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Les forêts primaires se meurent.

Publie le mercredi 25 juillet 2007 par Open-Publishing

Les principaux pays consommateurs de bois sont la Chine, la France et les Etats-Unis.

« En 2000, les importations françaises en produits bois et papier venant de forêts anciennes correspondaient à 4,7 millions de m3 (1,7 millions de m3 des forêts anciennes tropicales et 3 millions de m3 des forêts anciennes canadiennes et russes) »

« ... La filière bois/papier française est caractérisée par une sous-utilisation des ressources ligneuses nationales. Les industries du bois et du papier entretiennent cette sous-utilisation de matière première française par des importations en provenance de forêts anciennes. »

« D’après l’Organisation des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), une surface de 210 000 km2 de forêts tropicales anciennes est détruite chaque année, soit l’équivalent de près de 40% du territoire français. Près de 150 000 km2 sont déforestés (l’équivalent des forêts françaises) et 60 000 km2 altérés par l’ouverture de pistes forestières. Chaque année, l’équivalent d’un terrain de football est déforesté toutes les deux secondes soit une surface de 150 000 km2. Sur la base d’une exploitation de 6 m3 par hectare en forêt tropicale, la destruction des forêts anciennes due aux importations françaises (1,7 millions de mètres cubes) est de 283 000 hectares soit l’équivalent du Luxembourg. »

« Importations françaises en mètres cubes équivalent grume :
Régions Volume importé (m3)- Produits importés- Produits vendus.
Afrique : 1 250 000 -Grumes, sciages et contreplaqués- Menuiseries (fenêtres, volets, escalier, parquets...) et contreplaqués. Amérique du Sud : 250 000- Sciages Contreplaqués- menuiseries (fenêtres, volets, escalier, parquets...) et mobilier. Asie : 250 000- Sciages et contreplaqués- Menuiseries (fenêtres, volets, escalier, parquets...). Canada : 2 000 000- Pâtes à papier- Papier journaux, d’impression et écritures, cartons et emballages. Russie : 1 000 000- Pâtes à papier et bois de construction- Papier journaux, d’impression et écritures, cartons et emballages et bois de construction. Total : 4 750 000. La faute et la responsabilité de la disparition des forêts anciennes incombent à tous les acteurs qui veulent s’accaparer la forêt et ses ressources, pour en faire des meubles, des menuiseries, du contreplaqué, du papier journal ou du papier toilette. »

« La France est aussi un très gros importateur de papier et de pâte à papier en provenance des forêts millénaires de Colombie britannique, au Canada. La filière bois/papier française est caractérisée par une sous-utilisation des ressources ligneuses nationales. Les industries du bois et du papier entretiennent cette sous-utilisation de matière première française par des importations en provenance de forêts anciennes. »

http://www.greenpeace.fr/foretsanciennes/france.php3

Certains pays n’ont « pas d’autres choix » que de se soumettre à la volonté des multinationales qui se sont installées sur leur territoire. Inutile de dire que les grands groupes industriels et agro-industriels prennent des décisions sans demander leur avis aux citoyens. Les forêts primaires sont détruites rapidement. Le bois est exploité massivement. Les terres « libérées » sont utilisés de manière intensive. Les autochtones sont très malmenés. Une partie de la population est rejetée dans les bidonvilles, une autre partie est très largement surexploitée. Les opposants, les militants et les personnalités politiques, tous ceux qui osent dénoncer ces pratiques sont chassés ou assassinés. L’économie traditionnelle disparaît. Le tissu social se désagrège. La culture disparaît. Partout où la déforestation a lieu, le même phénomène se reproduit. C’est une véritable catastrophe écologique et humanitaire. La France doit réagir vite. Si elle le fait, elle sera suivie par toutes les autres nations. Ce que l’homme moderne a de mieux à faire c’est de veiller sur toutes les populations et sur toutes les forêts primaires qui se trouvent sur cette planète. A quoi sert le progrès technique s’il détruit ? A rien. Les peuples autochtones et la biosphère ne doivent plus supporter les nuisances provoquées par les activités des sociétés occidentales. Les sociétés occidentales doivent apprendre à devenir autosuffisantes. Elles doivent apprendre à devenir douces pour l’environnement. L’homme doit vivre en symbiose avec celui-ci. La symbiose est une association à bénéfices réciproques, une association robuste entre deux organismes vivants. Les qualités de l’un viennent compléter les défauts de l’autre.
Les lichens sont des exemples typiques d’associations symbiotiques réussies. Dans ce cas précis, une algue est associée à un champignon. L’algue ne pourrait pas survivre sur des milieux aussi inhospitaliers que sont les rochers ou l’écorce des troncs d’arbres. Le champignon protège les algues. Il leur fournit l’eau et les sels minéraux dont elles ont besoin. Le champignon a besoin de matière organique pour pouvoir se développer correctement. L’algue lui en fournit.
Préservons les forêts primaires. Elles représentent une richesse incroyable pour l’humanité. Des quantité d’articles ont été écrits à leur sujet. Au lieu de mépriser et de réprimer les populations autochtones, laissons-les vivre dans leur milieu comme elles l’entendent. Elles disposent d’une somme de connaissance que nous n’avons pas. De par leur mode d’existence, elles « nous apprennent » qu’il faut respecter la nature dans son intégralité. Il faudra que nous devenions aussi discrets qu’elles. Acceptons de comprendre que nous ne sommes pas forcément les meilleurs. En les respectant, nous nous respecterons nous-mêmes. Quand l’homme aura appris à trouver un certain équilibre avec son environnement, alors il pourra penser en conquérir de nouveaux. Avant de penser à terraformer Mars, l’homme devra apprendre à préserver la biosphère.
La civilisation occidentale et la technologie sont beaucoup trop envahissants. La nature doit reprendre le dessus. Nous allons devoir apprendre à être très discrets. C’est à cette seule condition que l’espèce humaine arrivera à survivre sur le long terme.

« Autres victimes du déboisement, les populations locales assistent, impuissantes, à la destruction d’un environnement dont elles tiraient de nombreuses ressources. Loin de contribuer à réduire la pauvreté, 35 ans d’exploitation forestière ont laissé les campagnes camerounaises dans la misère »

« A partir des graines du Moabi, arbre sacré et nourricier, les villageois produisent une huile servant aussi bien à la cuisine qu’aux soins du corps. Elle se vend jusqu’à 1500 francs CFA (2,50 euros) le litre sur le marché de Yaoundé. Mais il faut près de 300 ans au Moabi pour commencer à fructifier. L’abattage d’un tel arbre est donc une perte irréparable pour un village. »

« Enfin, tout en bas de l’échelle sociale, n’imaginant sans doute même pas la valeur marchande des arbres sous lesquels ils vivent, les pygmées Baka sont les grands perdants de cette loterie truquée du développement. Méprisés depuis la nuit des temps par les Bantous, l’ethnie dominante du pays, les pygmées trouvaient jusqu’alors refuge dans les bois, vivant de chasse et de cueillette. Ils se soignaient grâce à leur connaissance ancestrale des plantes. Aujourd’hui, leur forêt est transpercée de routes et leurs arbres sacrés sont convoités par les exploitants forestiers. »

En Europe et surtout en France, c’est presque le silence radio. Les faits sont « interprétés » d’une certaine manière. Il existe une certaine censure. La censure, quant elle est appliquée aux connaissances, n’est certainement pas une bonne chose pour l’humanité. Il est nécessaire que les informations soient données en toute impartialité. Tous les points de vus doivent pouvoir être représentés. Les chaînes d’information doivent être gérées démocratiquement, avec l’aide du peuple. Certaines d’entre elles doivent être libérées du monde obscur de la finance. Ce n’est pas en jouant la politique de l’autruche que la situation s’améliorera. Il arrivera un moment où il sera trop tard pour faire machine arrière. La transparence doit être de rigueur. La France doit jouer la carte de l’écologie et de l’internationalisme. Elle doit cesser de mettre en avant le mythe de la croissance. Le grand public doit être bien informé. De manière concomitante, les problèmes doivent être résolus assez rapidement.
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Les facteurs qui viennent bloquer le processus de rationalisation écologique de la production :

— >sous prétexte que les grands pays « ne font rien » -ce qui n’est pas forcément vrai- en France et en Europe, on ne veut pas prendre le taureau par les cornes.

— >les volumes de bois utilisés sont énormes.

— >la transparence n’est pas toujours de rigueur. Le consommateur pense acheter du bois qui provient de forêts durablement gérées. En réalité, comme nous l’avons vu, pour bonne part, ce bois provient des forêts primaires. Les forêts primaires se ne régénèrent pas ou, dans le meilleur des cas, il faudrait un laps de temps de l’ordre du millénaire...On ne peut pas replanter des arbres aussi facilement que des pommes de terre !

— >les politiques se contentent souvent d’annoncer que le taux de chômage reste stable. En réalité, non seulement la précarité augmente mais en plus la politique menée en matière d’environnement est relativement désastreuse. On ne cherche pas à aller plus loin. Il existe un vrai manque d’ambition social et écologique.

— >les fabricants et les marchands ne pensent qu’à une chose : obtenir du bois à faible coût. Exploiter les forêts qui se trouvent sur le territoire français serait soi-disant plus coûteux. Pourtant, en Inde, les politiques ont mis en place des systèmes efficaces d’autoproduction. Pourquoi ne pas organiser une « grande concertation » à ce sujet ?

— >« la consommation de papier en France a été multipliée par 10 depuis 1950 : elle atteint aujourd’hui 70 kg par employé de bureau et par mois. Près du quart du papier non recyclé provient d’arbres centenaires des forêts canadiennes. »

— >une vision à très court terme et un manque d’informations font des ravages.

— >la rapidité avec laquelle le marché fonctionne. Besoin d’écouler rapidement les stocks. Besoin de vendre rapidement et régulièrement.

— >il existe une méconnaissance de la nature du terrain exploité. Lorsque les forêts primaires sont détruites, la biodiversité est à jamais perdue.
« On trouve dans les forêts tropicales 70 p. 100 des plantes vasculaires du monde, 30 p. 100 de toutes les espèces
d’oiseaux et 90 p. 100 des invertébrés. Parmi les mammifères qui y habitent, nombreux sont ceux qui occupent une
place symbolique dans l’histoire naturelle - notamment les grands félins, les primates et les ongulés que l’on trouve
dans les régions boisées de l’Afrique orientale. Rien que sur le plan des essences forestières, les forêts tropicales
humides présentent une extrême diversité puisqu’on y trouve souvent plus de 200 espèces par hectare. En
revanche, les forêts boréales sont biologiquement beaucoup plus simples et
souvent, on peut y retrouver des peuplements ne contenant qu’une seule
espèce par hectare, par exemple en Amérique du Nord, dans les peuplements
de pin de Murray régénérés par le feu. »

— >pendant que certains déboisent sauvagement de grandes portions de forêts primaires, d’autres, tels de minuscules fourmis laborieuses, s’échinent à essayer de reboiser, à essayer de reconstituer un système écologique à peu près viable. Mais, une fois qu’un écosystème est détruit, il est impossible de le reconstituer dans son intégralité. On obtient toujours un milieu artificiel. C’est pour cela qu’il est important de préserver ce qui est resté naturel.

— >les principaux pays « producteurs » ont des dettes énormes. Elles ont été entretenues, par de « savants » calculs (Hausse des taux d’intérêts). Elles ne fondent jamais. Ils passent leur temps à essayer de rembourser les intérêts. Ils « doivent » vendre de la matière première à très bas coût. Les conditions d’exploitation ont été fixées par les multinationales.

— >absence de projet alternatif viable pour l’ensemble des pays industrialisés gaspilleurs. Un grand nombre d’acteurs sont très frileux.

— >il existe un certain cynisme. Il existe une certaine inertie du monde industriel. Le monde politique a tendance à démissionner face à la réalité de la puissance financière. Même s’ils sont au courant de la situation, les élus ne peuvent pas agir comme il le voudraient. Le microcosme capitaliste s’est emparé d’un grand nombre de leviers de commandes. Certains dirigeants aimeraient que les choses changent. Mais, ils ne décident pas réellement. Il gèrent. On nous dit que les caisses sont vides mais certaines sont pleines. Pendant que de l’argent dort, des millions de personnes meurent de faim, la biosphère se dégrade à très grande vitesse.
Beaucoup de monde souhaite devenir riche. L’homme n’aime pas l’insécurité. Il aime la sécurité et le succès. La droite aime l’ordre. Elle aime surtout sa richesse, son succès. Il faut lutter contre les déséquilibres et contre les désordres lorsqu’ils sont dangereux pour la sécurité physique et mentale des personnes. Si une minorité d’individu accaparent la majorité des richesses, de grands déséquilibres apparaissent.

— >certains pensent que les produits écologiques sont plus difficiles à vendre. L’argument est un peu fallacieux. Si les produits écologiques devenaient obligatoires, peu de personnes se plaindraient. Il est nécessaire de trouver des alternatives viables, qui ne viennent pas court-circuiter la machine économique. C’est une difficulté qu’il faut surmonter.

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Il faut stabiliser la situation avant de trouver des solutions de rechange économiques plus durables. Toute innovation dans le domaine économique ne doit pas venir bousculer les anciennes habitudes.
Exemple de solutions envisageables :

— >utiliser exclusivement du bois européen. Selon Greenpeace, l’Europe possède suffisamment de ressources pour pouvoir subvenir à tous ses besoins pendant un siècle. Les propriétaires fonciers sont priés de vendre les mètres cubes de bois à des prix raisonnables.

— >abandon total du bois dans le secteur de la construction tant en intérieur qu’en extérieur. Par exemple, on peut être essayer de remplacer les charpentes en bois par des charpentes en métal. On peut plus sûrement remplacer les parquets par des sols en lino. Les escaliers en bois peuvent être remplacés par des escaliers en métal.

— >arrêt de l’utilisation du bois comme combustible. Tous les morceaux, y compris ceux qui sont remplis de nœuds, peuvent être utilisés pour la fabrication du papier.

— >le papier de chanvre existe. Ce n’est pas une utopie. La culture du chanvre peut être mise en place de manière active. C’est une plante peu exigeante qui pousse sur beaucoup de sols pourvu qu’ils ne soient pas inondés. Les agriculteurs français peuvent cultiver cette plante en grandes quantités. Elle ne demande ni engrais, ni pesticides. Les tiges sont très riches en fibres de cellulose. Il est possible de demander aux céréaliers d’alterner la culture de cette plante avec d’autres cultures comme le suggèrent ceux qui se sont déjà lancés dans sa production.. Les filières françaises de transformation du bois en pâte à papier peuvent diversifier leurs activités. Elles peuvent prendre en charge le traitement des récoltes.
http://cerig.efpg.inpg.fr/memoire/2005/images/usages-chanvre_32.png

— >utilisation massive du bambou. (En remplacement du bois pour la fabrication de panneaux de particules, en remplacement du bois pour la fabrication du papier…http://fr.wikipedia.org/wiki/Bambou ; http://www.exotic-design.fr/ )

— >Diminution de l’épaisseur du papier. Diminution du grammage.

— >mise en place d’une politique active de récupération du « vieux bois ». Plus un seul morceau de bois ne doit partir dans les incinérateurs. Les débris, les plaques, les blocs déposés dans les bennes doivent être récupérés et recyclés. Ils peuvent être utilisés pour la production de meubles en panneaux à particules.
Les vieux meubles en panneaux à particules peuvent eux-mêmes être récupérés à condition qu’ils n’aient pas été en contact avec de l’eau de manière prolongée. Les filières de transformation du bois doivent être réaménagées. Il y a pas de création nette d’emplois mais on procède à des transferts de poste. Les prix restent pratiquement inchangés.

— >Tri soigné du vieux papier dans les usines de retraitement. Il ne faut pas mélanger des feuilles blanches imprimées avec le carton. Il ne faut pas mélanger le vieux papier journal avec le papier bureau (70 kg par personne et par an). Celui-ci est susceptible de redonner du papier bureau.
La cellulose peut être recyclée jusqu’à 5 fois.

— >les entreprises « transnationales », qui exploitent les forêts primaires, doivent être démantelées. La main d’œuvre qu’elles utilisent doit bénéficier d’une réforme agraire. Le personnel restant est priés de plier bagage et de venir chercher la matière première en Europe. Il en existe suffisamment. Il reste possible d’exploiter en très petites quantités le bois provenant des forêts artificielles qui ont toutes été plantées avant 2007. Par exemple, il pourra être exporté sous forme de petites statuettes artisanales. Elles seront vendues un bon prix. Une bonne idée de dépense pour les riches.

— >parallèlement à cela, il faut reboiser au maximum. Plus on reboisera, plus la quantité de bois disponible sera grande. Les arbres agissent comme des régulateurs de l’humidité. Les sols des forêts de feuillus sont ceux qui retiennent le mieux l’eau. Les épais tapis de feuilles et la couche de terre noire riche en humus se comportent comme des éponges. Au lieu de partir rapidement vers la mer, l’eau s’enfonce lentement dans le sol. Les nappes phréatiques sont alimentées correctement.

http://pdfp.free.fr/pfp/forets_gestion.htm