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Les « recalculés » saisissent la justice

Publie le mercredi 28 avril 2004 par Open-Publishing

A Vannes, une soixantaine de dossiers vont être constitués

Les dossiers seront déposés en mai auprès du tribunal de grande instance de Rennes.
Ils se sont réunis, hier soir, au local d’Ensemble contre le chômage. Ils, ce sont les « radiés »
et « recalculés » de la région de Vannes. Des chômeurs qui réclament l’argent que l’Unedic devait
leur verser dans le cadre du plan d’aide au retour à l’emploi. Une soixantaine d’entre eux vont
saisir la justice.

« Vous allez porter plainte contre l’Unedic parce qu’ils ont remis en cause un contrat que vous
avez signé. » Au local d’Ensemble contre le chômage, Marianne, juriste de formation, s’adresse à une
quarantaine de chômeurs de la région de Vannes. Amputés de leurs allocations, ils réclament
aujourd’hui justice. Surtout depuis qu’à Marseille, les « recalculés » ayant assigné l’Assedic ont
obtenu gain de cause et pourraient être intégralement remboursés de la période non rémunérée.

« Nous nous sommes rendus compte que toutes les plaintes devaient être déposées au tribunal de
grande instance de Rennes, ville de domiciliation de la raison sociale de l’Assedic Bretagne,
explique Jean-Pierre Guenanten, responsable d’Ensemble contre le chômage. Aussi, stratégiquement, la
totalité des dossiers sera prise en charge par un seul avocat vannetais. » Une soixantaine de dossiers
sont sur le point d’être constitué. « Nous en avons déjà vingt sous le coude, une quarantaine de
personnes vont entreprendre la même démarche. Au travers de cette action en justice, les chômeurs
recherchent simplement une reconnaissance de la dignité. »

« J’ai les boules... »

La dignité, Isabelle l’a perdue. Elle participait hier à la réunion sur les « recalculés ». « Les
Assedic me doivent 7 500 €. Je suis en droit de porter plainte. J’ai subi un inconfort matériel et
un inconfort moral », estime-t-elle. Plus loin, Bruno, qui a travaillé 22 ans avant de se
retrouver au chômage, parle de la « galère » qu’il vit depuis janvier 2004, date à laquelle son plan
d’aide et de retour à l’emploi (Pare) a cessé. « Mes indemnisations devaient être versées jusqu’en
2005. Voilà que je me retrouve, du jour au lendemain, sans un sou, avec deux gosses à nourrir et une
épouse qui touche 500 euros. J’ai dû emprunter 1 500 € à ma banque, 2 000 € à mes beaux-parents, et
6 500 € à un organisme de prêt. J’ai les boules. Faut passer par là pour comprendre. »

Les dossiers des « recalculés » de Vannes devraient être déposés en mai. Un groupe d’étudiants de
la fac de droit a déjà promis d’aider l’association à entreprendre ses démarches. D’ici là, le
système d’indemnisation du chômage pourrait être remis à plat, suite au précédent marseillais.