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Les femmes et la diversité

Publie le jeudi 26 avril 2007 par Open-Publishing
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de Sabiha AHMINE

"Femmes, pouvoir, identité", nous voulons, avant tout, la diversité comme une condition de respect des droits des femmes.

Cela pour une démarche ouverte sur le monde, sur la modernité et sur nos quartiers, sans discrimination et sans repli.

Cette année le 8 mars, la journée internationale des femmes, à l’initiative de ma délégation à la ville de Lyon, nous avions un rendez-vous avec les femmes, pour un moment de fierté, fort de convivialité et de réflexion que nous voulons désormais pérenniser ensemble.

Car à chaque fois que nous faisons progresser les droits des femmes, c’est l’humanité qui fait un pas vers un monde plus juste, vers un monde de paix et de concorde.

Comme le montre notre programmation, ce sont autant d’occasions qui sont offertes aux lyonnaises et lyonnais de s’exprimer, en toute liberté, sur des sujets de société, de se divertir et d’être solidaires.

Cette année, le thème central que nous avons retenu est celui de « Lyonnaises en diversité ». Car la diversité ou l’authenticité, comme le pouvoir se conjugue aussi au féminin.

Comme c’est le cas de nos quartiers et nos arrondissements, la rencontre aujourd’hui, par sa richesse et par sa variété, vise à nous présenter les diverses situations des femmes d’aujourd’hui qui façonne l’image de notre ville d’aujourd’hui.

Cela vaut en quelque sorte l’équivalent d’un tour du monde sans précédent qui, entre authenticité et modernité,

Contre les thèses absurdes de la guerre de civilisation, le féminisme est un rempart qui rejette la xénophobie et refuse le repli.

En effet, le féminisme ne se situe pas dans une opposition absurde entre la modernité et une identité, présenté comme une clôture pure ou comme un fossé insaisissable.

Contre tous les archaïsmes, le féminisme est une longue marche qui se poursuit jusqu’à nos jours, avec ou sans déterminisme, pour la quête de l’universalisme des lumières et celui des autres utopies libératrices et humaniste :

La victoire récente des militantes de l’IVG au Portugal, que je tiens à saluer fortement, nous réconforte dans notre démarche. Au moment où l’on parle de l’Europe social et du statut juridique des femmes au sein de l’Union européenne, cette victoire est riche de sens.

Elle nous apprend que, entre universalité et particularisme, la longue marche des femmes en Europe et dans le monde remonte à loin et se perpétue en toute humanité, en pleine diversité et en pleine modernité.

A l’exemple de l’exposition en cours au CHRD « Elles : résister, exister », que j’ai soutenu activement dès 2001, le 8 mars c’est aussi un moment de courage et de résistance, où les lyonnaises et lyonnais peuvent découvrir ce que certains ne veulent pas voir, et de participer ensemble aux retrouvailles pour un monde meilleur.

Il ne faut jamais oublier que les acquis et les combats d’aujourd’hui autour de la parité, de l’égalité professionnelle ou de la place des femmes dans la vie politique, voir aussi du droit de vote des femmes, n’auraient jamais pû être possible sans l’apport de toutes ces femmes, dans leur diversité, en Europe et dans le monde.

Ainsi, le combat des « suffragettes » en Angleterre, qui a été le thème d’une conférence que j’ai eu l’honneur de présenter l’autres jours, ou celui de Louise Michèle, ici en France (pendant la Commune de Paris comme lors de son bannissement à « Cayenne »), trouve tout son sens dans le combat de la Caravane des Femmes du Maghreb, que j’ai activement soutenu, et que j’ai ardemment reçu ici à Lyon en 2004, contre tous les archaïsmes.

Cette initiative, immortalisée désormais dans le célèbre filme « Aller Y Allah », et dont la ville de Lyon peut être fière aujourd’hui, nous permet de mieux avancer dans le chapitre du respect des droits fondamentaux comme celui de la lutte contre le sexisme et les discriminations.

C’est ainsi que Lyon peut rayonner sur le monde, en étant à pointe des droits des femmes. En effet si à chaque mouvement ses caractéristiques propres, son contexte et son particularisme, il existe aussi des traits communs au féminisme.

En Europe comme en Afrique, le mouvement féministe ne se réduit pas seulement à une opposition fermée à ce que certains appellent « la tyrannie masculine ».

Le féminisme a toujours été activement acquis au changement de la société et à l’ouverture sur l’autres, plus compréhensif envers l’étranger et acquis au métissage et la mixité.

Profondément modernistes, et contre tous les archaïsmes, du présent comme du passé, les femmes ont, sans cesse, posé la question du pouvoir autrement, ce qui demeure incontournable pour penser la politique dans le présent et dans l’histoire humaine.

Les femmes proposent le partage du pouvoir au même titre que le partage des richesses, la justice sociale ou le temps urbain.

C’est pourquoi, en préambule de sa Déclaration de 1993, l’ONU a proclamé l’urgence de l’application aux femmes les même droits et les même principes du genre humain : SECURITE, INTEGRITE, LIBERTE, DIGNITE, EGALITE. Ce sont cinq mots pour résumer ce qui devrait être garanti aux femmes, en ce début de troisième millénaire.

Et ce sont aussi ces mêmes principes qui nous ont guidé, depuis 2001, et qui nous guident encore, à la ville de Lyon, à mieux veiller sur le respect des un et des autres, sur le respect des droits et, surtout, pour mieux défendre les droits des femmes.

Une sorte de vigilance et un combat de tous les instants, qui a fait de Lyon un fer de lance de la campagne nationale contre les violences conjugales, cela par la création des points d’informations et d’écoute en mairies d’arrondissement, et la réalisation d’un documentaire sur ce sujet.

C’est donc tout naturellement que Lyon a été pressentie comme ville de départ de la campagne itinérante du vidéobus contre les violences.

Sans être longue, et loin de faire un bilan exhaustif de notre action municipale, les propositions et les actions de mandat que nous avons développé ensemble, et dont je suis fière, nous incitent aujourd’hui, avec l’ensemble des acteurs, à doubler la vigilance et à intensifier notre lutte contre le sexisme, l’homo phobie et contre toutes les formes de discriminations,.

En effet c’est cette même volonté qui nous a guidé à créer le Conseil des Résidents Etrangers Lyonnais, qui est la seule instance participative de la ville de Lyon, qui est fondée sur la parité.

Il s’agit là d’un début. Mais aussi d’un combat pour lequel je me suis personnellement engagé depuis 2001. Cela au même titre que la modernisation du CHRD ou la Charte Européenne des droits humains que j’ai fait adopté en 2002.

En s’engageant ainsi pour la Charte européenne des droits humains dans la ville, Lyon veut faire progresser les droits des femmes dans leur ensemble.

Et c’est aussi de cette manière que la Ville de Lyon s’engage pour un 8 mars plus solidaire, de dialogue et de paix.

Messages

  • A part quelques esprits sérieux, notre époque vit au jour le jour de faits plus que d’idées, et de faits sans grandeurs. Les commérages auxquels est réduite la politique actuelle, les nouvelles artistiques et des salons, et ce triste bilan qui sous le titre de faits divers, expose les misères, les crimes et les aberrations de chaque jour, là se borne la nourriture intellectuelle et morale du plus grand nombre. Ce n’est pas qu’il soit vide d’enseignements ; mais la moelle n’en est pas extraite et ces faits n’offrent à ceux qui en vivent qu’un intérêt passager, pris à part de leurs conséquences et de leurs causes : le simple appétit de l’incident, l’amour de l’enfant pour le conte ; dans l’esprit comme dans le journal, ils restent sans lien, sans ordre, séparés par des tirés. On réfléchit peu ; le temps manque ; le goût surtout. La vie, consacrée toute entière à la poursuite du but personnel, immédiat, harcelée par la concurrence sociale, est si haletante ! Tout s’y produit en hâte et sous forme de compétition : l’action, la pensée. Remonter aux sources est trop long.
    Aussi, chez l’individu comme dans les masses, y-a-t-il manque de lien et de tradition. Parmi beaucoup de haines, d’inquiétudes, d’élans, de frayeurs, peu d’idées certaines. Ici des ambitions agressives ; là, le désir de conserver porté jusqu’à la fureur. Au sein même des partis, les esprits flottent entre des idées et des faits de provenance opposée ; les autoritaires encombrent le camp de la liberté ; nombre de bonnes volontés sommeillent dans celui du privilège ; la vie individuelle est faite de compromis ; la vie sociale est encombrée d’édifices croulants, qu’on étaie bien moins par amour du passé que par crainte de l’avenir ; pour tout dogme l’usage ; l’intérêt proclamé seul guide profitable par l’honnêteté elle-même, découragée ; en face du meurtre et du mensonge triomphants, la conscience forcée à des résignations fatales ; dans le monde de l’esprit, un chaos d’assertions tranchantes, de preuves contestables, de paradoxes éblouissants, de réputations défaites, de personnalités surfaites, de vérités en lambeaux ; point d’orientation précise ; les dates d’hier oubliées ou grattées ; les vieux instincts, sang de nos ancêtres, luttant en nous contre les aperceptions nouvelles ; toutes choses remises en question ; plus rien debout que des habitudes.
    Nous avons une foi cependant, une foi nouvelle ; mais si peu connue, que beaucoup s’inquiètent de son absence, et, la heurtant à chaque pas, ne voient point. On agit surtout par instinct, par opinions fragmentées, sous l’empire des idées flottantes dans l’atmosphère du XIXème siècle. On réclame justice en la déniant à autrui ; chacun fait son effort en vue de soi seul. La plupart des démocrates sont les derniers à comprendre que tous les droits sont solidaires et ont un berceau, un principe commun.

    Victoria Beria dit André Léo (« La femme et les mœurs », 1869)

    posté par régis