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Les sans-papiers ont passé la nuit devant la Bourse pour pouvoir récupérer leurs affaires

Publie le samedi 7 avril 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

EXPULSION DES SANS-PAPIERS DE LA BOURSE DU TRAVAIL suite

Les sans-papiers sont devant la bourse du travail depuis ce matin, et passent la nuit dehors, à la suite de leur expulsion par les syndicats.
Toutes leurs affaires (ordinateurs, médicaments, clefs de logement, couvertures, vêtements, biberons, dossiers, listes, disquettes, imprimante, caisse, mégaphone, banderolles, téléphones, etc.) sont restées à l’intérieur.

En dépit de plusieurs appels téléphoniques à des responsables syndicaux (Mr Niel, secrétaire général de l’UD de Paris, Mr Fisson, secrétaire général de la commission administrative de la bourse du travail, etc.), nous n’avons pas récupéré nos affaires.
Des syndicalistes sont venus nous soutenir, CGT des correcteurs, Syndicat des égouttiers, Sud Education, alertés par la situation seulement dans le cours de la journée.

Les autres, par leur silence, veulent-ils volontairement mettre en danger les sans-papiers obligés de rester devant la bourse du travail et de dormir sur des cartons et sous des tentes pour récupérer leurs affaires ?
Les syndicats peuvent-ils ignorer ce qui se passe dans la bourse du travail, tout comme lors de l’organisation du meeting du 7 février en soutien à Sarkozy ?

Le 9ème Collectif des Sans-Papiers appelle à la solidarité, et à venir les rejoindre devant la bourse du travail, 3 rue du chateau d’eau, métro République.

Le 9ème Collectif des Sans-Papiers s’est réfugié à la bourse du travail, haut lieu symbolique de lutte pour les droits des travailleurs sans empêcher à aucun moment la continuation du mouvement social, et ceci depuis le samedi 10 février
2007, pour alerter l’opinion publique, les organisations syndicales, les citoyens, sur la situation actuelle des sans-papiers et les conditions dramatiques dans lesquelles ils vivent.

Le 17 février dernier, les syndicats ont accueilli un meeting de soutien à Nicolas Sarkozy qui mène une campagne lepéniste (création du Ministère de l’identité nationale, rafles, stigmatisation des immigrés...), et qui a participé depuis 5 ans à caasser les acquis sociaux (retraites, sécurité sociale, code du travail...). Aujourd’hui, ils expulsent les travailleurs les
plus exploités, des travailleurs qui sont aux premières lignes d’une précarisation généralisée du travail, venus demander leur soutien.

Nous dénonçons la méthode utilisée par les syndicats en expulsant des sans-papiers en groupe alors que la Bourse du travail se trouve à quelques mètres de la République où sont stationnées, en ce moment même, des forces de police, et où ont lieu régulièrement des rafles même lors de la distribution des
repas par les restos du Coeur.

Nous rappellons que la Bourse du Travail se trouve également à proximité du QG de campagne de N. Sarkozy.

Nous lançons un appel à tous les adhérents des syndicats et à toute personne qui soutient le mouvement des sans-papiers à nous rejoindre sur place.

En dépit de ce qui s’est passé, nous restons concentrés sur nos objectifs, à
savoir la lutte :
contre la politique répressive à l’égard des sans-papiers,
contre les rafles et les expulsions massives que subissent quotidiennement les sans-papiers,
contre l’exploitation des sans-papiers,
pour la convergence des luttes entre les sans-papiers et tous les autres travailleurs,
pour la régularisation de tous les sans-papiers.

Précaires, chômeurs, salariés, étudiants, lycéens, sans-papiers
SOLIDARITE

Le 9ème Collectif des Sans-Papiers ne se trompera jamais d’ennemi
contrairement à ce qu’ont fait les syndicats aujourd’hui.

9eme_collectif@no-log.org
9emecollectif.net

Messages

  • Ce ne sont pas les syndicats qui décident de l attibution des salles mais la gestion administrative de la Bourse qui depend de la ville de Paris .....

  • rappel des faits, selon Reuters

    Trois organisations syndicales dont la CGT ont procédé à l’évacuation d’un collectif de sans-papiers, qui occupaient depuis une cinquantaine de jours la Bourse du Travail à Paris, dans le 10e arrondissement.

    La CGT, la CFDT et FO ont fait évacuer par des militants plusieurs dizaines de sans-papiers du collectif, "parce qu’ils avaient transformé plusieurs salles de la Bourse en squat", a dit à Reuters Didier Niel, secrétaire général de l’Union départementale de la CGT de Paris.

    Il a démenti des allégations selon lesquelles les syndicalistes avaient fait usage de la violence pour déloger les clandestins, qui réclament leur régularisation et dénoncent des "expulsions massives et l’exploitation" des travailleurs sans-papiers.

    Habituellement, les sans-papiers sont délogés par les forces de l’ordre. "Ce n’est pas dans nos habitudes d’appeler la police. Il fallait mettre fin à ce squat. On l’a fait sans violence", a précisé Didier Niel.

    ["Cela fait plusieurs semaines que l’on essaie de discuter avec les occupants qui sont au moins une centaine le soir, avec des matelas à même le sol. Ils n’ont rien voulu savoir. Leur présence et la transformation des salles en squat étaient devenues gênantes pour les salariés de la Bourse", a-t-il dit.

    Dans un communiqué, le collectif concerné parle d’une "expulsion musclée" et souligne qu’il "ne se trompera jamais d’ennemis, contrairement à ce qu’ont fait les syndicats aujourd’hui".

    message posté sur la liste Pajol, ce midi

    Je suppose que cette affaire va faire beaucoup de bruit dans la CGT

    L’intervention de soutien de la CGT lors de la conférence de presse le 22 février à la bourse était claire (malgré les réticences de certains qui sont évoquées)

    Intervention CGT

    C’est consternant d’en arriver là. Et je ne comprends pas cet échec

    Le soutien apporté par le syndicat CGT des Correcteurs montre bien que ne suis pas seul à être indigné par la procédure employée.

    Mais l’amalgame fait avec le meeting de Sarkozy (accueilli par la CFTC, sauf erreur) montre que le dialogue est difficile : le ton est-il monté de part et d’autre ? Je rappelle que la Bourse n’est pas celle de la CGT...

    Interpellé peu après par un camarade sur la liste Pajol

    Est-ce à dire que le 9è collectif est responsable ? Responsable de ce
    qui se joue dans la CGT ou autres d’ailleurs ?

    On la connaît la musique : "c’était aussi la faute à Pierre Overney"
    fallait éviter l’écueil de la violence ?

    Et en novembre 2005 c’était la faute aux" casseurs", idem pendant le CPE ?

    Tout le monde sait aussi qu’à Lille la présence de miltants
    importants de la CGT dans le CSP59 est un rempart et une aide ?

    "La violence et la tenue sur les principes ne résolvent rien" phrase
    bien connu ? Tout dépend qui la pratique ben, voyons ? Si c’était
    l’inverse on crierait aux scandale, à l’irresponsabilité des
    collectifs, aux briseur d’unité !

    Les gens et les organisations dont sont issus "les gros bras" doivent
    s’expliquer.

    Les faits sont là !

    C’est un peu facile sinon non ?

    Je n’exonère pas les instances de la CGT (UD) de ses responsabilités : elles sont clairement assumées par Didier Niel, qui en tant que secrétaire de l’UD, exprime la position de l’exécutif de l’UD (qui n’est d’ailleurs pas la sienne : elle est collective).
    Je sais combien la lutte des Sans Papiers au quotidien est extrêmement dure, peut conduire à des excès de langage. Le communiqué du 9° collectif sur la venue de Sarkozy, entre autre parole publique est une erreur manifeste, dirigée contre l’ensemble des syndicats hébergés à la Bourse
    Nul doute qu’une fraction minoritaire de la CGT soit hostile à la présence des sans pap’ dans la bourse, ou tout au moins que cela fasse débat. Nul doute aussi que l’occupation des salles crée une "gène" pour les activités de la Bourse. Nul doute aussi qu’une présence 24h/24 soit en pratique ingérable, vu la configuration des locaux. Mais est-ce l’obstacle majeur ?

    Je suis de ceux qui militent pour que la solidarité des travailleurs avec papiers envers les sans papiers soit sans faille : encore faut-il que ce soit dans la clarté des engagements réciproques.
    Je constate néanmoins que cela cause des tensions inéluctables, des failles dans la solidarité, où certains savent s’engouffrer à loisir.

    Si je lis les différents communiqués du 9° collectif, et plus encore de certains soutiens qui gravitent autour, je ne puis que constater :
     qu’une lutte syndicale étrangère aux sans papiers est aussi par ailleurs un enjeu : une place dans la Bourse pour un syndicat qui y est absent, peut-être ?
     une hostilité larvée vis à vis de la CGT (??? tout au moins, je le ressents ainsi)
     que le 9° collectif ne semble pas s’inscrire dans la solidarité inter-collectifs des sans papiers ; à ce propos, les divisions récurrentes des collectifs déservent la lutte, sa visibilité en incitant syndicats, partis, associations à prendre parti. Pour ma part, j’ai fait un choix de l’unité, malgré les difficultés : celui de la CNSP

    J’espère que malgré ces dernières péripéties le dialogue reprendra au plus vite, ainsi que la lutte commune. La CGT, de très nombreux militants sont engagés au quotidien aux côtés des collectifs (pas à leur place), les "collectifs immigration" font un travail formidable, trop méconnu. La solidarité ouvrière, donc aussi avec les sans papiers qui sont une composante de cette "classe ouvrière" est une valeur fondamentale de la CGT

    Solidarité avec les Sans Pap’

    Patrice Bardet, militant CGT (59)
    patrice_bardet@yahoo.fr