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Lettre de mars à Obama

Publie le jeudi 3 mars 2011 par Open-Publishing

Monsieur le Président Obama

The White House

1600 Pennsylvania Avenue N.W.

Washington DC 20500

Monsieur le Président,

Je voudrais commencer cette lettre par un poème écrit par l’un des Cinq, Antonio Guerrero, lorsqu’il était enfermé dans sa cellule d’isolement de la prison fédérale d’Oklahoma, en attendant sa nouvelle affectation. C’était il y a un an.

Poème d’espoir, qui rend hommage à la solidarité internationale de plus en plus grande pour vous demander, Monsieur le Président, de libérer les cinq agents cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino, et René González.

Vous

Sans crainte, au cœur de la tourmente,

je m’imagine allant de par le monde

comme si cheminaient avec moi

épaule contre épaule,

des bras invincibles.

Passeront avec leurs ailes sombres

Tant d’autres nuit glacées

sans pouvoir anéantir l’aurore

du jour qui verra la fin de l’injustice.

Frères et sœurs de la lutte

solidaire qui se multiplie

telles les feuilles au printemps :

C’est vous qui nous donnerez la victoire,

vous qui serez avec nous

au grand jour du retour !

Cette exigence mondiale de voir les Cinq libres est d’autant plus forte que la connivence entre le gouvernement que vous représentez et la mafia de Floride devient plus flagrante au fil du déroulement du procès de Luis Posada Carriles à El Paso.

Ce n’est pas un hasard si déjà, un témoin essentiel, la journaliste Ann Louise Bardach a été victime d’une cyber attaque des plus sophistiquées, comme nous l’avons appris le 7 février dernier, et elle craint pour sa vie. Cette journaliste avait eu en 1998 une série d’ entrevues avec Luis Posada Carriles, relatées dans les “ New York Times ” des 12 et 13 juillet 1998.

Au cours de ces entrevues, Posada Carriles avait confirmé son implication dans les attentats à la bombe de 1997 contre des infrastructures touristiques de La Havane. L’un de ces attentats avait tué le jeune touriste italien Fabio Di celmo. Posada Carriles avait aussi affirmé que ces attentats avaient été soutenus par les dirigeants de la Cuban American National Foundation [FNCA]. Son fondateur et dirigeant à l’époque, Jorge Mas Canosa, aujourd’hui décédé, a fraternisé avec les présidents Reagan, Bush et Clinton.

Posada Carriles a précisé que Mas Canosa, l’avait aidé à organiser son évasion d’une prison Vénézuélienne en 1985, puis à s‘installer au Salvador, où il a ensuite rejoint l’opération dirigée par la Maison Blanche qui devait mener au scandale Iran-Contra.

Ce n’est pas par hasard si, en 1998, Hector Pesquera avait été nommé à la tête du FBI de Sud Floride pour, quelques jours plus tard, arrêter les agents cubains qui infiltraient les milieux terroristes de Miami. C’est ce même homme qui avait donné l’ordre en août 2003 de passer à la broyeuse le dossier de Luis Posada Carriles.

Ce n’est pas un hasard si, en septembre 2005, la DHS (Department of Homeland Security) des Etats-Unis n’avait tenu aucun compte des aveux de Posada Carriles enregistrés par le journaliste des Etats-Unis Blake Fleetwood en 1977, à Caracas, en présence d’Orlando Bosh. Posada Carriles y racontait les liens entre la CIA, et son agence où ses actes sinistres avaient été planifiés.

Ce n’est pas un hasard si Posada Carriles se trouvait sur la Dealy Plaza de Dallas quand John Kennedy a été assassiné, comme l’a souligné le spécialiste de la question, le hollandais Wim Dankbaar.

« Si quelqu’un protège un terroriste, si quelqu’un soutient un terroriste, si quelqu’un finance un terroriste, il est aussi coupable que le terroriste », Georges Bush, 26 août 2003.

Ce terroriste va t-il enfin être jugé pour ses crimes ? Ou bien va t-il continuer à “dormir comme un bébé”, comme ne dormira jamais celui de Brenda Esquivel ? Cet enfant a été tué dans le ventre de sa mère sur ordre de Posada Carriles : “finis-en avec cette semence avant qu’elle ne naisse”, lors d’un interrogatoire musclé en juillet 1972 au Venezuela, dans les locaux de la DISIP.

Avec les appuis très haut placés que compte cet ancien officier de la CIA et de l’Armée des États-Unis, la partie n’est pas gagnée !

En attendant, nos cinq Cubains, qui eux ont combattu ces crimes, continuent à moisir en prison, et l’injustice dont ils sont victimes est chaque jour plus insupportable. Elle ne nous surprend pourtant pas : nous savons que trois des procureurs qui ont participé au procès contre Gerardo Hernández ont signé un texte le 14 févier 2011 pour dénoncer le fait que l’avocat de Posada Carriles, Arturo Hernández, leur avait offert en 2001 des « formes d’assistance » pour obtenir la condamnation de Gerardo.

Au nom des nombreux amis des Cinq dans le monde, je vous demande à nouveau, Monsieur le Président, d’être digne de votre prix Nobel en signant cette clémence exécutive qui rendra enfin à ces cinq patriotes la liberté dont ils sont privée depuis plus de douze ans.

Espérant un tel geste de votre part, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Copies à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Janet Napolitano Messieurs Harry Reid, Eric Holder, Pete Rouse, Donald Werrilli, John F. Kerry et M. l’Ambassadeur des USA en France.