Accueil > Les prisons pour mineurs tuent !

Les prisons pour mineurs tuent !

Publie le jeudi 7 février 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

Fédération des travailleurs de la santé , du social et des collectivités territoriales
33 rue des Vignoles
75020 Paris
Tél : 06 28 33 42 43
mail : fede.sante-social J9B cnt-f.org

Les prisons pour mineurs tuent !

Samedi 2 février 2008, un enfant de 16 ans a trouvé la mort à
l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Meyzieu près de Lyon.

Avant que n’ouvrent les deux premiers EPM à Meyzieu et Lavaur en juin
2007, nous dénoncions la construction de ces nouvelles prisons annoncés par l’Etat comme de nouveaux lieux d’éducation. Une prison, quelque soit son nom ou sa configuration n’est rien d’autre qu’un lieu où l’on détruit les individus pour les conduire vers la mort. Ce qui est annoncé comme un suicide par l’administration n’est rien d’autre que la conséquence d’un choix politique et éducatif : l’Etat impose aux plus pauvres et à celles et ceux qu’il considère comme
déviants, la répression et l ’enfermement comme seules perspectives de
vie.

Dès son ouverture, l’EPM de Meyzieu n’avait pas tardé à montrer que la
réalité de cette prison pour enfants n’était pas celle décrite par le
ministère de la justice. Suite au refus de plusieurs jeunes de regagner
leur cellule par exemple, ce sont les équipes d’intervention régionales de
sécurité qui ont été appelées pour régler le problème. Ces forces de
l’ordre pénitentier qui interviennent cagoulées ont fait rentrer les
jeunes dans leur cellule de manière très musclée. Après avoir été ainsi
traités, les jeunes s’en sont pris aux murs de leurs cellules. Ils ont
ensuite été présentés au tribunal en présentation immédiate et ont été à
nouveau condamnés à de la prison ferme.

Après une telle « action éducative », qui peut penser qu’un enfant détenu peut se reconstruire en prison et faire à nouveau confiance aux adultes ?

Cet événement tragique va-t-il influer sur la politique menée en
direction des mineurs ?

Il semblerait que ce ne soit pas le cas pour l’instant puisque le
ministère de la justice n’a pas renoncé à l’ouverture du nouvel EPM
d’Orvault près de Nantes en fin de semaine dernière ni aux prochaines
ouvertures des deux EPM en Ile de France de Porcheville et de Chauconin.

Cette machine infernale de l’enfermement vient nous rappeler que la peine
de mort abolie en 1981 ne l’a été que dans les textes.

Nous continuerons à nous battre pour une éducation émancipatrice
incompatible avec l’enfermement.

Nous tenons aussi à témoigner tout notre solidarité à la famille de Julien
et à ses proches.

Paris le 7 février 2008

Messages

  • et puis il y aura ca pour ceux qui ne seraient pas sages !!
    vive la république !

    FRANCE - JUSTICE

    Le Parlement veut enfermer les criminels dangereux à vie

    En réponse aux peurs des Français, le projet va permettre de créer des centres dans lesquels les criminels susceptibles de récidiver pourront être enfermés à leur sortie de prison

    - 07/02/2008
    Le Matin Bleu & agences

    Cette loi institue des « centres socio-médico-judiciaires », où pourront être enfermés, une fois purgée leur peine, les criminels condamnés à au moins 15 ans de prison. La rétention prévue pour une durée initiale de 1 an sera renouvelable indéfiniment. La mesure, qui visait initialement les pédophiles, a été étendue à tous les auteurs de crimes (assassinat, actes de torture, enlèvements...) sur les mineurs ainsi que sur les majeurs avec circonstances aggravantes.

    Elle a soulevé un tollé dans le monde judiciaire et au sein de l’opposition de gauche qui, la jugeant contraire à la Constitution, a déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel. L’ancien ministre de la Justice Robert Badinter, à l’origine de l’abolition de la peine de mort en France, a notamment évoqué une « dérive dangereuse ». Elisabeth Guigou, ancien garde des Sceaux, a mis en garde : « Passer de l’homme jugé coupable à l’homme supposé dangereux, c’est piétiner un principe fondamental de la Déclaration universel des droits de l’homme ».

    La mesure la plus controversée prévoit l’enfermement de criminels déjà condamnés avant la promulgation de la loi, alors que la Constitution interdit la rétroactivité des lois pénales.

    Volonté de Nicolas Sarkozy

    L’UMP (droite, au pouvoir), majoritaire au Parlement, et les centristes ont approuvé ce texte sur la « rétention de sûreté ». Ce projet de loi reprend en effet des engagements de Nicolas Sarkozy après plusieurs faits divers dramatiques. L’affaire Enis, un enfant enlevé et violé en 2007 par un pédophile récidiviste, avait en particulier choqué l’opinion publique.