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Les soldats britanniques confrontés à des émeutes à Bassorah
Publie le dimanche 10 août 2003 par Open-PublishingPar Abdel Razzak Hamid
BASSORAH, Irak (Reuters) - Des soldats britanniques anti-émeutes se sont déployés samedi à Bassorah pour contrôler plusieurs groupes d’Irakiens protestant contre la pénurie de carburant et d’electricité dans la ville, a déclaré un porte-parole de l’armée britannique.
Des témoins ont déclaré que des Irakiens furieux avaient jeté des pierres, attaqué des voitures immatriculées au Koweït et brûlé des pneus. Plusieurs rues menant au centre-ville ont été fermées et une fumée noire s’élève des feux allumés par les manifestants.
Les forces britanniques ont tiré en l’air pour tenir la foule à distance devant une station-service, ont ajouté les témoins.
Un autre témoin a déclaré que les soldats britanniques avaient frappé à coups de matraque parmi la foule, blessant deux Irakiens.
Un porte-parole militaire britannique a pour sa part déclaré que plusieurs soldats avaient été légèrement blessés par des pierres et qu’un véhicule militaire avait été incendié. Il a dit ne pas avoir d’informations à propos d’éventuels blessés irakiens.
"Nous avons mis en place des mesures pour contrôler la foule aux stations-service afin d’essayer de ramener l’ordre. La situation commence à se calmer", a-t-il déclaré.
En fin d’après-midi, la plupart des soldats britanniques semblaient être partis en laissant de grandes parties de la ville aux mains des émeutiers.
Un porte-parole britannique avait auparavant déclaré à Reuters que des troubles s’étaient produits devant au moins quatre stations-service de la deuxième ville d’Irak mais n’avait pas pu confirmer que les soldats avaient ouvert le feu.
"Nous sommes en train de prendre des mesures pour contrôler la foule. Nous faisons de notre mieux pour normaliser la situation", avait-il déclaré.
Le porte-parole a également déclaré que les Britanniques étaient entrés en contact avec les autorités locales afin de faire revenir le calme.
Des membres du clergé chiite se sont rendus à l’endroit où la situation est la plus tendue et ont essayé en vain de convaincre des centaines de personnes d’arrêter de jeter des pierres sur les soldats, ont déclaré des témoins.
TROIS SOLDATS BLESSES SELON DES TEMOINS
Des centaines de personnes se sont également dirigées vers le quartier général des forces britanniques - un des palais de l’ancien président Saddam Hussein - où elles ont réclamé le rétablissement de l’approvisionnement en pétrole et en éléctricité.
Selon des témoins, quelques pierres auraient été jetées en direction des gardes.
Un porte-parole britannique avait auparavant déclaré que des incidents avaient en lieu dans une station-service et que certains Irakiens avaient jeté des cailloux contre un camion-citerne koweïtien auquel ils ont ensuite mis le feu.
Les soldats britanniques ont porté secours aux occupants du camion, d’après ce porte-parole.
Selon des témoins, une voiture immatriculée au Koweït a également été la cible de jets de pierres avant d’être incendiée.
D’après eux, les soldats ont tiré en l’air après avoir reçu des pierres. La foule a alors incendié le camion-citerne.
D’après l’un de ces témoins, trois soldats britanniques ont été blessés par les jets de pierres, ce que n’a pu confirmer le porte-parole.
La foule qui s’est attaquée aux soldats britanniques protestait contre la pénurie de carburant et d’électricité à Bassorah, dans le sud de l’Irak, où les températures dépassent actuellement les 50° Celsius.
Le porte-parole britannique a indiqué que deux générateurs d’électricité étaient tombés en panne à cause de la chaleur.
Des responsables ont également expliqué que les pénuries étaient dues à la contrebande, au pillage et au sabotage.
Les habitants de Bassorah accusent en outre les camions-citernes koweïtiens de pratiquer la contrebande de pétrole irakien, bon marché, à destination du Koweït.
"Tous les désastres que nous avons subi sont de la faute du Koweït et des Koweïtiens", déclarait ainsi Abou Hassan alors que la foule s’attaquait à des voitures immatriculées au Koweït.
"Les Britanniques sont ici depuis quatre mois et les choses ne se sont pas améliorées. Désormais, il y a pénurie de tout", a-t-il ajouté.