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MORT D’UN SYNDICALISTE AUX COMORES : SILENCE... ICI ON TUE
Publie le samedi 18 juillet 2009 par Open-Publishing1 commentaire
La catastrophe de l’airbus A310 qui a secoué la communauté nationale est malheureusement venue éclipser au second plan un autre drame tout aussi condamnable. Il s’agit du décès plus que suspect de Farouk Mohmed, l’ancien secrétaire général du syndicat des agents du ministère des finances. Excepté la manifestation organisée par sa famille et ses amis, la disparition de cet enfant du pays a été vécue dans l’indifférence quasi générale. C’est une injustice faite à sa mémoire car, les circonstances de son arrestation, ses conditions de détention et sa mort subite, soulèvent plus que des interrogations.
Je ne sais pas si mes compatriotes parviennent à appréhender la gravité de la chose, mais cela devient extrêmement inquiétant. A l’occasion de la campagne pour la révision constitutionnelle, le défunt n’a fait qu’exercer son droit de manifester et d’exprimer ses opinions, un droit qui lui est accordé par la constitution de notre pays. Cela devrait-il inexorablement conduire à la mort ? Non.
Comment ce citoyen qui ne souffrait d’aucune pathologie au moment de son interpellation a pu succomber 2 mois plus tard d’une hémorragie interne ? Des témoignages recueillis, il ressort que pendant toute sa détention, aucun droit de visite n’a été accordé à sa famille. Cela est tout simplement scandaleux et inhumain. Quels que soient les faits qui pouvaient être reprochés à Farouk, l’Etat comorien et plus précisément l’administration pénitentiaire, avait le devoir de veiller à son intégrité physique et à lui accorder un procès équitable. A la place, il a eu droit à la mort.
Comme nous l’avions annoncé, le régime Sambi qui a complètement perdu la confiance du peuple, a tendance à se raidir. Inexorablement, les libertés publiques seront de plus en plus encadrées pour être, un jour, complètement interdites. Maintenant que l’islam est devenue religion d’Etat, il n’est pas exclu que la s
charia soit un jour appliquée comme le réclament certains illuminés. Nous vivons aujourd’hui une parodie de démocratie car, en l’absence de vrais contre-pouvoirs, notamment d’une assemblée nationale intègre, de syndicats forts et d’une opposition crédible et audible, nous assistons à une concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un monarque, lequel détient un droit de vie et de mort sur ses sujets. Cela est gravement inquiétant.
Nos inquiétudes sont nombreuses car dans ces circonstances, l’usage disproportionné de la force armée devient le seul moyen pour s’imposer. Comme vous avez pu le constater, pour garantir à tout prix sa victoire au référendum, le roi Sambi et son chef d’état-major n’ont pas lésiné sur les moyens. Les interdictions et la répression aveugle deviennent la norme. Malheureusement, tout laisse croire que la situation va encore empirer. Pour parachever son projet machiavélique et malhonnête de se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat en 2010, Sambi aura besoin d’une majorité absolue au congré. Nous restons convaincus qu’il usera de tous les moyens et principalement de la fraude pour y parvenir. Il n’y a aucun doute. La paix publique et peut être même la cohésion nationale risquent d’être soumises à rude épreuve.
Un syndicaliste, un enfant du pays est mort. Encore une fois et comme pour l’avion de Yéménia, on voudra nous faire croire que c’était « écrit », que c’était son destin. Nous refusons de souscrire à ce fatalisme imbécile. Nous demandons que toute la lumière soit faite. La mort de Farouk est-elle consécutive à des violences exercées à son encontre pendant sa détention ? Pourquoi une autopsie, qui aurait permis de déterminer les causes exactes du décès, n’a pas été pratiquée ? Vous pouvez manifester la plus grande indifférence à sa mort mais rappelez-vous constamment que cela aurait bien pu arriver à un membre de votre famille. En somme, tout ceux qui ne partagent pas la pensée unique dispensée par Sambi et qui oseront un jour l’exprimer, risquent de subir le même sort.
Enfin, les dirigeants actuels, les tortionnaires et autres collabos doivent savoir que leurs méfaits et leurs turpitudes ne demeureront pas impunis. Un jour viendra où ils devront rendre des comptes au peuple. Que Farouk repose en paix ! Un jour, justice lui sera rendue.
PARIS, le 18/07/2009 / KASSIM BACAR
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1. MORT D’UN SYNDICALISTE AUX COMORES : SILENCE... ICI ON TUE , 19 juillet 2009, 09:35, par www.orbspatrianostra.com
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