Accueil > Lettre ouverte d’un militant du PCF aux membres et militants de son parti

Lettre ouverte d’un militant du PCF aux membres et militants de son parti

Publie le mercredi 27 septembre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

mercredi 27 septembre 2006

par lprodeau

Chers camarades communistes,

Tout d’abord, félicitations aux camarades de Lagnieu, pour la création de ce nouveau collectif local dans l’Ain ( cf article publié).

Je profite de cet extrait (ci-après) de votre compte-rendu, pour me tourner vers l’ensemble de mes camarades communistes et plus largement aussi, vers tous mes camarades antilibéraux, anticapitalistes, qui, quelques soient ou aient été leurs organisations, portent un regard sceptique sur l’AU et sur l’intérêt de sa diversité.

Camarades de Lagnieu vous écrivez : "Il faut également une candidature durable. Cet été, nous avons vainement cherché la fête du Larzac... Par contre, les débats vont se poursuivre à la fête de l’Humanité. Le PCF et son journal sont des atouts solides pour une campagne électorale de cette importance."

Voici ma réponse.

Ce qui fera la durabilité de cette candidature, c’est à la fois le fait qu’elle incarne réellement et complètement l’unité de l’ensemble des composantes de l’AU, et le fait qu’elle ne la trahisse et ne l’instrumentalise pas. Jusqu’à présent aucune formation politique existante n’a à aucun moment de son histoire, pu permettre cela. C’est quelque chose qui reste à inventer, l’AU est une chance pour l’essayer.

Si la Fête du Larzac n’a pas eue lieu depuis 2003, ce n’est pas faute d’un désir immense dans le cœur de tous ceux qui y étaient ou qui ont été touchés par cet événement même sans y être. C’est essentiellement parce que les deux principales organisations qui en sont le moteur, ont chacune des soucis bien différents mais importants :

La Confédération Paysanne est le syndicat le plus harcelé de l’histoire du syndicalisme en France, elle doit subir condamnations sur condamnations, plus surréalistes les unes que les autres, ses fonds sont spoliés, ses militants sont persécutés, ses électeurs intimidés ... Pourtant sans réel soutien extérieur (y compris l’Huma bien timide ...), même si elle n’a pas les reins assez solides pour trouver financement et énergie pour faire de grandes fêtes, elle n’en est pas moins une organisation à la pointe de combats et de luttes qui dépassent de très loin le corporatisme d’autres syndicats. Personne n’est aujourd’hui en position de lui donner des leçons.

ATTAC, la réunion d’une multitude d’organisations et de citoyens décidés à travailler ensemble autour de ce qui leur est commun, pour lui donner plus de force. Fabuleux outil de travail unitaire, qui a accouché d’un travail de fond conséquent, dont le sérieux est reconnu par tous, support de biens des luttes à venir et porteurs de grands espoirs, bien au delà des cercles d’influences de plus en plus restreints, malheureusement, des seules organisations politiques.

ATTAC, précurseur de l’AU s’il en est.

Seulement, au lendemain du Larzac, ATTAC a commencé à se déchirer pour en arriver 3 ans après, à une situation de quasi-autodestruction.

Inéluctable, pour ceux qui pensaient et pensent que de tels mouvements sont condamnés à l’échec s’ils ne sont pas structurés, encadrés et s’ils n’ont pas une identité et ligne politique claire et définie.

Ceux qui y croyaient et qui aujourd’hui sont bien souvent les mêmes à croire en l’AU, pensaient et pensent au contraire, que c’est dans le rassemblement et la confrontation des diversités que naissent et naîtront de nouveaux espoirs, que pourront germer les graines d’une autre réalité, d’un autre monde.

Certains parmi ces derniers, ont le sentiment que cette « autodestruction » a été voulu, souhaité, organisé par ceux qui n’y croyaient pas, parce qu’en réalité, ils y voyaient le risque de leur propre perte.

Certains parmi les citoyens qui composent l’AU aujourd’hui, ont cette crainte dans ce qu’ils perçoivent des hésitations et revendications du PCF et de la LCR, mais aussi de certains de leurs militants qui regardent avec condescendance notre rassemblement, prêts à saisir la moindre petite discorde apparente, pour affirmer avec force, qu’ils avaient raison que de toute façon cela n’irait nul part, que cela ne pouvait pas marcher.

Alors vous comprendrez que pour moi et bien d’autres, il est assez déplacé de se moquer de l’absence de pérennité d’une Fête dont nous aurions tous intérêt à ce qu’elle soit majeure et permanente. Nous vous attendons plutôt à travailler avec nous pour qu’elle le devienne.

Car ce n’est pas la victoire du PCF que nous voulons mais celle de tous les citoyens, et ce que nous voulons c’est que pour tous, chaque jour soit une fête.

Cela étant, oui, le PCF et l’Huma sont des atouts extraordinaires pour l’AU, tous en son sein le savent, le reconnaissent, et aucun ne veut l’en priver. C’est un acquis indiscutable et indiscuté.

Peut-être pouvons-nous maintenant concentrer notre énergie et notre réflexion sur notre campagne unitaire, plutôt que de réclamer sans cesse de la part de nos partenaires, qu’ils nous rappellent encore et encore, leur reconnaissance et de leur affection ?

Pour finir plusieurs interrogations plus ou moins indirectement inspirées par votre compte-rendu et qui ne s’adressent pas tant à vous qu’à l’ensemble des membres et militants du PCF :

le dernier congrès du PCF a souhaité que le rassemblement soit le plus large et populaire possible. Comment se fait-il que des collectifs ne soient composés que de seuls membres du PCF ? Exceptés les cas où de fait, comme votre collectif à Lagnieu, c’est la seule organisation présente, tous les membres du PCF qui sont à l’initiative de la création d’un CL se doivent de contacter localement les autres organisations et associations qui dans la majorité des autres départements, ont répondu elles-aussi avec enthousiasme à l’Appel du 11 mai. Pourtant, nous savons tous que ce n’est pas le cas partout, ce qui alimente à raison la suspicion que le PCF veut instrumentaliser les CLs. Au nom de qui, de quoi et dans quels buts, les camarades concernés se permettent-ils cela ?

est-ce que le culte de la personnalité manifesté avec force et pression constante autour de MGB depuis des mois, est quelque chose de sain et démocratique, auxquels tous ceux qui en sont témoins devraient se soumettre ? Est-il normal dans une organisation démocratique qu’une multitude d’appels ayant un seul et même objectif (MGB candidate), soient mis en avant, et qu’aucun de ceux qui différent de cette pensée unique, ne soit présenté sur un plan d’égalité (où a donc été publié l’appel de Roger Martelli et Pierre Zarka) ? Est-il normal que des militants et élus du PCF fassent circuler sous le sigle de leur parti des pétitions en faveur de la seule candidature de MGB, alors que ces actions n’ont pas été votées et décidées par sa direction ?

Beaucoup d’interrogations auxquelles il est plus que souhaitable, qu’il y ait des réponses claires, les 20 et 21 octobre, Place du Colonel Fabien.

Je remercie une nouvelle fois le Collectif de Lagnieu qui à travers son compte-rendu, m’a donné l’occasion d’exprimer mes interrogations et mes convictions, et d’élargir un peu plus le débat, avec le vœu que cela soit pour le meilleur et... surtout pour éviter le pire : qu’il n’y ait aucune alternative au libéralisme et au social-libéralisme, faute d’union franche, sincère et fraternelle entre tous les antilibéraux quelques soient leurs couleurs et leurs nuances.

Amicalement,

Laurent Prodeau, Citoyen, militant du PCF 82, militant des Amis de la Confédération Paysanne 82, membre du Collectif Querçy-Caussadais.

http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/article.php3?id_article=337

Messages

  • Dans l’optique des élections présidentielles et législatives, le collectif départemental des candidatures 2007, s’est réuni hier soir à Toulouse. Alternative Midi Pyrénées, PCF 31, la LCR, les Motive(e)s, le parti Occitan, les Ecolos du NON, le PRS sont impliqué dans la douzaine de collectifs locaux crées en haute Garonne pour présenter des candidatures communes aux prochaines législatives. D’après le Dr F. Simon , ancien tête de liste de l’union de la gauche aux dernières municipales de Toulouse en 2002 , il semblerait que les discutions entre Alternatifs , PCF , LCR , et non encartés , montrent une réelle volonté d’aboutir à ces candidatures communes . Les huit circonscriptions de la Hte Gne, permettrait à toutes les sensibilités d’être le candidat commun dans chacune des circonscriptions. Une réunion importante aura lieu ce soir au « Bijou », pour avancer dans cette voie.

    De : claude de toulouse

  • Belle prise de position.

    Les A.U. ne pourront être instrumentalisées comme l’a été Attac SI et seulement SI chaque décision est soumise à un vote ou chaque personne participe. Celui qui dit que c’est impossible est déjà dans une démarche de pouvoir par négation, une négation de cette nouvelle réalité technologique, dont la banalité est déjà entrée dans nos vie.

    Il s’agit bien ici du vote de chaque personne...et non de chaque représentant, même mandaté !

    Attac est morte du pouvoir indu dont certains ( quelques personnes entièrement inféodées à un seul et unique leader) se sont crus dépositaires parcequ’ils étaient ou avaient été président, croyant, mais aussi persuadés, qu’ils pouvaient définir Attac, son sens, son action, son avenir.

    Ils ont cru, contre les votes "populaires" des adhérents allant dans l’inéluctable sens de leur propre représentation, qu’il était possible de savoir de quoi était fait cet ensemble indéfini des militants, mais aussi qu’ils pouvaient en disposer comme bon leur semblait.

    Cet échec retentissant sera pour longtemps, l’exemple parfait qui servira pour démontrer l’impossibilité d’une telle entreprise quand est en jeu la détermination d’un groupe.

    Les militants spoliés de leurs désirs, auraient pu, avec une "direction" facilitant la mise en forme de leurs idées, et leurs prises de décisions communes, dessiner un devenir collectif qui ne peut en aucun cas sortir, comme d’un chapeau, du crâne ou de la réflexion d’un leader, car ce leader...quel qu’il (elle) soit... n’est pas et ne peut être le "Peuple".

    Si chaque membre de chaque A.U. est bien persuadé qu’il ne peut être représenté que par lui même, alors une révolution va avoir lieu, qui dessinera un futur correspondant aux aspirations de ceux qui auront fait leur avenir par eux mêmes et pout tous.

    En route, et chacun son vote comme le plus précieux des trésors.

    Onvaltrouver.

    • CAP à gauche, collectif pour une alternative unitaire Thonon-Evian (74)

      Proposition pour une association nationale « Alternative Unitaire à Gauche »

      La réunion des collectifs locaux du 10 septembre à St-Denis, au-delà de sa réussite par le nombre de collectifs présents, de participants et de demandes d’intervention, fait apparaître l’urgente nécessité d’une organisation à la hauteur de notre ambition
      En effet, si nous en restons au fonctionnement actuel, nous risquons rapidement de sombrer dans la confusion, la récupération, la domination des groupes ou appareils les mieux structurés ou les plus rodés …

      Exemples :
       La liste des collectifs représentés n’a pas été publiée
       Les amendements n’ont pas été examinés par une commission mise en place par l’assemblée
       l’assemblée n’a pas été informée des raisons pour lesquelles des porte-parole ne pouvaient être désignés le jour même,
       devant l’insistance des intervenants, des porte-parole ont été désignés sans volonté de leur faire jouer un rôle effectif
       les prises de parole ont été attribuées au détriment des collectifs de base, certains intervenants abusant de leur temps de parole sans qu’on sache leur légitimité
      ….
      Ces disfonctionnements, compréhensibles et excusables pour une première réunion, ne sauraient perdurer sans compromettre gravement la crédibilité démocratique de notre rassemblement et sa capacité à se développer à la hauteur de nos ambitions

      Il nous semble indispensable de définir des règles de fonctionnement qui garantissent

      • l’expression démocratique des personnes engagées dans la démarche des collectifs pour une alternative unitaire
      • la prise démocratique des décisions qui s’imposent dans les prochaines semaines (programme, candidatures)
      • les moyens nécessaires aux collectifs locaux comme au collectif national pour pouvoir mener les campagnes électorales à la hauteur de nos ambitions sans être tributaires de tel ou telle groupement, parti ou organisation partie prenante de notre rassemblement
      • la possibilité à toute personne souhaitant s’engager dans notre démarche sans pour autant se retrouver dans une des composantes structurées de voir son engagement reconnu à la même hauteur que les adhérents des organisations partie-prenante

      Cela passe à notre avis par la mise en place d’une association nationale à laquelle toute personne partageant les objectifs définis par l’Appel unitaire, le texte « ambition, stratégie » et la Charte du 29 mai, pourrait adhérer, par le biais des collectifs locaux, seules structures pouvant mandater des délégués au niveau national au prorata de ses adhérents

      Nous demandons au Collectif National de faire très rapidement des propositions en ce sens,
      afin de pouvoir présenter des statuts à la prochaine réunion des collectifs, qui pourrait être l’assemblée constitutive de cette association

      Adopté à Thonon le 25 sept.-06

    • Attac ! Le ver était dans le fruit. Il faut du temps pour l’apercevoir et pourtant il est gros comme le gorille au milieu de la pièce ce ver. Allez comprendre pourquoi il demeure invisible ?
      Dans chaque orga le même type de ver git et agit. Allez comprendre pourquoi tout est fait pour empêcher une vrai candidaqture alternative gagnante ?
      Allez comprendre pourquoi tant de crimes sont aujourd’hui commis contre des peuples que nous ne sommes pas capables d’aider efficacement ?
      Cherchez le ver !

  • Je partage l’essentiel de ce qu’avance Laurent. Après le cavalier seul décidé par la majorité de la LCR, le sort de l’Alternative unitaire passe par la résolution des hésitations des communistes encartés. De ce point de vue la réunion de l’instance dirigeante du PCF jeudi et vendredi sera déterminante. En même temps, chacun doit avoir en tête que les adhérents du PCF ne sont pas insensibles à ce que disent leurs camarades non-encartés et/ou non-communistes au sein des collectifs.

    Je voudrai poser quelques jalons :

    1/ Aucun débouché politique n’est possible sans l’apport des communistes : leur nombre, leur implantation, leur expérience, leur culture de luttes les rend indispensables. Quels que soient les désaccords passés ou existants entre les différents courants participant de l’Alternative unitaire, tous ont à apprendre de cet engagement anti-capitaliste bientôt séculaire.

    2/ En revanche, les militants du PCF doivent mesurer qu’une candidature de MGB imposée le serait au prix de l’étouffement du mouvement créé en 2005 et de la dynamique qui a débouché sur l’Alternative Unitaire. Il faudrait ni plus ni moins casser le mouvement, briser l’Alternative Unitaire. Personne ne s’en remettrait : ni ceux qui ont voté « non », ni ceux qui ont tout à gagner d’un changement de rapport de forces, et surtout pas le parti communiste qui, voulant compter ses forces, les détruirait.

    3/ Tous les échanges en cours me font penser, comme l’a écrit Clémentine dès le 30 avril 2002, qu’il est urgent de créer « une nouvelle alternative politique, résolument antilibérale et qui mêle les fondements de l’identité de la gauche avec les exigences démocratiques, écologiques et féministes [...] pour construire une vraie force de transformation sociale, contestataire et constructive, [une] force dans la lignée du creuset communiste français. Mais [qui] devra s’ouvrir pour allier divers courants de la gauche française, à commencer par les communistes, mais aussi les courants alternatifs, et ceux - des Verts au Parti socialiste - qui refusent le libéralisme, même social, comme boussole »

    Je suis de ceux qui pense que Clémentine a le profil pour réunir un consensus entre tous les courants qui traversent l’Alternative unitaire. Mais il ne s’agit pas pour moi de répéter le discours de la Vème République sur la rencontre entre une personalité et le peuple. Conduire collectivement la campagne sera en soi une mise en cause de ce mythe gaullien.

    gib

    On peut lire une interview très intéressante de Clémentine AUTAIN dans le numéro de Politis qui sort aujourd’hui en kiosque :

    http://www.politis.fr/article1818.html

  • Bonjour,
    Aujourdhui, le collectif de Lagnieu comprend également des citoyens membres d’aucun parti, un ancien militant écologiste et un membre de la LCR a titre individuel.
    Il faut savoir que dans l’Ain, le collectif des 200 était départemental.
    A Lagnieu, les militants communistes ont organisé 2 réunions publiques, collé les affiches, distribué les tracts, bref, le PCF a porté la campagne du non de gauche.
    Si nous n’avions pas été a l’initiative de la création de ce collectif, il n’existerait pas.
    Toutes les personnes connues de nous qui ont participé à la campagne du TCE ont été invitées.
    Nos réunions ont été annoncées publiquement par voie de presse, par tract et par internet.
    C’est notre volonté d’élargir qui a conduit au rassemblement unitaire de Villebois le 05 novembre 2006.
    Au fond, ce qui dérange c’est que le PCF est un parti militant. La contributon du PCF à la victoire du NON a dépassé largement la seule participation de ses militants aux collectifs du 29 mai. Le mouvement anti-libéral doit-il s’en passer ?
    Alain Duparquet