Accueil > Maroc : info des demandeurs et réfugié refoulés d’Oujda
Maroc : info des demandeurs et réfugié refoulés d’Oujda
Publie le dimanche 9 avril 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Saluts chers amis (e)
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, notre lutte concernant nos droits violés est une question de conscience prise de nos droits et notre détermination dans nos actions, on avait cru à un poisson d’avril quand nos frères ont été arrêtés et refoulés à Oujda le 01 avril, mais hélas ! C’était une réalité vivante, et depuis leur refoulement à Oujda ça fait aujourd’hui une semaine jour pour jour ils sont toujours à Oujda comme s’ils n’étaient pas en règle vis-à-vis des textes internationaux régissant la loi sur les demandeurs d’asile et les réfugiés dont le Maroc a ratifié, paradoxe de l’histoire, malgré les efforts déployés par le HCR pour leur retour à Rabat cela s’est avéré sans succès, comment peut on comprendre cela ? D’après les infos que nous venons d’avoir d’Oujda à 15h44’ au près du Pasteur Yve réfugié statutaire victime du refoulement, deux demandeurs d’asile ont pris le bus hier et sont arrivés à Rabat ce matin, la suite continue car deux autres avaient pris le train de 11heures du matin aujourd’hui donc ils arriveront ce soir, et les cinq autres suivront par la suite, mais nous ne sommes pas content de cette façon d’agir pour le retour en catimini, cela fragilisera le récépissé que nous possédons ainsi que notre protection, nous encourageons notre cher ami HICHAM BARAKA qui vient de prouver son militantisme et nous le remercions en passant pour sa solidarité aux amis, nous remercions aussi le chargé de mission du HCR pour avoir mis le moyen et suivi avec un intérêt particulier l’événement dès le premier jour.
Nos encouragements aux associations et les amis qui contribuent de loin ou de près pour le retour de nos frères à Rabat.
Nous sommes à moitié satisfait pour le retour de nos amis victimes du refoulement à Rabat, et de cœur avec ce qui sont restés à Oujda mais qui viendront à Rabat inch’allah dans les jours qui suivent.
Plus nous abaisserons nos voix pour défendre nos droits, plus nous serons assujettis à l’esclavagisme et la répression policière dont nous sommes victimes au quotidien.
Nous témoignons notre solidarité avec nos frères refoulés.
Prenez soins de vous car chaque jour est une vie.
Amicalement.
Placide Nzeza,
Président du Conseil
Mail :
nzezaplay@yahoo.fr
Messages
1. Maroc : info des demandeurs et réfugié refoulés d’Oujda, 15 janvier 2007, 00:25
L’arrestation de plus de 300 immigrants subsahariens à Rabat, le mois dernier, a ramené l’immigration clandestine au coeur de l’actualité. l’histoire a mobilisé les gros titres près que la police de Rabat ait arrêté des immigrants qui vivaient dans les quartiers de Takadoum, Hay Nahda rt Hay Yaakoub Al Mansour — à forte concentration d’immigrants subsahariens --- et les ait emmené à Oujda, zone limitrophe du Maroc et de l’Algérie.
Oujda est le dernier arrêt pour les immigrands clandestins qui ont été arrêtés, avant leur expulsion. Dans de nombreux cas, ils sont menés hors de la frontière et laissés dans des lieux de désolation. Depuis le Sommet auro-africain sur les migrations, qui s’était tenu à Rabat, en juillet dernier, les autorités marocaines sont déterminées à poursuivre la lutte contre l’immigration clandestine.
Malgré tout, de nombreuses ONGs sont sceptiques sur l’efficacité de l’expulsion hors des frontières des immigrants clandestins. "Ceux qui sont arrêtés et jetés dehors retournent directement vers la ville d’Oujda. Et parmi ces déportés, il y a plus de 70 subsahariens censés bénéficier du statut de réfugié accordé par le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (UNHCR), et ça, c’est sérieux ", dit à Magharebia Hicham Baraka, Président de l’Association Beni Znassen Association pour la Culture, le Développement et la Solidarité (ABCDS) .
Plusieurs ONGs et associations locales travaillent à assister ces immigrants. Aux côtés d’ ABCDS, des médecins et l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), travaillent conjointement à procurer de la nourriture, des couvertures, des vêtements et des soins aux immigrants , qui passent la journée à la périphérie de la ville et la nuit, trouvent refuge dans les forêts, tout autour d’Oujda.
Certains immigrants essaient de bénéficier de la protection de l’UNHCR, qui seul peut leur fournir le statut de demandeur d’asile ou de réfugié. Pour la plupart congolais ou ivoiriens, ils se battent pour obtenir les précieux documents — qui sauront les protéger des arrestations. Ceux qui échouent à obtenir ces statuts -en raison des exigences strictes du Haut-Commissariat, contrefont souvent les attestations désirées.
Malgré les efforts de vérification de la police, qui inspecte les documents de tous les entrants africains dans le pays, beaucoup trouvent néanmoins le moyen de pénétrer sur le territoire marocain alors qu’ils en ont été expulsés. "Nous trouvons notre chemin à travers les forêts et le désert à pied. En ce qui me concerne, j’ai pris la même route au moins douze fois", dit un congolais à Magharebia. Il dit qu’il est revenu au Maroc il y a plus d’un an, mais veut plus que tout réaliser son rêve et traverser la méditerrannée vers l’Union européenne.
La résolution adoptée à Rabat durant le Sommet sur les Migrations stipule la nécessité de "contrôler le territoire et ses frontières, faire respecter la Souveraineté nationale, contribuer à casser les routes et les réseaux d’immigration clandestine, le trafic d’êtres humains et le crime organisé.".
A la suite des dernières arrestations, le Gouverneur de Rabat a déclaré que l’opération faisait partie des "devoirs du Maroc", tels qu’ils avaient été définis lors de la conférence.
Nous n’avons pu obtenir des commentaires de la part des autorités gouvernementales.
1. Maroc : info des demandeurs et réfugié refoulés d’Oujda, 5 février 2007, 00:25
Le samedi 23 décembre, à 16h, la police a perqisitionné des maisons où habitent des migrants subsahariens aux quartiers NAHDA et TAQADOUM à Rabat. Environ 240 personnes ont été arrêtées et reconduites à Oujda transportées dans 6 bus, larguées dans le désert à la frontière entre le Maroc et l’Algérie. 40 autres migrants africains ont été arrêtés à Nador le 25 décembre, ils auront le même sort.
Parmi ces 280 personnes, 150 ont pu rejoindre la ville d’Oujda. Aucune nouvelle des autres !
Selon les informations recueillies sur les lieux, au campus d’Oujda :
Les migrants n’ont pas pu prendre leurs biens et leurs vêtements, ils ont été reconduits vêtus de sous vêtements, alors qu’il fait très froid !
Des réfugiés et des demandeurs d’asile ont été également reconduits aux frontières, après avoir retiré et déchiré leurs papiers, délivrés par le HCR. 52 cas ont été identifiés, il reste à vérifier 17 autres cas ;
Parmi les migrants transportés, il y a des femmes avec leurs enfants. Au total 4 enfants de moins de 2 ans, dont un handicapé (il possède un seul pied) ;
Deux femmes sont enceintes, au 7ème et au 5ème mois. La deuxième est arrivée ce matin au campus, très choquée et épuisée, elle a été séquestrée sur la route.. Nous avons emmené les deux dans un lieu sûr où elles seront soignées, et en sécurité ;
Constatation de 4 cas de viol, sans informations sur les circonstances de ces viols, sauf que c’était fait par des marocains (3 cas) et par des algériens (1 cas)
On compte également parmi les migrants reconduits, des malades (différents cas de maladies) qui ont été empêchés de prendre des médicaments ;
Aucune nourriture n’a été fournie aux migrants transportés, tout le long du trajet de voyage de Rabat à Oujda aux frontières (environ 600 Km) ;
Les migrants ont été, par contre, victimes de coup de fouets ; ils ont été matraqués par la police marocaine et par les gardes des frontières algériennes. On peut constater des traces sur leurs dos.
Parmi ceux qui ont pu regagné Oujda, on a trouvé un cas particulier : Mamadou Bali Sal, détenteur d’un passeport sénégalais. Il fait du commerce et vit au Maroc, à Marrakech depuis 2004. Son numéro d’entrée (d’enregistrement) est : 565339BY, en date du 17 décembre 2004.
Ainsi, nous avons bel et bien des migrants avec des papiers réguliers, réfugiés et demandeurs d’asile, contrairement à ce que prétendent les autorités marocaines ; qui, faut-il le rappeler, déclarent officiellement que ceux qui possèdent des papiers ont décidé de leurs gré d’aller à Oujda.. !? "Peut être pour se balader ou pour faire du tourisme !"
Voici le discours des autorités de « l’ère nouvelle » ; qui ont choisi cette période de la fête de fin d’année et de la fête du sacrifice pour les musulmans, pour effectuer leur sale boulot de gendarme de l’Europe, et au moment où les mouvements sociaux au Maroc sont préoccupés par un autre problème ; celui de la cherté de la vie suite à de multiples augmentations des prix des matières essentielles et à la dégradation continue des services publics de base.
Heureusement que des organisations et des militants continuent de lutter dans des conditions extrêmement difficiles, et à apporter de l’aide malgré leurs moyens humains et matériels modestes. Parmi les organisations actives au niveau des aides humanitaires, d’assistance et de solidarité, on peut citer :
L’Association Béni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité - ABCDS ;
Médecins Sans Frontières (MSF) ;
Comité d’Entraide International (CEI) ;
Association des Amis et Familles des Victimes de l’Immigration Clandestine- AFVIC (Centre Afvic Maroc Oriental).
Par ailleurs, des organisations se sont engagées pour envoyer des aides, on attend toujours qu’elles tiennent leurs promesses.
D’autres organisations actives, côté droits humains et soutien médiatique :
A L’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), section d’Oujda ;
A ATTAC Maroc ;
Personnes engagées activement sur le terrain :
– Hicham Baraka ; - Jelloul Araj ; - Mathieu André.
Personnes à contacter :
Hicham Baraka
Mail1 : hicham.baraka@gmail.com
Mail2 : hicham_amazigh@yahoo.fr
Tél : +212 - 067716524
Oujda le 29 décembre 2006
Mimoun Rahmani, Attac Maroc.