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LETTRE OUVERTE A LA DIRECTION DE MAXI LIVRES POUR DE VERITABLES NEGOCIATIONS.
"Madame la DRH, Monsieur le Président,
Depuis le 8 mars, 4 salariés de la boutique Maxi Livres située dans le couloir du métro de la Gare de Lyon sont en grève, principalement pour le respect le plus élémentaire des leurs conditions de travail et d’hygiène. Ils luttent surtout pour leur dignité.
Pouvoir accéder, gratuitement à des toilettes propres sans en rendre compte à qui que ce soit, nous semble être la première revendication tout à fait légitime, pourtant vous la conditionnez à une reprise du travail.
Le point d’eau réfrigérée demandé par les salariés de la boutique n’est à ce jour pas obtenu, vous le conditionnez encore une fois à la reprise du travail sans donner une date précise pour son installation.
Vos salariés de la Gare de Lyon, demandent à négocier, sous forme de prime ou autre, une compensation en échange de la pénibilité particulière à ce site sans lumière du jour.
Vous accorderez, espérons le, que chacun puisse se changer dans un local suffisamment spacieux et si possible avec une séparation hommes et femmes.
Nous prenons acte de vos explications sur le retrait des présentoirs et le transfert de marchandises effectués par vos soins conformément à des normes de sécurité. A ce sujet, les salariés sont tout de même inquiets de voir diminuer les ventes et par conséquent leur rémunération. Négocier sur ce point pour garantir un pouvoir d’achat sera indispensable.
Les conditions de sécurité ainsi que la prévention des agressions ont en effet été traités, votre proposition consistant à équiper les vendeurs d’un BIP en lien avec les agents de sécurité du site peut nous convenir mais nous n’avons pas de date précise, cette demande comme toutes les autres demandes ne semble pas revêtir un caractère urgent à vos yeux.
Nous attirons votre attention sur la température moyenne avoisinant les 30° en hiver ainsi que l’atmosphère suffocante régnant dans ce couloir. Certes ! Vous prétendez n’y être pour rien et rejetez la responsabilité sur la société PROMO METRO, votre bailleur, mais est-ce une raison de ne rien tenter pour y remédier en se renvoyant la balle depuis plus d’un an ? Visiblement vendre et encaisser semble vos seules préoccupations, le " turn-over " record de la boutique semble vous satisfaire. Evidemment ! Si les salariés se plaignent qu’ils s’en aillent ! Quelques millions de chômeurs pourrons les remplacer, en attendant la boutique fait son chiffre. Profiter de la précarité tout en restant indifférent au minimum de bien être auquel peuvent prétendre les salariés n’est pas une attitude vous honorant.
Nous vous tenons pour responsable de cette situation. De nombreux courriers de l’inspection du travail vous ont alerté à propos des conditions déplorables sur ce site ne requérant pas les dispositions les plus élémentaires prévues par le code du travail.
Vous avez volontairement laissé cette situation se dégrader sans tenir compte des multiples demandes de votre déléguée syndicale CGT qui travaille dans cette boutique.
Votre silence est accablant, mais plus choquantes encore sont vos insinuations consistant à accuser notre déléguée CGT de dénigrer l’entreprise lorsqu’elle dénonce publiquement des conditions de vie et de travail semblables à celles du 19e siècle.
Nous dénonçons surtout votre stratégie depuis le début de ce conflit.
D’une part vous engager avec nous un simulacre de négociation dans lequel vous rédigez unilatéralement un protocole de fin de conflit ne répondant pas aux attentes de vos salariés, négligeant ainsi la rémunération des jours de grèves, dans le but évident de sanctionner de façon préjudiciable des salariés qui n’ont pas d’autres choix que de continuer ce mouvement, tout simplement parce qu’ils ne peuvent plus exercer leur métier dans des conditions aussi déplorables.
Ensuite, alors que nous croyons négocier, vous envoyez un huissier sur le lieu de travail et vous saisissez le TGI pour demander l’expulsion des grévistes, le recours à la force publique, l’évacuation du stock et du contenu du magasin au fallacieux prétexte d’éviter tout risque d’incendie, de vol, destruction et pillage. Vous demandez aussi l’enlèvement de la caisse et du coffre ainsi que le changement de toutes les serrures et clefs du magasin.
Stratagème déguisé pour obtenir du tribunal l’interdiction aux salariés d’exercer leur droit de grève. Fort heureusement, vous serez déboutés de l’ensemble de vos demandes, le juge ne vous a accordé que la restitution des clefs du magasin par la seule déléguée syndicale, seule assignée donc responsable à vos yeux. Nous comprenons mieux à présent, votre refus catégorique concernant la proposition du juge : nommer un médiateur comme il est d’usage dans ces conflits. Il est flagrant que vous ne souhaitez pas négocier. Pire encore vous refuser d’inscrire dans votre protocole unilatéral la clause indispensable garantissant l’absence de sanction à l’égard des salariés grévistes.
Par cette lettre ouverte, nous vous demandons encore une fois de véritables négociations, sans l’assistance permanente de votre avocat qui décrédibilise la DRH en se substituant à elle et qui ne pourra qu’aborder ce conflit en négligeant sa dimension humaine.
Nous sommes en mesure de vous prouver que de nombreux usagers, salariés et clients empruntant ce couloir nous ont apporté leur soutient en signant notre pétition par milliers.
Nous vous invitons encore une fois à venir rencontrer vos salariés de la boutique Maxi Livres de la Gare de Lyon, pour trouver une issue favorable à ce conflit, nous invitons aussi tous les lecteurs de cette lettre ouverte à venir constater et vérifier nos arguments que nous tenons à disposition.
Pour l’ensemble de la CGT Union Départementale CGT de Paris US CGT Commerce et services de Paris Union Locale du 12em Arrondissement Ainsi que pour l’ensemble des usagers, clients, sympathisants, élus et citoyens soutenant les Salariés de Maxi Livres de la Gare de Lyon.
Le Secrétaire : Rémi Picaud.
DERNIERE MINUTE : Latifa Abed vient de recevoir une lettre recommandée de la direction lui ordonnant d’évacuer les lieux, et de ne pas empêcher l’exécution des travaux,( il s’agit de rénover l’éclairage) qui, comme par hasard, commencent maintenant alors que nous les attendons depuis 2 ans.
Encore une fois la direction menace de saisir TGI et procède par intimidation.
Pour se donner bonne conscience cette même direction prétend pour la énième fois satisfaire des revendications en prétextant procéder à des travaux Ces travaux nécessitent une fermeture de la boutique, la mesquinerie poussée à l’extrême consiste à utiliser ce conflit pour financer une partie des travaux en imputant les jours de grève et surtout de se dédouaner d’une négociation positive et constructive.
HONTEUX ! ! !"
TOUT SUR LA GRÈVE http://lemaxisyndicat.site.voila.fr
MANIFESTEZ VOTRE SOUTIEN
Les grévistes ont déjà reçu le soutien de : Réseau Stop Précarité, SUD Rail, CGT Cheminot, SUD Nettoyage, UD CGT Paris, UL CGT Paris12, US CGT Commerce Paris, SUD Commerce, CGT BHV, CGT Pizza Hut, CGT Louvre, Intersyndicale CGT-CFDT-FO Groupe Mornay, CGT Banque de France, SUD FNAC, Collectif des 8 femmes des discriminés SOGERMA, CGT RATP, G10 Solidaire, ATTAC Paris12, SUD PTT, SUD Education, CGT FNAC Champs-Elysées, CGT Culture, CNT Commerce, CGT Furet du Nord... Outre la visite d’O.Besancenot le 9, ils ont reçu celle de Marie-Noëlle Lienemann (PS) le 8 et de Marie-Georges Buffet (PCF) le 12, de Gérard Filoche (PS) le 26, le soutien d’Armonie Bordes (Lutte Ouvrière), de Claire Villiers, de Frédéric Fajardie. Et surtout le soutien de milliers d’anonymes qui ont spontanément signé la pétition et donné un peu d’argent pour les aider. Si vous voulez rejoindre les soutiens, manifestez-vous !
SOLIDARITÉ FINANCIÈRE AVEC LES GRÉVISTES : Envoyez vos dons à l’UL CGT, 12 rue Chaligny 75012 Paris avec la mention "Solidarité financière Grève Maxi-Livres". Merci
Pour s’y rendre : MAXI-LIVRES Gare de Lyon Galerie en sous-sol, en direction de la ligne de métro n°1