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Manifestations annoncées contre la visite de George W. Bush

Publie le mardi 11 mai 2004 par Open-Publishing

Plusieurs partis de l’opposition italienne ont annoncé des manifestations le 4 juin à Rome contre la venue du président américain George W. Bush, et plusieurs dirigeants réclament l’annulation de cette visite.

La présence du président Bush aux cérémonies organisées à Rome pour le 60e anniversaire de la libération de la capitale par les Alliés en 1944 a été annoncée samedi par le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini. "Le gouvernement italien ferait bien d’annuler le rendez-vous du 4 juin avec Bush, tant que toute la lumière n’aura pas été faite sur l’affaire des tortures", a affirmé lundi le dirigeant des Verts (écologistes), Alfonso Pecoraro Scanio. "La visite du président Bush en Italie (...) est inopportune et devrait être annulée en raison des risques de violence", a également jugé Clemente Mastella, chef du petit parti centriste Alliance populaire-Udeur (opposition).

Les partis communistes, les Verts et les mouvements altermondialistes ont annoncé leur intention de manifester au cri de "Yankee go home", a annoncé un des dirigeants du parti des communistes italiens (PDCI), Renato Rizo. "Nous devons dire pacifiquement notre aversion contre envers celui qui est le principal responsable de la guerre en Irak", a pour sa part expliqué Fausto Bertinotti, secrétaire national de Rifondazione comunista (PRC) et président du nouveau parti de la gauche européenne.

Le "Social Forum", la coalition des mouvements altermondialistes en Italie, doit se réunir dans les prochains jours pour décider des actions à mener, a indiqué un de ses dirigeants, Vittorio Agnoletto, en invitant les dirigeants de la gauche modérée à "ne pas s’associer aux cérémonies auxquelles le président Bush doit assister".
Les chefs des partis de l’opposition de centre-gauche se sont en revanche refusés à appeler à des manifestations anti-américaines le jour de la commémoration de la libération de Rome par les forces alliées. "Nous devons être reconnaissants aux dizaines de milliers de jeunes Américains qui reposent dans nos cimetières de nous avoir libérés il y a soixante ans du fascisme et du nazisme", a affirmé Francesco Rutelli, chef de l’Olivier, la coalition de centre-gauche.

M. Rutelli et Massimo d’Alema, le président des Démocrates de gauche (DS), un des partis de l’Olivier, ont invité les Italiens à suspendre à leurs fenêtres le drapeau arc-en-ciel, la bannière de la paix brandie à toutes les manifestations organisées en Italie contre la guerre en Irak.

Les partis de la coalition dirigée par Silvio Berlusconi ont dénoncé ces appels à manifester, mais les sévices infligés à des détenus irakiens par des soldats américains gênent certains alliés du gouvernement.

"Les épisodes de tortures jettent une ombre sur la mission en Irak et les responsables de la coalition doivent faire le ménage vite et bien, parce que sinon, cela risque d’hypothèquer la mission des forces parties en Irak pour rendre sa liberté à un peuple", a affirmé le président centriste de la Chambre des députés, Pier Ferdinando Casini.L’Italie a envoyé 3.000 militaires en Irak. Trois civils italiens sont par ailleurs toujours détenus dans ce pays et leur vie pourrait être menacée par la visite du président américain à Rome, a estimé lundi le quotidien la Repubblica.

Le président Bush souhaiterait être reçu en audience par le pape, mais cette rencontre n’a pas été encore confirmée par le Vatican, car Jean Paul II se rend en Suisse les 5 et 6 juin.(AFP)