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Le tract « Emploi, salaires, service public, tous en lutte », distribué lors de la manifestation de la fonction publique à Toulouse, le 8 février, énonce dans son premier paragraphe :
« Les collectifs anti- libéraux au bord de l’éclatement après le choix de la LCR et du PCF de désigner leur propre candidat, ont su rebondir dès janvier pour soutenir la candidature de José Bové…Nous sommes convaincus que la candidature unitaire de José Bové est la seule qui puisse servir de trait d’union entre les luttes…C’est la seule qui peut au bout de la campagne permettre le retrait des deux autres candidats. »
Enoncé qui semble vouloir faire d’une pierre trois coups.
Le premier coup : LCR et PCF sont présentés comme les seuls diviseurs.
Qu’en est-il en réalité ?
La LCR ne faisait pas partie des acteurs du mouvement anti- libéral et a annoncé la candidature d’Olivier Besancenot dès le 24 juin 2006. Même si l’on déplore cette absence, de là à l’accuser « de l’impasse de Saint Seine Denis, il y a un pas qu’il est malhonnête de franchir mais que les rédacteurs du tract franchissent sans état d’âme.
L’impasse dans laquelle se sont retrouvés près de 1100 délégués, représentant environ 700 collectifs, le 9 et 10 décembre, fut de la responsabilité de ceux qui avaient pour tâche de construire la candidature unitaire. Il vaudrait mieux se pencher sur les instruments utilisés comme le postulat du « Hors organisation », populiste et démagogique, et le fameux « double consensus », la nouvelle « mesure tendance » de la politique autrement dans les collectifs ! Et là encore, peu importe que 60% des collectifs aient désigné Marie Georges Buffet en tête.
On s’apercevra plus tard qu’une pétition électronique peut faire aussi bien l’affaire.
L’entorse en valait sûrement la chandelle puisqu’il fallait bien une « candidature face à Marie Georges Buffet » dixit un porte parole toulousain de J.Bové (Collectif départemental Hte Garonne, 17 janvier).
Le deuxième coup : Aussi malhonnête que le premier.
En écrivant « Les collectifs libéraux… », les rédacteurs du tract semblent affirmer que tous les collectifs anti libéraux se sont rangés derrière José Bové.
A Montreuil, tout au plus 500 délégués, représentant entre 250 et 300 collectifs, ont applaudi la candidature de José Bové. La différence avec St seine Denis est loin d’être négligeable, c’est pour cela que l’utilisation de l’article « les » devant « collectifs » trompe sans vergogne le lecteur puisque l’article approprié est en fait « des », ce qui change considérablement le sens de la phrase !
(Si besoin est, les déclarations du Collectif National et de Mars démentent les propos du tract.)
Ces mises au point étant faites, il n’en reste pas moins que le constat est amer.
La victoire du 29 mai 2005 a accouché de trois candidatures antilibérales et finalement aucune ne représente la lettre et l’esprit des collectifs antilibéraux.
Aussi, affirmer que la candidature de José Bové est la candidature unitaire est tout simplement une vue de l’esprit.
Le troisième coup : Le coup le plus savoureux !
Dégustons le ensemble !
Il ne s’agit plus, comme l’avait affirmé précédemment José Bové, que sa candidature ne soit concevable que sous la condition du retrait des deux impertinents, elle est devenue « …la seule qui peut au bout de la campagne permettre le retrait des deux autres candidats. »
Par une opération du Saint esprit, L’hypothèse du « retrait pour candidater » est devenue la conclusion d’une candidature. Disons le, l’aboutissement d’une campagne !
Réalise t-on que la veille du premier tour est « au bout de la campagne » et que la persistance avec laquelle, les partisans de José Bové exigent les retraits de Marie Georges Buffet et Olivier Besancenot, relève de l’obstination d’un enfant têtu et capricieux ?
Ni Marie Georges Buffet ni Olivier Besancenot n’ont appelé au retrait de la candidature de José Bové, ils l’ont déplorée pas plus. Cela dit, tant pis pour les signataires de la pétition électronique, ils n’avaient qu’à lire entre les lignes…Et puis, vers la mi-mars, on fera le point, nous dit-on…
Pauvre démocratie et triste combat politique où le sondage est devenu la mesure des convictions politiques comme le thermomètre mesure la température d’un malade.
On flatte le sentiment anti organisation -au lieu de convaincre du contraire- avec un poujadisme de gauche assumé (Cf. écrits et affiches : http://www.unisavecbove.org/ )
Certains font même appel au mysticisme, voire la mystification (site l’homme nature : http://josebove.over-blog.com/ )
En fait, le formidable élan politique contre le TCE a donné naissance à un combat douteux qui participe à l’institutionnalisation du bipartisme tout en faisant le lit de l’extrême droite.
Comme je l’ai écrit dans l’article, « Marie Georges Buffet ? », je reste convaincu que la lucidité invite au pragmatisme et choisir le « moindre mal. » en la candidature de Marie georges Buffet.Malheureusement, une partie des collectifs unitaires antilibéraux et du collectif national ont préféré ajouter de la division à la division.
Pour terminer, je plains ceux qui ne lisent dans mon propos, que l’étiquette « parti communiste. »
Mohamed El Bachir (Collectif Mirai Reynerie, Toulouse)
Messages
1. Les mots ont un sens, 12 février 2007, 23:14
Puisque les mots ont un sens, allons-y !!!! En effet, en prenant un Petit Larousse, on nous dit qu’’un comité est synonyme de PARTI, de groupe restreint. Alors qu’un collectif est un ensemble, une foule, une multitude. Ces définitions expliquent très bien la différence entre le PC et l’Alternative Unitaire. Voilà pourquoi, moi qui suis non encartée, je choisi de soutenir le candidat avec ses porte-paroles de l’Alternative Unitaire. Christine
1. Les mots ont un sens, 13 février 2007, 07:19
Christine ,
ce qui est bien avec les mots , c’est qu’on peut les triturer , les massacrer , leur faire changer de sens ou meme leur faire dire le contraire de ce que le sens commun leur attribue .
Ainsi des mots Alternatives unitaires qui peuvent etre traduit par coup d’etat contre la démocratie , ou encore division , et peut etre meme trahison !
claude de Toulouse .
2. Les mots ont un sens, 13 février 2007, 12:57
Le larousse n’est pas une interprétation ...§ Par contre la position des militants "communistes" elle est une calomnie infondée..§ m^me avec le dictionnaire des synonimes. gilles Pontivy