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Les syndicats dénoncent les mesures du gouvernement

Publie le jeudi 1er septembre 2005 par Open-Publishing

Syndicats et dirigeants d’opposition sont quasi unanimes à dénoncer les mesures du gouvernement, qui portent à leurs yeux le sceau du libéralisme et augmentent les inégalités sociales.

La réforme fiscale annoncée par le Premier ministre, Dominique de Villepin, concentre sur elle une grande part des critiques des organisations syndicales, qui prédisent en retour une forte mobilisation dans la rue, début octobre.

Sous le titre "Beaucoup d’annonce, peu de cohérence", la CFDT raille un "catalogue de mesures qui ne font pas une politique de relance de la croissance et de l’emploi".

"Un catalogue de La Redoute ne fait pas une politique", a ironisé pour sa part le secrétaire confédéral de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou, qui s’est élevé contre les "cadeaux faits aux plus riches" en matière fiscale.

Pour le Syndicat national unifié des impôts (SNUI), c’est à une "contre réforme de l’impôt sur le revenu" que les Français vont assister. Les annonces du Premier ministre portent un "rude coup à la redistribution et plus largement au modèle social français".

Pour la CFTC, la refonte de l’impôt sur le revenu "ne favorise pas la justice sociale" et ne "redonne pas de pouvoir d’achat aux classes moyennes". De plus, la mensualisation de la prime pour l’emploi "est un nouveau cadeau pour les entreprises qui vont pouvoir faire supporter à la solidarité nationale une partie de la rémunération de leurs salariés".

"On semble assister à l’avènement d’une privatisation des profits et à l’étatisation d’une partie des coûts salariaux ?", ajoute le syndicat.

L’UNSA "regrette que la question du pouvoir d’achat des salariés du public et du privé (en) soit absente" du discours gouvernemental.

"Le Premier ministre a su agir dans l’urgence pour des prétendues mesures pour l’emploi, pourquoi n’agit-il pas aussi prestement pour le pouvoir d’achat ?", note la CFE-CGC.

"Renouer le fil de la confiance doit passer dès maintenant par des mesures concrètes plutôt qu’à des engagements futurs d’économies diverses, aussi ambitieux soient-ils", ajoute le syndicat de cadres.

"TOUR DE PASSE-PASSE", "PÈRE NOËL"

En revanche, la CGPME voit dans la réforme un "signal fort pour la consommation" et demande au gouvernement d’aller "plus en avant" notamment en matière de baisse de l’impôt sur les sociétés et d’harmonisation européenne.

Le Medef a salué quant à lui le "ton énergique et mobilisateur" de Dominique de Villepin. Sa présidente, Laurence Parisot, souhaite désormais qu’une "prochaine étape de l’action du gouvernement soit consacrée à la baisse du coût du travail".

Dans les ranges des partis politiques, le PS a dénoncé le "tour de passe-passe" du Premier ministre "qui affiche un volontarisme, une politique de façade qui s’accompagne d’une cascade d’annulations budgétaires".

"Il n’y a rien d’efficace pour la croissance, rien de fort pour le pouvoir d’achat et rien de juste pour les impôts" dans les annonces de Dominique de Villepin, a constaté Eric Besson, le secrétaire national à l’Economie du PS.

"En véritable Père Noël, (Dominique de Villepin) a distribué les cadeaux aux plus favorisés", s’emporte le Parti communiste pour qui le "Plan Villepin" sonne "l’alerte sécheresse pour les salaires et les dépenses sociales".

Pour Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le Premier ministre "fait de l’esbroufe" et présente des "mesurettes financières".

"Avec Villepin, la précarité et les bas salaires deviennent le passage obligé pour accéder à un emploi", déplore-t-il.

Par la voix de Denis Baupin, les Verts déplorent la politique "d’un pas en avant deux pas en arrière" en matière d’environnement. Le gouvernement reste "en deçà de l’ampleur du problème" posé par la flambée du prix du pétrole, écrit l’élu parisien.

"La fin de l’ère du pétrole bon marché, le changement climatique (...) et la pollution urbaine auraient nécessité un plan d’envergure de développement des transports collectifs, de réduction de l’utilisation de l’automobile et de réorientation de l’industrie vers des véhicules moins énergivores", dit-il. (Reuters)

http://today.reuters.fr/news/newsAr...