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MAIF + POLICE fini la cité U de Rêve... (video)
Publie le mercredi 17 octobre 2007 par Open-Publishing4 commentaires

Un rêve de cité U expulsé à la hache
de Manuel Domergue (Jeudi Noir)
Franchement, là, on s’y voyait tous. Jeudi Noir et Macaq avaient trouvé LE bâtiment idéal pour installer enfin la cité U dont on parlait depuis juin, pour laquelle 200 étudiants avaient déjà postulé. 2 500 m2 en plein Paris, au 85 boulevard Montparnasse, trois étages, les quatre ailes donnant sur une cour charmante, une cinquantaine de pièces d’environ 15 m2 chacune, eau chaude, électricité, chauffage, douches, bibliothèques...
On avait même poussé le perfectionnisme jusqu’à déménager un baby-foot. Depuis cinq jours, 50 étudiants et jeunes précaires s’y étaient installé en mode commando et avaient commencé à créer leur monde, organisé des tours de garde et de cuisine, confectionné des banderoles ("136 000 logements vides à Paris, 50 de moins", "Etudier sans précarité", "Cité U libre").
Il fallait les voir, ces cinquante-là : un rêve d’équipes de colocataires en galère de logement : des artistes, des philosophes, un expert d’installations énergétiques écolos, des doctorants congolais en droit, des expulsés de cité Crous de banlieue, une mère de famille qui loge chez un marchand de sommeil, et même une étudiante-militaire sergent ! La crème, on vous dit ! Toute la crise du logement étudiant résumée en un seul lieu, ça c’est subversif. On avait prévu une belle inauguration ce matin mercredi.
L’immeuble appartenait à l’Etat qui en avait fait les locaux du secrétariat d’Etat à l’économie solidaire (supprimé par Chirac en 2002) puis de la défenseure des enfants. Deux jolis symboles pour une réquisition citoyenne.
Pour expliquer le manque criant de logements sociaux, l’Etat se défend toujours en expliquant qu’il manque de place. Et pourtant, l’an dernier, il a préféré vendre cet immeuble au plus offrant, en contradiction avec les objectifs de la loi Engagement national pour le logement de 2006.
C’est la MAIF qui en a hérité. Mais si, la MAIF, vous connaissez, « l’assureur militant ». Je m’étais dit qu’avec eux, on était tranquilles, une mutuelle, dont je suis sociétaire de surcroît, n’allait pas se comporter comme un vulgaire CIC, qui avait menti comme un arracheur de dents quand on avait occupé ses locaux vides rue de la Banque en janvier.
Eh bien c’est raté, l’assureur militant ne s’est pas transformé en « bailleur militant ». Quand hier matin des ouvriers ont repéré que l’immeuble était occupé, ils ont appelé la police qui s’est positionnée à grands coups de boucliers, et à grands renforts de cars de CRS (on en a compte 15). Ils n’attendaient plus qu’une chose : le feu vert de la MAIF.
Réunion au sommet chez les assureurs des instituteurs, jusqu’à ce que l’ordre tombe à 16 heures : envoyez les CRS, au mépris de la loi (nous étions installés depuis plus de 48 heures, dès lors la loi interdit une expulsion sans décision de justice). Ils avaient, prétendent-ils, des tas de travaux à faire. Le problème, c’est que dans leur précipitation, ils en avaient oublié de mettre un permis de construire, hyper crédible ! Ah, ces « militants » !
Nous nous sommes battus comme des lions, repoussant plusieurs fois les assauts des CRS, au cri de « Chabal avec nous », faisant presque jeu égal avec le pack de la police, avant qu’ils nous renvoient dans nos 22, entrent par le deuxième étage, démolissent la caméra d’un journaliste gênant et expulsent manu militari les occupants, même Augustin Legrand, des Don Quichotte. Notre pote Aladdin (oui, c’est son nom) a résisté jusqu’au bout en s’agrippant à la corniche du deuxième étage, mais cette fois-ci ce sont les pompiers qui ont dû sortir deux grandes échelles (la première on s’était assis dessus) pour ramener enfin ce pauvre bâtiment dévasté par la police à sa vocation originelle : la vacance. Tout est rentré dans l’ordre dormez braves gens…
Pour interpeller Valérie Pécresse, nous lui avions dédié cette « Cité U Valérie Pécresse ». En effet, celle qui s’était autoproclamée « ministre des étudiants » avait trouvé de bonnes idées face à la crise du logement étudiant (1 sur 13 seulement en cité U, les autres livrés en pâture à la bulle immobilière) : la colocation (elle a quand même fait l’ENA et HEC pour dégoter cette idée !) et une rallonge budgétaire faramineuse de… 5,7 millions d’euros. Nous, notre colocation en valait à peu près autant, alors ça valait bien un clin d’oeil. Ca ne l’a pas amadouée apparemment.
Son gouvernement a décidé qu‚au lieu de régler la crise du logement, on allait en supprimer les manifestations. Les tentes du DAL rue de la Banque ? Rasées, chaque nuit, leurs habitants harcelés pendant dix jours, leurs couvertures volées par de courageux policiers. Les étudiants qui, début septembre, squattaient rue de la Faisanderie dans le XVIe ? Délogés toutes affaires cessantes. Ceux qui s’incrustent dans le VIe à Montparnasse ? Assaut par les CRS de leur chambre à la hache (véridique, « avec cœur et humanité » comme disait Debré lors de l’expulsion de l’église Saint-Bernard en 1996).
On se souviendra de ce 16 octobre, lendemain de la trêve hivernale à Paris, veille de la journée mondiale de la misère partout dans le monde, comme d’un jour où les étudiants se seront fait déloger sans un mot de leur ministre Valérie Pécresse. Christine Boutin avait versé quelques belles larmes sur les SDF du canal Saint-Martin l’hiver dernier. Son ministère nous reçoit vendredi, Jeudi Noir ira vérifier pour vous si sa conversion au sarkozysme a asséché son cœur…
http://ministeredelacrise.blogs.lib...
(voir aussi les photos de Laurent Hazgui, diffusé par Fedephoto, sur Flickr)
Messages
1. MAIF + POLICE fini la cité U de Rêve... (video), 18 octobre 2007, 17:27
Aux lecteurs et redacteurs de Bellaciao,
partagez vos maisons et appartements avec cette ’’fine fleur’’....
Vous ne voulez pas ? La MAIF non plus.
alors soit vous etes des racistes, soit la MAIF ne l’est pas.
1. MAIF + POLICE fini la cité U de Rêve... (video), 19 octobre 2007, 04:19
C’est pas tout a fait la meme chose, pour commencer mon appartement je l’occupe. Et je vois pas le rapport avec le racisme.
2. MAIF + POLICE fini la cité U de Rêve... (video), 19 octobre 2007, 06:33
Qui a dit que la MAIF était raciste ? L’auteur a juste dit qu’elle était militante. En plus elle assure, visiblement. Enfin, le Sarkozysme est sûrement un illettrisme...
3. MAIF + POLICE fini la cité U de Rêve... (video), 19 octobre 2007, 14:16
MAIF, assureur matraquant.
Sur les CRS, on savait. Sur la MAIF, on en apprend tous les jours.
Dans ma famille, on est assurés à la MAIF, tout : voitures, habitation.
En 2003, la sécheresse fissure ma maison. L’expert de la MAIF invente deux raisons : j’ai creusé une cave et les fissures sont anciennes, pleines de lichen. Deux mensonges. J’exige une contre expertise (dont je dois acquitter la moitié du coût). Le contre expert, obligatoirement choisi sur une liste de la MAIF, discute beaucoup en aparté avec le premier. Il constate devant moi les deux mensonges, mais ne les note pas dans son rapport. Malgré mes demandes, il refuse de le faire. Mais il note un défaut dans les fondations (qui avaient paru normales au premier). Dans l’attente d’un rapport complet, je ne lui paie qu’une partie de ce que je lui dois. Il m’envoie ses avocats.
Sûr de mon bon droit et furieux d’être soupçonné d’escroquerie à l’Assurance par le premier « expert » (sic) et menacé des tribunaux par le second, je prends conseil et voici ce que j’apprends de mon avocat :
– Les experts ne se contredisent pas.
– Une partie de leurs revenus vient des Assurances.
– Les Assurances ont délibérément décidé de ne pas rembourser les dégâts « sècheresse 2003 ».
– Le seul moyen c’est de les attaquer : trois ans de procédure, 60 000 euros de frais. Là on peut gagner. Pas sûr : les experts sont souvent « experts auprès des Tribunaux », ça n’aide pas.
– 99 % des assurés renoncent.
– Pour les rares (fortunés) qui s’entêtent, c’est 3 ans qui passent avant la fin des deux expertises, plus 3 ans de procédure. Total : six ans pendant lesquels l’Assurance fait fructifier l’argent qu’elle leur doit. Pendant ce temps, les réparations ne peuvent être faites.
J’ai payé.
Si quelqu’un connaît une Assurance, non pas plus honnête (ne rêvons pas), mais moins chère que la MAIF, je suis preneur.
Le Conseil National de la Résistance avait inscrit dans son programme la gestion des Assurances par la Nation. C’est pas une bonne idée à reprendre, ça, avec celle du Droit au logement ?
Maxime Vivas