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Les médias et l’industrie stratégique des sondages
Publie le vendredi 23 février 2007 par Open-Publishing9 commentaires

Les médias, organes de presse ou chaines de télévision, on le sait bien, commandent des sondages. Les Instituts les leur fournissent. Mais c’est d’abord du business. N’oublions pas, par exemple, que Mme Parisot, PDG de l’IFOP, est également présidente du MEDEF et proche de l’UMP.
Car, commander un sondage, c’est la certitude pour son commanditaire d’être abondamment cité dans tous les autres médias qui ne manqueront pas d’en reprendre les résultats. Bonne promotion quasi gratuite pour le support. Or, comme les tarifs publicitaires dépendent du nombre de citations d’un média par les autres, bingo ! c’est le jack pot assuré.
Certes, s’agissant là d’enquêtes électorales, les instituts se répandent en précautions hypocrites quant à la fiabilité prédictive de leurs résultats. Mais elles restent cependant de pure forme. Personne n’en tient véritablement compte. Vite faits en 24 h., avec un panel de moins de 1000 personnes, les marges d’erreur sont de 3 % en plus ou en moins.
Que dirent, dès lors, des évolutions se situant dans cette fourchette ? Pour l’évaluation de certains votes, on extrapole allègrement l’écart observé entre intentions de vote déclarées et votes réels au précédent scrutin du même type. Ce qui conduit, par exemple, à multiplier par deux les % déclarés par les électeurs FN ! Ces redressements sont les recettes d’une même cuisine classée jalousement secret industriel par chacun les divers instituts. Pourtant, qu’est-ce qui garantit que les comportements électoraux seront les mêmes à tout coup ? Serions-nous en 2007 dans la même situation qu’en 2002 ?
En même temps, les instituts d’opinion, dont les sondages politiques ne sont qu’une activité finalement marginale très saisonnière, savent très bien que les commanditaires adorent qu’on leur dise ce qu’il veulent entendre. Manière aussi de les fidéliser. Car il ne faut jamais oublier que la fabrication des sondages politiques et leur médiatisation s’effectuent dans un consensus rédactionnel - sorte de dogme politiquement correct et obstiné - qui veut qu’il y ait les deux grands candidats présidentiables de la bipolarisation, un troisième homme, et tous/tes les autres, voué/es à de petits scores. C’est ce même oukase qui préside à la distribution des temps de parole des uns et des autres, dénoncé sans conviction par le CSA. Il serait très mal vu de se distinguer en s’en affranchissant, ne serait-ce que pour des considérations bassement commerciales. Mais, dans quelle mesure ce dogme ne vise-t-il pas à peser aussi sur les intentions déclarées ? C’est le serpent qui se mord la queue ! Ou la question de la poule et de l’œuf. Qui vient en premier : les sondages ou les intentions de votes ? Il y a donc bien une utilisation stratégique des sondages qui cherche à peser sur les pensées et les actes. Et si les chiffres eux-mêmes n’y suffisent pas, alors les commentaires d’experts patentés ou de journalistes paresseux et conformistes, qui sont parfois les mêmes, y pourvoient.
On ne saurait donc proclamer, comme Le Monde, « Vive les sondages ! », ni à l’inverse : A bas les sondages ! Dans l’immédiat, voyons cependant bien en quoi ils visent trop évidemment à servir de casse-pattes aux militants de la seule candidature populaire et antilibérale qui vaille (...) qui est celle de Marie-George Buffet.
Messages
1. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 23 février 2007, 22:16
http://www.csa.fr/infos/controle/television_elections_detail.php?id=120454
Il faut regarder les chiffres du CSA et en une faire une analyse en terme d’impact (audience, type de passage). C’est pas simple. Marie-George Buffet me semble avoir autant d’antenne sinon plus que les autres antilibéraux.
Cela tient à la différence de moyens entre le PCF et les autres formations. Faire des meeting, des rencontres tous les jours permet une exposition médiatique plus grande. Par contre, sur les "émissions politiques", il me semble qu’il y a quasiment égalité.
Claude (coco massicois)
2. Quelques éléments de réponse aux commentaires, 23 février 2007, 23:58
Dans ce texte, je n’ai voulu "cracher", ni « taper » sur personne, encore moins qualifier quiconque de "traitre(s)". Ce n’est pas une méthode acceptable de débat que de prêter ainsi aux autres des mots qu’ils n’ont pas utilisés ... Ou de faire de tels procès d’intentions sans aucun argument.
J’ai seulement voulu souligner les différences de traitement médiatique des uns et des autres.
Je pense qu’il ne s’agit pas uniquement d’une différence "quantitative" de strict temps d’antenne à la radio et à la Télé, tels que le CSA les mesure. Car c’est vrai que la durée est, à peu de choses près, identique dans les quatre cas : MGB, JB, OB et AL.
Mais, par exemple, le "bruit médiatique" - nombre de news sur le web mesuré par http://www.observatoire-presidentielle.fr/ - comparé de JB et de MGB pour le mois de février montre que les médias ont, au moins dans un premier temps, fortement privilégié JB, avant qu’il ne rentre finalement dans la norme pour le groupe des "petits candidats" à "gauche de la gauche" dans lequel il est également rangé.
Voir le graphique à l’adresse : http://jymartin.gauchepopulaire.fr/public/jymartin.gauchepopulaire.fr/tendances.jpg
C’est en ce sens qu’il a été un temps, le "chouchou" des médias. Etait-ce vraiment innocent ? Autre exemple : les 78 % de popularité d’Arlette Laguiller ne tombent pas du ciel. Candidate récurrente, on ne peut pas dire qu’elle soit trop bousculée par les médias.
Mais le problème est aussi "qualitatif". Par exemple, les dépêches d’agences, matériaux en principe brut de l’info, reprises souvent telles quelles par les « gratuits » de la presse, ne sont évidemment pas neutres, ni dans leur contenu, ni dans leur vocabulaire. Ayant examiné le phénomène au moment de la déclaration de candidature de MGB, il y apparaissait clairement ce trait spécifique d’une info brute qui était alors systématiquement accompagnée, pour en gros la moitié de son contenu, de commentaires critiques et de réserves dévalorisantes.
Voir : http://jymartin.gauchepopulaire.fr/index.php/post/2007/01/02/Les-medias-et-lannonce-de-la-candidature-de-M-G-Buffet-%3A-brer-essai-dapproche-critique
De même faut-il remarquer le comportement des journalistes et animateurs face à MGB, par exemple C.Ockrent et S.July à France-Europe-Express, ou les journalistes de France culture l’autre jeudi.
Faudrait-il donc être aveugle et sourd à toutes ces simples observations ? Il resterait évidemment à débattre de leur signification politique.
JY M
3. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 24 février 2007, 08:29
Nous savons tous l’hypocrisie du CSA qui favorise l’industrie des medias cotre le debat citoyen.Quand verrons une reaction collective visible contre cette manipulation ? La passivité des partis les rend complices et prepare une abstention massive.
4. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 24 février 2007, 16:05
Il y a aussi le jeu qui consiste à ne pas diffuser le sondage lorsqu’il est défavorable à celui que l’on veut voir élu. C’est le cas actuellement de plusieurs sondages.
1. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 24 février 2007, 16:34
Tu as des preuves de ce que tu avances ?
JMH
2. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 24 février 2007, 17:32
oui, mais lesquels ?
3. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 25 février 2007, 10:18
Les meilleurs sondeurs sont les Renseignements Généraux, eux ont une approche exacte des votes pour chaque candidat, Sarkozy sait exactement ce qu’il en est et il commence à baliser. Pour preuve la déclaration d’Hortefeux au sujet des signatures pour Le Pen. La cause : le score du PCF qui n’est pas celui des instituts de sondage. La Piscine
4. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 26 février 2007, 00:56
Pour la Piscine.
Et quel serait le résultat actuel de MGB selon les RG ?
5. Les médias et l’industrie stratégique des sondages, 25 février 2007, 19:48
Comment l’IFOP peut être neutre alors qu’il est dirigé par MME PARISOT patronne duMEDEF dont on sait quel
est son candidat celui qui défends les de localisation à outrance, la mise au rebut du code du travail , l’ultra libéralisme et l’atlantisme des auteurs de crimes contre l’humanité en IRAK
BUSH et BLAIR. JE pense actuellement les sondages sont orientés voir les intentions de votes
pour BEYROU on essaye de nous faire 5 ans plus tard le même coup médiatique qu’avec
CHEVENEMENT.