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Lettre ouverte à la caissière de grande surface
Publie le mercredi 12 décembre 2007 par Open-PublishingMadame mademoiselle,
Je fais souvent la queue à votre caisse. Je vous observe. Oui, vous etes charmante mais surtout je vous regarde travailler et je me dis « et elle fait ça toute la journée ? ». Gestes répétitifs, assis debout assis debout, soulever à bout de bras des poids en position assise, le bruit ambiant, les casses pieds……. Je vois aussi des clients énervés qui se défoulent sur vous.
Et aussi les samedis et jours fériés ?
Je vous imagine rentrer chez vous fatiguée, de prendre votre petit dans vos bras pour le câliner. Votre compagnon, chic type, a baigné bébé, il l’a mis en pyjama, MM ! il sent boooon (bébé , pas votre compagnon ). Il a préparé le souper ( votre compagnon , pas bébé)
J’imagine que vous échangez sur vos conditions de travail, les siennes....ah ?…il est intérim ? Et vous en CDD ? Je comprends…la trouille du CDD pas renouvelé, du chef qui vous tombe dessus demain matin sans raison, et combien de vos collègues ont déprimé, craqué et démissionné ? Et les factures ? Avez-vous remarqué comme les directeurs et chefs sont plus méchants et arrogants depuis juin 2006 ? La race des nouveaux maîtres est en marche.
Et je pense à vous lorsqu’il est 20 heures les 25 et 31 décembre. Vous aussi vous aimeriez préparer le réveillon avec votre ami, votre petit et quelques amis.
J’enrage en pensant aux salaires de vos grands patrons et des actionnaires… Pour eux ce n’est pas un salaire, car qui dit « salaire » dit « travail ». Pour eux ce sont des dividendes, c’est-à-dire beaucoup de fric dans leurs poches sans travailler. Et ils ont le culot de nous dire « tu veux gagner plus ? travaille plus ». Et dans la grande distribution, comme dirait notre Député communiste Jean Claude SANDRIER, l’argent coule à flot. Mais chez ces gens la, on ne pense pas madame, non non non…On ne compte pas. On méprise.
On méprise ces fainéants des 35 heures, ces chômeurs assistés. Ils disent presque ouvertement « Vous n’avez qu’à travailler bande de fainéants ! vous voulez une sécu et une retraite ? payez vous les ! Nous, MEDEF, grandes fortunes et capitalistes, nous voulons revenir avant 1946. Maréchaaal nous voilaaa... Passe moi le caviar »
Et pour vous ? Le SMIC. Tout juste. Pour les fêtes, ça va être dur.
Et moi militant communiste je me demande, que faire pour vous. Aller vous voir ?
Discuter, réfléchir et agir pour que nous soyons moins harcelés, écrasés par les bas salaires, la trouille du lendemain ? Mais voila, dans l’AG départemental on m’a toisé avec un " aller voir la caissière de CARREFOUR ? non ça suffit avec ça ! vas y toi, va la voir ! ». Qu’en pensez vous ? Moi je pense que sans vous et sans nous, rien n’est possible sauf d’attendre que le salut vienne d’en haut. Et cela je n’y crois plus. Et vous ?
Tenez je vous donne un anti dépresseur : Amusez vous à calculer votre départ en retraite et ce que vous toucherez.
Car en vérité je vous le dis (excuse moi Jésus), amis salariés du privé , si non ne se remue pas le cul, nous allons finir en petits vieux pauvres ou au travail jusqu’au bout.
Les chanceux seront dépendants de leurs enfants. Et il ne nous restera que nos yeux pour jalouser ceux qui ce sont battu pour sauver leur régime de retraite.
Certes il y a le "la haut" mais il y a nous en bas, et c’est l’essentiel. Vous, madame la caissière, si vous le voulez vous avez plus d’importance que les dirigeants "du haut".
Les meilleurs anti dépresseurs sont la solidarité la camaraderie et la lutte. Et je reprends une formule de Jean Paul 2, une fois n’est pas coutume : « n’ayez pas peur ». Ca doit marcher aussi pour vous et pour nous, les petits, les sans grade, les SMICards, les méprisés de la droite et de la grande fortune.
Je suis à votre disposition. A très bientôt.
Liberté, Egalité, Fraternellement
camarade André 18