Marche mondiale pour le cannabis - 7 mai à 14h à Bastille

Communiqué du CIRC Paris - 7 mai / 18 joint 2005

« Le cannabis est le fléau de notre jeunesse » ou encore « il ne faut pas baisser les bras face à la drogue », nous répète le gouvernement par la voix de ses ministres.
Souvenez-vous, à peine arrivée au pouvoir, la droite, par l’intermédiaire de quelques sénateurs connus pour leurs idées conservatrices, lançait l’offensive publiant en juin 2003 un rapport dont rien que le titre : « Drogue, l’autre cancer », annonçait la couleur.

L’objectif ? Remettre en cause le travail de la Mildt, et dans l’élan, accuser la gauche d’avoir banalisé l’usage du cannabis. En effet, à partir de 1999, partant du principe « qu’un monde sans drogues n’existe pas », le gouvernement préférait axer sa politique sur la lutte contre l’abus plutôt que consacrer son énergie à la chasse aux usagers. Quant au cannabis, c’est dans la brochure « Savoir plus Risquer moins » publiée par la Mildt que le CIRC puisait tous ses arguments en faveur de l’auto-production.
Désormais, les sénateurs et leurs experts le disent, le cannabis rend fou et détruit notre belle jeunesse. Mais comme la loi n’est pas appliquée (elle prévoit un an de prison pour simple usage), ils proposent de remplacer la prison par une amende et des peines complémentaires comme la saisie du portable ou du scooter. Didier Jayle, le nouveau responsable de la Mildt, le précise dans son dernier rapport : A l’aube de 2008, toute infraction à l’usage des stupéfiants devra être punie.

Mais voilà qu’après avoir préparé l’opinion publique, le gouvernement capitule en juillet 2004.

Ne plus mettre les usagers en prison « enverrait un mauvais signal à la jeunesse », affirme le président de la Mildt qui annonce une grande campagne de prévention à l’intention des jeunes. Une première en Europe !

Certes, la série de « pubs » lancée par le gouvernement pointe des problèmes réels liés à l’usage du cannabis, mais fait de quelques cas isolés une généralité et trace, au passage, un portrait caricatural des amateurs de cannabis... Une campagne qui fait ricaner les ados et flipper les parents, une campagne qui masque l’échec de la répression - La France connue pour sa politique répressive est aussi le pays qui compte le plus de fumeurs parmi les ados - une campagne qui traduit l’incapacité du gouvernement à réformer la loi de 1970 considérée
par tous, y compris par lui-même, comme obsolète, hypocrite et inapplicable.

Parce que la politique française en matière de drogues a donné la preuve de sa dangereuse inefficacité. Parce que le cannabis est aujourd’hui intégré dans la vie de millions de personnes. Parce que nous refusons que l’Etat soit le père Fouettard de nos plaisirs et parce qu’aux discours alarmistes, nous préférons une information objective... Soutenez les actions du CIRC.

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