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Manifestations et grèves chez Rhodia contre les plans de cession et de réduction des coûts

Publie le mercredi 10 décembre 2003 par Open-Publishing

Environ 350 salariés de Rhodia, selon les syndicats, se sont rassemblés mercredi matin sur l’un des sites du groupe chimique français, Rhodia-Silicones à Saint-Fons (Rhône), dans la banlieue sud de Lyon, dans le cadre d’une journée européenne de grève contre un plan d’économie et de cessions.

Les salariés ont déployé des banderoles visibles depuis le périphérique et l’autoroute A7 sur lesquelles ont pouvait lire : "non à la casse", "non aux licenciements", "Rhodia peut et doit vivre".
Un mouvement de grève était observé mercredi sur les sites du "couloir de la chimie", au sud de Lyon. Il devait s’achever jeudi, à 13h. Mercredi midi, les syndicats estimaient que la moitié au moins des salariés du site de Rhodia-Silicones avaient cessé le travail.

Des appels à la grève ont également été lancés sur l’ensemble des sites français, mais aussi par les syndicats des sites italiens et espagnols.
Réunis en intersyndicale CGT-FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC, les salariés entendent protester contre le plan de cession d’actifs de 700 millions d’euros prévu pour désendetter le groupe.

Les représentants des salariés estiment en outre qu’un millier d’emplois, dont 500 en France, seraient supprimés dans le cadre d’un programme de réduction des coûts portant sur 165 millions d’euros. Ces mesures, présentées au niveau européen lors de réunions des comités européens en octobre et novembre, doivent être détaillées mercredi, lors de la tenue d’un comité de groupe (comité d’entreprise) France.

Les salariés estiment que 160 à 180 postes au moins doivent être supprimés chez Rhodia Organiques, qui emploie 900 personnes en France et dont le siège est installé à Lyon. Ils craignent également la vente de la division Rhodia-Silicones, pour laquelle près de 600 personnes travaillent à Lyon et 240 personnes à Roussillon.

"Les actionnaires sont pressés de vendre au plus vite et de tirer un maximum de profit de ces ventes", a déclaré à l’AP Jacques Lacaille, délégué syndical CGT. "Le groupe a joué et perdu en bourse, il s’est endetté. Ce n’est pas aux salariés de payer les pots cassés de cette politique financière mais aux actionnaires et banquiers de mettre la main à la poche. Cette journée est un avertissement à leur adresse. Rien ne se fera sans nous !", a-t-il ajouté.

Le groupe Rhodia employe 4.700 personnes dans la région Rhône-Alpes soit la moitié des effectifs France (17% des effectifs mondiaux) et compte neuf sièges sociaux sur les 17 sièges implantés en France. LYON (AP)