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Lettres aux anticapitalistes et (aux autres) sur la démocratie

Publie le samedi 10 décembre 2005 par Open-Publishing
28 commentaires

de Patrick Braibant

Ce livre part d’un étonnement devant le succès foudroyant, depuis quelques années, de l’auto-appellation "anticapitalistes", et plus encore de sa version édulcorée "antilibéraux", parmi les partisans de la transformation sociale.

Pourquoi ces derniers se définissent-ils par le rapport négatif (anti-...) qu’ils entretiennent avec le monde existant et non pas par le positif d’un projet transformateur ?

Il y a là le signe d’une crise profonde de la pensée (et de l’agir) de la transformation sociale. Crise liée à la conjoncture historique présente (offensive "néo-libérale" généralisée depuis deux décennies et effondrement du "socialisme réel" ayant durablement discrédité les deux mots-fétiches "positifs" qui aimantaient jusque là l’imaginaire révolutionnaire : socialisme et communisme).

Mais crise qui vient de bien plus loin et renvoie à une faiblesse native, une sorte de vice constitutif, de la tradition révolutionnaire : l’impensé du fait démocratique, de sa nature, de sa place et de son "travail" au sein des sociétés modernes.

Depuis un siècle et demi cette tradition vit sur ce postulat : nos sociétés seraient strictement capitalistes. Le capitalisme en serait le seul "grand ordonnateur" ; la seule "infrastructure". Bref ! nos sociétés seraient mono-capitalistes... D’où la croyance que le positionnement par rapport au capitalisme suffit à constituer une politique. C’est très exactement cela qu’exprime en son fond la posture anticapitaliste "orthodoxe".

Mais une telle conception fait totalement l’impasse sur l’autre grande création historique de la modernité, que l’on ne saurait ignorer sauf à perdre tout contact avec le réel : la démocratie
Nos sociétés ne sont pas mono-capitalistes mais bipolaires et antinomiques :

 bipolaires en ce qu’elles comportent deux foyers de de structuration : l’un, capitaliste, actuellement hégémonique et l’autre, démocratique, aujourd’hui "restreint".

 antinomiques en ce que ces deux foyers proposent des hommes en tant qu’êtres sociaux et de leurs rapports réciproques des définitions opposées qui servent d’aliments, depuis l’origine, à tous les grands affrontements sociaux et politiques de la modernité.

L’ouvrage recense les principaux tenants et aboutissants de la vision mono-capitaliste et de l’impensé du fait démocratique et conclut à l’impuissance de l’anticapitalisme actuel à s’ériger en politique, en véritable projet alternatif. Il invite enfin à une redéfinition / réinvention de l’anticapitalisme, considéré cette fois non comme une fin en soi mais comme le moment critique-négatif d’une "politique de l’hégémonie de la raison démocratique" constituant le pôle structurant, le dénominateur commun (le "positif") de toutes les initiatives de transformation sociale.

TABLE DES MATIERES

Lettre 1 : Anticapitalisme et impensé du fait démocratique 5

Lettre 2 : Non, la société actuelle n’est pas mono-capitaliste. Contradiction entre la pratique et la théorie des anticapitalistes 33

Lettre 3 : Irréductiblité du fait démocratique aux logiques du capitalisme : les sociétés modernes sont bipolaires et antinomiques 53

Lettre 4 : Le peuple démocratique, nécessaire médiation-dépassement politique des classes. Ne pas confondre politique et sociologie du capitalisme 73

Lettre 5 : Non, le capitalisme n’est pas en crise permanente 89

Lettre 6 : Non, le capitalisme ne produit pas lui-même les conditions de son propre dépassement. Insuffisance radicale de la posture anticapitaliste 101

Lettre 7 : Anticapitalisme et impensé de la politique. La politique est la fin de la transformation démocratique, non pas seulement son moyen 123

Lettre 8 : Pour une politique de l’hégémonie de la raison démocratique : changer l’(d’)anticapitalisme 151

Bibliographie sélective 179

Messages

  • A vous lire on pourrait s’imaginer par exemple que Marx, parce qu’il part d’une analyse de fond du système capitaliste est incapable de le dépasser ? Mais mon pauvre, c’est justement parce que Marx voit la difficulté à dépasser le Capitalisme qu’il en fait une critique admirative et si juste qu’on enseigne encore Marx les écoles de capital (Economisme, etc). Est-ce dire que TOUT est capital ? Non, bien sûr, et il n’y a que les défenseurs timorés et hypocrites du Capitalisme pour s’imaginer que "le Capitalisme c’est tout ce qui regarde le fric." Marx voyait bien qu’il y avait d’autres systèmes d’échange et de survie, possibles, mais il n’était pas aussi bête que les petits bourgeois anarchisants pour qui fric = vol = capitalisme = pas bon.

    Et dire qu’on gaspille encore du papier sur des conneries comme ça...

    • Cher(e) 141.***.18.**

      Nous ne nous connaissons pas, et cet énigmatique pseudo ne nous aide pas... , mais je prends la liberté de vous / te tutoyer.
      Je constate que malgré l’heure très tardive (2 h 54 !) de ton message tu ne manques pas de punch ! A cette heure-là je dormais du sommeil du juste. Pardon : du sommeil du "ridicule-pauvre-petit-bourgeois-gaspilleur-de-papier-radoteur-de-conneries"...
      Je ne sais si ta critique lapidaire s’appuie sur une lecture in extenso de mon bouquin ou sur celle du bref texte de présentation, forcément réducteur, qu’a bien voulu mettre en ligne l’équipe de Bellaciao. J’aurais tendance à pencher pour la seconde solution. Sinon tu n’aurais sans doute pas écrit ce que tu as écrit.

      Je n’ai évidemment pas la bêtise de croire que Marx et ceux qui s’en réclament, sont incapables d’imaginer le "dépassement" du capitalisme, incapables d’imaginer d’ "autres systèmes d’échange et de survie". Marx est bien un penseur de l’émancipation.
      Mais à tout penseur de l’émancipation on est en droit de poser la question suivante : sur quoi fondez-vous la possibilité de l’émancipation ? Or, c’est là que le bât blesse. Marx et, de manière encore plus simpliste et dogmatique, de larges secteurs du marxisme historique, ont cru que les conditions de l’émancipation étaient créées par la dynamique même du capitalisme : "socialisation" de la production sur une échelle de plus en plus large et productio-multiplication le "sujet" de l’émanipation (le prolétariat, classe révolutionnaire "en soi"). Au bout de la trajectoire capitaliste s’aiguise chaque jour un peu plus une contradiction intenable : la contradiction entre le caractère de plus en plus "social" de la production et le caractère resté strictement privé de la propriété. Contradiction dont la résolution n’a d’autre issue que l’expropriation du capitalistes, laquelle sera nécessairement, l’aube l’émancipation.

      Cette vision "dialectique" implique bien une véritable "absolutisation" du capitalisme : celui-ci, tout à la fois, est la source de tous nos malheurs et, d’un même mouvement, en produisant sa propre négation, prépare la solution à tous nos malheurs. La conséquence d’un tel schéma de pensée, décisive pour mon propos, est la suivante : l’émancipation n’a aucune existence autonome, elle n’existe que sur le mode du "déterminé par", en l’occurrence déterminée par son propre contraire. Avec tous les risques que cela comporte et notamment celui-ci : que l’émancipation reste prisonnière des horizons de sens du capitalisme, que le discours du capitalisme perdure dans le discours même de l’émancipation et, d’abord, sous la forme de ce qui est le point de départ de la raison capitaliste : la réduction économiste du monde, des hommes et de leurs rapports réciproques. Il est difficile de nier que le mouvement ouvrier politique et syndical (qu’il soit d’inspiration marxiste ou non) a été largement perméable à cet horizon de sens premier de son adversaire.

      La thèse que je viens de résumer a été, naguère, synthétisée par la formule : "le capitalisme est l’antichambre du socialisme". A l’intérieur de ce cadre de pensée être anticapitaliste c’était, sur le plan théorique, être la conscience de ce mouvement de négation de soi qui serait inscrit dans l’être même du capitalisme et, sur le plan pratique, tout faire pour hâter le cours de ce mouvement jusqu’à ce qu’il se cristallise en "crise finale".
      L’histoire s’est chargée de rendre caduque à tout jamais cette idée d’un tel renversement "dialectique" de la domination en émancipation (ou d’une production de l’émancipation à partir de la domination) : l’expropriation des capitalistes, issue censément nécessaire et inéluctable de la trajectoire historique du capitalisme, peut déboucher sur le contraire de l’émancipation, sur les pires formes d’oppression que l’on puisse imaginer dans le cadre des sociétés modernes. Bref : Staline a fait la démonstration que le capitalisme n’est pas l’antichambre du socialisme (et encore moins du communisme espéré par Marx).

      Telle est l’idée sur laquelle repose tout mon livre : il est parfaitement vain (et dangereux) de chercher les conditions de l’émancipation dans les conditions de la domination. Tout mon propos vise à ceci : rétablir l’autonomie du fait émancipatoire. Ce qui signifie que sa possibilté doit être cherchée dans les horizons de sens, les logiques, agir et rapports sociaux qui contredisent, ici et maintenant, ceux du capitalisme. C’est sur cette base que je me suis efforcé de montrer que le fait démocratique moderne, dans ses réalisations déjà effectives et plus encore dans ses potentialités, fournit sa matière à un projet émancipateur renouvelé. Thèse qui, en affirmant cette effectivité du fait démocratique ici et maintenant. définit par là même nos sociétés comme bipolaires et antinomiques. Sociétés structurées et mises en mouvement par l’antinomie du fait capitaliste (hégémonique mais pas "monopoliste") et du fait démocratique ("restreint" mais "extensible" ). D’où, enfin, ma vision du projet émancipateur comme combat pour la conquête de l’hégémonie démocratique. Je ne puis évidemment étayer ces affirmations dans le cadre de cette brève mise au point et renvoie à mon livre.

      J’espère, cher(e) 141.***.18.**, que ma réponse aura contribué à modifier quelque peu ton interprétation pour le moins hâtive.

      Très cordialement
      P. Braibant

    • Je n’ai pas besoin de bouffer le poisson pour savoir s’il est pourri. Oui, j’avais déviné le contenu de ton livre, et ta réponse le confirme : plus tu me défonces, plus tu t’enfonces. "Par anticapitalisme, entendons Staline." Ah, bon, j’ai compris.

      Je vais donc suivre le Théorème de Godwin, selon lequel "l’extension dans l’espace blogosphérique d’une discussion donnée est en proportion inverse de la mention des mots : ’Hitler,’ ’Nazi,’ ’Staline,’ etc." Exemple :

      "Et Hitler, l’exemple parfait du Capitalisme, hein, hein ?"

      Assez.

      - Celui de New York

    • Il n’est pire sourd...

      Assez, en effet !

      Cordialement quand même,
      P. Braibant

    • il n’y a du ridicule que la la ridiculité. Sarkozy est ridicule. Merci

  • Pourquoi jeter le haro sur la notion d’anticapitalisme ? Le monde dans lequel nous vivons est bien trop peu démocratique pour préparer sereinement l’élaboration collective d’une société alternative. Aussi avant de savoir ce que nous voulons construire, nous pouvons constater que le capitalisme est un frein à nos rêves, et que sa destruction est notre objectif commun. C’est pourquoi nous nous regroupons sous une bannière anticapitaliste, car seule l’union à grande échelle pourrait y parvenir.
    Par ailleurs il est malsain de vouloir jeter les bases d’une société future si ce n’est au fil de sa mise en place. Préparer à l’avance toute sortes de programmes politiques n’apporte de l’eau qu’au moulin des doctrinaires en tous genres.
    De plus il est vrai que certains mots comme communistes et anarchistes sont présentés comme péjoratifs (voire synonymes de dangereux) par la classe médiatique dominante. Mais plus que ça, je pense que beaucoup de gens refusent d’être ettiquetés de façon trop étroite, ce qui ne les empêche pas de vivre et constater les méfaits du capitalisme au quotidien.

    Alors oui à l’anticapitalisme, oui à l’antifascisme, oui à l’antiautoritarisme, et bravo aux antiOGM, aux antinucléaires, antisarko etc...
    sans oublier les antillais

    sc_marcos94

  • Etre anti-capitaliste est, c’est vrai, notoirement insuffisant, sans en définir les contenus.
    Etre pour la démocratie est également notoirement insuffisant, sans en définir les contenus.

    Le monde est encore partagé et parcouru d’organisations qui ne sont pas des organisations capitalistes même si elles en subissent la plupart du temps le joug et les influences impériales.

    Que ce soient les structures démocratiques de beaucoup de grands pays (mairies, régions, etc), que ce soient les entreprises à statuts de mutuelles, de coopératives, il ne manque pas de type d’organisations humaines qui ne sont pas capitalistes et qui sont en même temps démocratiques, même sur le terrain économique.

    L’histoire du monde de ces dernieres centaines d’années n’est pas réduisible aux décisions de conseils d’administration des entreprises. Bien au contraire.

    Pour les entreprises capitalistes, ce qui est en cause est leur fusil à deux coups :

    1) Anti-democratistes et anti-democratiques dans leurs fonctionements intimes et internes

    2) Leur contrôle de la société grace à la leur puissance qui fait qu’elles vont pervertir, soumettre les démocraties à leurs interets. Vassaliser la sphère démocratique à leurs interets. Elles vont également peser en manipulant d’autres fractures précedant le règne du capitalisme pour morceler les partisans d’une autre société, fracturer les protestations sur les consequences de leurs focntionements (racisme, inégalités hommes-femmes, autoritarismes, etc).

    Le jeu autour du TCE a montré des désirs profonds, par exemple, de faire reculer la démocratie pour mieux ultra-libéraliser, c’est à dire faire passer un peu plus de pouvoir des mains de la souveraineté populaire vers les mains des organisations despotiques que sont les entreprises capitalistes. Non pas parcequ’ils sont contre la démocratie (quoique certains le sont clairement comme ceux, extraordinairement influents de la commission trilaterale ou du club de Bilderberg).

    Dernierement nous avons eu toute une série de pressions, ultra-minoritaires dans les opinions publiques, pour faire passer des projets favorables à quelques grosses entreprises (OGM, Brevets logiciels, Bolkenstein, etc... Toutes orientations qui subiraient une trsè grosse déroute électorale si elles étaient portées au verdict populaire).

    La question de l’ISF n’a pas fait publicité d’un sondage des Echos indiquant que la "réforme" de l’ISF favorisera de toute façon les plus riches, alors qu’il faudrait avant tout se préoccuper de la situation des salariés les plus modestes, opinion bénéficiant de 80% d’appui d’après le sondage.
    Et pourtant, l’UMP n’a rien trouvé de + urgent que de se mettre en défense de ce texte de loi, une série de grosses caisses des médias se sont mises à battre tambour contre l’ISF... Ca fait plusieurs années que sur tous les tons se mene bataille contre l’ISF. Opinions ultra-minoritaires mais ultra-majoritaires dans les cercles de pouvoir, les cercles possesseurs de médias, donc l’essentiel des médias...

    Le liberalisme, l’ultra-liberalisme, par rapport au capitalisme, c’est le cliquet qu’on avance ou qu’on recule, vers plus ou moins de règles, de régulations dans le fonctionement d’une société capitaliste.

    Du moins dans les définitions ressenties du liberalisme et de l’ultra-liberalisme ici.

    Se définir pour ou contre quelque chose est effectivement affaire de sentiments plus ou moins porteurs suivant la phase.
    C’est vrai que pour moi l’anti-ultraliberalisme ne se conçoit pas sans paralellement la remise sous contrôle plus directe du destin des hommes et femmes, par les hommes et les femmes eux-mêmes.

    Autrement dit, je suis pour l’extension, à l’interieur des entreprises, des droits des citoyens. L’ensemble des règles democratiques de fonctionement d’une société, si l’on veut.

    Libertés d’expression, de rencontres, de réunions (j’en oublie plein, j’écris directement en ligne comme toujours).
    Respect des minorités,
    Libertés d’organisations
    Elections à tous les postes

    Alors on peut rêver d’une autre société et celà est bon. Un "projet alternatif" comme on dit. D’autres disaient avant "communisme", "socialisme", "auto-gestion". Mais sans s’occupper du fonctionement concret de notre société actuelle, avec également les oppositions

    Notons qu’un récent sondage passé sur liberation qui interroge les salariés et qui leur demande qui ils souhaiteraient voir à la tête de leurs entreprises, fournit une réponse sans ambage, nette et sans bavure, une de ces réponses qu detestent et qu’ont passé sous silence nos médias chéris, Les 2/3 des français sont contre le capitalisme et contre les actionnaires, pour + de pouvoir des salariés dans les entreprises. Mieux que les sondages bidonnés en faveur de Sarko, avec tout l’appareil médiatique au cul et à l’appui de sa politique.

    La ré-orientation de la société, sur une série de terrains, par exemple sur le respect de l’environement ou la réorientation vers une société moins prédatrice, ne peut se faire sans transposer la bataille sur les consequences du pouvoir des capitalistes et sans traîter de ce qui se passe à l’interieur des entreprises.

    Enfin, à l’image de la bataille contre le TCE, c’est bien en pointillé, et en sus, que je n’oppose pas une bataille à l’interieur des entreprises, contre les consequences des politiques capitalistes avec les batailles pour plus de contrôle démocratique sur les règles de fonctionement de la société.

    Ainsi, c’est bien d’un contrôle plus direct des institutions européennes, un contrôle démocratiques absolu des négociateurs à l’OMC, des commissaires européens, ....

    Mais de grâce, pour l’ami ici qui presente son livre, il ne faut pas caricaturer des pensées imaginaires pour pouvoir y répondre plus aisément.

    Cop.

  • EURËKA

    C n’existe pas
    Il y a 2 pôles
    ((C+) + (D-)) ou
    ((C-) + (D+))
    Il y a 2 propositions antinomiques
    C+ = ((C+) + (D-))
    D+ = ((C-) + (D+))

    C n’existant pas
    il y a effectivement (CD) + ou -

    lexique : C capitalisme
    D démocratie

    alternance quand tu nous tient....
    RK

  • ANTI...

    on peut etre pour MARX et etre contre STALINE
    on peut etre pour le capiltalisme et etre contre son hégémonie

    La mode, aujourd’hui, pour ce faire entendre et entrer dans le moule de la bien pensante, c’est d’etre ANTI et à 100%, sans dosage, sans remise en question et réflexion possible.

    ANTI.. fait bien, rassure, révolutionne..on le met à toutes les sauces, on s’en gargarise.. mais il ne contient rien que de l’immobilisme et du rejet.

    Au moment, où accolé à une idée, une situation, une détermination, un nom tout est dit.. Pourquoi expliquer son ANTI, non pas besoin . Pourquoi expliquer son remplacement et le comment de son ANTI ; non, je suis ANTI , je le claironne, je suis quelqu’un de bien cela suffit

    ANTI sonne creux, vide d’espoir, vide de combat positif victorieux et réalisable.

    Nicole

    • Nous ne sommes pas « Anti »

      25 mai 2005

      par Bernard Lyon

      Nous ne sommes pas « anti » c’est à dire que nous ne sommes pas contre les formes extrêmes de l’exploitation, de l’oppression, de la guerre ou autres horreurs. Etre anti c’est choisir un point particulièrement insupportable et tenter de constituer une alliance contre cet aspect du réel capitaliste.

      Ne pas être « « anti » cela ne veut pas dire être maximaliste et proclamer à tort et à travers que l’on est pour la révolution totale et que hors de ça il n’y a que réformisme, ça veut dire que lorsque l’on s’oppose au capital dans une situation vraie, on ne lui oppose pas un bon capital ; une revendication, un refus ne pose rien d’autre que ce qu’ils sont : lutter contre le recul de l’âge de la retraite n’est pas promouvoir une meilleure gestion des salaires directs et socialisés, lutter contre la restructuration n’est pas être anti-libéral, c’est s’opposer ici et maintenant à ces mesures, et ce n’est d’ailleurs qu’ainsi que les luttes peuvent se dépasser elles-mêmes. Nous ne sommes ni anti-ceci ou anti-cela ni « radicaux », nous posons, dans les luttes immédiates, la nécessité de la communisation parce que seule la perspective, non-immédiate, de la communisation peut être l’analyseur autocritique des luttes et donc, comme tel, participer de la production historique du dépassement du capital.

      Si l’antilibéralisme ou au moins l’anti-ultralibéralisme, qui fait actuellement se constituer une union nationale, un frontisme à peu près total, fournit un exemple aveuglant de la démarche « anti » qui permet de se positionner dans un front, qu’il soit organisé dans le genre d’Attac ou qu’il soit plus informel, l’archétype de cette attitude est l’antifascisme, d’abord idéologie des fronts populaires en Espagne et en France, puis le drapeau unissant la coalition militaire russo-anglo-saxone contre l’axe germano-japonais. L’antifascisme a eu une vie très longue puisqu’il a été l’idéologie officielle des Etats démocratiques occidentaux comme des Etats socialistes orientaux jusqu’à la chute du mur en 1989.

      A côté de l’antifascisme a existé l’anticolonialisme, idéologie alliant le socialisme et le nationalisme dans le cadre du monde tripartite de la guerre froide. Cette idéologie structurante des, biens nommés, fronts de libération nationale, mettait les luttes des prolétaires colonisés et celle des éléments bourgeois locaux subsistants, sous la direction politique et militaire de couches bureaucratiques autochtones produites par les administrations coloniales, l’anticolonialisme ou l’anti-impérialisme était aussi le cadre de l’alliance de ces bureaucraties démocratiques - révolutionnaires avec le camp socialiste. Ces idéologies ont donc toujours fonctionné comme idéologies d’Etat (existant ou se constituant) dans le cadre de confrontations et de guerres, mondiale ou locales, entre les pôles d’accumulation capitalistes. Dans les métropoles l’anti-impérialisme était, avec l’antifascisme un élément essentiel pour les partis communistes d’après la 2ème guerre, il se présentait comme la défense de la patrie du socialisme et du « camp de paix », il articulait la gestion conflictuelle quotidienne de l’exploitation avec le capital, à une perspective mondiale dans laquelle le socialisme restait à l’offensive. L’anti-impérialisme a été, et dans une certaine mesure reste, un cadre de mobilisation intrinsèquement lié à la guerre et pour la guerre.

      L’antiracisme, frère de l’antifascisme, est maintenant devenu aussi l’idéologie d’Etat qui accompagne, et absout, le racisme d’Etat, pratique et massif, qui s’est développé en France, à partir de l’entrée en crise manifeste du capital, dans les années 70. La politique antiouvrière de restructuration capitaliste a « racisé » l’ensemble du prolétariat, d’abord en le divisant entre « Français » et « immigrés » puis par « l’ethnisation » et le dit « communautarisme ». Cette situation met l’antiracisme dans une position intenable. S’il se confirmait que les « petits blacks » ont manifesté un racisme contre les « petits blancs » (juste retour des choses qui boucle le maelström) les antiracistes nous auraient, de toute façon, déjà dit que ce ne serait pas du racisme mais un ressentiment social ! Merveilleuse imbécillité qui suppose que le racisme serait biologique. Il sera toujours vrai que l’antiracisme se portera toujours aussi bien que le racisme sans jamais le freiner. Lors des grandes luttes, en 95 ou en 2003, Le Pen disparaît du paysage et on ne se rappelle même pas de son existence, et ce n’était pas l’effet de l’antiracisme.

      Revenons à l’antilibéralisme, en Angleterre ou aux Usa on n’hésite pas à l’appeler anticapitalisme, le « capitalisme » étant compris comme le fait des multinationales, qui pratiquent des politiques dénoncées comme étranglant les pays du Sud, détruisant leurs économies (cf. Argentine) et particulièrement leurs agricultures, massacrant les écosystèmes terrestres, mettant les travailleurs des métropoles en concurrence avec ceux de pays « émergeants », pratiquant un « dumping social » qui les précarise, les flexibilise, et en fait des travailleurs pauvres. Face à ces politiques, on oppose la taxe Tobin, le commerce équitable, la souveraineté alimentaire, le revenu garanti, une régulation démocratique mondiale, l’économie solidaire. C’est tout l’attirail de l’antilibéralisme qui est ainsi qualifié d’anticapitalisme. Devant cela que dire ? Que l’anticapitalisme véritable c’est autre chose, que cela postule la communisation ? C’est à l’évidence sans intérêt, dans le cadre de l’anti il y a toujours une course pour être le vrai anti, c’est d’autant plus vain que cet anticapitalisme là est l’anticapitalisme réel, celui qui fédère le front que tout anti-isme pose.

      Parmi tous les anti qui circulent on trouve depuis longtemps l’antisionisme. De quoi agit-il ? Historiquement les partis et les théoriciens qui s’opposaient au sionisme, étaient les partis ouvriers de Russie, de Pologne et de Lituanie et particulièrement le parti social démocrate juif le Bund et leurs différents leaders Trotski, Menen, Lénine, Luxembourg. La lutte contre le Tsarisme et l’antisémitisme, dans le cadre de la résistance à l’exploitation quotidienne d’un prolétariat juif misérable, opprimé, et très régulièrement la cible des pogroms organisés par la police secrète, avait donné naissance à deux courants dans le mouvement ouvrier juif, l’un internationaliste et autonomiste sur la plan culturel (promotion du Yiddish) avec comme principale organisation - qui était, malgré de nombreux conflits et une période scission, la branche juive du Parti Ouvrier Social Démocrate de Russie - le Bund (Fédération générale des travailleurs juifs de Russie et Pologne) avec Memen, et l’autre sioniste, dont la principale organisation était le Poalé Tsion (Ouvriers de Sion) avec Borochov, fondateur du sionisme socialiste, qui proclamait que la libération des juifs était impossible en diaspora et qu’il fallait créer un Etat socialiste juif en Palestine. Le Bund combattait violemment les organisations et l’idéologie sioniste et proclamait que le dépassement de l’antisémitisme ne pouvait se faire que dans le socialisme, que le sionisme était à la fois une désertion de la lutte réelle, la promotion d’une solution impossible et même une attaque de la vraie culture juive, la culture Yiddish, culture d’un peuple au milieu d’autres peuples, en Europe et nulle part ailleurs. C’est l’opposition juive au sionisme qui peut logiquement être décrite comme antisionisme, l’opposition arabe à la colonisation juive en Palestine et au mandat anglais, s’oppose à cette colonisation et pas réellement au sionisme, ce qui supposerait de lui opposer un autre objectif qui réponde à la cause qui le produit, comme on l’a vu avec le Bund. Par la suite les organisations nationalistes palestiniennes refusèrent d’appeler l’Etat d’Israël par son nom le qualifiant d’« entité sioniste » pour ne pas reconnaître le fait accompli. Cela non plus n’a rien à voir avec l’antisionisme. Même si le fait que leurs ennemis se disant sionistes, il est assez naturel que les palestiniens se disent de leur côté antisionistes, c’était une posture qui permettait de se rattacher (symboliquement après le génocide) aux mouvements révolutionnaires juifs, et ainsi de pouvoir prétendre à une position à la fois anticolonialiste, de libération nationale, et de « progressisme » adéquate à la structuration du monde la guerre froide.

      Par ailleurs l’antisionsisme est devenu un euphémisme pour antisémitisme, tant la dénonciation d’un caractère impérialiste pro US d’Israël se conjugue facilement avec la dénonciation de la « dictature des marchés » de Wall street , maintenant centre de la « mondialisation libérale », ennemie des peuples au sein de laquelle le « lobby sioniste » est le nouveau nom de la finance juive internationale. Il est frappant de voir comment, dans le cadre de l’antimondialisme, les vieux clichés antisémites peuvent prendre un coup de jeune !

      En tout cas nous ne sommes pas plus antisionistes, qu’anti-impérialistes ou même qu’anti-guerre, s’opposer à la guerre peut, dans une situation particulière, être le 1er moment d’un mouvement des prolétaires, se dépassant en lutte contre l’Etat capitaliste, qui déclenche ou entretient une guerre, pour se maintenir, mais les mouvements pacifistes accompagnent la marche à la guerre, le mouvement mondial contre la guerre contre l’Irak en est le dernier exemple. Pour notre part, nous ne sommes anti-rien, nous somme pro-communisation, ce qui n’est pas être plus radicalement « anti » que les autres, anti-aliénation ou anti-travail par exemple.

      Pro-communisation nous le sommes dans les luttes qui existent maintenant contre l’offensive poursuivie du capital, contre la restructuration actuellement accomplie mais qui se poursuivra tout de même sans cesse, parce que sa spécificité même est d’avoir aboli toute fixation et donc être définitivement inachevée, jusqu’à ce que nous achevions le capital. Nous nous opposons ici et maintenant aux mesures anti-salariales. S’opposer à l’exploitation et à son aggravation n’est pas faire de l’anticapitalisme ni même du communisationnisme, c’est être dans la lutte de classe présente, dans le mouvement de production pratique et théorique du dépassement, non pour dire « une seule solution la communisation » mais pour que la politique anti-ouvrière soit posée, même de manière très minoritaire, comme une nécessité du capital et non comme un choix dicté par les « ayatollahs de l’idéologie libérale », (dire cette nécessité du capital est heureusement de plus en plus audible). Toute définition d’un courant comme « anti » interdit son auto-saisie comme élément dynamique d’un dépassement. Il faut saisir son adversaire comme ne pouvant pas ne pas être. Le dépassement est celui du cours des luttes du capital et du prolétariat dans leur unité, il est le dépassement des deux par le prolétariat. Toute définition « anti » se meut dans les antinomies du capital, être « anti » c’est toujours promouvoir un élément opposé existant. La promotion d’un élément opposé existant, ou qui paraît exister dans une potentialité immédiate, comme une « autre mondialisation » ou même comme l’autonomie prolétarienne, non seulement ne se met pas dans l’optique du dépassement, mais pose une stratégie, des étapes, pour parvenir à son but. Tout promotion d’un élément existant fonctionne sur le modèle historique du programme ouvrier, qui affirmait la classe telle qu’elle était, ainsi que le travail tel qu’il était, se demandant seulement de combien on pourrait le réduire en mettant tout le monde au turbin.

      Maintenant, et c’est nouveau, est-ce que faire ressortir certains aspects des luttes qui nous semblent indiquer le sens du dépassement est une promotion d’un élément existant qui induit une stratégie ?

      Si en Argentine la condition prolétarienne est remise en cause au sein même de luttes qu’on peut qualifier d’autogestionnaires, le souligner n’est pas promouvoir un élément de cette société, ce n’est donc pas élaborer une stratégie. Souligner la formation d’un écart dans le bouclage contre-révolutionnaire des luttes, l’existence d’un courant communisateur capable de repérer ces éléments fait aussi partie de cet écart qui indique le dépassement. Tout le cours du capital qui tend actuellement à ne plus boucler son cycle dans la reproduction des classes, indique aussi le dépassement dans la crise, au terme du cycle actuel d’accumulation.

      Etre contre n’est être pas « anti », lutter contre la restructuration qui est aggravation de l’exploitation n’est pas être anti-restructuration, ce qui voudrait dire que la restructuration pourrait ne pas se poursuivre, les anti-nucléaires prouvent de la façon la plus caricaturale qu’être anti c’est promouvoir d’autres éléments existants, ici d’autres énergies, d’autres consommations, ce qui est totalement différent de s’opposer à la construction des réacteurs avec tout ce que ça implique de destruction , de militarisation de l’espace et de pollution ad vitam eternam.

      Dans le cours des luttes nous sommes opposés à l’anticapitalisme, à l’antifascisme, à l’antiracisme, à l’antisionisme, compléments incontournables de tous les communautarismes, nous ne serons pas pour autant anti-communautaristes, anti-démocrates, ni même, et peut-être surtout pas anticitoyennistes, opposés à la socialisation et voulant l’abolition de la société nous sommes positifs, nous ne sommes que pour le communisme.

      Bernard Lyon

      Meeting

  • Bravo, tout cela est passionnant et stimulant et laisse vraiment songeur…
    Une chose est sûre : la démocratie, les pratiques démocratiques ne sont guère présentes dans la sphère économique…
    Ce que je ne comprends pas bien c’est que d’un côté on a :
    "…. Les 2/3 des français sont contre le capitalisme et contre les actionnaires, pour + de pouvoir des salariés dans les entreprises…."
    …. Et simultanément, la disparition dans le débat public de mots d’ordre tels que "autogestion"… "contrôle ouvrier"… "contrôle démocratique"... Disparus du débat ! Volatilisés ! Et dans les pratiques ? Ouh la ! Même pas de début d’ébauche de commencement de pratiques de ce genre…. Des coopératives ? des scop, de "l’économie solidaire" ? Mais qu’est-ce que ça représente dans l’économie de notre pays ?
    Il y à là comme un gros gros hiatus. Un gros gros gros "impensé" comme dirait l’autre….

    • Comme mon camarade du dessus, je constate qu’il y’a dans l’ANTI de l’insoluble antinomie de Kant ou de la contradiction hégélienne le pragmatisme qui fait gravement défaut a l’ALTER dont vous semblez vouloir faire l’apologie sans le dire. Marx avait déjà répondu a Proudhon à ce sujet. Que répondent les ALTERS aux gens qui souffrent aujourd’hui ? Voilà qui m’interesserait d’avantage.

    • Voilà que la question elle est bonne...

      A partir du moment où les salariés ont été mis dans les cordes, précarisés, il devient difficile pour eux de faire du controle ouvrier, de la démocratie économique ou de l’auto-gestion.

      Ce qui ne signifie pas du tout qu’ils n’aient pas ces désirs, que ces questions ne les tarodent pas, la preuve.
      D’autant plus que la plus grande partie des salariés a maintenant les niveaux de comprehension suffisants pour gérer l’ensemble des activités économiques , sans problèmes et sans soucis.

      C’est l’expression collective couplée à l’état de faiblesse des salariés qui posent problème.

      Dans d’autres secteurs que l’entreprise capitaliste, la population fait montre d’un grand esprit démocratique, on voit ça dans les associations , sur le net avec une série d’expressions auto-organisatrices, voir auto-gestionnaires tout à fait exeptionelles et interessantes, ...
      Le fait que ces gens là soient en même temps salariés montrent que la question n’est pas morte, bien au contaire.

      Mais sur le terrain economique, qui pèse sur l’ensemble de la société (contrairement aux âneries qui disent qu’il ne faut pas avoir un regard trop économique sur la société) , peu de choses, car il est vérouillé.

      On peut contourner le problème, ce n’est pas ininteressant, comme le font les coopératives, ou par d’autres regards plus indirectement démocratiques comme les services publics. Mais tant qu’existera, aux côtés des espaces démocratiques de la société, des espaces despotiques, d’autant plus que ces derniers ne permettent que très peu une existence économique hors de leur champ de controle, les démocraties seront fragiles agitées de pressions colossales des interets de cliques privées contre les interets individuels et collectifs.

      Il ne faut pas lâcher la question de ce qui se passe dans les entreprises privées, le respect des droits de l’homme (et de la femme) dans les entreprises privées , les droits d’expression, d’organisation, les libertés fondamentales accordés habituellement à l’exterieur des murs de celles-ci.

      Rien que ce qu’accorde la société comme droits fondamentaux aux citoyens serait un immense progrès à l’interieur des entreprises...

      Je n’ai pas de réponse précise pour savoir pourquoi on ne parle pas de ces questions là alors que sont des questions qui tarrodent les salariés (les droits de ceux-ci à faire des blogs sur leur entreprise, le sondage dont je parlais qui indiquait que les salariés souhaitaient que les salariés aient plus de pouvoir dans les entreprises, la résistance ordinaire et traditionnelle d’un être humain à désirer être libre, libre d’expression, libre de s’habiller comme il veut, libre de ne pas de mettre à plat-ventre face à une hierarchie despotique, les questions des communications privées telephone et internet des salariés, etc).

      Ces questions font l’objet d’une lutte incessante et sourde dans des dizaines de milliers d’entreprises, ça ne fait pas de gros titres ni forcement l’objet de batailles syndicalo-politiques sauf dans de rares cas.

      Pourtant là resurgit sans cesse un désir de liberté, un désir de droits, un désir de pouvoir sur notre existence, complementaire aux batailles sur la defense des interets économiques qui ne traitent pas direcement de la question du pouvoir, mais du partage (ce qui a des consequences de pouvoir mais indirectes).

      A l’exterieur, les entreprises essayent d’obtenir un droit, et des droits sur la société, droits qu’elles essayenr de faire ressortir de la loi afin d’échapper au champ de la démocratie.
      Le TCE était celà, essayer de rendre dominant légalement et constitutionellement sur le reste de la société les entreprises privées, organisations non régies par un fonctionement démocratique .

      Une série de batailles se mène actuellement dans le monde pour que ces structures despotiques obtiennent des droits exorbitants sur le reste de la société. L’accentuation de ces désirs contradictoires à ceux de la population, est absolument impressionante ces 20 dernières années et le fer de lance de cette tentative d’appropriation privée de la part des organisations despotiques est l’Union Européenne et ses institutions.

      Vive la démocratie dans les entreprises .

      Cop.

    • ok effectivement les organisations comme le comité d’entreprise de la SNCF ? où la CGT se conduit comme le MEDEF... effectivement c’est l’avenir.

      Nicole

    • Nicole dit :
      ../..ok effectivement les organisations comme le comité d’entreprise de la SNCF ? où la CGT se conduit comme le MEDEF... effectivement c’est l’avenir.../...

      Ce n’était pas mon propos, toutefois faut-il abolir la démocratie parceque l’UMP, en profitant de sa position majoritaire, gere d’une façon scandaleuse les choses ? Parcequ Sarko ? Parceque Chirac ?

      Faut-il ne pas lutter pour les droits des travailleurs dans l’entreprise parceque dans la société ces droits sont reconnus mais mal respectés ?

      C’est celà que tu dis Nicole ?

      Alors je me répete, je prefere et reclame des droits et libertés des salariés dans les entreprises aussi importants que les droits traditionnels des citoyens .

      Droit d’expression, droit d"organisation, démocratie.

      Tu es contre mon amie ?

      On peut aller un peu plus loin également... Faut-il liquider les services publics, qui sont sous controle indirect de la démocratie parcequ’ils se comportent comme le Medef dans leurs relations aux salariés ?
      Est-ce vraiment pareil ?

      Quelle est la solution ? Aligner sur le pire ou aller de l’avant ?

      Une entreprise c’est comme dans un quartier où il y aurait un chef de quartier dirigeant des chefs d’immeubles qui dirigeraient les habitants de chaque appart, sans controle, sans démocartie, sans droit de protestation, sans droits d’expression , sans libertés , sans droit d’organisation et qu’ils pourraient expulser du jour au lendemain et les priver de revenus.

      Une entreprise c’est celà. Un monde âpre, dur, ...Pas un forum...

      Je sais bien ce qui se passe dans certains comités d’entreprise, que faut-il en conclure ? Les supprimer ? Ou développer des moyens de contrôle ?

      Il se passe de droles de choses dans les CE. Et pas seulement dans ceux qui sont sous majorité CGT. Des pratiques prédatrices, exploiteuses, corrompues....Des pratiques peu transparentes dans des entreprises peu transparentes et despotiques.

      Encore une fois, en reprenant l’exemple du fonctionement de la démocratie telle qu’on la connaît, doit-on appeler au règne absolu du MEDEF et d’un gros ministère de l’interieur, à la supression de la démocratie sous prétexte que celle-ci n’est pas accomplie, souvent corrompue et vote des fois des horreurs ?

      De quoi parle-t-on ?

      Si tu ne touches pas au fonctionement intime des entreprises, ce n’est pas la peine, tu pourras toujours rêver d’autre chose mais cette société ne changera pas. Tu pourras améliorer les choses sur les marges (c’est bien), mais tout sera toujours en risque de remise en cause.

      Copas

    • Mais non Copas je ne suis par contre mais que voulez vous j’ai de temps en temps encore des coups d’idéalisme, je me soigne mais...
      et je suis d’accord avec vous le début de ce siècle doit etre un combat pour que les citoyens retrouvent la dignité dans leur travail et leur vie sociale, cela devient vraiment grave de laisser le pouvoir qu’a une minorité de personnes qui se croient tout permis car ils ont l’argent.
      Mais qu’ils fassent attention car avec la détermination de citoyens révoltés d’un coté et l’argent fluctuant de l’autre qui sera les gagnants.?Du reste cela commence à chauffer pour eux : le PLAN B comme Blair pour le TCE vient d’etre refusé à l’unanimité par l’Europe.

      Nicole

  • Je ne fait pas parti des intelligents, et, je n’ai fréquenté l’ecole jusqu’a 17 ans. Ce doit être pouquoi je ressents ce débat un peu confus, mais tres interessant :
    Bon alors :
    quelqu’un ou une pourrait me donner une définition de la "démocratie" si je m’en réferre a l’etymologie (c’est comme ça que ça s’écrit ?) ça veut dire "le peuple commande" "le pouvoir du peuple" c’est autrechose, on ne sait pas si "le peuple" est sujet ou objet ? Hé ?
    j’observe que "dans les grandes démocratie" le peuple ne commande pas. a vrai dire, dire démocratie, ça ne mange pas de pain (ni de caviar, non plus).
    Alors Staline, hou la la, il existe tout un tas de gens quand il ne savent plus rien dire il disent "Staline".
    C’est curieux il y a quelques jours je me trouvais en discussion courtoise avec des dirigeant d’entreprises, tous (une quinzaine) etaient agréables sauf un, le moins gradé (RDH) un peu supérieur. Tous admétaient que notre société ou le capitalisme allait au mur. De ça ils en sont plus persuadés que moi (c’est dire). Ils n’etaient pas en présence de leur actionnaires.
    Mais dés qu’on leur parle d’une société (pas du tout communiste) mais dans laquelle les "rapports de production serait en adéqution avec le dévelopement des forces productives" ils crient "Staline, Castro, la Corée du Nord,..." Ils ne m’ont pas dit le Viet-Nam ni l’Algerie, moi non plus je voulais que la discussion reste sereine.
    Bon mais je leur ai posé deux question :
    a) si le Capitalisme va au mur et qu’on ne le remplace pas par autrechose de plus adapté, comment on fait pour que survive l’humanité (ils sont bien placés pour savoir que la mort et la misére (a tout les sens du terme) croit de plus en plus vite).
    b) toute les tentatives utopiste -au sens de Thomas More- ont été écrasée militairement (avec ça ils sont d’accord, je veux dire : ils disent : c’est vrai) Pourquoi ?

    Ils ne répondent pas et disent franchement que entre leur position sociale et celle d’un S.D.F. ils préferent la leur.
    Je comprend parfaitement leur position, mais comprendre pourquoi des prolétaires, des pauvres, des S.D.F. des RMAstes tiennent ces discours exigege un effort intelectuel.
    Ce qui donne encore raision à tonton Karl : les idées dominantes dans une sociéte n’ont jamais été autre que celles de la classe dominante.
    C’est assez pour aujourd’hui, salut à tous, câlins aux filles.
    Claude d’auvergne.

    • Claude,

      Ca résume bien , hein ?
      (pareil que toi, j’ai mon 50 mètres natation pour seul diplome...),

      Cop.

    • Cher Claude d’auvergne

      Ici jean-Yves Du languedoc

      Moi, j’ai été à l’école jusqu’à 24 ans !!!
      Donc tu vois à quel point je suis un petit bourgeois de la pire espèce.

      Et pourtant, pourtant, retiens ta respiration : je suis ANTI-CAPITALISTE.
      Je suis aussi très en faveur des solutions d’entreprises auto-gérées, sans actionnaires.
      Presque tout le monde est pour sauf à priori tout le monde restant : ceux qui gagnent TROP bien leurs vies, et ceux qui pensent que critiquer le patriarcat et le capitalisme, c’est être un peu fou. En tout cas pas "réaliste".

      Moi j’ai pris l’habitude de supporter cela, mais je me demande pourquoi des gens vont sur des sites Internet pour être CONTRE , et en même temps se lamentent que tant de gens comme moi soient CONTRE le capitalisme.
      Moi je sais que je suis CONTRE des tas de choses, je n’ai pas de problème avec ceux qui sont CONTRE moi.
      C’est un mystère total pour moi. Je n’irai jamais sur un forum UMP ou FN. Trop peur de me faire insulter.

      En ce qui concerne la démocratie, il vaut mieux ne pas trop regarder l’ethymologie grecque.
      Dans aucune société moderne, le peuple dans son ensemble n’a jamais gouverné.
      La version moderne et éthymologique de la démocratie s’appelerait l’anarchie, ou la démocratie directe.

      En réalité, dans nos pays modernes, la démocratie consiste à laisser les décisions importantes à des représentants , appellés en france "Elus", qui sont chargés de prendre en compte la volonté du plus grand nombre.
      Qui sont sensés prendre en compte la volonté du plus grand nombre.

      Cela pose un problème grave : est-ce qu’il faut prendre compte de l’avis du plus grand nombre ?
      C’est l’argument massue des ennemis d’une vraie démocratie.
      Ils fournissent des contre exemples à l’aide de sondages : 70% des français seraient en faveur du retours à la peine de mort, alors que l’élite républicaine est majoritairement contre.

      Je ne dirais pas "c’est des conneries".
      je dirais simplement, que se passerait-il par exemple , si dans l’éventualité d’un retour à la peine de mort en france, il soit proposé que les victimes de crimes soient les executeurs de la sentence ?
      Dans ce cas, la majorité , même très réactionnaire, réflechirait un peu avant de dire "OUI" à la peine de mort.

      le peuple dans sa majorité interdirait la peine de mort. J’en suis convaincu.

      Mais dans le cas contraire, si une propagande folle , sécuritaire, angoissante, ne parle que de criminels, de terroristes, de viols, et d’assassins innocentés, alors dans ce cas, la majorité dira "OUI".

      Donc la clé est l’accès aux médias pour l’information.

      Je ne disgresse pas, je fais un parallèle avec cette histoire d’anti-capitalisme.
      Pour y réflechir, se demander quel est le pourcentage approximatif de la population en france qui a un intérêt immédiat au maintient du système économique actuel.

      Donc on peut être CONTRE (ANTI) beaucoup de choses sans être pourtant un extremiste intolérant.

      Je suis d’accord avec l’auteur du livre : l’anticapitalisme n’est pas tout, mais il est beaucoup.

      jyd

    • La démocratie est un processus qui ne se résume pas à une majorité et une minorité.

      Même nos systèmes de démocratie, qui sont très limitatifs, essayent depuis longtemps de se doter d’amortisseurs qui essayent par exemple d’empecher une majorité de fracasser une minorité, pas toujours avec succes d’ailleurs (car le coeur du pouvoir n’est pas régi par un fonctionement démocratique, je parle là des entreprises).

      Cop.

    • de Claude d’Auvergne a Jean-yves du Languedoc.
      Merci pour l’attention que tu as porté a mes ecrits. j’ai pas fin de réfléchir, je te rajouterai quelques mots dans la journée (probablement).
      Mais tout de suite, des trucs, rapides.
      a) je ne suis pas contre les capitalistes, je suis contre le capitalisme, qu’ils accumule du capital ne me génerait pas trop, si corrolérement la soufrance et la misére croissait sur le monde... tu vois.. nuance,
      b) le niveau d’études et l’appartenance bourgeoise sont deux choses différentes. Un de mes deuil est de n’avoir pas fréquenté l’enseignement supérieur.
      b1) pareque ça m’aurais évité de m’abimer la santé et le corps dans des travaux de maneuvre du batiment-TP, pedant quelques années.
      b2) parceque ça m’aurait permi de mettre (enfin je crois) de l’ordre, des structures dans mes idées.
      Je ne me souvient pas d’avoir parlé d’especes de bourgeois, pires ou moins pires... Tu sais quand je suis arrivé au Quartier Latin, en 68, mon premier etonnement à été "mais que les filles sont jolies ici, et en bonne santé" !
      Allez... salut à tous, câlins aux filles. Claude d’Auvergne

    • De Claude d’Auvergne a Cop.
      tu sais, quand on est, comme je le suis, un vieux militant,on a l’imprésion de répondre toujours aux memes questions, posées avec de mots différents... mais...
      Salut à toi, a+ Claude

    • DEMOCRATIE... QUAND TU NOUS TIENS !

      Je suis anti-capitaliste... mais çà n’empêche pas le capital de m’en mettre plein la gueule depuis 56 ans !
      Je suis alter-communiste, parce que Staline et toutes les pratiques qui s’y attachent, ou rattachent, forment une tâche terrible sur mon idéal de société... mais je n’ai pas encore vu l’ombre d’un progrès social dans le sens de cet idéal !
      Je suis autogestionnairophile et je crois que c’est le Peuple qui écrira et bâtira, à travers les aléas du combat social les pages de la société fraternelle que nous avons rêvé...
      J’ai passé toute ma vie à l’école depuis l’âge de 5 ans et je peux vous dire qu’aucun diplôme ne dispense personne de chercher (difficilement) comment mener sa vie dans le sens de son idéal !
      Je ne pense pas que dire des choses compliquées facilite la compréhension des autres, même si la science est nécessaire à éclairer le futur, tous les métalangages ne sont pas forcément scientifiques...

      Voilà, donc.

      Une fois de plus, ce sont les luttes qui éclairciront les horizons.

      NOSE

    • Tout à fait d’accord, seulement acceptez que moi aussi, intello, je mêne la lutte selon ma façon à moi, avec les outils du bord : la pensée. Pour en revenir au début de cette discussion, je clarifie pour ceux qui n’ont pas nécéssairement suivi les dessous des échanges entre l’auteur et moi-même.

      On me présente une soi-disante analyse de "l’Anticapitalisme." Je remarque que c’est tout dans l’abstrait, comme un oral d’examen. La forme même de la présentation porte à faux. L’explication, c’est que l’auteur n’a aucune familiarité avec les écrits de : Adorno, Horckheimer, Benjamin, sans compter Pannekoek, qui justement discutent longuement du problème de la démocratie anti-capitaliste, de la difficulté de combattre le capitalisme du dedans. Tout au plus, l’auteur parle un peu du passage à la fin de "Capital I" où Marx discute du problème, "Socialisme ou Barbarie ?" et même là j’ai l’impression qu’il a mal compris. Donc, pourquoi continuer la discussion ? Je sais qu’il ne sait pas et il sait que je le sais.

      Je vous dis ça à vous, bien sûr. La pensée pour le penseur, c’est comme le volant pour le chauffeur : ç’est mon outil de travail. Faut la respecter.

       Celui de New York

    • Aucun problème avec moi... Chacun ses outils ! L’important c’est le travail à l’oeuvre commune !

      NOSE

    • Re-bonjour claude d’auvergne

      Je connais un peu le domaine du BTP.
      La preuve :
      Dans un 3G2.5, le fil vert/jaune est le fil de terre. Ce calibre est prévu pour les PC.
      Et une bonne terre évite aux différentiels de disjoncter.

      je me suis encore mal exprimé.
      Je n’essayais pas de faire mon fier.

      je disais juste que le niveau d’étude ne faisait rien à l’affaire.
      Mais au niveau de la démocratie, c’est exactement ce que j’ai pas réussi à te dire clairement, on se fout normalement de savoir si le citoyen est beau, riche, intelligent ou les trois à la fois.
      Chacun doit pouvoir exprimer son point de vue et être certain d’être entendu.

      C’est en cela que la démocratie au sens initial du terme n’a rien de réel.
      C’est un mot dans lequel on peut mettre n’importe quoi (voir le parti de Madelin, Démocratie Libérale, alors que ce type vient d’un groupuscule d’extreme droite , Occident)

      jean-yves (né quelque part mais n’en étant pas fier, vivant au languedoc actuellement)

    • Claude d’Auvergne a jean-Yves,
      attend, attend, si j’ai préciser d’Auvergne, c’est parceque il existe un autre Claude, de Toulouse , je crois.
      Si j’ai indiqué que j’etais ignorant c’est pour que l’on excuse mes fautes d’ortografe et de frappe.
      Bon, j’ai un pote qui est lignard a E.D.F. il me disait l’autre jour"ceui qui trouvera une bonne protection contre la foudre il fera fortune".
      bon ça s’améliorait peu à peu mais avec la privatisation on va rigoler. déjaà l’equipe de lignard dans laquelle bosse mon pote va étre déplacée on ne sait ou, mais loin. dans ma maision la terre :
      les nouvelles instalations : le jaune vert double de section des autres fils.
      conexions entre les terres, dans la maison ?
      la terre elle-méme 40 m (plein ouest) a 1m en terre du 50² nu (bien sur).
      ça va mieux, mais ça dijoncte encore. plus facilement sil’orage se trouve a queques km que tout pret.
      Pour te dire que nous avons des savoirs commun
      iEncore un truc : je ne suis pas fier d’ètre né en auvergne,d’abord je n’y su pas né, je ne sais pas exactement ou je suis né, mon acte stipule (pas-de-Calais) aloos que me famille est provençale !! je n’y attache pas d’importance, je me marre.
      Par contre je suis bien content de vivre en Auvergne, c’est un tres beau pays. Et au réferendum sur l’Europe dans la commune que j’habite, on à dit non a 75% deux autres limitrophes aussi.
      Et aux derniers législatives le seul député coco elu et non sortant vient de notre circonscription.
      Alors la démocratie, nous ne sommmes pas tres éloignés, toi tu dis en démocratie, tout le monde doit s’exprimer et être écouté Moi je répond bravo, super, hyper, Sauf que à ma connaissanc des démocratie comme ça j’en connais pas. Elle son comme un vélo a qui j’ai mis une paire d’ailes, il ne devient pas un avion pour ça.
      on prend en exemple la France : selon les chiffres des derniéres présidentielles.
      Un parti majoritaire, une opposition de sa majesté.
      Le président n’ait pas majoritaire dans sa famille politque (la droite)
      l’opposition de sa majesté n’est pas majoritaire dans sa famille politique.
      Aux Etats-Unis : on a bien vu dans quelles conditions a été proclamé le scutin
      Bien à toi a + Claude