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Marcher dans la récession du pied gauche

Publie le dimanche 5 octobre 2008 par Open-Publishing

CE MERCREDI 8 OCTOBRE 2008

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur : www.campuslille.com

« La crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise : depuis que je suis petit c’est comme ça. » Coluche

Le mot a été lâché, du bout des lèvres. On savait déjà que « la croissance ne serait pas au rendez-vous ». L’euphémisme de la « croissance négative » déjà, avait plongé les marchés dans la perplexité. Mais là, on a sombré dans la grossièreté, dans l’obscène, avec la « récession ».

Comment des gens bien élevés, si soucieux de morale, d’éthique, des gens honnêtes, la France qui avance, la France qui se modernise, comment cette élite peut-elle s’abandonner ainsi à une telle vulgarité ? La récession. Le catéchisme capital les avait pourtant habitués à psalmodier machinalement le dogme de la croissance sans fin. La récession est donc un blasphème.

Comment s’étonner dès lors que les marchés perdent confiance. La confiance, c’est le carburant des marchés. La confiance, c’est l’étalon, c’est l’alpha, l’omega, c’est tout l’alphabet du marché. Ne dit-on pas que même si la confiance ne fait pas le bonheur, elle y contribue ? Que la confiance n’a pas d’odeur ? Or, depuis quelque temps, ça pue. Méchamment. On a marché dans la récession.

Il convient alors de réagir, il faut racheter cette faute, ce péché capital. C’est à la France d’en bas, la « France moisie » comme disait l’autre, de faire pénitence. Le marché est dans la m… ? Sa rédemption passe par toi. Pour le sauver, ton salaire, ton chômage, et bientôt ta peau, voilà la prière qui monte dans la crypte. Et si ça ne marche pas c’est que tu n’auras pas assez prié.

Alors quand tu marcheras ce mardi 7 octobre, par exemple à Lille, à partir de 14h30 Porte de Paris, que ton drapeau rouge soit en berne, que ta tête s’abaisse, que ton pas soit modeste. Nous serons présents, avec, en guise de goupillon, un micro qui recueillera ta confession… Elle sera diffusée le lendemain, pour édifier les âmes.

S’il faut en croire le général de cette armée en débandade, « les marchés n’ont pas toujours raison ». Il faut aller plus loin et rappeler qu’on a toujours raison de marcher.

Dans notre « ¼ d’heure en Palestine », nous serons en direct de Jenine, avec Nadia Bendhifallah, responsable du projet Hakoura dans cette ville.