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Les idées reçues du libéralisme : Travailler plus pour gagner plus ?

Publie le lundi 12 mars 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

Question : Faut-il travailler plus pour gagner plus ?

Réponse :

Le slogan de Nicolas Sarkozy est une véritable escroquerie. La durée du travail et la rénumération ne dépendent pas de la volonté du salarié mais de celle de l’employeur. Des millions de salariés subissant les temps partiels aimeraient bien travailler plus. Et que dire des chômeurs.

Alors que le salarié français est l’un des plus productif au monde, le cadeau de Sarkozy et de Bayrou, c’est d’augmenter un peu plus les profits réalisés sur le dos de cette productivité et de poursuivre les exonérations de cotisations sociales patronales. 23 milliards d’euros en 2006, soit l’équivalent de tous les fonds alloués en formation professionnelle du public et du privé ! Ces cadeaux aux patrons sont réalisés depuis des années sans contrepartie. Et pour quel résultat ! Plus de chômage, de précarité et des salaires en berne. 1 salarié sur 2 gagne moins de 1315€ par mois. 17% des salariés sont payés au SMIC contre 11% il y a 10 ans. La France est un pays de bas salaire située au 14e rang de l’Union européenne pour le salaire médium. Cela mine la consommation populaire d’où une croissance très faible.

Ce ne sont donc pas les coûts salariaux qui posent problème et qui étouffent nos PME mais les coûts financiers. En effet, 70% des ressouces nouvelles des entreprises sont allés à la finance via les intérêts versés aux banques, les dividendes des actionnaires. Les entreprises du CAC 40 ont réalisé 100 milliards de profits en 2006.

Les moyens existent. Il faut utiliser autrement l’argent. C’est pourquoi nous proposons, par exemple, d’en finir avec les exonérations de cotisations sociales et d’allouer les 23 milliards à un Fonds national pour sécuriser l’emploi et la formation. Une augmentation générale des salaires avec un SMIC porté à 1500€ dès juin 2007 ne constituerait pas seulement une mesure de justice sociale mais aussi d’efficacité pour le dévelopement économique de notre pays.

Sources :

http://unautremonde.gauchepopulaire.fr/

http://mariegeorge2007.org/spip.php?article558

Messages

  • Bien sûr que ce slogan est une escroquerie ! Dans les services publics, combien de victimes a-t-il déjà fait depuis 2 ou 3 décennies ? Depuis les années 80, le personnel de la Poste et des Télécom., en particulier les cadres, ont subi des pressions de plus en plus insupportables pour travailler plus afin de SAUVER LES SERVICES PUBLICS !!! Ils ont appliqué loyalement la règle imposée par leurs hiérarchies respectives : avec la réforme mise en place par les socialistes- Paul QUILES, ministre des PTT- , beaucoup de postiers et télécom. ont perdu l’esprit de revendication , les carrières ont été saccagées, puis les luttes ont repris, mais c’était trop tard : travailler plus n’a apporté que désillusions, dégradations des conditions de travail et des services rendus au public, multiples conflits qui voyaient les cadres en pointe dans les rendements et la productivité, saqués par une hiérarchie sans scrupule : Non seulement nous n’étions pas payés plus, mais au contraire le commissionnement était systématiquement amputé pour ceux- comme moi - qui ne faisaient pas preuve de docilité, même s’ils étaient de bons producteurs.
    La machine à broyer est en marche : et la gauche socialiste une nouvelle fois nous conduit dans le mur. N’ont pas encore admis que ceux qui s’enrichissent , non seulement le font rarement par leur travail, mais doivent participer à la solidarité nationale en fonction de leurs richesses.

  • Vous reprendrez bien un peu de Marx, camarades :

    "Nous avons supposé jusqu’à maintenant que la journée de travail a des limites déterminées. Cependant, elle n’a pas, par elle-même, de limites constantes. Le capitalisme s’efforce constamment de l’allonger jusqu’à la limite physique extrême du possible, car c’est dans la même proportion qu’augmentent le surtravail et, partant, le profit qui en résulte. Plus les capitalistes réussissent à prolonger la journée de travail, plus grande est la quantité qu’ils peuvent s’approprier du travail d’autrui. Pendant le XVIIe siècle et même dans les deux premiers tiers du XVIIIe siècle, la journée normale de travail fut de 10 heures dans toute l’Angleterre. Pendant la guerre contre les Jacobins, qui fut en réalité une guerre de l’aristocratie anglaise contre les masses travailleuses anglaises, le capital célébrant ses bacchanales prolongea la journée de travail de 10 à 12, 14 et 18 heures. Malthus, qui ne saurait être soupçonné de sentimentalisme larmoyant, déclara dans une brochure parue vers 1815 que si les choses continuaient ainsi, la vie de la nation serait menacée à la source même. Quelques années avant la généralisation des nouvelles inventions mécaniques, vers 1765, parut en Angleterre une brochure sous le titre : Essai sur le commerce. L’auteur anonyme, ennemi juré de la classe ouvrière, s’y étend sur la nécessité d’élargir les limites de la journée de travail. Dans ce but, il propose, entre autres, la création de maisons de travail (working houses), qui, dit-il, doivent être des "maisons de terreur". Et quelle doit être la longueur de la journée de travail qu’il propose pour ces "maisons de terreur" ? 12 heures, tout juste le temps que les capitalistes, les économistes et les ministres déclaraient, en 1832, être la journée de travail non seulement existante, mais même nécessaire pour un enfant au-dessous de 12 ans."

    http://marxists.org/francais/marx/works/1865/06/km18650626n.htm

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    "En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l’on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l’extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite. De même que l’homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l’homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s’étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s’élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail."

    Karl Marx. Le Capital, livre III, chapitre XLVIII.

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    et même un peu de Lafargue, le gendre -français - de Marx dans son cultissime "droit à la paresse" (http://marxists.org/francais/lafargue/works/1880/00/lafargue_18800000.htm) :

    "Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d’être chrétien, économe et moral, j’en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste.

    Dans la société capitaliste, le travail est la cause de toute dégénérescence intellectuelle, de toute déformation organique. Comparez le pur-sang des écuries de Rothschild, servi par une valetaille de bimanes, à la lourde brute des fermes normandes, qui laboure la terre, chariote le fumier, engrange la moisson. Regardez le noble sauvage que les missionnaires du commerce et les commerçants de la religion n’ont pas encore corrompu avec le christianisme, la syphilis et le dogme du travail, et regardez ensuite nos misérables servants de machines [3].

    Quand, dans notre Europe civilisée, on veut retrouver une trace de beauté native de l’homme, il faut l’aller chercher chez les nations où les préjugés économiques n’ont pas encore déraciné la haine du travail. L’Espagne, qui, hélas ! dégénère, peut encore se vanter de posséder moins de fabriques que nous de prisons et de casernes ; mais l’artiste se réjouit en admirant le hardi Andalou, brun comme des castagnes, droit et flexible comme une tige d’acier ; et le coeur de l’homme tressaille en entendant le mendiant, superbement drapé dans sa "capa" trouée, traiter d’"amigo" des ducs d’Ossuna. Pour l’Espagnol, chez qui l’animal primitif n’est pas atrophié, le travail est le pire des esclavages [4]. Les Grecs de la grande époque n’avaient, eux aussi, que du mépris pour le travail : aux esclaves seuls il était permis de travailler : l’homme libre ne connaissait que les exercices corporels et les jeux de l’intelligence. C’était aussi le temps où l’on marchait et respirait dans un peuple d’Aristote, de Phidias, d’Aristophane ; c’était le temps où une poignée de braves écrasait à Marathon les hordes de l’Asie qu’Alexandre allait bientôt conquérir. Les philosophes de l’Antiquité enseignaient le mépris du travail, cette dégradation de l’homme libre ; les poètes chantaient la paresse, ce présent des Dieux :

    O Melibœ, Deus nobis hæc otia fecit [5].

    Christ, dans son discours sur la montagne, prêcha la paresse :

    "Contemplez la croissance des lis des champs, ils ne travaillent ni ne filent, et cependant, je vous le dis, Salomon, dans toute sa gloire, n’a pas été plus brillamment vêtu [6]."

    Jéhovah, le dieu barbu et rébarbatif, donna à ses adorateurs le suprême exemple de la paresse idéale ; après six jours de travail, il se reposa pour l’éternité. "

    Jean-Michel (PCF)

    • Chez Lafargue, le passage suivant est vraiment sympathique :

      "Dans notre société, quelles sont les classes qui aiment le travail pour le travail ? Les paysans propriétaires, les petits bourgeois, les uns courbés sur leurs terres, les autres acoquinés dans leurs boutiques, se remuent comme la taupe dans sa galerie souterraine, et jamais ne se redressent pour regarder à loisir la nature.

      Et cependant, le prolétariat, la grande classe qui embrasse tous les producteurs des nations civilisées, la classe qui, en s’émancipant, émancipera l’humanité du travail servile et fera de l’animal humain un être libre, le prolétariat trahissant ses instincts, méconnaissant sa mission historique, s’est laissé pervertir par le dogme du travail. Rude et terrible a été son châtiment. Toutes les misères individuelles et sociales sont nées de sa passion pour le travail."

      Jean-Michel (PCF)

  • Je suis tout à fait d’accord : stop à la démagogie réactionnaire de Sarkozy et du MEDEF : il est temps que tous les salaires soient augmentés SANS CONDITION PREALABLE !

    LE VRAI SLOGAN POPULAIRE : MIEUX PAYE POUR MIEUX VIVRE, le SMIC à 1500 euros brut TOUT DE SUITE !!!

  • en fait il ya un bug le vrai slogan (pourri) c’ est :

    VOUS FAIRE travailler plus pour FAIRE gagner plus A VOS PATRONS
    "
    bien sur le névropathe de petite taille a poil brusher a payer (avec nos thune ) un commu niquant qui a "chercher" et a karsheriser la phrase pour la rendre compréhensible a celui qui voudrait bien travailler (pas trop) tout court ;

    pour des citoyen(ne)s travalleurs (avec ou sans emploi) respecter voter mgb

    le p’tit coco prolo

  • TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER MOINS !

    C’était déjà la devise des négriers... TZ.

  • A bas le travail tout court, c à d, l’exploitation par les capitalistes, p... de m... !!

  • SARKOZY n’a pas compris" On travail pour vivre, et non on vie pour travailler" ce n’est pas la même chose. Cela ce complique un peu pour lui, quant il faut expliqué que les heures supplémentaires coûte moins cher que les heures normale. En effet pourquoi ne pas faire travailler quelqu’un en plus et en heures normale, cela ferai baisser le chômage. Le travail ne ce décrète pas, et l’embauche non plus. Que non t’il pas fait les patron en grand nombre lors de la mise en place des 35 heures ? Il on augmentez les cadences et donc la productivité, et seulement un tiers des postes nécessaire ont été pourvue.

  • C’est la logique des heures supplémentaires sans cotisations sociales patronales. Tout employeur proche de ses intérêts ou de ceux de ses actionnaires préférera faire travailler davantage ses employés (au besoin en les obligeant par le chantage à l’emploi) que d’en embaucher en plus.

    Cela contribuera à une augmentation du chômage, permettant aux employeurs de maintenir la pression sur les salaires, les heures supplémentaires non payées ou sans la majoration légale pourtant très faible.

    Avec une pression induite sur les salaires, le pouvoir d’achat n’augmentera pas ou diminuera et en fin de compte, après quelques années de ce régime, ceux qui ont la chance de travailler en feront plus pour une rémunération identique. En taux horaire : travailler plus pour gagner moins.

    Et de toute façon, ce n’est pas le salarié qui détermine les horaires de travail mais l’employeur.
    Une méthode plus sûre pour gagner plus serait de réduire les profits et augmenter les salaires.

    Voir ces articles :

    1 - http://travail-chomage.site.voila.fr/produc/gain_productiv.htm

    " La productivité du travail, c’est-à-dire la valeur produite pour chaque heure de travail (production ou valeur ajoutée) a augmenté en France de 17,22 % en sept ans, de 1997 à 2003, pour l’ensemble de l’activité nationale. ... En sept ans, sans rien changer à la production de richesses du pays, le nombre d’emplois aurait pu être augmenté de 17,22 % en réduisant de 14,69 % la durée réelle du travail (la durée affichée du travail d’une entreprise ne correspond pas à la durée effective travaillée). En moyenne, avec des transferts d’emplois entre secteurs d’activité, le nombre d’emplois aurait augmenté de 4 284 500. "

    2 - http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm

    " Pour une durée légale du travail de 35 heures par semaine en France, la durée effective moyenne est de 39 heures pour les emplois à temps plein et 36,3 heures pour l’ensemble des emplois. Par comparaison, ces durées sont inférieures en Grande-Bretagne : 37,2 heures pour les emplois à temps complet et 31,7 heures pour l’ensemble des emplois. Elles sont aussi inférieures aux Etats-Unis (Usa) et dans plusieurs pays en Europe. "

    Un dossier assez étonnant et bien documenté, citant les statistiques officielles de chaque pays.

    Des explications plus précises sont données ici pour les Etats-unis :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/us/us_duree_travail.htm

    et ici pour la Grande-Bretagne :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/32h.htm

    Durée moyenne du travail par semaine, pour tous les emplois : 33,9 heures de travail par semaine aux Etats-Unis et 31,7 heures en Grande-Bretagne.

  • > La durée du travail et la rénumération ne dépendent pas de la volonté du salarié mais de celle de l’employeur.

    Non, ces deux phrases sont tout aussi fausses. La rémunération et la durée du travail dépendent d’un accord entre le salarié et l’employeur.