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« Marie-George, fais ton devoir ! »
Publie le jeudi 21 septembre 2006 par Open-Publishing21 commentaires
Il est l’homme des additions simples et des invariants rassurants. « Les ex-comités du non, chez moi, dans le Nord, cela fait 500 personnes ? Si on prend simplement les élus communistes, on est déjà plus nombreux. Et si on ajoute nos militants...
Alors, votons, un homme, une voix ! » Et, toutes fantaisies balayées, Alain Bocquet, député-maire de Saint-Amand-les-Eaux, président du groupe communiste à l’Assemblée, réaffirme sa certitude : il y aura un candidat communiste à la présidentielle, et ce candidat s’appellera Marie-George Buffet.
Pas de produits masquants, ni Bové ni Autain. « Un candidat communiste, c’est un candidat qui a sa carte du PC, ses cotisations à jour, et depuis quinze ans ! A la présidentielle, chacun sera avec sa famille, même Mélenchon sera derrière Ségolène, et toute la Ligue soutiendra Besancenot. Et nous serons avec Marie-George ! »
Bocquet le coco-tradi est sur le point d’avoir raison. Même enrobé de sirop unioniste, le discours de Buffet à la Fête de l’Humanité était celui d’une candidate. Dans la coulisse, les alliés de Bocquet distribuaient aux permanents des autocollants « Marie-George candidate », pour faire pression sur la cheftaine. Pas d’échappatoire.
« Marie-George s’est simplement handicapée en ayant trop attendu. On gagne toujours à s’affirmer. » Et Bocquet moque la grande trouille des camarades députés, paniqués par la perspective d’un mauvais score de Marie-George. « Ils raisonnent à l’envers.
Si je soutiens un communiste à la présidentielle, les gens m’approuveront. Ils me diront : « Votre candidat n’a aucune chance, mais aux législatives on sera là. » Mais si je commence à donner dans les fantaisies et les habiletés, mes électeurs me regarderont d’un drôle d’air, ils se diront que le père Bocquet n’est plus fiable ! »
Messages
1. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 11:46
Et bien je vais vous dire le fond de ma pensée, je partage ce que dit Boquet.
A la seule différence que je ne cesse de déplorer l’opération suspecte qui a consisté premièrement à introduire le galimatias dans l’esprit des gens des comités quitte à les décourager. opération suspecte parce que sa seule finalité me semblait d’être d’empêcher les multiplications des candidatures au premier tour... Deuxièmement à désigner à la vindict la position de la LCR qui aurait été coupable de "division"...
J’aurais préféré que les communistes du PCF aient du courage et affirment : "Nous avons des choses essentielles à dire et nul autre que nous ne peut les dire, donc nous méneront campagne pas seulement sur l’anti-libéralisme, mais sur l’impérialisme, le capitalisme, la paix et la guerre... le socialisme comme issue, etc... Maintenant nous concevons cette candidature dans un esprit d’ouverture qui peut développer des rassemblements, des dialogues... Et aboutir de ce fait à un rassemblement populaire majoritaire capable de prendre le pouvoir et imposer une alternative politique...
Quelle que soit l’élection, voici les points qui conditionnent notre participation.... Aujourd’hui le programme du PS ne correspond pas àune véritable transformation et donc la question de la participation à un gouvernement n’est pas à l’ordre du jour, même si nous ne renonçons pas à construire un autre rapport des forces, une véritable alternative dans laquelle toutes les forces de gauche auront leur place...
Voilà ce qu’un PCF digne de ce nom, crédible, aurait dit au lieu de faire perdre du temps à tout le monde... Et créer une confusion générale... Je trouve que Boquet se conduit bien en osant dire ce que tout le monde a compris depuis longtemps... C’est dans la logique de l’élection aux régionales, ou c’est le Nord dont il est élu, aux côtés d’autres fédérations comme le Pas de Calais, ou la Somme qui ont eu le courage de présenter une candidature communiste, alors que les fédés des autres régions (comme la mienne des Bouches du Rhône) nous inventaient "le danger Le Pen" pour dès le premier tour s’unir avec le PS. Et ce n’est donc pas un hasard si ceux qui défendent une candidature communiste sont capables de refuser des postes dans un bureau du Conseil Régional dont la politique ne leur convient pas...
Si je vous dis cela c’est par respect de votre volonté de changer la société, votre engagement à tous, parce que je crois en la morale en politique du moins si on veut vraiment changer ce monde injuste et assassin...
Je peux me tromper mais avant de tromper les autres, je me serai trompée moi-même...
Danielle Bleitrach
1. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 12:12
Bocquet est essentiellement préoccupé par sa réélection. De son point de vue, ça se comprend. Mais je ne vois vraiment pas en quoi on est censé se sentir concerné. Son seul programme : "On continue comme avant". Sa seule revendication : "Pour un groupe PC au parlement !".
Mais avec quel bilan ? A quoi sert un groupe PC au parlement ces derniers temps ? Pas grand chose...
2. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 12:24
a quoi sert un groupe PC au parlement ces derniers temps ? Je ne sais pas, mais je serais déjà très contente s’il servait à refléchir ...
angela anaconda
3. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 13:09
A quoi sert un groupe communiste ?
Je vais donner deux exemples, le groupe communiste sur les retraites avait élaboré des propositions, une analyse tout à fait remarquable qui si elle avait été diffusée par le PCF aurait pu aider au mouvement...
Autre exemple j’ai à plusieurs reprises cité les rapports de Jean Claude Lefort sur le rôle de l’Europe par rapport au Tiers-Monde, il y a inscrit sur ce site le résumé du rapport de l’Assemblée nationale sur les ACP. Ce groupe produit comme cela des études remarquables parce qu’assorties de propositions d’action qui tranche sur le galimatias de la direction. Galimatias entretenu parce qu’on veut trouver un terrain d’entente à tout prix avec le PS...
De surcroît un élu communiste c’est une garantie pour les populations quand il ne veut pas ressembler à un élu socialiste, rompre avec les couches populaires...
Le groupe communiste mérite d’être mieux connu et respecté...
Danielle bleitrach
4. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 15:23
La victoire du NON l’année dernière a ouvert la possibilité d’une nouvelle donne.
A ouvert la possibilité d’un bouleversement.
A révélé que notre peuple, majoritairement, n’est pas convaincu par le "tout libéral".
A révélé que la représentation politique de notre peuple, en particulier au parlement, était totalement trompeuse : une quasi unanimité libérale, à la seule exception d’un minuscule parti communiste.
Il en a résulté un certain remue ménage à la gauche du PS, dont l’objectif, simple mais difficile, consiste à corriger cette représentation politique, en constituant un bloc anti libéral avoisinant les 20%, peut-être plus, bref en constituant en France un "parti de gauche" nouveau, à l’image du "linkspartei" allemand.
Première étape, un candidat anti libéral à la présidentielle, avec l’objectif de passer devant le candidat d’extrême droite, et devant le candidat socialiste-libéral.
On conçoit qu’un tel objectif, s’il était atteint, constituerait un véritable tremblement de terre politique. Quelle "position acquise" en resterait intacte ?
Aucune, pas même celle du seul parti de gauche ayant été favorable au NON, le PCF.
Il faut savoir gré à Marie Georges Buffet de na pas avoir d’emblée fermé la porte à une telle perspective.
Aujourd’hui, scandalisés, tous les vieux croutons du PCF, les Hue, les Bocquet, les "sociologues" émérites certifiés conformes à la "ligne" grognent de plus en plus fort !
Parviendront-ils à faire refermer les portes de l’espoir ?
Nous le saurons d’ici la fin du mois d’octobre. Octobre !...
Ce qui est certain c’est que si MGB devait s’incliner et partir pour une pauvre campagne identitaire PCF, ce serait une triste campagne, et "ce que les communistes ont à dire" ne peut certainement pas être entendu par une telle méthode...
Les communistes peuvent être le sel d’un large bloc anti libéral.
Préfèrent-ils le repliement ?
Jacques Roux
5. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 15:36
Si c’est moi "le sociologue émerite conforme à la ligne" c’est vraiment mal vu :
je ne suis plus au PCF depuis mars 2003, et je suis totalement interdite d’huma !!! Hue me considère comme le diable en personne... Je n’appartiens à aucune organisation, aucune association, aucun groupuscule... Et en matière de langue trop bien pendue j’ai acquis quelque célébrité...
Oui mais voilà je n’ai aucun anti-communisme, aucun anti-trotskisme et ce depuis bien lontemps, je dis ce que je pense avec sincerité et quelque expérience parce que je respecte mes interlocuteurs... Donc je ne représente personne, je peux me tromper mais j’argumente sans procès d’intention et je souhaiterais bénéficier de la même ouverture de la part de ceux qui ont des opinions différentes. Je comprends bien le souci de mon interlocuteur d’élargir le rassemblement anti-libéral, mais je suis devant des faits : une campagne qui n’a pas démarré et se perd dans les marais de la candidature, celles-ci se multiplient...
Alors je pense que Boquet a raison, il n’est que temps... Cela n’empêche pas au contraire de poursuivre parce qu’honnêtement il faut beaucoup d’illusion pour imaginer que dans l’état actuel on puisse faire autre chose que construire pour l’après 2007... En essayant de conserver les acquis qui ne sont pas sans importance...
Danielle Bleitrach
2. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 12:55
Tout a fait d’accord avec Bocquet et encore plus avec Danielle.
J’ajoute qu’un candidat qui rassemble c’est un candidat qui rassemble d’abord ..... les communistes !
Les militants ne sont pas (plus ?) des bons soldats qui obéissent aux ordres. On l’a vu en 2002 quand un certain nombre a refusé de faire campgne pour Robert Hue.
Pour que la campagne soient réussie il faut donc que tous les communistes s’y investissent.
Et je ne vois pas qui à part MGB peut rassembler tous les communistes.
Jips
1. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 16:11
Savoir d’abord rassembler les siens suscitera tout autour plus de confiance, de sympathie et de soutien.
2. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 17:17
Avec Bocquet, c’est l’appareil (élus, permanents divers) qui a sifflé la fin de la récréation. Il faut revenir à l’essentiel et vite : ne plus perdre de temps et négocier avec le PS. Les collectif unitaires, c’est très mignon, mais c’est pas avec ça que le PC aura son groupe parlementaire, source de quelques finances en plus.
Je sors.
3. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 17:50
Claude Askolovitch ....auteur de l’article ..editorialiste au nouvel obs et fervent partisan du oui...Claude Askolovitch et Boquet peuvent dire cequ’ils veulent de plus en plus de militants communistes soutienent la demarche unitaire de MGB , le fete de l’Huma en a été la demonstration , l’agacement de certains à gauche comme à droite n’empeche pas la dynamique pour battre la droite et prendre pour une nouvelle voie à gauche de prendre de l’ampleur.
Amidu30
4. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 17:55
Tu sors parce que tu as le sentiment qu’on t’a menti, mais réfléchis réellement à ce que tu veux, à ce qui est nécessaire et ce qu’il faut construire, si tu sors pour cela que ferais-tu dans une situation comme celle qu’affrontent des gens comme Morales en Bolivie ? Reflechis à ce que pourquoi tu es prêt à te battre... J’ai quitté le PCF, mais je ne veux pas déserter une bataille qui est la mienne et je me moque de qui me donne l’occasion la meilleure de cette bataille...
Réflechis les présidentielles ne sont qu’un moment, je ne cesse de vous le dire, il reste beaucoup à accomplir... Moi je trouve que pour cette étape-là Boquet a raison, mais peut-être cette raison là ne l’emportera pas...
Danielle Bleitrach
5. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 18:06
cette précampagne contraint chacun à se mettre à poil, à exacerber sa perspective. Devant les difficultés certains reculent, pas Marie Georges BUFFET et je défie quiconque de trouver la moindre contradiction dans ses propos. Krivine a peur de noyer son groufuscule au sein d’un mouvement dans lequel la foule ne l’appercevrait meme pas, c’est le sentiment qu’il m’a fait dans ses interventions à la fete. C’estla situation qui est contradictoire et il faut s’y heurter
6. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 18:16
Boquet est totalement à côté de la plaque !
C’est avec des raisonnements pareils qu’on va passer à côté d’une chance historique, sinon de remporter les élections, au moins de batir un vrai front antilibéral avec lequel il faudra désormais compter.
Le noyau dur de la gauche est pour la première fois, dans une démocratie européenne, en passe de devenir antilibéral, mettant en minorité une gauche sociale-libérale qui à montré son inefficacité et le fond de son idéologie.
l’occasion de changer l’équilibre des forces politiques en France est à portée de main, laisser passer cette opportunité de rassemblement pour des calculs de boutiquiers serait totalement désespérant, navrant au plus haut point.
Mais Boquet partage-t-il au moins les convictions anti-libérales la grande masse des électeurs qui ont voté NON il n’y a pas si longtemps...? la question mérite d’être posée, le doute est légitime lorsqu’une alliance avec un groupe politique du camp opposé (et oui, du camp du OUI) est envisagée sans le moindre scrupule.
MGB à le courage de chercher ce rassemblement, elle doit recevoir le soutien de tous les collectifs et de tous ceux qui recherchent sincèrement cette alliance pour une candidature unique antilibérale.
Tiens bon MGB, ne cède pas à ceux qui recherchent la division par manque d’audace, ou pire encore par calcul électoral.
Tous ensemble autour d’un programme unique, derrière MGB ou un(e) autre, quelle importance...
mais Tous ensemble .
leclodo
7. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 18:21
Bonjour Danielle.
Je trouve le "raisonnement" de Bocquet et ton soutien trop empreints de deux choses.
Un angélisme candide quand au fait que MGB pourrait rassembler bien au delà du PC et avoir une représentation universaliste de la "gauche". Indiscutable qu’elle puisse aller au delà des militants PC, mais impensable qu’elle puisse rassembler tout le monde, pour la simple raison qu’elle est la figure représentative du PC.
Un opportunisme politique en (gros ) filigrane qui ne peut être écarté dès prise de recul.
Que MGB devienne ministre d’un gouvernement de "gauche" ( autre que gauche pluriel PS évidemment ) ce serait assez formidable et bien compris par tous. Encore faut il qu’un(e) candidat(e) de cette grande gauche arrive au pouvoir.
Je mets ici un nouvel appel de RMJ en faveur d’Yves Salesse pour connaissance :
Mosset, 20 septembre 2006
A PROPOS D’YVES SALESSE
J’ai reçu beaucoup de réponses à mon message appelant, après d’autres, Yves Salesse à « mettre sa candidature dans le débat », pour utiliser une expression désormais consacrée. Les réactions, dans leur très grande majorité, sont positives. Certaines sont même enthousiastes. Quelques-unes appellent, bien naturellement, des compléments d’information.
« C’est un énarque » m’écrit quelqu’un. C’est vrai. Mais, c’est loin d’être un énarque classique. Ce fils d’instituteurs de province a vécu au SMIC jusqu’à son entrée à l’ENA à 41 ans. Il a été longtemps militant syndical, notamment secrétaire adjoint du syndicat CGT de la gare du Nord (Paris), pendant une dizaine d’années. Il était aussi délégué des personnels contractuels, c’est-à-dire les personnels les plus vulnérables, majoritairement des femmes immigrées. Tout cela l’a marqué et il porte une expérience personnelle concrète de la vie difficile, de la situation des précaires et des immigrés. Son syndicalisme l’a mené sur la voie du licenciement et c’est alors qu’il a passé le concours de l’ENA (3e voie) et fait des études d’économie.
Il est « sans expérience politique » écrit un autre correspondant. Aujourd’hui, Yves n’appartient à aucun parti. Ce n’est pas un professionnel de la politique. Mais il a été longtemps l’un des responsables de la LCR. De 1997 à 1999, il a travaillé au cabinet de J.-C. Gayssot (Transports), chargé des affaires européennes et internationales. Il a mis fin à cette expérience, en 1999, en désaccord avec l’orientation du gouvernement Jospin. Il en a tiré les leçons dans un livre : « Réformes et révolution : propositions pour une gauche de gauche » (Agone, 2001). Cela fait quand même une sérieuse expérience politique et une forte capacité à prendre du recul en restant fidèle à ses convictions et engagements.
« Un conseiller d’Etat, ce n’est pas une bonne image pour les milieux populaires » écrit un autre interlocuteur. Je pense le contraire. Parce que dans nos milieux modestes, on apprécie que l’un d’entre nous fasse des études, réussisse et ne trahisse pas son engagement passé. Parce que nous avons besoin de gens qui ont l’expérience de la « machine » et apportent le crédit de l’expertise officielle. J’ajoute que son statut conforte l’idée que nous ne présentons pas une candidature de témoignage. Il est important qu’on puisse dire de notre candidate ou candidat, même si nous relativisons sa place et insistons sur le caractère collectif de notre campagne, qu’il serait capable d’être Président de la République.
« Il n’est connu que des militants du 29 mai » écrit-on. J’ai répondu par avance à cette objection. En plus, ce n’est pas tout à fait vrai : Yves était connu, avant la campagne du « Non », dans des milieux très divers, par ses livres et ses travaux. La place qu’il a occupée dans la campagne l’a fait connaître bien au delà des cercles militants. Il a tenu de très nombreuses réunions publiques, écrit des tribunes qui ont touché un vaste public et suscité le débat (Pervenche Berès l’avait pris à partie dans Le Monde, Pisani-Ferry dans Libération). Bien des gens se souviennent de ses passages à la radio ou à la télé, notamment face à Moscovici, De Villiers ou Hollande.
Enfin, un correspondant craint qu’il ne « passe pas bien » chez les communistes. Je me souviens qu’en 2004, lorsque l’exécutif du PC a proposé à ses fédérations que des non-membres du parti soient têtes de liste aux élections européennes dans trois circonscriptions, Yves a été le seul à être accepté (pour la région grand S-E). C’est lui qui a refusé alors. Parce qu’une seule tête de liste non-PC représentait une ouverture insuffisante et qu’accepter aurait été se désolidariser des autres candidats non-PC pressentis. Cela n’a pas empêché Yves de soutenir la liste d’ouverture du PC dans la région Ile-de-France et de co-présider le comité de soutien à cette liste.
Autres précisions : Yves s’est mis en congé de la co-présidence de la Fondation Copernic depuis plusieurs mois pour mener la bataille pour la candidature unitaire. Sa fonction au Conseil d’État ne lui interdit nullement d’être candidat à une élection.
Yves a aussi pour lui son travail approfondi sur une série de sujets clés pour les campagnes de 2007 : les services publics, l’État et la démocratie, l’Europe, les rapports avec le Sud. Il faut ajouter sa participation aux différents lieux d’élaboration de nos propositions, notamment les groupes Copernic et, maintenant, le groupe projet. Outre le livre déjà cité, je mentionnerai, parmi d’autres, le « Manifeste pour une autre Europe » (Editions du Félin, 2004).
Telles sont à mes yeux des raisons supplémentaires à celles avancées dans mon message du 12 septembre pour soutenir une candidature qui a maintenant été formellement soumise au Collectif national.
Raoul Marc JENNAR
Militant du 29 mai
Et pourquoi pas ?
C.E.
8. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 19:02
Chère Danielle
Tu dis Bocquet a raison. Moi je ne sais pas. Pour moi il représente les intérêts de l’appareil qui aujourd’hui passent par une alliance sans principe avec le PS. Pour autant je ne pense pas que la plupart des personnes qui composent cet appareil soient en accord avec les positions du PS. Ils pensent d’une manière et agissent contre leurs pensées quand ils passent des alliances parlementaires, gouvernementales en particulier. L’alliance avec le PS est une nécessité pour sauver le groupe parlementaire, pour sauver l’emploi debeaucoups d’ élus et permanents et c’est vrai que c’est un réel pb. Elle lui est aussi nécessaire pour lui conserver une presse quotidienne etc. L’une des grandes peurs des membres du PC aujourd’hui est que leur parti devienne un gros groupuscule sans guère plus de moyens que la LCR par exemple.
D’un autre côté d’un point de vue politique cette alliance avec le PS contribue en même temps (du moins jusqu’à présent ça a été le cas) à affaiblir le PC. D’où la tentative de la ligne Buffet de trouver une alliance avec la gauche antilibérale dont les thèmes sont identiques sur beaucoup de point avec celles du PC et pour la conquête de laquelle elle est en concurrence avec la LCR. Cette alliance avec la gauche antilibérale permet au PC de s’adresser à de nouveaux électeurs qui traditionnellement ne votent pas pour lui et présente pour lui l’opportunité de se refaire la cerise électoralement. Cette alliance antilibérale est évidemment en opposition avec l’alliance avec le PS d’où la gymnastique à laquelle on assiste et qui va sans doute être de plus en plus difficile à expliquer aux militants. Mais on connaît leurs capacité à accepter ce genre revirement. Le mot d’ordre d’union de toute la gauche sur un programme antilibéral en l’illustration de cette gysmnatique .
Le PC n’chappera pas un jour ou l’autre à une clarification plus ou moins musclée qui mettra aux prises les tenants de chaque ligne (alliance avec le PS ou stratégie antilibérale) Ce sera peut-être le jour où le PS lui tournera définitivement le dos ou le jour où les dégats de l’alliance avec le PS apparaîtront comme irréversibles. Mais il faut encore du chemin pour en arriver là et en particulier pour cette chose qui essentielle : que le PC redevienne, s’il le redevient (hum...) un parti anticapitaliste ce qu’il n’est plus depuis longtemps.
Je sors
9. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 19:18
très bien résumé 90.*.1.**.
J’approuve totalement ton analyse.
Je rajoute un aspect que tu n’as pas abordé : l’avenir de l’appareil passe essentiellement par le "communisme municipal". Sans gestion de municipalité, les sections se déplument, les militants disparaissent dans la nature.
Je le regrette amèrement pour l’avoir vécu.
10. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 19:21
j’ai un grand respect pour Jennar et je ne rate aucun de ses livres, mais quant au choix d’un politique non Salesse ne me va pas du tout... Je résumerais ma pensée "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué"...
Je ne vous ai caché aucune étape de ma réflexion, avant la fête de l’huma j’ai écrit un texte : "la catastrophe imminente" et je n’en renie rien... Jusqu’à la fête je refuse de participer aux discussions sur les candidatures, sauf quand Bové intervient à contre-emploi, ou quand je considère comme illogique de défendre la candidature de M.G et de flinguer celle de Besancenot.
A ce moment-là je crois que tout le monde mesure que Bové est out et que cela devient une affaire interne au PCF.
Je n’ai jamais caché que j’étais communiste parce que ce parti me paraissait malgré son actuel délabrement celui qui avait encore un lien avec les couches populaires...
C’est ce que j’affirme dès le départ : il faut que le rassemblement retrouve un lien avec les couches populaires, une assise ou alors ça sera un PS bis, et la France n’a pas besoin d’un PS bis... Et ce d’autant plus que la victoire du NOn repose sur une double caractéristique le NON des couches populaires et des jeunes. (1)
En l’état actuel il n’y a aucun lien direct entre le vote jeune et populaire et les différents partis, états-majors qui forment le rassemblement "anti-libéral"... Le vote jeune risque tout autant de se diriger vers le PS, voir vers le front national...
Je n’arrête pas de vous poser ces questions, ce qui me vaut le titre peu enviable de "sociologue"... Mais personne n’y répond...
Donc il arrive un moment où selon MES critères je choisis la meilleure candidature, en disant bon maintenant il faut accélérer... Et je trouve Boquet plein de bon sens...
je vous défie de trouver autre chose dans ce que je ne cesse de dire depuis le début...
Autre chose, je n’aime pas qu’on prenne les gens pour des imbéciles et je préfère la rude expression de Boquet que ceux qui viennent au nom des "Comités", de la démocratie interne vous proposer la même solution.. ;
Danielle Bleitrach
(1) lisez le dossier du courrier international de cette semaine sur la "gauche" européenne et vous verrez à quel point cette question d’un parti démocrate ou de Tony Blair se pose partout et comme nous sommes incités à rompre avec les "conservatismes" d’une base populaire...
11. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 20:40
Tandis que je vous vois dénoncer "l’appareil", faire des députés communistes des "identitaires fermés sur eux-mêmes" incapables de s’ouvrir à la "nouveauté néo-libérale", tandis que je vous vois saluer comme unitaire le représentant de la fédération de l’énergie qui a toujours oeuvre avec bernard Thibault pour préparer le retour de la gauche plurielle et qui a mené avec quelques mollesse l’affaire GDF-EDF....
Tandis que je vous vois saluer comme des esprits ouverts ceux qui s’apprêtent réellement à trahir vos aspirations, et que je vous vois dénigrer ceux qui luttent... Que se passe-t-il à l’Assemblée nationale ? Quelle entente pour écourter les débats autour de GDF-Suez... Alors vous demandez à quoi sert un député communiste... Voici la déclaration d’Alain Boquet...
Ce qui manque c’est no n seulement plus de députés communiste, mais plus de militants pour mener bataille dans la rue... plus d’organisation pour démultiplier les efforts, un syndicat qui se batte...
Débat GDF
Déclaration d’Alain Bocquet
Depuis l’annonce de la volonté du gouvernement de privatiser Gaz de France dans le cadre d’une fusion avec Suez, les députés communistes et républicains n’ont de cesse de contribuer à rassembler les salariés et les citoyens contre ce projet funeste qui démantèle le service public.
Ainsi, dès le début juillet, ont-ils pris l’initiative de lancer une pétition pour dire NON à la privatisation de Gaz de France et OUI à une maîtrise publique et sociale de l’énergie. Celle-ci a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures et son intérêt va grandissant.
Depuis le 7 septembre dernier en séance publique de l’Assemblée nationale, ils combattent avec pugnacité la privatisation, rappellent l’engagement solennel, en juin 2004, du Président de la République et de son ministre Sarkozy de ne jamais privatiser EDF et GDF, dénoncent la dictature des dividendes qui préside à ce véritable dépeçage du service public de l’électricité et du gaz au seul profit des actionnaires de Suez, et démontrent l’intérêt pour le pays d’un grand service public de l’énergie autour notamment d’EDF et de GDF.
Au moment où le tandem Chirac-Villepin s’obstine à donner satisfaction au MEDEF, ou Sarkozy invite les députés de l’UMP à serrer les rangs en votant pour ce démantèlement, la droite, après avoir cherché à tourner l’opposition en dérision, au risque de discréditer davantage le Parlement, laisse entendre que l’opposition aurait jeté l’éponge.
Il n’en est rien pour les députés communistes et républicains, qui continuent de défendre pied à pied tous leurs amendements, qu’ils ont maintenus. Avec ce travail d’explications et de débat au fond contre le projet de loi, ils restent persuadés qu’un renforcement de la mobilisation populaire est indispensable sur cette question essentielle de l’énergie, à l’image de ce qui s’est passé à propos du CPE, pour permettre de gagner et que soit retiré ce projet de loi.
Et ne me dites pas que je suis dans "la ligne", j’ai plus subi et je subis plus encore de certains caciques de l’appareil, que vous ne subirez jamais... Mais je ne confond pas mes fantasmes avec ce qui se passe en ce moment même et qui sont mes amis et mes adversaires...
Danielle Bleitrach
12. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 21 septembre 2006, 22:20
Il n’est pas question de remettre en cause le travail fait par les communistes. Bocquet prend de très bonnes positions, c’est une chose et c’est très bien. heureusement que nous avons des élus communistes. Considérons aussi que le PCF n’est actuellement pas au pouvoir avec le PS. Quand il en était autrement, quand le PC avait des ministres dans les différents gouvernements socialistes, Bocquet, est-ce qu’il critiquait avec autant d’énegie les privatisations de la gauche plurielle ? Non. Le pb est là. Les élus communistes ne partagent pas les opinions des chefs du PS c’est un fait, ils sont antilibéraux, mais quand le PC est au pouvoir avec le PS, ils partagent le plus souvent la même politique celle décidée par le PS, ce que tu ne semble pas très bien voir. Faut-il se fier aux paroles et ignorer les actes. Le PC voudra encore certainement des ministres si la gauche gagne et cela lui imposera la solidarité gouvernementale et donc la mise en veilleuse du genre de positions que l’on peut entendre aujourd’hui. Il faut mettre les choses en perspective car on vote pour décider de l’avenir et non pour le présent.
gl
13. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 22 septembre 2006, 03:11
Ecoute, je suis aussi consciente de ça que toi.
Tu ne me connais pas mais sache que j’ai démissionné du Comité National en 1996 parce que je voyais bien que nous voulions aller au gouvernement et que je suis allée à la tribune le dire en expliquant qu’il ne me semblait pas opportun d’y aller dans le rapport des forces tel qu’il était, avec l’adoption par le PS des critères de Maastricht. En tout cas, il fallait en discuter, ouvrir le débat pour que les communistes soient prévenus de ce qu’ils risquaient, dans quelle aventure périlleuse, pour eux, pour le pays ils se lançaient. Là encore ma politique était de dire la vérité aux communistes, parce qu’on ne ment pas à des révolutionnaires. Personne n’a repris à la tribune mon discours, mais quand il y a eu la supspension de séance tout le monde s’est précipité sur moi, y compris Robert Hue pour me dire "tu as posé la bonne question mais que faire ?"
Qaund j’ai vu que l’on en discuterait pas, que les communistes ne seraient pas appelés à en débattre alors que le congrès se préparait sur "l’intervention citoyenne", j’ai donné ma démission en expliquant que je ne pouvais pas défendre auprès des militants une ligne que je ne partageais pas. Mais je me suis tue. Je n’ai parlé pour dire ma désaprobation que lors des événéments de Yougoslavie, là c’était une forfaiture, nous participions à un gouvernement qui intervenait en Europe, derrière les mensonges de madeleine Albright... Nous avions une campagne européenne sous "le titre bouge l’Europe" avec à sa tête sur six candidats en position d’être élus, trois qui étaient pour l’intervention trois qui étaient contre, au nom du pluralisme, de l’ouverture déjà... Nous avions si peu d’élus et nous avions confié trois de ces postes à des socialistes de fait... De surcroît il était déjà question de la privatisation de l’énergie, et Denis Cohen, le dirigeant de l’energie était sur cette liste, le samedi il faisait défiler les gaziers, électriciens contre la privatisation, le lundi en tant que représentant de la liste il se prononçait pour la mixité... Comme la direction du PCF qui acceptait tout...
Je suis encore intervenue à plusieurs reprises en disant "nous sommes allés au gouvernement pour développer l’intervention populaire" et nous ne l’avons pas fait, nous avons été une simple caution... Il faut se ressaisir autrement nous allons perdre nos municipalités, et effectivement nous en avons perdu 35...
De surcroit, il y a eu la lâcheté face à Cuba, l’appui de la propagande US contre ce pays, et tout a culminé quand en 2002, j’ai fait pression sur deux dossiers qui s’annonçaient, les retraites et la guerre en irak... Pas moyen d’être entendue, M.G.Buffet préférait envoyer les militants s’occuper de la marée noire qui sévissait en espagne et daniel Cirera nous affirmait dans l’huma que l’Europe allait empêcher la guerre en irak. C’est là que se place l’engueulade avec Patrick Le Hyarec et mon interdiction désormais de publication dans l’huma. je vous fait grace de l’épisode sordide qui m’a amené à quitter le parti. J’ai été insultée, traitée de raciste, de colonialiste parce qu’un membre du Comité national avait peur de ne pas être ré-élue parce que je m’opposais à la politique, elle a monté des sans papiers contre moi, leur faisant croire que j’étais leur ennemie... On a déchiré mes vêtements...
Je suis partie avec une simple phrase : "Veuillez dorénavent ne plus me compter dans les effectifs de votre parti !" que j’ai envoyé en triple exemplaire à M.G.Buffet, à Mon secrétaire fédéral et à ma secrétaire de section. Ils étaient soulagés d’être débarrassés de moi... Et depuis je suis totalement censurée...
Alors je t’en prie ne m’explique ni la soumission au PS, ni les joies de l’appareil... Ce que j’en retire est qu’il ne faut jamais se taire, que le PCF n’est pas le pire, et qu’il faut se battre pour avoir un parti révolutionnaire, pour ne pas manipuler ceux qui veulent changer le monde et que le dogmatisme stalinien n’est pas là où on croit, qu’il est dans l’abandon des principes révolutionnaires, du ralliement aveugle aux directions et que notre rôle de communiste est de chercher la justice, la vérité et la paix...
Donc aujourd’hui j’approuve des choses et j’en condamne d’autres, non en fonction d’un clan mais en fonction de l’utilité que l’on doit représenter pour notre peuple, pour les victimes, pour notre pays et pour la planète...
Danielle Bleitrach
14. > « Marie-George, fais ton devoir ! », 22 septembre 2006, 09:02
C’est pour les raisons que tu expliques que MGB ne peut pas être une candidate antilibérale crédible ! Moi aussi, j’ai dit ce que je pensais en 96, moi aussi , j’ai quitté ce parti qui n’écoutait pas ceux qu’il était censé représenter pour s’aligner sur les socio-libéraux, à seule fin de préserver les quelques avantages matériels qu’il croyait indisrpensable à sa survie.
Le Parti a toute sa place dans le rassemblement antilibéral, mais il n’a que sa place qui ne peut être la première car il l’a perdue, entre 1995 et 2002.
Mais son programme est sans doute celui qui peut enrichir le mieux la Charte du 29 avril, mais ses parlementaires sont le dernier rempart, fragile et bien trop faible, contre la déferlante libérale (ceux-là non plus n’ont guère été écoutés sous la "gauche plurielle")
Un candidat unitaire ne peut-être quelqu’un qui porte une responsabilité dans la catastrophique "gauche plurielle (plus rien)", mais cette candidature ne peut être imposée au PCF, s’il joue à fond la carte de l’unité antilibérale
Dans la campagne des législatives, les députés communistes sortants doivent être reconduits, de même que celles et ceux qui étaient bien placés en 2002, à condition qu’ils s’engagent franchement dans l’ Alternative Unitaire, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui !
L’Histoire n’est jamais écrite d’avance et la situation actuelle est inédite ; Vouloir l’analyser à l’aune du passé conduit sûrement au renoncement et à l’échec, mais effacer le passé par angélisme aurait le même résultat
yalfeuaulac