Lettre du MARS-GR aux Partis de gauche

Cher(e)s Camarades,

Quelques semaines après son élection, le Président de la République est sur tous les fronts. Il s’exprime dans tous les médias, il se déplace pour mettre en musique les différents chantiers qu’il souhaite voir aboutir rapidement, il est partout et sur tout quitte à mettre hors jeu le Premier Ministre et faire des Ministres de simples exécutants de la parole élyséenne. L’assemblée nationale où le parti du Président détient la majorité absolue se met au garde à vous devant le « patron ». Tel est le tableau qui se déroule devant nous et devant tous les Français.

Cette agitation et cette méthode de tout régenter sont de fait une posture pour mieux faire passer les projets de loi dangereux qui se mettent en place.

Face à la tentative de débauchage individuel de la part de Nicolas Sarkozy qui ne sert qu’à anesthésier la gauche, il est primordial de démonter point par point les projets de loi en cours.

Il en est ainsi du service minimum qui vise à réduire le droit de grève pourtant garanti par la Constitution, inscrit dans le préambule de 1946, repris par le texte de 1958 et complété après 1968 par le droit syndical dans l’entreprise. Prétextant la « défense des usagers », le gouvernement vise en réalité à faire échec à toute action revendicative dans les transports. Il sait trop bien que le « service minimum » recherché ne réglera aucun des problèmes réels et notamment le manque de moyens tant en infrastructures qu’en personnels.

Il en est ainsi de la réforme de l’université qui s’attaquant principalement au fonctionnement et à la gouvernance vise par l’autonomie recherchée à mettre chaque université en concurrence et à faire, à terme, des universités à plusieurs vitesses où les étudiants seraient triés sur le volet.

Il en est ainsi du projet de loi sur l’immigration qui vise à culpabiliser les étrangers qui vivent sur notre territoire en les contraignant à ne pas vivre en famille, comme tout autre travailleur.

Il en est ainsi de la sécurité sociale et de toutes ces branches où le déficit est mis en avant pour imposer des forfaits et dérembourser une partie des médicaments, en omettant toujours d’indiquer qu’une bonne partie du déficit provient des exonérations de charges sociales que l’Etat ne compense pas.

Il en est ainsi du projet de loi contre la récidive qui vise à mettre en place des peines planchers et omet totalement de parler des moyens de la justice et de l’état scandaleux des prisons.

Il en sera ainsi avec la volonté affichée durant les législatives et confirmée depuis par le discours de politique générale du Premier Ministre de mise en place d’une « TVA sociale » qui est en réalité l’impôt le plus injuste et qui devrait se dénommer « TVA anti-sociale ».

Nous pourrions évoquer encore, la défiscalisation des heures supplémentaires, les chiffres du chômage qui ne représentent pas la réalité, le contrat de travail unique, copie conforme du contrat première embauche, condamné par les tribunaux, les entreprises qui se délocalisent ou qui sont sous la menace des fonds de pension…

Cher(e) Camarades, face à ces nombreux chantiers qui vont être instruits durant cette période de vacances, il nous paraît impossible de ne pas prendre des initiatives et collectivement si possible.

Nous avions adressé, il y a 15 jours, aux responsables de vos formations qui siégeaient au collectif « Riposte » créé en février 2006, un courrier visant à réactiver ce collectif face à la remise en cause du droit de grève. Nous regrettons que notre message n’ait pas été entendu.

C’est pour cette raison, que nous nous adressons aux premiers responsables des mêmes organisations politiques pour souhaiter une rencontre qui permette de faire un tour d’horizon sur tous ces projets et qui puisse aboutir à une expression que nous souhaiterions commune voire à d’autres initiatives ponctuellement selon les dossiers et les projets de loi.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, cher(e)s camarades, en nos fraternelles salutations.

Eric COQUEREL, Président

Pierre CARASSUS, Secrétaire général

Courrier adressé le 12 juillet 2007 à :

François HOLLANDE, 1er secrétaire du Parti socialiste

Marie-Georges BUFFET, Secrétaire générale du Parti Communiste Français

Cécile DUFLOT, Secrétaire nationale des Verts

Georges SARRE, 1er secrétaire du Mouvement Républicain et Citoyen

Jean-Michel BAYLET, Président du Parti Radical de Gauche

Olivier BESANCENOT, porte-parole Ligue Communiste Révolutionnaire

Jean-Jacques BOISLAROUSSIE, Secrétaire national des Alternatifs

Claire VILLIERS, Pierre COURS-SALIES, CCAG

A ce jour, une seule réponse officielle et positive, celle du MRC.