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Loi sur la prévention de la délinquance
Publie le mercredi 2 mai 2007 par Open-Publishing2 commentaires
Loi sur la prévention de la délinquance : tabassez, vous n’êtes plus filmés !
Une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et 75000 euros d’amende condamne désormais quiconque diffusera sur le Web des images d’agression ou d’actes de violence.
Dit comme ça, on ne peut qu’acquiescer à une loi qui semble avoir pour but de mettre fin au "happy slaping", pratique qui pousserait les ados à taper sur n’importe qui pour filmer et balancer la séquence tabassage sur internet.
Mais si, cachée derrière, se trouvait tapie une nouvelle atteinte à la liberté d’expression.
Quid des vidéos amateurs montrant, par exemple, les violences policières ?
Si les médias étrangers s’interrogent, les nôtres restent étrangement muets sur la question...

Messages
1. Loi sur la prévention de la délinquance , 2 mai 2007, 17:47
La violence policière n’existe pas, c’est bien connu [sic]. Donc la loi ne s’applique pas aux actes commis par des policiers. Donc ils sont filmables et diffusables.
Si condamnation il y avait, il faudrait que la justice déclare que les actes filmés sont des violences... policières, contre lesquelles on serait en droit de porter plainte.
Ou alors on aurait affaire à une justice qui se contredirait et serait incohérente. Impensable dans un état de droit !
Circulez, y a plus rien à voir !
1. Loi sur la prévention de la délinquance , 4 mai 2007, 01:24
DERRIERE SARKOZY SE POINTE UNE SOCIETE DISCIPLINAIRE.
– Qu’est-ce qu’une société disciplinaire ?
Une société disciplinaire ce n’est pas le fascisme ni l’Etat policier même si l’on y tend. C’est une société qui pratique largement le contrôle social (1), donc une société qui restreint la liberté d’aller et de venir en accroissant le dispositif pénal et les pouvoirs de police. C’est une société qui pénalise les problèmes sociaux, qui pénalise aussi les pauvres et les immigrés ou les sans-papiers. C’est une société qui ne sait plus distinguer la prévention de la répression.
Elle se met en place avec l’aval des masses (2) obsédées par la peur de l’autre et sensible au discours sécuritaire des libéraux impuissants à répondre à l’insécurité économique crée par les licenciements. En effet, au lieu de chercher une réponse économique et sociale protectrice qui s’attaquent directement aux inégalités et au chômage les artisans de la société disciplinaire choisissent au contraire les solutions économiques et sociales néolibérales qui précisément accroissent le chômage et l’exclusion . Il ne reste alors que la répression, l’exclusion et l’enfermement voire l’élimination : que la "racaille crève" ! Vive l’eugénisme !
– Danger, le pire est qu’ils n’ont pas d’autres solutions : il n’y a que la fuite en avant !
La société disciplinaire met la justice et les agents des services publics sous les ordres des maires et des préfets pour faciliter les opérations de police. Fondamentalement le coeur et la raison chavire car il "faut punir les individus et non pas rechercher les causes sociales ou psychologiques de leurs difficultés".
C’est cette ignorance volontaire des causes sociales de la délinquance qui constitue une régression considérable . Nul ne pense qu’il faut abolir les prisons. C’est tout au autre chose que de penser que la prison est la solution ! La société disciplinaire est une société carcérale ou la police et la justice enferme aisément car la prévention n’existe plus comme remplacée par tout un discours sociobiologisant et fataliste sur la délinquance . Ici l’histoire n’indique-t-elle pas qu’elle peut mener au pire. D’autres peuvent ici prolonger mon propos.
En attendant, contre la barbarie, il va falloir s’engager et voter contre Sarkopen. Puis montrer qu’une autre orientation est possible dans le discours mais aussi dans les actes.
Christian Delarue ATTAC et MRAP
(1) */Lire : /**/Surveiller et Punir :
l’exemple du projet de loi "prévention de la délinquance"/*
/Texte de l’intervention de* Evelyne Sire-Marin*//,
magistrat, //coprésidente de la fondation Copernic
et membre du Syndicat de la magistrature
au colloque du 17 juin 2006 /*
"pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans"*.*
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*publié dans COPERNIC FLASH
le 13 Septembre 2006 (en version pdf)*
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(2) "Masse" car toutes les classes et couches sociales peuvent connaitre ces craintes y compris les ouvriers et employés. Mais comme pour le racisme, ce sont les élites adeptes du néolibéralisme qui alimentent ces craintes.