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Les syndicats de jeunes, pas convaincus par l’UMP, continuent la lutte

Publie le vendredi 7 avril 2006 par Open-Publishing

"Ecoute molle", "incertitude" : les syndicats étudiants et lycéens, dont l’Unef et l’UNL, n’ont pas été convaincus jeudi par leur rencontre sur le contrat première embauche (CPE) avec des parlementaires UMP, au Sénat à Paris, et ont tous appelé à la poursuite de la mobilisation.

"On a eu une écoute molle de la part des parlementaires et des ministres. Aucune indication n’a été faite sur la possibilité d’une abrogation. Pour éviter de se laisser piéger, nous appelons à la poursuite de la mobilisation dans les universités et même à une intensification de cette mobilisation", a déclaré à l’issue de la rencontre Bruno Julliard, président de l’Unef.

Selon lui, les parlementaires "ont affirmé qu’ils ne souhaitaient pas s’exprimer avant d’avoir reçu l’ensemble des syndicats".

Tout aussi déterminé, Karl Stoeckel, le président du syndicat lycéen UNL a déclaré une heure plus tard, en sortant à son tour du Sénat, qu’il "restait dans l’incertitude".

"On n’a pas appris grand chose, on sort avec beaucoup d’incertitude. On leur a dit qu’on souhaite une sortie de crise, mais on n’a pas eu de réponse sur le calendrier, on souhaite une abrogation du CPE avant les vacances parlementaires du 17 avril" a dit Karl Stoeckel, qui a lui aussi "appelé les lycéens à poursuivre la mobilisation".

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"Le CPE a été promulgué, il peut s’appliquer, on appelle à la grève et à diversifier au maximum la lutte pour maintenir la pression et obtenir le retrait du CPE", a dit le président de l’UNL.

Vingt minutes plus tard, c’était au tour de Tristan Rouquier, président du syndicat lycéen Fidl, de déclarer que "la mobilisation se poursuit plus que jamais".

"Nous avons été au rendez-vous, on a dit en face aux parlementaires qu’on voulait avant les vacances parlementaires du 17 avril l’abrogation du CPE, ils ont écouté et pris des notes", a détaillé Tristan Rouquier.

En appelant à poursuivre grèves et luttes, ils ont tenté de rassurer l’opinion sur les examens : "je suis convaincu que l’ensemble des étudiants pourra (les) passer, et aucun étudiant ne ratera son année en raison de la mobilisation", a assuré Bruno Julliard, alors que la majorité des universités sont perturbées par des blocages.

"L’UNL fera tout pour que les lycéens puissent passer les examens dans de bonne conditions", a avancé Karl Stoeckel.

Ils ont critiqué l’intervention du ministre de l’Education nationale jeudi sur ces examens : "Robien a répondu à côté de la plaque" a dit l’UNL.

"Le ministre de l’Education n’est pas à sa première provocation, je trouve heureux que la France n’ait pas son Berlusconi, mais apparemment elle en a un, à la fois réactionnaire et magouilleur", a dit Bruno Julliard.

Les syndicats de lycéens et les étudiants étaient reçus à tour de rôle au Sénat pour une rencontre conduite par les présidents des groupes UMP à l’Assemblée Bernard Accoyer, et au Sénat Josselin de Rohan, en présence des ministres Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale) et Gérard Larcher (Emploi).

En début d’après-midi, Julie Coudry, présidente de la Confédération étudiante, avait dit avoir "rencontré une écoute", mais "pas de propositions concrètes".

Enfin, la Fage était reçue jeudi en fin d’après-midi au Sénat. L’UNI (droite universitaire), la FSU et l’Unsa devaient boucler cette journée de rencontres.(afp)