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Les journalistes CFDT sur le départ

Publie le jeudi 14 octobre 2004 par Open-Publishing
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16 octobre 2004 Assemblée générale extraordinaire

Avertissement

Aucune direction n’ayant été élue, le compte-rendu de cette AG est ici rapporté au travers de la dépêche de l’AFP.
Les liens renvoient sur les motions telles qu’elles ont été adoptées. Ce compte-rendu sera complèté par d’autres compte-rendus rédigés par certains des participants à cette AG.
(Lire compte-rendu 1) (Lire compte-rendu 2) (Lire compte-rendu 3)

Les rapports d’activité et financier
de l’équipe sortante ont été apporouvés
par 358 voix pour et 90 abstentions

Deux groupes de travail ont été désignés,
l’un composé de quatre personnes,
qui est chargé de l’organisation
et de la préparation matérielle de cette AG
qui aura lieu le 16 octobre 2004,
l’autre, composé de dix personnes
qui est chargé de poursuivre la réflexion
sur la création d’un syndicat des médias.


Le courrier ci-dessous a été adressé le 8 octobre à l’ensemble des journalistes adhérents à la CFDT.

Paris, le 8 octobre 2004

Cher camarade

Vous venez de recevoir un courrier laissant entendre que l’assemblée générale extraordinaire de l’USJ n’aurait pas lieu le 16 octobre prochain.
Même si ce courrier était signé de Jacques Ricau, secrétaire général du syndicat de l’audiovisuel et futur responsable du pôle médias dans la nouvelle fédération F3C, pour éviter qu’il apparaisse comme un courrier trop ouvertement fédéral, il apparaît comme une volonté claire de placer le futur des journalistes sous la tutelle de la fédération et surtout comme une volonté de contournement de la réunion convoquée par les quatre personnes qui en avaient reçu mandat à Strasbourg.
il n’en demeure pas moins que l’AG extraordinaire de l’USJ aura bien lieu (même si nous ne pouvons plus garantir le remboursement des frais de déplacement)
à Paris le 16 octobre de 10 h à 17 h et que vous êtes invités à continuer à vous inscrire (vous avez déjà été nombreux à nous signaler votre participation à cette AG) auprès de Jean-Gérard Cailleaux
(132 rue d’ En Bas 59159 Ribécourt la Tour - tél 03 27 79 42 29
courriel : jean-gerard.cailleaux@wanadoo.fr ).

Le lieu vous sera précisé à cette occasion et au plus tard la veille sur le site de l’USJ-CFDT ( http://www.usj-cfdt.fr )

La réunion à laquelle le courrier de Jacques Ricau fait allusion a bien eu lieu, mais sans la participation du " groupe des 4 " mandaté à Strasbourg.
Ceci pour deux raisons :
 la première est que nous n’acceptions pas que le conseil fédéral (et notamment le signataire de ce courrier) n’ait tenu aucun compte du fait qu’un groupe de 10 personnes, désigné à Strasbourg, se soit réuni à trois reprises au moins (à Radio-France le plus souvent) pour préparer l’AG extraordinaire et travailler notamment sur la piste du syndicat des médias qui n’est même pas évoquée dans ce courrier)
 la seconde est que les " quatre " avaient tous des obligations personnelles ou professionnelles ce jour là et que l’appareil fédéral n’a même pas cru bon de vérifier, avant de fixer cette date, si elles étaient disponibles ce jour-là...

Pour mémoire, rappelons que, depuis la disparition à la fin des années 80 du syndicat des journalistes (SJF-CFDT), la courte histoire (quinze ans) de l’USJ est jalonnée de difficultés (difficultés de relations tout d’abord avec tel ou tel syndicat, trésorerie en état d’apesanteur, fichiers aléatoires...). En 1996 d’ailleurs, l’équipe élue en 1994, qui avait succédé à celle, mise en place par la fédération dès la création de l’USJ pour court-circuiter les nostalgiques du SJF-CFDT, avait bien failli mettre la clé sous la porte tant il lui paraissait impossible de continuer à fonctionner dans ces conditions.

Avec l’affaire des 30 %, les bons petits soldats de l’USJ ont néanmoins fait le choix de ne pas déserter et petit à petit les relations se sont peu à peu, au fil des ans, apaisées avec chacune des structures de la fédération, avec la fédération elle-même qui s’est souvent substituée financièrement aux syndicats défaillants, qui ne jouaient pas le jeu du financement de la fédération et, par la suite, avec les syndicats eux-mêmes même si les relations ne dépassèrent que rarement le stade de relations de bon voisinage.

Les difficultés n’avaient pas pour autant disparu et à l’AG de Lannion, nous avions dénoncé les limites de fonctionnement de cette union syndicale censée fédérer les journalistes CFDT éparpillés dans plusieurs syndicats régionaux ou territoriaux.
Des difficultés augmentées par le fossé politique qui se creusait petit à petit entre les principaux animateurs de l’USJ-CFDT du fait des prises de position de la CFDT au niveau confédéral comme au niveau fédéral sur de nombreux dossiers. Sur la question des retraites, sur celle des intermittents, sur celle des " recalculés ", de plus en plus nombreux sont les journalistes qui ont de plus en plus de mal à se reconnaître dans une CFDT, qui, au nom d’un pseudo-réalisme, semble de plus en plus sensible aux sirènes du libéralisme.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de création de la F3C, que nous avons déjà eu l’occasion de développer et d’analyser dans l’un des derniers bulletins de Profession Journaliste (la secrétaire fédérale ayant clairement annoncé lors de la réunion du conseil fédéral, qu’il n’y aurait à l’avenir plus de publication spécifique des journalistes CFDT).

Un projet dans lequel de nombreux militants ne se retrouvent pas, ce qui ne l’empêchera pas de se mettre en place puisque " l’appareil " (la confédération et les fédérations concernées) en ont décidé ainsi.
Un projet qui vise à créer les conditions d’une main mise d’un appareil qui tend désormais à échapper à tout contrôle.
Un projet qui, pour ce qui concerne les journalistes, les éparpille encore un peu plus dans une trentaine de syndicats nationaux ou régionaux.
Un projet, enfin, qui intervient à un moment où la profession de journaliste est attaquée de toutes parts et où le phénomène de concentration des grands médias entre les mains de groupes industriels et financiers liés aux marchés publics de l’armement et du bâtiment atteint un niveau qui fait de la France une exception en Europe, du point de vue du débat démocratique et du pluralisme de l’information.

L’obstination de la fédération à fusionner avec la FUPT (Poste ? Télécoms) et une partie des services prévalait sur toute autre considération. Le dialogue devenait dès lors impossible.
L’AG de l’USJ de Strasbourg en mai dernier s’opposait majoritairement à l’éparpillement des journalistes en syndicats territoriaux réunissant postiers, télécoms, diffusion et salariés de la Presse et journalistes. L’AG dénonçait l’incohérence de ces syndicats.

L’impossibilité pour les journalistes de se reconnaître dans de tels syndicats régionaux, et le refus des syndicats nationaux qui doivent subsister (Radio Télé et SNE) de voir partir leur journalistes provoquaient la proposition de création d’un syndicat national des Médias qui réunirait l’ensemble des professions de la
presse, de l’audiovisuel et des supports en développement. L’AG de Strasbourg désigna un groupe de travail pour avancer ce projet.

Faute de moyens et d’autonomie de décision, les membres du conseil de l’USJ sortant refusaient de se représenter à un simulacre d’USJ mais élisaient quatre membres pour préparer une AG extraordinaire cet automne.
Les 21 et 22 juin, la fédération réunissait les représentants de
syndicats pour mettre à plat les enjeux et les obstacles à la nouvelle fédération F3C (Communication, Culture , Conseil). Nous ne pouvions que constater le dialogue de sourds.

Plus les oppositions et critiques aux objectifs, moyens, méthodes étaient formulées et plus fort les responsables fédéraux scandaient les impératifs et avantages des fusions de syndicats régionaux.

Les contrats d’objectifs et managements patronaux appliqués au militantisme syndical qui reste tout de même majoritairement bénévole même si la tendance de la confédération est précisément de professionnaliser le syndicalisme. Nous avons une autre vision des choses. Le syndicalisme ne saurait se réduire à nos yeux à payer des permanents dont le rôle principal serait (est) d’appliquer les décisions prises en haut..

Il n’y a plus moyen aujourd’hui de faire entendre les avis recueillis dans les sections. Seul compte l’avis de la hiérarchie syndicale. Et comme les instances se composent de plus en plus de permanents ou de ceux qui rêvent d’en être...
La démocratie réduite au seul rapport de force. La parole n’a que
peu de valeur.

Une structure pyramidale de plus en plus éloignée de la base. Murée dans son autisme et dans ses attitudes autoritaires qui, dans le cas de l’USJ se sont traduites par le souhait de censurer des textes critiques et par des représailles matérielles et financières (réduction drastique du budget) visant à mettre l’USJ en difficulté à défaut de pouvoir la mettre au pas.

Les quelques réunions qui ont suivi ont confirmé ce triste constat.

Par d’opportunes alliances, l’impossibilité de construire un syndicat national intercatégoriel des médias.

La mise sous tutelle de l’USJ.

La fusion à moyenne échéance des syndicats régionaux. Le choix restant d’éventuellement rejoindre le
syndicat national de l’écrit sous la férule de Philippe Benmahdi la Radio Télé gardant ses journalistes coachés par Jacques Ricau qui a pendant un temps milité pour le syndicat des Médias et qui se voit aujourd’hui se voit promettre le futur Pôle Média de la F3C.

A cela se sont ajoutées les pressions individuelles et les attaques visant à détruire ou disqualifier les personnes. Le tout relevant de méthodes contestables, que d’autres organisations ont aujourd’hui abandonnées et que nous n’aurions jamais pensé voir appliquées à la CFDT.

Lors du Conseil fédéral de lundi dernier à Paris, après des accusations diffamatoires de détournement de fonds envers les responsables de l’USJ et une remise en cause des statuts, La fédération de la Culture a décidé de mettre l’USJ sous tutelle. Une USJ qui n’a plus de budget, qui est accusée de détournement de fonds.

Le temps est venu désormais de se poser la question du sens de notre appartenance à la CFDT.

Dans la perspective de l’AG du 16 octobre, ) chacun est invité à répondre à ces questions simples, individuellement et collectivement dans sa section.
(le vote sera individuel, chacun pouvant être porteur de mandats dûment signés dans la limite de cinq mandats par militant)

1 Je veux rester à la CFDT

2 Je ne peux plus rester à la CFDT et je pense :
qu’il faut

a) que nous allions ensemble ailleurs. Préciser l’ailleurs (CGT, UNSA, FSU, autre)

b) que chacun prenne sa décision en son âme et conscience en fonction de ses convictions.

Amitiés syndicales

Signé : Alain Goguey, Jean-Gérard Cailleaux, Marie-Martine Chambard, Jean-Marc Vantillard

http://www.usj-cfdt.fr/website/agstbg/fsstrbg.htm

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