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MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon"
par PoPoPoPo
Publie le samedi 12 mai 2012 par PoPoPoPo - Open-Publishing6 commentaires
Il en a été l’âme, le porte-parole, l’incarnation. En Côte-d’Or, en Bourgogne, le PCF, c’était Claude Pinon. Ça ne l’est plus. Il vient de quitter son parti et s’en explique dans nos colonnes.
De Claude Pinon, on connaît surtout le militant communiste. Moins l’homme de lettres. Alors, quand le politique veut quitter « son » parti, il prend la plume : « Après avoir durant quatre décennies occupé des postes de responsabilités, du bas en haut de la hiérarchie, de la cellule à la section, de la fédération à la Région et au Conseil national avec des mandats électifs comme maire-adjoint de Dijon et vice-président du conseil régional de Bourgogne, j’ai décidé de quitter le PCF. « C’est après le constat, depuis quelques années, de désaccords, non sur les idées fondamentales issues du marxisme, mais précisément sur les pratiques et la stratégie. « Je n’oublie pas pour autant le rôle du PCF dans l’histoire de France, à bien des égards, le peuple lui doit beaucoup d’avancées sociales et culturelles essentielles à la vie quotidienne et au rayonnement de la France. « Je reste évidemment communiste, personne n’est propriétaire de cette belle espérance, pas même le parti qui s’en réclame. Il y a plus aujourd’hui d’anciens membres du Parti communiste que d’adhérents. Sa dissolution dans le Front de gauche n’est que l’aboutissement d’un long et inexorable déclin. « Je n’ai ni regret ni amertume, je respecte celles et ceux qui font encore confiance en ce parti, c’est aussi pour cela que je tenais à clarifier les choses. « Il s’agit désormais d’être communiste autrement, dans une autre séquence historique. »
« Le MUP n’est pas un supplétif du PS »
« C’est donc en toute lucidité et clarté que j’ai participé à la création du Mouvement unitaire progressiste (MUP) avec Robert Hue, sur un constat simple, le rôle des partis institutionnels de gauche existe, mais pour beaucoup il s’apparente comme un obstacle à la dynamique unitaire. C’est pourquoi le MUP s’inscrit dans le dépassement de ses structures anciennes qui ont perdu leurs forces attractives et prospectives, même si le contexte électoral de 2012 en masque la réalité profonde. « Le rôle du MUP n’a pas vocation à être un supplétif du PS, mais de dépasser les divisions issues du Congrès de Tours en 1920, pour aller vers une confédération des gauches françaises, créant un mouvement à l’opposé de stratégies qui dressent une gauche contre l’autre. 1789 a initié un processus historique d’émancipation humaine qui reste à achever. Prétendant mener à bien cette démarche, les différents communismes d’État du siècle dernier et le modèle socio-démocrate ont échoué, souvent au mépris de la vie humaine. « Je sais le pari difficile, il peut être gagné ou perdu, mais ce dont je suis convaincu c’est que des centaines de milliers de femmes et d’hommes de gauche se posent ce type de questions aujourd’hui. « J’espère que ces quelques lignes nous permettrons de réfléchir et de construire ensemble. »
Messages
1. MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon", 12 mai 2012, 22:28, par Buenaventura
je te conseille immodium pour soigner ta courante . fais vite tu pue hue§
2. MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon", 13 mai 2012, 10:33, par bern
le MUP est une succursale du parti socialiste
et n a aucun poids politique
3. MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon", 13 mai 2012, 11:09, par Copas
Où nous verrons que par delà les mots l’ami Claude Pinon ne revient pas à la social-démocratie mais à bien avant.
J’ai volontairement coupé le texte à cet endroit et j’en ajouterai le reste après pour comprendre que les choses pour notre ami vont bien au delà du désir d’effacer 1920 mais ont ambition d’effacer également le mouvement ouvrier comme force d’émancipation.
Bien revenons en arrière pour comprendre :
Sur le dépassement de la division de 1920 qui conduisit à deux partis dont un parti des communistes (le titre de PC apparu plus tard et encore après le F fut rajouté à PC), il y a là motif à des précisions importantes :
– Si déconsidérée soit-elle en 1920, ce qui restait de la social-démocratie restait organisée dans la classe ouvrière et avait de puissantes positions syndicales.
Le PS n’existe plus parmi les travailleurs en tant que parti se réclamant de l’émancipation des travailleurs, en tant que parti organisant des travailleurs en tant que travailleurs et membres d’une classe, etc...
Le PS a quitté définitivement la classe ouvrière au sens large du terme, de quelque point que l’on prenne (composition, organisation, pratique, théorique, etc). Dans les années 70 il avait encore quelques positions ouvrières dans le nord mais c’est maintenant fini, du moins pour les travailleurs encore en activité.
– De même le PC, scission majoritaire de la social-démocratie, avec plusieurs courants dedans (il faut se garder de simplifications outrancières sur la complexité de ce qu’était le PC à sa création) avait de puissantes positions dans la classe ouvrière.
Le PCF lointain successeur de la section française de l’internationale communiste (son premier nom) est devenu un parti qui n’a plus tellement de révolutionnaires dans ses rangs, bureaucratisé à l’excès, ayant participé à plusieurs gouvernements anti-sociaux, un parti qui n’organise pratiquement plus les travailleurs, encore moins en tant que membres d’une classe, qui a des relations qui se distendent peu à peu avec le mouvement syndical.
Le PCF est l’antithèse (et on peut prendre chaque point traité lors du congrès de Tours, qu’il soit toujours valable ou pas) des principes de sa création, et il ne s’agit pas d’actualisation d’un programme mais bien d’un revirement fondamental accompli au cours des décennies.
En quoi dépasser la division de 1920 aurait un sens aujourd’hui alors que les deux partis lointainement issus de cette division n’ont strictement plus aucun rapport avec ce qu’ils étaient à l’origine ?
Les deux partis ne sont donc plus de même nature.
De quoi parle-t-on ?
Mais dans ce que dit notre ami, il faut même revenir bien avant la scission de 1920, avant même les origines de la social-démocratie qui fut à sa création l’expression organisée de l’espérance d’une société où une classe se libérerait de la tyrannie d’une autre classe prédatrice.
Résumons, on revient avant Tours, mais où ? "Communismes et modèle socio-démocrates ont échoué" et je ne ferai pas l’injure à Claude Pinon de méconnaitre l’histoire, car effacer sociale-démocratie et communisme pour revenir en arrière et répartir de 1789, c’est liquider l’histoire du mouvement ouvrier, malgré les effets de manche jésuitiques et coups de brosse à reluire aux combattants communistes de la liberté.
Ca se discute, mais notre ami met le curseur sur les divisions des gauches (on comprend sa terreur de cette rupture qui se crée dans les passerelles entre bourgeoisie et camp des travailleurs, aussi vermoulu soit-il).
Et d’un certain point il n’a pas tord, une partie de l’histoire du PCF et certaines pratiques actuelles de ce parti, fut faite de politiques communes avec le PS, réactionnaires ces dernières 30 années, Claude Pinon incarne ainsi aussi une forme de continuité et de légitimité du PCF de ce point de vue, tandis que de l’autre des fractions de la classe exploitées, ulcérées et pleines d’amertume mettent la pression sur le PCF.
Mais il est clair que le retour en arrière de notre ami ce n’est vraiment pas le congrès de Tours, mais il va jusqu’à la révolution de 1789 qui fut l’ascension de la bourgeoisie au pouvoir politique en se servant des petits peuples des champs et des villes comme tremplins.
Ce n’est pas un point de retour valable car nous avons progressé à grand prix depuis, prendre le retour de ce qui amena à des crimes bien plus immenses et industriels que les régimes prétendument communistes (mais reprenant les méthodes de commandement despotiques de la bourgeoisie contre les travailleurs).
Repartir de là n’est pas valide, et ce n’est même pas repartir des efforts émancipateurs du long combat de l’humanité mais en choisir un point seul.
Un grand virage apparu dans le cours du 19eme siècle avec l’ascension numérique de la classe ouvrière et les espérances liées à son émancipation.
C’est clairement ce que notre ami cherche à effacer. Revenir à 1789 c’est cela.
Même si 1789, comme tous les processus révolutionnaires, suscite toujours des dépassements tumultueux d’objectifs.
Les révolutions démocratiques dans les pays arabes sont de celles là et ne sont pas terminées, connaissent leurs dépassements, leurs thermidoriens, le tumulte de l’ancien qui s’affronte au nouveau, des nouvelles forces réactionnaires mais aussi de nouvelles forces d’émancipation et concretement plus de libertés et un mouvement ouvrier plus organisé et plus puissant, plus politique.
Mais notre ami en effaçant la commune de Paris, le mouvement d’émancipation tente à en revenir au concept de peuple soulevé, non aimanté en termes de classes.
Il n’est pas seul, et d’ailleurs, au travers de la crise du mouvement d’émancipation qui exista entre l’écroulement des régimes des pays de l’Est (la fameuse fin de l’histoire qui ne dura que 5 à 10 ans), "l’adieu à la classe ouvrière" est un grand tube dont on connait de grands classiques encore maintenant.
C’est bien au delà que de vouloir s’insurger contre une division entre gauche de rupture et gauche réformiste (qui ne réforme rien mais détruit les avancées sociales).
1. MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon", 13 mai 2012, 13:29
Oui cop, c’est bien ce qui m’a laissée abasourdie en lisant ce texte !!! LL
4. MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon", 13 mai 2012, 19:39, par Gilbert
Il est rigolo, ce M. Pinon. Il regrette la dissolution du PCF dans le Front de gauche (qui ne me semble pas avérée puisque c’est le PCF qui va tirer les marrons du feu lors des législatives), mais n’a rien trouvé à redire lorsque le PCF se dissolvait en participant à un gouvernement qui a privatisé davantage que la droite. Cherchez la cohérence...
5. MUP - "Le PCF, c’est fini pour Claude Pinon", 13 mai 2012, 21:32, par Roger
Le MUP, ça rappelle un peu un autre satellite du PS, le PT, devenu POI, avec Schivardi : réservoir de cadres, alignement politique, et même service d’ordre s’il le faut...