LO, comme parti, est opposé à l’orientation nationale de FO .
Si on devait se joindre à un syndicat simplement parce que c’est le syndicat le plus propre (en moyenne !) on irait à SUD ou à la CNT, et on ne serait toujours pas satisfait parce que......
Rejoindre un syndicat, c’est remplir plus ou moins trois conditions importantes : pouvoir mener une politique de défense des travailleurs sur le terrain, qu’il soit un syndicat important et puissant parmi les travailleurs, qu’on puisse raisonnablement s’y exprimer.
Le choix de LO est utilitariste par rapport à FO, et c’est ça essentiellement ce qu’on peut lui reprocher. De se servir de sections de FO comme cache-sexe de l’orientation de LO.
LO n’a pas de double langage, je ne les ai pas souvent pris en contradiction (à la différence de bien d’autres dont la direction du PCF) là dessus.
Il y a beaucoup de sections syndicales sous influence de militants de LO que je prendrai plutôt que bien d’autres syndicats. Même si, en moyenne il vaut mieux être à la CGT et SUD plutôt que FO.
De la même façon qu’existent ici ou là (et ça fait beaucoup nationalement, des milliers ou des des dizaines de milliers de travailleurs d’adhérents) des sections CFDT tout à fait potables malgré une direction de la CFDT completement bureaucratisée et anti-démocratique.
La fragmentation syndicale a pu largement se faire par le sectarisme, le règne d’une censure bureaucratique et administrative dans les confédérations, l’absence de démocratie réelle, qui a fait que des gens, travailleurs, militants politiques, sont allés voir ailleurs.
Cette situation est beaucoup plus compliquée maintenant et l’affaiblissement des organisations syndicales est tel qu’on doit envisager autrement la question syndicale et travailler à la réunification du syndicalisme (mais pas par le haut comme c’est en train de se faire par les appareils bureaucratiques ).
L’organisation syndicale , ce n’est pas comme un parti politique qui regroupe sur une orientation politique précise et se singularise des autres par les frontières de son programme et de sa pratique.
L’organisation syndicale c’est l’organisation des travailleurs (ayant vocation à réunir l’essentiel d’entre eux), et il n’existe que très peu de syndicats dignes de ce nom en France, on a juste des fragments dispersés.
Il s’agit de dépasser le cadre des inter-syndicales qui ne permettent pas l’union, sauf sur de très courtes périodes, sauf que sous contrôle étroit du haut qui choisit de diviser au moment voulu sans que les travailleurs ne puissent réellement peser.
L’heure est à pousser à des regroupements à la base et vers le haut par des sections syndicales communes rassemblant plus que les militants syndicaux. Cet outil nous en avons besoin pour réunifier les travailleurs. Non pas pour faire des syndicats "rouges" mais pour réunir l’essentiel des travailleurs prêts à la bataille pour défendre leurs droits, et organisés d’une façon completement étanche à la corruption patronale.
Ce qu’on peut reprocher à LO, mais également aux communistes, à la LCR souvent, c’est de ne pas se rendre compte que cette bataille est possible dans pas mal d’endroits et qu’elle peut susciter une espérance considérable en dépassant le train train du quotidien.
La gauche est à reconstruire ? C’est plus important que cela : C’est le mouvement des travailleurs qui est à reconstruire, une classe qui est à reconstruire dans ces organisations.
On sait maintenant que les rivalités et le sectarisme ne marchent pas, que l’unité par le haut ne marche pas. Reste par le bas.
LO peut travailler à cela comme d’autres et ne pas attendre que par un prompt renfort nous arrivâmes 20 millions confédérés, ou soviétisés, au fort du MEDEF....
Donc ne jetons pas de pierres trop lourdes aux autres quand on n’est pas sur que leur poids même ne nous retombe sur le pied.
Fraternellement,
Copas
3. Les empêcher de nuire ! , 19 janvier 2008, 18:03, par Bernard SARTON
Tu es toujours de bonne analyse,Copas .Tout dernièrement j’ai discuté avec un militant de LO,dirigeant syndical CGT à France-télécom.Il est très conscient des pratiques syndicales des confédérations et de leurs dirigeants .Sa colère vis à vis de Bernard THIBAULT qui outrepasse son rôle de secrètaire général ,porteur des revendications de la base en se rendant "amicalement" chez Sarko le Bateleur du MEDEF, est assez justifiée .Cela brouille le concept de luttes des classes si nécessaire avec la mondialisation du capitalisme.
Les dirigeants syndicaux "permanents" se complaisent dans des négociations paritaires interminables avec des résultats sur la marge concédés par le Patronat ,à son profit le plus souvent ,comme par exemple le CDD des années 90 si dévastateurs pour la sécurité de l’emploi des travailleurs.Et aujourd’hui Ces syndicats signent l’arrêt de mort comatique du CDI .Comme le dit le camarade BARDET,ces dirigeants syndicaux négocient la longueur des chaînes des "esclaves" et le poids des boulets .
Vraiment nous n’avons plus de "C.......".
Bernard SARTON,section d’Aubagne
2. Les empêcher de nuire ! , 19 janvier 2008, 11:18
ça, c’est pour partie bien vu !
Eh, si, les confédérations CFDT, FO, CFTC, CGC ont signé cet accord pourri, laminant les droits des travailleurs. Mieux, elles se vantent d’avoir gagné des miettes !
lire l’édito de Mailly, fils de Directeur de CPAM, cadre supérieur à la Sécu, secrétaire général de FO : RÉFORMISME MILITANT
Le MEDEF ne s’y est pas trompé. A certains syndicats : le MEDEF reconnaissant, infiniment
Mieux encore, elles se sont engagées à détruire l’assurance chômage (article 16 ) : c’est la fin des filières particulières concernant les saisonniers et les intermittents.
accord du 11 janvier 2008
Comme le souligne Arlette L., ces confédérations sont tellement férues de négociations et d’accords, (on peut extrapoler !) que quand le patronat voudra rétablir l’esclavage, ces confédérations négocieront le poids des chaines. Elles n’oublieront pas dans l’accord, d’obtenir le droit d’attacher le boulet
P. Bardet
1. Les empêcher de nuire ! , 19 janvier 2008, 13:12
C’est bien cela.....
Copas
2. Les empêcher de nuire ! , 19 janvier 2008, 20:28
Merci Copas pour le temps que tu prends à donner des explications aussi claires et justes.
Oui, le syndicat n’a pas besoin de reprendre toutes mes idées politiques. Il doit rassembler et permettre au maximum de travailleurs de décider DEMOCRATIQUEMENT leurs revendications et de mener des actions.
Oui, il doit donc être indépendant de tout parti.
Oui, il faut reconstruire les organisations des travailleurs, les syndicats en particulier. Cela veut dire créer des structures unitaires, à la base, démocratiques, qui doivent s’imposer aux directions.
Les partis bourgeois et/ou réformistes ont intérêt à la division des travailleurs en plusieurs confédérations. Les travailleurs ont intérêt à être unis et forts.
DC