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Marchandages au sommet de Lisbonne : "expliquer", mais jamais "tenir compte" des peuples ?

Publie le mercredi 24 octobre 2007 par Open-Publishing
8 commentaires

Intervention de Francis Wurtz en session plénière, Bruxelles, 23 octobre 2007.

Le Général de Gaulle disait de Valéry Giscard d’Estaing : "son problème, c’est le peuple". La formule s’appliquerait plutôt bien aujourd’hui, au Conseil européen !

Pour les marchandages au Sommet, les 27 se sont montrés, une fois encore, assez doués. L’inventaire à la Prévert des concessions octroyées à tous les récalcitrants mérite une mention. A ce prix, on a pu mettre tout le monde d’accord : depuis les héritiers des "pères fondateurs" de la Communauté jusqu’aux eurosceptiques les plus invétérés.

Il n’y a, finalement, que deux ou trois choses qui semblent intouchables - et, au Conseil européen, nul n’a, du reste, songé à y toucher.

C’est, par exemple, le cadre contraignant dans lequel les politiques économiques et sociales de l’Union doivent impérativement s’inscrire :
• "l’économie de marché ouverte où la concurrence est libre" ;
• les missions de la BCE ;
• les orientations du Pacte de stabilité ;
• le strict respect de la liberté de mouvement des capitaux ;
• la suppression progressive de tout ce que les "investisseurs" considèrent comme des "barrières" aux échanges ;

Ou bien, la concentration de pouvoirs essentiels dans des institutions inaccessibles aux citoyens, aux parlements nationaux, voire aux gouvernements eux-mêmes - en particulier dans les pays dont le poids est plus modeste ;

Ou encore, la dimension prise, dans la politique extérieure de l’union, par les aspects militaires...

Il s’agit là de "lignes rouges" - comme on dit en anglais ...- qu’il ne faut pas franchir, selon les milieux dirigeants de l’Union.

Le problème : c’est que c’est précisément sur ces points-là que porte l’essentiel des interrogations ou des critiques, dans nos peuples respectifs !

Et c’est l’absence persistante de réponses à ces interrogations, le refus répété d’entendre ces critiques, qui alimentent la crise de confiance dont souffre l’Union auprès de nos concitoyens.

D’ailleurs, si les membres du Conseil européen avaient ouvert les fenêtres de leur salle de Conférence, ce 18 octobre, ils auraient pu mesurer en direct la force de cette désaffection, exprimée dans les rues de Lisbonne par la plus puissante manifestation qu’ait connue le Portugal durant ces vingt dernières années ! Ni M. Socrates ni M. Barroso ne me démentiront...

"Le défi suprême (de l’Union) - peut-on lire dans la communication de la Commission au Sommet de Lisbonne - c’est d’expliquer aux citoyens (ce) que l’UE représente pour les Européens"

Toujours "expliquer", jamais "tenir compte" ! Toujours la communication, jamais le débat contradictoire. Et donc, à plus forte raison, pas de référendum !

Oui, le problème du Conseil européen, ce sont les peuples. Sauf que, sans les peuples, il n’y a pas d’avenir pour une grande ambition européenne.

Cette question ne mérite-t-elle vraiment pas qu’on puisse en discuter un jour franchement ? Je vous pose la question.

Lire la suite :
 http://www.francis-wurtz.eu/interve...

Messages

  • lu ce commentaire :

    Franchement, vous vous plaignez de l’aspect élitiste du mini-traité ? Mais la situation était tragiquement prévisible : dès la fin 2004 il était parfaitement évident que les porteurs du Non, ayant les présidentielles pour seul horizon, seraient incapable de faire de leur victoire quelque chose d’utile : ils auraient pu aller chercher d’autres sympathisants de leur causes, d’autres adepte d’une démocratisation renforcé de l’Europe dans les autres états membres. S’ils avaient eu un peu de jugeotte, ils auraient utilisé les 30 mois qui ont suivis pour fonder et structurer une opposition audible à l’échelle du continent, mais ils ont préféré le confort de la contestation franco-française. Dès le début il était visible que le rejet du TCE allait aboutir à quelque chose de pire, et ce quelque chose de pire est arrivé.

    Haute trahison

    par Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public, auteur de Droit constitutionnel (Economica, 2007).

    http://www.marianne2.fr/Haute-trahison_a78911.html

    Je souscrits a cet avis avec le bemol,il n’est pas trop tard,l’emission d’ARTE d’hier (23/10) sur les finances de l’Europe,previent de la mise en place de l’IMPOT EUROPEEN des la ratification du nouveau traité.

    • Je crois qu’il serait utile de se rappeler combien les adeptes du non ont refusé d’entendre, les pourquois un oui, de ceux qui vivent dans d’autres pays europèen.

      Repartons ???

      Hirondelle

    • Plutôt que de réécrire l’histoire, il convient de la rappeler.

      S’il y avait eu douze referendums on n’en serait pas là.
      Des assemblées non constituantes ont voté à la sauvette dans la plupart des pays. Une ministre allemande a déclaré craindre les résultats d’un éventuel referendum dans son pays.
      L’incroyable bourrage de crânes outre-Pyrénées (premier referendum, vital pour la mafia bruxelloise) a été décrit par des militants espagnols.
      Le Royaume-Uni n’a pas voté...
      Les adversaires du texte, qui EUX l’avaient lu, en ont expliqué urbi et orbi les points anti-démocratiques. Il n’ont jamais « refusé d’entendre » les "adeptes du oui, au contarire, ils ont réfuté point par point les propos des "adeptes". Un travail semblable a été fait aux Pays-Bas. Dans les deux cas des militants de peuples non consultés ont participé à la campagne. Le texte d’Etienne Chouard a été traduit, et durant la campagne, les liens web chauffaient.

      Ne pouvant être révisé qu’avec l’accord unanime de tous les pays, le texte proposé n’aurait pu être validé à la simple majorité des pays (sauf à supposer un coup de force).

      Face à cette situation, l’oligarchie de l’UE a choisi sa méthode favorite : contourner les peuples et faire voter son texte par un tripatouillage additionnant de manière fantaisiste des chambres parfois très peu représentatives de leurs peuples.

      Pareils procédés ne peuvent suscite que l’indignation ou la honte vis à vis de l’extérieur (extérieur auquel ils vont donner des leçons).

      Jean-François

    • yaka ! foque !....

      s’il suffisait de claquer des doigts : cela se saurait, sauf dans une classe ou l’on peut mettre peut être encore les étudiants au garde-à-vous, dans la vie c’est plus difficile.

      C’est dédouaner rapidement le fait que sur les deux peuples consultés :DEUX NON !
      et les autres peuples ? qui les méprisent ? les votants du NON français...?

      et aujourd’hui qui s’alligne concrètement derrière le OUI, ou l’acceptation à 90 % de ce qui existait déjà ???

      Analyser et désigner les responsabilités, soit, mais ne pas chercher de bouc émissaire !!

      Arlequin

    • La c’est le comble des arguments idiots:si nous avions voté oui nous n’aurions pas un mini traité qui est pire.

      J’en ai entendu des pas mal dans ma vie,mais celle la elle est bonne !

      Le mini traité n’est ni pire ni meilleur que l’autre:c’est le même !

      Au nom d’arguments dans ce genre on aurait du accepter Munich,parce qu’aprés on a eu le pire ?

      Déçidement les ouistes ne reculent devant aucune conneries,et en plus elle est prof de droit machin chose !Pas étonnant que la plupart sont formatés et tiennent le même discours.

      Jean Claude Goujat

      PCF Landes

  • Juste pour vous indiquer que lorsque l’on veut signer la pétition, une fenêtre s’ouvre avec pour message dissuasif

    Impossible de vérifier l’identité de *.ironie.org comme site de confiance

    Raisons possibles de cette erreur
    .....

    ...

    3 -Vous êtes connecté à un site prétendant être *.ironie.org probablement pour obtenir des informations confidentielles

    Validez ou non le certificat

     ??????

    Est- ce une tentative d’intimidation pour saborder la future liste de mécontents ou est-ce réel ?

    Rencontrez-vous les mêmes soucis ?

    Mata a ri

  • C’est cela Francis, il nous fait maintenant nous mettre en ordre de combat sur ce mini-traité en tirant les leçons de la précédente bataille victorieuse sur le TCE.

    Indéniablement il nous faudra mener bataille + européenne ce coup-ci car les classes populaires européennes semblent marcher d’un pas de plus en plus coordonné sur la question européenne : Elles n’aiment pas ce qui est ben train de se faire en Europe, elles sentent et se mobilisent partiellement contre la remise en cause de dizaines d’années de petite humanisation de leurs sort en Europe.

    Copas

  • Nous étions déjà quelques uns, dès le mois d’avril, à contester ce nouveau traité. Pour ma part dans divers articles, mais je pense aussi à Raoul-Marc Jennar qui avait fait un article très intéressant dénonçant l’entrée du religieux dans le préambule de ce traité ; il avait raison car, de fait, la référence spirituelle est belle et bien inscrite dans cette nouvelle formule. Moralité, en plus de l’ultra-libéralisme à tous crins qui est une constante dans ce traité, une raison nouvelle vient conforter notre demande de référendum. Mais pour ce faire, il faut une modification de notre constitution et c’est peut-être là que nous pourrons influer en faisant pression sur la classe politique. Et demander que soit refuser la modification de la Constitution !

    Michel Mengneau