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Mais que reste-t-il de gauche au PS ?
Publie le vendredi 1er juin 2007 par Open-Publishing10 commentaires

de Ulrich Savary
La question peut paraître provocatrice. Le PS , Parti Socialiste est de gauche ! C’est évident… Et bien non. Ce n’est vraiment pas aussi simple.
Le PS est une "machine de guerre" au service d’un homme -ou d’une femme- pour gagner la présidentielle. Or, pour gagner une élection, il faut une ligne politique. Et là le "bas blesse".
Qui peut aujourd’hui nous donner la ligne exacte du PS ? Est-il encore ce parti réformiste que Blum voulait conservé au congrès de Tours ? Est-il encore ce parti naît lors du congrès d’ Epinay, quand Mitterand parler de rupture avec le capitalisme… Ou est-il juste un "machin" informe sans idées, sans rien, mais avec plein de "présidentiables" ?
En fait le PS est arrivé au bout de son histoire idéologique. La dernière élection a montré l’incapacité du parti a construire un programme réformiste. En somme le PS est arrivé au "bout du bout" du réformisme. Il nous a fait du réformisme sans réformes. L’alternance comme seul programme ! Les phrases chocs, les paillettes et les stars.
Au 1èr tour le PS nous a fait du vote utile son seul cheval de bataille. Le résultat fut accablant. L’électorat le plus à gauche, culpabilisé, a voté pour sauver le soldat PS. Mais pendant ce temps là, Mme Royal a "franchi le rubicond". En poursuivant la droite (qui elle poursuivait le FN..) elle a "droitisé" la gauche. Dès lors, les électeurs les plus "réformistes" du PS sont partis dans un calcul savant que seuls les socialistes sont capables de faire. Pour battre Sarkozy, il fallait voté Bayrou… le seul capable de battre le candidat de l’UMP selon les sondages tout en finissant 3ème .
Puis vint le 2ème tour. Et là la candidate socialiste sans autre programme que "impose toi dans le débat" et "tout sauf Sarko " s’est trouvée couac devant un candidat UMP avec un programme ! Mais surtout, elle s’est retrouvée sans aucune réserve de voix à gauche. D’ou sa "danse du ventre" devant l’UDF (un parti de droite…et non au "centre").
En résumé, le PS n’est plus capable de gagner car il n’est plus capable de construire un projet de société. En somme il est "mort" en tant que parti réformiste. C’est un vrai parti social-démocrate. Dommage pour le PS que partout en Europe la social-démocratie s’effondre. Dès lors des dirigeants de premier plan peuvent quitter le navire…
Vous me direz que le PCF est dans le même cas. C’est pas faux. Mais nous, nous avons un avenir. Et oui, le communisme reste l’alternative à bâtir pour abattre le capitalisme. Le Vénezuela nous montre une nouvelle route pour y parvenir. Le parti est l’outil qui le permettra. A nous de le reconstruire… .
Messages
1. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 1er juin 2007, 10:09
le communisme sans le parti,
l’idée est séduisante.
Le problème du PS, c’est le parti, non le socialisme...
Pour le PC ou les Verts... pas mieux !
bathr
1. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 1er juin 2007, 10:29
sauf que pour construire le communisme n’en déplaise à beaucoup, il faut une organisation car rien n’est inné. Et il faudrait arrêter de vilipender ces partis qui n’ont rien d’essence virtuelle mais qui ne sont animés que par des hommes et des femmes avec toute la faiblesse inérhente à l’être humain alors arretons de vouloir à travers un parti personnifié à outrance comme l’est le PC, s’est d’ailleurs curieux que ce soit le seul à être voué ainsi aux gémonies,vouloir tuer lsymboliqueemnt le père, soyons un peu adulte et tout ira mieux. Joelle d’agen.
2. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 1er juin 2007, 11:01
Etre politiquement adulte, est-ce courir après 1,63 euros par vote ?
Est-ce refuser de se désister en faveur d’idées communes ?
Est-ce n’avoir pour objectif principal que de durer en tant que parti ?
La finalité d’un parti n’est-ce pas de disparaître ?
De même que l’Etat doit finir par s’effacer dans une société communiste...
bathr
2. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 1er juin 2007, 11:55
« La finalité d’un parti n’est-ce pas de disparaître ? De même que l’Etat doit finir par s’effacer dans une société communiste... »
« Dans chaque parti de gauche, il n’y a que des militants floués par leur direction ; c’est pour ça que ça marche si mal. »
Avec des affirmations pareilles, vous illustrez parfaitement la difficulté de faire quelque chose collectivement, par exemple dans un parti.
La première met la charrue avant les boeufs, car on voit mal comment "arriverait" (toute seule ? !) une société communiste dans laquelle l’Etat s’effacerait.
La deuxième illustre ce qu’est une "généralisation abusive", procédé qui est un obstacle à la réflexion et au travail en commun.
Jean-François
1. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 1er juin 2007, 12:30
Dans ma circonscription, le candidat PS affiche clairement qu’il est pour la social-démocratie, rejetant la gauche et le PC parce que dit-il "on ne peut rien faire avec eux". Et puis, il nous a expliqué qu’il fallait travailler plus longtemps parce que les personnes âgées vivent aussi beaucoup plus longtemps. Les gens n’ont pas été convaincus. Je comprends mieux pourquoi le PS a échoué aux présidentielles. Il y a du "cousinage" avec la droite. En plus, de savoir que le PS veut s’allier à Bayrou, dont Madelin, l’ultra-libéral, est sorti de ses rangs, ça craint un peu !
De plus, Bayrou qui a fait un score moindre, veut se positionner en super-chef de cette union, allant même jusqu’à affirmer qu’il s’allierait avec le PS comme avec l’Ump, selon les propositions faites par la majorité.
Alors, je vous le demande, dans quelle galère le PS va-t-il se fourrer ?
C’est pour ça, qu’il faut que la gauche réagisse impérativement et urgemment en créant un grand mouvement de gauche, il y a assez de points communs pour faire la route ensemble, et en plus beaucoup de déçus du PS sauront où poser leurs pénates.
2. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 1er juin 2007, 23:54
la gauche c´est ce qui est a gauche du ps = social-democrate = pour reformer le capitalisme, nous les gauchistes nous voulons une autre societe , que nous soyons lo- lcr-verts- pcf- socialistes (pour le socialisme) troskyste -mao- leniniste - anarchiste ou pi pa po. de ce fait nous avons commence un rassemblement a gauche en allemagne. les sociaux-democrates de gauche qui ont vu que le ps ce n´est meme plus un peu de social, sont venu a gauche car nous avons dit que nous ne gardons pas le parti PDS (environ pcf francais) mais que nous voulons tous les gauchistes (nous nous elargissons a gauche et a droite), de ce fait nous nous rassemblons dans un grand parti (avec nos differences) OU IL FAUT ETRE SEULEMENT AU MOINS ANTI-LIBERAL ou nous combattons ensemble (seul les stalinistes ne sont pas acceptes-car ils n´acceptent pas d´autre idees que la leur a gauche, mais je crois qu´ils sont tous morts, personnellement je ne connais pas de stalinistes, peut etre 100 dans toute l´allemagne ? ) - car notre idee a chacun ne va pas venir IL S´AGIT DE FREINER LE CAPITALISME , cela ne nous empeche pas par exemple attac d´avoir des gens de gauche et ps, ainsi que dans le syndicat vu qu´ici il n´y a qu´un syndicat ! Dans l´ancienne "l´allemagne de l´ouest" nous avions des conseillers municipaux de gauche, mais jusqu´a ce mois ci nous n´avions AUCUN REPRESENTANT dans les regions de l´allemagne de "l´ouest" -c´est chose faite car la gauche s´est rassemblée, salut j francois dieux
3. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 3 juin 2007, 19:29
Petite précision.... il faut un parti pour faire avancer les choses. Un parti ouvrier est un outil et la conscience de classe ouvrière (Lénine). D’où des confrontations politiques salutaires entre militants...
La direction est à l’image des militants qui composent le parti, sinon elle ne tiendrait pas "une minute". Mais c’est juste mon avis.
http://ulrichsavary.gauchepopulaire.fr/
http://enavantlepcf.all-forum.net/index.htm
3. quand le pcf fera t’il le deuil du programme commun !, 2 juin 2007, 23:11
Aujourd’hui les choses s’éclaircissent le PS retourne à droite .Il y a encore des nostalgiques de 36 et 81 ,mais a quoi bon ! c’est un vieux couple fatigué qui doit se quitter autant le faire sans haine .rien ne sert d’essayer de maintenir ensemble des gens dont le seul point commun c’est le passé.
4. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 3 juin 2007, 09:30
Une Révolution Démocratique
"Avatar :dans l’hindouisme, l’avatāra est la descente d’un dieu sur terre, c’est-à-dire son incarnation provisoire dans un corps. C’est aussi un "personnage virtuel qui vous représente sur Internet"" (Wikipedia.org)
Le côté mystique de Ségolène Royal et la ferveur qu’elle suscite semblent la placer dans la première définition. Mais l ’entrée en scène magistrale d’internet dans la campagne présidentielle la pousse désormais sur la voie de la seconde.
Car Ségolène Royal est persuadée qu’internet est la clef du succès électoral. Sa NetEquipe de campagne a mené un immense combat, avec Désirs d’avenir, la SégoSphère et tous les blogs partisans : un travail de modération et de publication qui n’a pas été évalué à sa juste mesure, un effort sans précédent pour faire remonter et structurer les attentes des gens.
Ces méthodes électorales ne sont pas celles du PS. La ferveur du public s’apparente pour beaucoup de ses cadres au culte de la personnalité et la démocratie participative leur a un arrière goût de populisme. Quant à internet, ils ne le comprennent pas. Ce qu’on ne comprend pas fait peur car on ne peut le contrôler. Mieux vaut traiter avec des journalistes identifiés avec qui l’on peut dîner et que l’on tutoie.
Une incarnation divine ne peut pas perdre ses journées à répondre aux critiques mesquines d’hommes qui ne veulent pas voir le monde changer. C’est pourtant ce qui attend Ségolène Royal si elle prend la tête du PS. Mais ne sait-elle pas que les nouvelles religions se sont toujours construites en dehors du cadre dont elles étaient issues ? Que nul n’est prophète en son pays et encore moins au PS ?
Ségolène Royal a tous les atouts en main pour transformer une géniale intuition en une formidable aventure humaine et politique. Elle doit s’incarner en personnage virtuel, elle doit devenir un avatar. Comment ? En créant son propre parti politique, aussitôt après la défaite des législatives, pour rebondir sur l’amertume de cette défaite qui ne sera pas la sienne mais uniquement celle du PS. Les éléphants seront soulagés dans un premier temps : ils croient que, hors du PS, point de salut. Mais ils n’ont pas compris que le salut que prône Ségolène Royal n’est pas le leur et qu’elle est bien plus incontrôlable hors du PS qu’à sa tête.
Concrètement, cela signifie que Ségolène Royal se place en marge d’un PS abandonné aux querelles intestines et destructrices sous l’oeil amplificateur des caméras. Blanche silhouette baignant dans la sérénité de son parti tout neuf, elle se pose en contraste idéal : l’unité, la paix, la beauté, la pureté sont de son côté. Et les militants bien sûr car ils viendront tous à elle : les anonymes, les cadres, les fédérations, les maires, les députés.
Ses alliances ? Tous ceux qui s’opposent au pouvoir en place. Son programme ? Celui qui sera réfléchi, porté, médité, affuté, débattu sur internet et sur le terrain : un immense chantier de propositions et d’espoirs de changement. Un lieu démocratique unique. Sa stratégie ? Des interventions rares et parfaitement mises en valeur dans les médias traditionnnels mais une présence constante sur internet : un avatar, porté par ses nouveaux adeptes.
Enfin l’argent ? Mais dans le monde des avatars, l’argent n’est plus essentiel. Ce qui compte, ce sont l’intelligence et la foi, ce sont les disciples et leur enthousiasme. Chaque militant qui crée un blog ou poste un message pour oeuvrer dans le nouveau parti paie sa connection et utilise son ordinateur. Mais plus encore, il transmet ses idées et sa ferveur. Intelligence et foi. Les médias traditionnels rechercheront les interventions de Ségolène Royal car le bourdonnnement incessant d’internet résonnera constamment à leurs oreilles. Et sur le terrain, celui de la vie quotidienne comme celui des municipales, des cantonales etc., de petites communautés dynamiques qui se réuniront pour débattre de leurs projets, en sachant qu’ils en seront des acteurs essentiels et non des perroquets ressassant les consignes venues d’en haut, ces petites communautés-là n’auront pas besoin de grandes salles de meeting louées hors de prix pour être convaincantes et efficaces.
Alors Ségolène Royal va-t-elle oser ? Va-t-elle opter maintenant pour une véritable France présidente ? Va-t-elle se dépasser et porter la démocratie encore plus haut ?
Le parti des Désirs d’Avenir : quel beau nom pour une Révolution Démocratique.
Thierry116
1. Mais que reste-t-il de gauche au PS ?, 4 juin 2007, 09:52
C’est un délire construit autour du culte d’une personne, c’est enfourcher une personnalisation outrancière provoquée par un système électoral où tout renvoie vers la construction d’un pouvoir personnalisé à l’excès, le président.
Le régime présidentiel français (accentué par l’immense connerie d’avoir mis les législatives après les présidentielles) est inconnu dans les autres états démocratiques. Même le président des USA a un pouvoir moins important que le président français.
Une des plus grandes batailles démocratiques à avoir dans ce pays c’est d’abord d’en finir avec ce régime présidentiel (le "coup d’état permanent"), faire appel à une "base" dépolitisée pour contourner une discussion construite sur la démocratie avec votes sur des textes entre des gens situés (les adhérents), est un immense retour en arrière, ... Ca porte de très vieux noms peu ragoutants.
Segolene Royal s’est coulée dans ce moule en ne tenant plus compte, au pas de charge, du programme discuté et voté par le parti socialiste. Elle s’est coulée dans cette personnalisation à l’extreme et a conduit l’ensemble de la gauche à la défaite alors que la droite avait le pire bilan jamais connu,...
Elle a essayé de structurer un culte de la personnalité autour d’elle (qui marche sur les marges car on trouvera toujours des gens qui ont besoin d’un papa ou d’une maman) et essaye maintenant de faire passer sa personne devant les adhérents d’un parti.
Ce n’est pas ma conception de la démocratie.
Madame Royal, en s’écartant de la logique démocratique de la gauche, doit effectivement construire une machine électorale autour d’elle comme Sarko l’a fait , mais cette machine ne sera pas, par essence, un parti de gauche qui lui est construit sur la démocratie interne.
Par ailleurs un petit rappel à ceux qui parlent d’éléphants sans cesse pour souligner combien l’objet de leur dévotion est différent : Ségolene Royal est un très pur enfant de l’appareil du PS, il est très difficile de la distinguer des autres (même ambition dévorante, même langue de bois, même double langage). Bref, le spectre proboscidien est large.
Le renouveau de la gauche (on emploie les termes qu’on veut) sera d’abord un renforcement des conceptions démocratiques (mise sous contrôle plus étroit des représentants des mouvements, délimitation claire de qui contrôle), une recherche méthodique de leur extension (le contrôle des entreprises par les salariés, l’extension de la démocratie aux organisations qui ne le sont pas comme les entreprises privées ou d’état, entre autres), une bataille contre les logiques d’enfermement répugnantes proposées par une éléphante démagogique (des militaires pour....bonjour les enfants des deux chéris des médias !!!!!) , un dépassement de la bêtise nationaliste et ses petits drapeaux idiots (comme le débat entre les deux ganaches du 2eme tour qui a passioné 4% des Français , autour du drapeau) , il y a assez de boulot comme ça...
Enfin et surtout, le renouveau de la gauche sera porté par la recherche de la (re)mise en mouvement, au concret, des travailleurs et de la population, sur ses revendications, ses intérets, ses objectifs. la prise de confiance en soi opérée au travers de mouvements sociaux élargis, par les actes, est le meilleur médicament possible pour la gauche, la meilleure cure de jouvence qui soit, et permet d’aller au delà de la participation sans pouvoir réel, pour des centaines, des milliers, des millions de personnes.
La logique dite "participative" s’apparente beaucoup à l’immense droit à petition que reconnaissait feu la constitution européenne : On n’a pas attendu Royal ni Sarko, ni tous les satrapes qui voulaient nous la faire avaler, pour faire des pétitions (ce droit a été conquis avant 1789 il est vertigineux de présenter cela comme une nouveauté) ou pour faire des débats , sur le net ils sont beaucoup plus rigoureux car il y a égalité d’expression.
Et il y a bien mieux que le débat participatif (on parle mais on ne décide pas) c’est le débat démocratique (on propose, on parle, on échange et on choisit démocratiquement) . Et je ne suis pas loin de penser que ceux qui choisissent le premier avec fracas s’en servent pour s’abstraire de la contrainte du deuxieme.
Si on me dit qu’on est pour des débats avec la population, des gens des meetings, je suis pour, mais si on se sert de cela, comme ce fut fait par Royal et son équipe, comme bélier pour s’abstraire des choix démocratiques faits par son parti (qui n’étaient pas mirobolants déjà, tant dans leur organisation que par leurs contenus) c’est une dérive très grave.
Je préfère largement la logique démocratique à la logique participative , cette dernière étant par essence paternaliste, manipulatrice et populiste, quand elle est présentée comme alternative.Mieux même, je propose l’extension de la logique démocratique aux secteurs essentiels du pays que sont les moyennes et grandes entreprises, privées ou d’état, sources essentielles de pouvoir dans notre système .
Mais ça, cette dernière proposition porte un déjà vieux et sale nom : l’autogestion.
Copas