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Mauvaises nouvelles sur le front du réchauffement

Publie le jeudi 9 avril 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

La nouvelle n’a pas vraiment fait la une des journaux mais un des ponts de glace qui reliaient la banquise de Wilkins au continent Antarctique s’est effondré et les experts estiment que ce n’est plus qu’une question de temps avant les autres l’imitent et qu’un bloc de glace de la taille de Jamaïque s’en aille fondre au soleil des mers du sud.

Ce n’est pas vraiment une surprise. La banquise de Wilkins, comme toutes celles qui bordent la péninsule Antarctique, est particulièrement exposée aux effets du réchauffement climatique. C’est un avertissement, cependant, car il faut plus qu’un été clément pour faire s’effondrer une telle masse de glace. Ce à quoi nous assistons, dans le détroit de Wilkins mais aussi dans la baie de Larsen et celle de Wordie, où la banquise a déjà presque entièrement disparu, c’est aux premières conséquence d’un réchauffement de long terme sur une calotte glaciaire antarctique vieille pourtant de 23 millions d’années.

Certes, il se passera du temps avant qu’elle fonde entièrement, et c’est heureux car le niveau des mers augmenterait alors de 100 mètres, noyant Paris et trans formant les mont d’Arré en île. Certes, la fonte de la banquise de Wilkins sera sans effet sur ce même niveau des mers - c’est une banquise, pas un glacier. Ce n’en est pas moins un signal d’alerte, comme le disait le professeur Mercer dés 1978

Un des signe annonciateurs d’un dangereux début de réchauffement
en Antarctique sera l’effondrement des banquises de la Péninsule
Antarctique, juste au sud de la ligne des 0°C en janvier ; la banquises
du détroit du Prince Gustave à l’est de la Péninsule, celle de Wordie,
celle du détroit Georges VI et celle de Wilkins à l’ouest

Ce à quoi le glaciologue David Vaughan peut désormais répondre, 2.5°C plus tard :

Il n’y a pas de doutes que le climat de la Péninsule Antarctique s’est
réchauffé de manière significative au cours des dernières décennies.
Les changements auxquels nous assistons commencent tous juste à
affecter la banquise et les glaciers. C’est un moment excitant pour
un glaciologue.

Pour un glaciologue sans doute, mais peut-être pas pour le reste d’entre nous, d’autant plus que ce n’est pas le seul signal d’alarme. Interrogés par l’agence Reuters dix experts membres du GIECC ont estimé au mieux “improbable” que l’on puisse limiter la hausse des températures à 2°C. Selon David Karoly, de l’Université de Melbourne, la quantité de gaz à effet de serre présente dans l’atmosphère est déjà suffisante pour augmenter la température moyenne de la planète de 2°C, et nous ne cessons d’en rejeter. Ce n’est pas une catastrophe pour la planète. Pendant le Crétacé les températures ont atteint 42°C sous les tropiques et des palmiers poussaient en Alaska. La biodiversité était alors au moins aussi importante qu’aujourd’hui. Il y a gros à parier que même si nous transformons la Terre en une gigantesque serre la vie s’adaptera. Il est même tout à fait possible que le changement lui soit profitable. Le problème c’est que nous, nous aurions été trés peu à notre aise dans les jungles et les marécage du crétacé et que si nous les ramenions à la vie, nos cités risquent fort de prendre des airs de ruines mayas.

Il est probable qu’il soit déjà trop tard pour éviter une augmentation plus que conséquente des températures moyennes de la planète. Il est aussi probable que les conséquence en seront trés désagréables pour la plupart d’entre nous. Nous y adapter exigera plus que des gesticulations politiciennes ou idéologiques. Il nous faut d’abord accepter la réalité et l’ineluctabilité du changement et comprendre, sans nous laisser berner par ceux qui ne cherchent qu’à protéger leurs fiefs et leurs prébendes, que le monde meilleur que nous désirons tous ne peut être construit que dans les limite stricte que nous impose la nature.

Si nous ne le comprennons pas, toutes nos tentatives pour bâtir un monde plus juste n’aboutiront qu’à créer l’exact opposé

http://damienperrotin.com

Messages

  • C’est comme l’amiante, aucun risque !
    Halte à l’obscurantisme !

    Le GLAUDE ALLEGRE .

  • Qu’il soit "naturel" ou causé par l’action de l’être humain, le réchauffement pose un sérieux problème de civilisation au genre humain.

    Naturel ou pas, ce qu’on peut prédire c’est des guerres pour le contrôle des ressources vitales dont l’eau est le meilleur exemple. Et une partie de l’humanité souffre déjà d’une désertification accélérée, de sécheresses "hors normes".

    Si on peut penser que "la Planète s’adaptera", que son biotope évoluera, et que finalement le genre humain continuera d’exister, on peut aussi s’inquiéter des extinctions de masse qui vont frapper de nombreuses espèces animales, dont la notre.

    Je crois pas que le fait que le réchauffement soit naturel change les données du problème. La lutte pour la survie risque non seulement de faire mourir "naturellement" des millions de personnes, mais aussi de les précipiter dans la barbarie des guerres. L’humanité survivante n’en sortira pas grandie (quantitativement et qualitativement si on peut dire).

    Les experts du GIEC sont pas des andouilles, je pense pas qu’ils travaillent tous pour le lobby des taxes carbone ; ils émettent des recommandations mais comme celles ci vont à l’encontre de la "rationalité" capitaliste, elles ne seront pas appliquées.

    Dans sa dimension écologique, comme dans sa dimension sociale, l’avenir de la Planète a deux destinées possible : SOCIALISME ou BARBARIE.

    Socialisons la Planète, à commencer par les moyens de production, les ressources énergétiques et les ressources vitales, l’avenir de l’humanité sera radieux. Dans le cas contraire ce sera les disparitions de masse ou même l’extinction dans une lente agonie guerrière et régressive.