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Les ordonnances pour l’emploi et les attaques contre le « modèle français » provoquent la colère des syndicats
Publie le vendredi 22 juillet 2005 par Open-Publishing4 commentaires
La vague libérale noie le dialogue social
Les ordonnances pour l’emploi et les attaques contre le « modèle français » provoquent la colère des syndicats.
de François WENZ-DUMAS
en plein mois de juillet, Gérard Larcher se retrouve bien seul pour tenter de désamorcer la grogne syndicale. Hier, lors de la réunion du Comité supérieur de l’emploi, le savoir-faire et la rondeur souriante du ministre délégué à l’Emploi n’ont pas suffi. Il n’a pas apaisé la colère de ses interlocuteurs lorsqu’il leur a présenté les ordonnances du « plan d’urgence pour l’emploi » de Dominique de Villepin, dont celle qui définit le fameux contrat nouvelles embauches. La publication, le même jour, du projet de décret renforçant le contrôle des chômeurs n’a rien arrangé.
« Imbéciles ». Son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, est aux abonnés absents. La montée en puissance de Nicolas Sarkozy donne des ailes aux tenants de la frange la plus libérale de la majorité. Et le président de la République, affaibli par la victoire du non, n’est plus là pour qualifier d’« imbéciles » leurs initiatives comme lors d’un de leurs assauts contre les 35 heures. Depuis le début de la législature, le climat entre gouvernement et syndicats n’a sans doute jamais été aussi mauvais. Notamment parce que même les syndicats les mieux disposés à l’égard du ministre délégué à l’Emploi ne le croient plus capable de freiner les ardeurs de ceux qui rêvent d’abattre le « modèle social » français. Jusqu’ici, pourtant, ils considéraient presque Gérard Larcher comme un allié, lui sachant gré, par exemple, d’avoir su utiliser ses solides amitiés au Sénat pour « sanctuariser » la cinquième semaine de congés payés que les députés avaient voulu monnayer dans la foulée de l’offensive anti-35 heures. Aujourd’hui, ils en sont réduits à engager des recours juridiques et à brandir la menace d’une rentrée sociale explosive.
Gérard Larcher a pourtant verrouillé du mieux qu’il pouvait le contrat nouvelles embauches (CNE). Assorti d’un préavis et d’une indemnité de rupture équivalant à la prime de précarité de 10 % du CDD, ce CNE pourrait, au bout du compte, contribuer à lever les freins psychologiques à l’embauche, réels dans les petites entreprises. « On peut raisonnablement espérer 70 000 à 80 000 emplois créés au bout de dix-huit mois », estime Larcher.
En d’autres temps, la CFDT aurait pu entendre ce discours. Aujourd’hui, il est inaudible. Le ministre délégué à l’Emploi a bien laissé entendre hier qu’il pouvait faire une concession sur un point sensible : l’exclusion des jeunes de moins de 26 ans dans le calcul des seuils (10, 20 ou 50 salariés) qui déterminent les obligations des entreprises. Peine perdue.
Opt out. Il en faudrait davantage pour rétablir un climat de confiance. Car le gouvernement n’a pas réagi contre plusieurs coups fourrés des ultralibéraux de l’UMP. Renaud Dutreil a ainsi laissé passer à l’Assemblée (Libération du 9 juillet) un amendement de Jean-Michel Fourgous (UMP, Yvelines) qui autorise, sous certaines conditions, le décompte en « forfaits jours », c’est-à-dire sans limite horaire, du temps de travail, pour les salariés non cadres. Quel crédit accorder à un gouvernement qui, après s’être opposé à Bruxelles aux Britanniques sur cette question de l’« opt out » à propos de la directive temps de travail, laisse passer une mesure qui y ressemble beaucoup ?
Entre une CGT qui piaffe d’en découdre avec un pouvoir affaibli, et une CFDT qui a compris que le gouvernement était désormais incapable d’endiguer la vague libérale, le champ du dialogue avec les partenaires sociaux s’est, en deux mois, singulièrement rétréci. Il est vrai que le choix de légiférer par ordonnances ne l’encourageait guère.
Messages
1. > Les ordonnances pour l’emploi et les attaques contre le « modèle français » provoquent la colère des syndicats, 22 juillet 2005, 22:40
"En d’autres temps, la CFDT aurait pu entendre ce discours" et (...) "et une CFDT qui a compris que le gouvernement était désormais incapable d’endiguer la vague libérale" : on ne saurait mieux dire !
Il ne s’agit plus pour certains syndicats de conquérir du social (encore moins d’autogestion - quel vilain mot !) , mais bien d’accompagner jusqu’à la limite acceptable, celle où la révolte pourrait mettre en danger une oligarchie syndicale.
Alors, l’alliance de circonstance avec la CFDT, naturellement elle est nécessaire. Mais il ne faudrait pas oublier que la trahison est toujours annoncée à l’avance. L’exemple des retraites est frappant : un communiqué commun des confédérations le 6 jannvier, la trahison annoncée le 7 janvier, consommée le 13 mai.
S’y préparer, c’est ne pas bercer les salariés d’illusions (et encore moins les militants !). Les déconvenues sont ravageuses, et il n’est pas acceptable de tenter cacher les divergences de fond.
L’exemple du "contrat de mission" de ST-Microelectonics, illégal, mais pour lequel la CFDT locale ( avec l’appui de la fédération) incitait la direction à aller en justice doit aussi servir de leçon.
La CFDT : "des choix, des actes" ! La CFDT a pour l’instant choisi son camp : celui des patrons (et ça remonte à loin : le rapport Moreau en 1979).
Alors, la "colère" du François : la prendre pour ce qu’elle vaut, pas plus
RESISTANCES !
Patrice Bardet
2. > Les ordonnances pour l’emploi et les attaques contre le « modèle français » provoquent la colère des syndicats, 22 juillet 2005, 23:09
Quelle colère ?? Sont pù les syndicats ??
3. > Les ordonnances pour l’emploi et les attaques contre le « modèle français » provoquent la colère des syndicats, 23 juillet 2005, 11:26
Merci de ne pas copier/coller les articles de la presse libérale. Le journaliste Wenz-Dumas atteint ici des sommets d’hypocrisie, car il a toujours rédigé des articles en faveur du courant libéral. Et s’inquiéter que la "CFDT ne puisse plus endiguer la vague libérale", c’est se f... du monde.
1. > Les ordonnances pour l’emploi et les attaques contre le « modèle français » provoquent la colère des syndicats, 23 juillet 2005, 11:27
et j’ai oublié de noter le terme "grogne", caractéristique des chiens de garde qui assimilent les syndiqués aux porcs.