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Lorient : Plus de 1.500 lycéens dans la rue
Publie le jeudi 18 décembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire

Malgré le report du projet, les lycéens ont l’intention de "remettre ça" toute la semaine. La police s’inquiète.
Le syndrome brestois va-t-il frapper ? Bien malin qui peut le dire. Lundi dès 8 h, 400 lycéens environ se sont rassemblés à Dupuy-de-Lôme (dont une cinquantaine de Port-Louis). Ils ont décidé de faire le tour des établissements voisins. Ils ont été entendus et suivis à Colbert et Marie-Le Franc.
Pas de leaders, pas de tracts
Du coup, vers 9 h 30, ils étaient près de 1 500 à prendre le chemin de l’Université. Première déception : les étudiants ne leur ont pas emboîté le pas. A Saint-Jo non plus, le mouvement n’a pas rencontré d’écho véritable, tout au moins le matin.
Les manifestants sont repartis vers Dupuy. Ils ont traversé le lycée avant de rejoindre le centre-ville, puis la Gare d’échanges. Manifestation bruyante, mais gentille.
Aucun incident, aucune dégradation le long du parcours. Mais pas non plus de vrai slogan ni d’encadrement. Où sont les leaders ? Il n’y en a pas. Où sont les tracts ? Pas imprimés. Y aura-t-il une assemblée générale ? Personne ne sait. « De toute façon, ça ne sert à rien, dit un lycéen. Pour nous, c’est clair : la réforme Darcos, on n’en veut pas. Demain, après-demain, on redescendra dans la rue. Sa réforme, il peut la retirer tout de suite, le ministre. Sinon, ça va se durcir. »
C’est aussi la crainte de la police nationale. « Globalement, ça se passe très bien, estime un officier de police. On peut dialoguer avec eux, on prend les précautions indispensables, mais ils sont réglo. Ce qu’on craint, c’est que le mouvement se poursuive et qu’il attire des casseurs. Il suffit de quinze ou vingt gars décidés dans une manif où ils sont mille, pour que tout bascule. On n’est jamais à l’abri. Si ça dure, ça peut aussi donner des idées aux gars de la SBFM ou de la sous-traitance. Et s’il y a la jonction entre les ouvriers et les lycéens... »
Entre midi et deux heures, le cortège a grossi. D’abord avec l’apport des Lanestériens de Jean-Macé, que les Lorientais sont allés chercher à leur lycée, faute de pouvoir occuper la voie ferrée. Puis avec les élèves de Saint-Jo, sortis à midi, et avec près de 400 Hennebontais, arrivés à pied... D’où le slogan, repris en début d’après-midi : « On n’est pas fatigués ! » Les lycéens sont restés un quart d’heure devant la sous-préfecture, avant de reprendre leur déambulation un peu au hasard.
L’annonce du report de la réforme ne semble pas avoir tempéré les ardeurs des manifestants. « Le report d’un an, on s’en f... C’est le retrait du projet qu’on veut. Darcos, s’il continue, il va avoir son mai 68 en décembre. »
Messages
1. Lorient : Plus de 1 500 lycéens dans la rue, 18 décembre 2008, 10:56
16 décembre : précaires, chômeurs et salari(é)es Pôle Emploi dans la lutte et dans les rues
mercredi 17 décembre 2008 par Réseau Solidaire d’Allocataires
Il y a des jours ou l’a l’impression, le soir en allumant les infos, de tomber sur une sitcom avec décor factice et coups de théâtre en carton pâte, que ce qu’on voit sur l’écran n’a rien à voir avec les rues qu’on a traversées la journée durant.
Ainsi, ce 16 décembre, images de grands magasins enguirlandés et cernés par la police sur toutes les chaînes. Les Terroristes, toujours les Terroristes...
Mais on attend en vain d’autres images : on a participé aujourd’hui à deux manifs, et sur le chemin, on a croisé dans le 13ème une centaine de salari(é)es qui manifestaient devant le siège de leur boite, des jeunes d’IUT, de lycées et de facs mobilisés par centaines dans le 5ème arrondissement et également une manif d’infirmiers et d’infirmières. Tout cela, les journalistes ne l’ont pas vu, ou à peine, et les précaires en lutte, dont nous sommes ont certes agi partout en France, mais n’auront le droit qu’à quelques fugaces prises de vues sur les chaines d’info...
Alors à nous de raconter nos luttes pour les faire exister...
Le matin, dès 9H, nous étions à la Plaine Saint Denis, pour la grand messe inaugurale de Pôle Emploi.
En effet, la veille, nous avions fait un Café de la Colère à l’ANPE d’Argenteuil : la date n’était pas choisie par hasard, les agents organisaient une journée de "deuil" pour protester contre la disparition de l’ANPE et son remplacement par la Machine à Radier Pôle Emploi. Le "deuil" à Argenteuil donna paradoxalement une ambiance du tonnerre à l’agence : les salari(é)es portent tous des pancartes, et notre arrivée avec le Café et les journaux donne lieu à bien des discussions.
Celles ci ont donc dès le lendemain des résultats concrets : invités par les agents, nous sommes quelques précaires à nous joindre à leur initiative : ils sont une bonne cinquantaine devant un centre de conférences luxueux ou Christian Charpy a invité l’ensemble des cadres de la défunte ANPE pour leur présenter "Pôle Emploi".
En fait, la veille devait se tenir un Conseil d’Administration : mais Charpy a informé les syndicats que celui-ci était annulé sans raison.
On change d’époque et manifestement le Président de Pôle Emploi a décidé d’en finir, même avec les instances symboliques qui pouvaient donner l’impression que les salari(é)es étaient vaguement associés à la définition des politiques de l’Emploi.
A la place du Conseil d’Administration, Christian Charpy s’offre donc une tribune, devant des cadres soigneusement sélectionnés....
En effet à l’entrée, un service de sécurité impressionnant s’assure qu’aucun agent animé d’esprit critique et donc reconnaissable au port de tracts, de badges ou de drapeau ne pourra aller gâcher la sauterie.
De ce qu’on voit à travers les vitres, l’abandon de cet esprit critique permet en tout cas d’obtenir un petit déjeuner copieux, servi par des hôtesses. Pour sa première messe, Pôle Emploi a en tout cas fait reculer le chômage, il y a là un paquet de CDD d’une demi journée !
Et quand les salari(é)es manifestant(e)s se fâchent et décident collectivement d’entrer, ils sont repoussés, et pas gentiment, comme de vulgaires chômeurs qui voudraient être reçus à l’Assedic sans rendez-vous.
En tout cas, en cette période de vaches maigres pour les chômeurs, et de déficits soit disant abyssaux, les fonds de tiroir ont été grattés et manifestement il restait de la marge : les cadres arrivent dans des cars, mais chaque car de soixante places au moins contient au maximum une quinzaine de personnes.
Le titre de notre tact "Radiez les tous, il travailleront pour rien " en fait en tout cas sursauter plus d’un .
Manifestement la direction ne s’attendait pas du tout à trouver des précaires au côté des agents.
Les agents de Pôle Emploi, nous les retrouvons l’après midi aux côtés de milliers de précaire, devant le MEDEF ou se tient la première journée de négociations à l’Unedic.
Dans les salons du patronat, les directions syndicales et les organisations patronales sont réunies à huis clos pour mettre en place de nouvelles suppressions de droits et de revenu. A la télé, le soir, on fera comme si ça ne concernait que les "chômeurs" et les "intermittents".
C’est comme ça à chaque négociation, on met en avant deux catégories qui ne correspondent plus à grand chose dans la réalité du précariat, ou on passe de l’emploi au licenciement et inversement de plus en plus vite. Quant au terme "intermittent", il recouvre de dizaines de métiers différents, et rares aujourd’hui sont ceux, qui pour survivre ne sont pas aussi contraints de se rabattre sur le RMI, ou de prendre des boulots sous payés en plus de l’activité qu’ils ont choisie.
Mais depuis des annés, bourrage de crâne oblige, pas mal de gens quand on dit "chômeurs" pensent "assisté(e) ", et associent "intermittent(e) à privilégié.
Du coup, beaucoup ne se rendent compte qu’ils sont concerné(e)s par les destructions de droits qui se négocient à l’Unedic quand ils se les prennent en pleine tête.
Ainsi, la dernière Convention en 2006, avait compliqué et réduit l’accès aux droits à l’indemnisation pour les intérimaires, les saisonniers, et tous ceux qui enchainaient les CDD ou survivaient en CDI à temps partiel.
Belle anticipation du patronat et des syndicats signataires ! Car aujourd’hui , sous prétexte de crise, la plupart des intérimaires de l’industrie sont jetés dehors et du fait de la convention 2006 n’ont droit à rien ou presque rien.
Dans le secteur saisonnier, les salari(é)s n’ont réalisé que le printemps dernier, que la réduction de la période ou l’on peut bénéficier de ce statut les laissait cette année sans aucune ressource dans les basses saisons, d’où les mouvements de gève dans les stations de ski, par exemple.
Et la durée minimum d’indemnisation avait été revue à la baisse pour tous : six mois au lieu de sept...En cette période ou le chômage remonte, ou les moments sans boulot s’allongent pendant que la durée des CDD se réduit, un mois de moins de chômage, ça compte, surtout quand l’accès au RMI est impossible , par exemple pour les jeunes ou pour un nombre croissant de précaires à qui on refuse des titres de séjour longs...
Mais si la convention UNEDIC 2006 est passée comme une lettre à la Poste, ce 16 décembre, on sent qu’en tout cas, le nombre de salari(é)s qui réalisent ce qui est en jeu est en nette augmentation.
Au métro Varenne, c’est bien un millier de personnes qui part en cortège vers le MEDEF : le rendez-vous était donné pour les "intermittents", mais dans le cortège, il y de tout, aussi bien les techniciens que les musiciens, et autant de salari(é)es qui ont encore accès au régime spécifique que de Rmistes qui en sont exclus.
Devant le MEDEF, même diversité des "statuts" officiels : beaucoup d’intérimaires, avec ou sans papiers, beaucoup de saisonniers, des précaires en contrat aidés, pour certains agents de Pôle Emploi. Le cortège venu du Havre compte même de nombreux dockers.
Alors, ce n’était qu’une manif, mais elle devait avoir de la gueule, vu de la terrasse du MEDEF. D’aucuns là haut, permanents syndicaux ou représentants du patronat ont du trouver le feux de cartons allumé sur la place pas si symboliques que ça !
Car il y avait longtemps qu’autant de précaires n’avaient pas pris le temps qu’ils n’ont pas, entre l’emploi contraint et fatiguant, et le contrôle permanent, pour venir jusqu’au coeur des quartiers bourgeois crier la colère qui monte.
D’ailleurs, cette mobilité du précariat inquiète tellement que du côté de la bourgeoisie, le bannissement pénal est de retour : la veille plusieurs jeunes précaires s’étaient ainsi vu signifier par le tribunal une interdiction de 8ème arrondissement jusqu’à nouvel ordre.
Ils avaient eu l’impudence de manifester leur solidarité avec les précaires grecs sur les Champs Elysées !
Le patronat aime les précaires flexibles et mobiles, mais uniquement sur un parcours imposé, de la misère en emploi à la misère sans emploi, et c’est tout.
A nous de prendre ensemble, les chemins de la lutte, et de la solidarité.
Et si vous avez raté la manif, pas besoin d’attendre la prochaine pour agir ou rencontrer d’autres précaires.
Le prochain Café de la Colère du Réseau a lieu ce vendredi 19 décembre, à la CAF , 101, rue Nationale, 75013 , métro Nationale.
Une occasion de prendre contact, de venir chercher une solution collective à un problème de radiation, de coupure EDF, de harcèlement de l’ANPE ou du service RMI...
A propos du Reseau Solidaire d’Allocataires
Contact mail : ctc.rsa@gmail.com Tel : 09 54 70 66 22
Le Reseau est exclusivement composé de précaires solidaires, en emploi ou non. Ni spécialistes, ni permanents associatifs, au sein du collectif nous avons fait le choix de l’indépendance matérielle et financière : nous ne demandons aucune subvention, et nous préférons tenir nos permanences dans les quartiers, dans les CAF et les ANPE plutôt qu’accepter une quelconque contrepartie en terme de liberté d’action ou d’expression en échange d’un local. Dans la même logique, chacun d’entre nous défend les options politiques, religieuses ou syndicales de son choix à l’extérieur du collectif, mais le Reseau Solidaires d’Allocataires n’est lié à aucun parti ou autre structure politique : nous construisons nos actions avec d’autres collectifs sur la base d’intérêts communs et non d’idéologies quelconques !
Nos permanences régulières :
Tous les mercredis de 15h à 16h devant le 23, bis rue Mathis Métro L7 Crimée
Tous les premiers vendredis du mois de 10H30 à 12H devant la CAF d’Argenteuil ( prochaine perm le 2 décembre )
http://www.collectif-rto.org/spip.php?article728