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Libérez Julien Coupat ! (video)

Publie le vendredi 1er mai 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

de Irène Terrel (avocate de Julien Coupat)

Tout ou presque a été dit sur le dossier, sur l’inconsistance des
charges, sur la présomption de culpabilité dont bénéficient les détenus
politiquement ciblés, sur les détentions provisoires qui trop souvent
sont la règle, sur l’absurdité de l’épithète "terroriste" accolée à une
dégradation purement matérielle, sur la toute-puissance du parquet, sur
les dérives tentaculaires des lois antiterroristes, sur la
criminalisation à découvert de l’édition, sur l’expansion à l’infini des
répressions, ici les bandes, là, les cagoules, etc.

Tous ou presque ont exprimé leur indignation, leur solidarité, leur
intérêt, pas une émission politique, culturelle, branchée ou pas, du
matin au soir, pas un blog, pas un journal qui n’y soit allé de son
couplet pro-Tarnac. Sûrement, bientôt des livres dévoileront le mystère
de la nuit des caténaires...

Et pourtant Julien Coupat est toujours détenu, sans même, au diable la
jurisprudence européenne, avoir été autorisé à étudier son propre
dossier... ! Cela fera bientôt six mois qu’il arpente les courettes de
la Santé, les sous-sols du Palais de justice, les cabinets des juges, et
qu’en rentrant le soir dans sa cellule, si petite qu’elle pourrait
devenir invisible, il découvre sa photo de filature sur l’écran de la
télévision...

Huit "terroristes" pourtant vite relâchés, abusivement dispersés depuis
dans l’Hexagone et, lui seul, toujours détenu, mais pourquoi ?

Pour s’être tu pendant quatre-vingt-seize heures de garde à vue
antiterroriste, pour avoir défié les convenances judiciaires, pour avoir
protesté contre les fouilles à nu, pour avoir refusé les enquêtes de
personnalité, pour avoir ri parfois du questionnement des juges, pour
n’avoir pas livré ses goûts littéraires, ses penchants philosophiques,
ses opinions politiques, pour avoir sillonné le monde sans téléphone
portable et s’y être fait des amis dont il a tu les noms, pour avoir
refusé tous les fichages, pour avoir pensé, écrit, manifesté, voyagé,
pour n’être pas tombé dans le panneau des idéologies précuites, pour
avoir dérangé l’ordre morose d’un temps qui parfois passe si lentement,
bref pour avoir à sa façon "travaillé à l’établissement conscient et
collectif d’une nouvelle civilisation" (Armand Gatti).

Déjà, souvenons-nous, le 19 décembre 2008, un juge des libertés et de la détention (depuis lors introuvable) avait ordonné sa libération, en
estimant "que dans ce dossier, toutes les personnes mises en examen ont été placées sous contrôle judiciaire (...), que Julien Coupat a été
interrogé (...), que la détention provisoire de l’intéressé n’apparaît
pas aujourd’hui indispensable à la manifestation de la vérité (...),
qu’il offre toutes garanties de représentation, qu’au surplus, il n’a
jamais été condamné". C’était compter sans l’acharnement désespéré d’un parquet mis à mal.

Une nouvelle demande de mise en liberté a été déposée au nom de la
simple application de la loi française : "La personne mise en examen,
présumée innocente, reste libre" (article 137 du code de procédure pénale).

"Vous tiendrez votre liberté de ce que vous aurez libéré...", écrivait
le poète Joë Bousquet. Que tous ceux qui se sentent concernés demandent
avec nous la libération immédiate de Julien Coupat.

http://www.lemonde.fr/opinions/arti...

Messages

  • ca fais mal au ventre, on le sait, on pense a lui puis on l oublie desfois mais k elle honte de vivre daans ce pay s , dans ce monde

  • Un homme présumé innocent est en prison depuis 6 mois, il est accusé d’ avoir retardé un train mais aussi plus certainement de ne pas rester sourd aux cris de désespoir des quart et tiers monde quand tant de ses concitoyens les ignorent en augmentant le niveau de leur consommation. Un homme conscient qu’ en de telles circonstances préférer la distraction à l’ assistance ne sied qu’ au barbare eu l’ illusion de détourner ces poëtes quelques instants de leurs programmes en arrêtant un train. Je rappelle qu’ il n’ est que présumé vivant.

  • pour Julien la liberté, pour l’agitée de l’interieur la demission avant d’envetuelles poursuites puisu’elle ment.